Chapitre 6 5

Tant de fois m'a t-elle accusé de lui avoir volé quelque chose même en sachant que sa fille mentait, ma belle-mère me frappait. C'est peut-être un piège autant m'en aller, j'ai assez subi pour aujourd'hui.

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Sur le point de partir, elle me retient!

Moi: Tu veux m'accuser de voleuse encore une fois? J'avoue que je n'ai rien mais c'est pas pour autant que je vais voler! J'ai peut-être grandi dans la rue mais je sais démêler le bien du mal. Je sais que même si je le voulais je ne pourrai pas effacer le fait que je suis un enfant hors mariage. Je sais où se trouve ma place.

Elle: Binta balma! (Binta pardonne moi). Malgré tout tu es ma petite soeur, j'ai mal agi avec toi. Pardonne moi.

Elle se mit en genoux! Je lui demande de se lever.

J'ai trop de rancœur en moi pour lui pardonner, ça serait trop facile.

Moi: Je ne peux pas te pardonner encore moins oublier ce que j'ai dû subir par ta faute. C'est bien que tu aies choisi de changer moi je n'ai pas la force nécessaire pour te pardonner. Je vais y aller avant que ta mère n'arrive!

Elle: Attends je vais te prêter un pull, il fait froid.

Moi: Non! Ça va aller! Bonne nuit! Dors bien!

Je retourne dans la cuisine, pleure encore un moment avant de m'endormir. Je sens que demain sera l'un parmi mes jours de malheur...

Le lendemain:

Dans la peau de Saliou:

C'est à peine si j'ai fermé les yeux la nuit passée, j'arrêtais pas de penser à Binta. Où est-ce qu'elle peut bien être? Avec qui? Pourquoi est-ce qu'elle est partie comme ça? Sans dire au-revoir ou Adieu! J'ai demandé après elle, aucune infirmière, aucun gardien, même pas la caissière nul ne l'avait vu sortir...

Serait-il possible que sa belle-mère soit venue la chercher? Si c'est le cas j'imagine qu'elle est entrain de subir des horreurs.

Qu'est-ce que tu m'as fait Binta?

La sonnerie de mon portable me fait sortir de mes pensées: ma tante.

Elle: Bonjour Saliou! Comment tu vas? J'espère que je ne te dérange pas?

Moi: Bonjour Badiéne (tante) Je vais bien, tu ne me dérange pas...

Elle: Tu n'as toujours pas des nouvelles de Binta? N'est-elle pas revenue à l'hôpital?

Moi: Non! Toujours rien, en plus si on devait la chercher j'ignore par où commencer.

Elle: Je lui avais donné mon numéro: espérons qu'elle m'appelle. Je vais te laisser, tiens moi au courant des dernières nouvelles la concernant.

Moi: D'accord! Je n'y manquerai pas. Au-revoir!

Elle raccroche, j'attrape ma tête entre mes deux mains.

Je n'ai aucune envie de m'occuper de mes patients, je veux la voir, la serrer dans mes bras, m'assurer qu'elle va bien.

J'ai ce besoin de la protéger, la faire sourire, apaiser sa douleur, sa tristesse!

Ha Binta! Je ne suis pas prête de t'oublier d'aussi tôt.

Dans la peau de Binta:

Je me réveille en sursaut après avoir fait un cauchemar où ma belle-mère m'a poignardé.

J'ai rattrapé quelques heures de sommeil malgré la douleur que j'avais au ventre et à la poitrine.

Je pars aux toilettes, me rince le visage.

Si vous avez remarquer, je ne parle jamais de vêtements. Enfaite j'ai que quelques pagne et trois ou quatre tee-shirts que je gardais dans un sachet à un coin de la cuisine. Je m'en contente, c'est mieux que rien... Je m'habille tout le temps comme une mendiante, la suis-je au fond?

Je sors des toilettes, croise le regard de Abdou!

Lui: Nieuwa tigua?(t'es de retour?) T'aurais dû mourir là-bas.

Moi: Yamayeu nieukeu déh(tu vas mourir avant moi)

Ma belle-mère: T'as dit quoi? Répète!

Je deviens muette d'un coup, cette femme fait froid au dos...

Elle: Vas au salon, ton père sera bientôt là avec le coiffeur.

Coiffeur? Elle s'est trompée je crois, depuis mon arrivée ici nul ne m'a donné de quoi aller me faire de belles touffes, parfois je me les faisait toute seule. Mes cheveux me tombaient jusqu'aux épaules, ils étaient crépus: je les adore...

Si j'avais su, je n'aurais jamais franchi le pas de la porte du salon. Quelques instants plus tard mon père est revenu avec Idy (le coiffeur du quartier).

Je reste sur place, restant la plus calme possible.

Lui: Salam! Salua t-il

Ma belle-mère: Idy! On a pas toute la journée, dépêche toi.

Il branche la tendeuse, je me lève pour partir mais Abdou me cale.

Moi: LAISSE MOI PASSER!

Avec l'aide de mon père, il me tenait au sol tel un mouton qui devait se faire égorger.

Ma belle-mère tenait fermement ma gorge dans le but de m'empêcher de tourner la tête.

Idy commença à me raser la tête, je criais telle une folle...

Moi: BAYILÉNEU MA (LAISSEZ-MOI) JE NE VAIS JAMAIS VOUS LE PARDONNEZ!

J'ai tant pleuré, j'ai tant crier mais rien! Idy transforme ma tête en "boule à zéro". J'étais désormais chauve!

Quand ils m'ont enfin lâché, j'ai sauté sur Abdou! S'il ne m'avait pas retenu j'aurai pu échapper à tout ça.

Ma rage était plus forte que cette douleur que j'avais...

Moi: MEURS! MEURS! QU'ALLAH TE FASSE PAYER POUR TOUT LE MAL QUE TU M'AS FAIT! DOMARAME (BÂTARD) DOMOU KHADJEU (FILS DE CHIEN).

Ma belle-mère me tire vers elle, me jette au sol sans fournir trop d'effort.

Mon père m'a amoché une fois de plus en donnant l'ordre à Abdou de me battre!

Mon père: Yaw mi yayeu khadjeu bi(c'est toi la chienne). Sale prostituée! Je ne vais pas te chasser de la maison ça va être trop facile. Tu vas rester ici et mourir de faim...

Idy: Vous voulez la tuer? Pourquoi vous la traitez de la sorte?

Ma belle-mère: Hé! TU N'AS RIEN VU NI ENTENDU! MAINTENANT VAS T'EN ET T'AS INTÉRÊT À RESTER MUET.

Il sort après avoir reçu son argent...

J'en ai assez de souffrir, de subir, de pleurer encore moins de vivre. Je sais que c'est un pêché mais moi je n'en peux plus: c'est décidé je vais me suicider!

            
            

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