Chapitre 5 4

Le médecin nous laissa seules, elle me parlait de sa vie, ses enfants en particulier Thierno. Je me contentais d'écouter.

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Avant de partir, elle me laissa son numéro. Dommage je n'ai pas de téléphone pour l'appeler!

Le soir:

Dans la peau de Saliou:

J'avais fini mon service, je partis voir Binta dans sa chambre.

Elle: Tu es encore là?

Moi: Oui! Je suis passé te dire au-revoir et te souhaiter bonne nuit...

Elle: Hmm je vois!

Je m'approche d'elle, lui donne un baiser innocent sur le front.

Elle lève sa main et l'efface d'un geste rapide.

Elle: D'où le médecin embrasse la patiente? Si je n'étais pas aussi faible, je vous aurai frappé!

Je ricane! À ce que je vois, elle n'est pas du tout affective!

Moi: Je m'excuse alors demoiselle!

Elle roule les yeux!

Moi: Bon j'y vais! À demain InchAllah.

Elle: Au-revoir!

Un mini sourire sur les lèvres! Je m'en souviendrai pour toujours!

Je soupire, secoue la tête avant d'y aller!

Dans la peau de Binta:

Ce cher docteur est venu me souhaiter bonne nuit avant de partir! Ce n'est pas parce qu'il m'a sauvé la vie que je vais lui permettre de me toucher!

Les hommes ne font rien pour rien

Le lendemain:

Pourquoi me suis-je permise de rêver que j'allais me reposer encore quelques jours?

Imaginez que ma belle-mère m'a réveillé avec une gifle.

Elle: Lève toi! On y va!

Moi: J'y vais pas! Je ne suis pas complètement guérie. Sanglotai-je

Elle met une main sur ma bouche, une autre sur mon ventre et appuie dessus.

Sa main étouffait mes cris, c'est horrible et insupportable cette douleur que je ressens. Même en me voyant verser des larmes, elle a continué.

C'est ça qu'on appelle "remuer le couteau sur la plaie".

Ça fait à peine 3jours que j'ai été opérée. Je cogitais dans tous les sens, la frappait avec le peu de force qui me restait mais inutile, je ne faisais pas le poids face à elle.

Mon Dieu je vous en supplie: sauvez moi! Donnez moi la force de résister. Priai-je intérieurement

"Ce qui ne tue pas, rend plus fort". Répétai-je en fermant les yeux...

Elle finit par s'éloigner, je respire un bon bouffé d'air retenant tant bien que mal mes sanglots...

Je souffre trop: pourrai-je tenir?

J'espère que le docteur va arriver à temps pour l'empêcher de m'amener...

Elle: Mets ces vêtements, ça va cacher tes brûlures et tes cicatrices! Guawaleu (dépêche toi)

J'avais pas la force de résister, non je ne pouvais qu'obéir...

J'enfile les vêtements avec peine j'avais toujours cette douleur qui me tuait.

Je mets les sandales qu'elle me lance au visage! Je retenais tant bien que mal mes larmes.

On sort de l'hôpital naturellement, sans éveiller des soupçons...

Elle arrête le premier taxi qu'elle voit et on monte.

Une fois à la maison ce fût ma fête. Une gifle: c'est avec une gifle que mon père m'a accueilli.

Lui: FO NÉKONEU?(TU ÉTAIS OÙ?). DAGUA FAKONEU? (TU AVAIS FUGUÉ?). Cria t-il enragé

Ma belle-mère: Je l'ai retrouvé dans un coin de la rue sans vêtements, Dieu seul sait où est-ce qu'elle était et ce qu'elle a fait! C'est moi qui ai dû lui donner des vêtements à mettre!

Mon père part pour revenir avec une ceinture: il m'a battu avec l'aide de cette femme, piétiné, donné des coups de pied au ventre. J'étais accroupie au sol tenant mon ventre, j'ai hurlé mais ni mes larmes ni le sang qui sortait de mes narines ne touchaient leurs sensibilités. J'encaissais les coups, priant de tout mon coeur de mourir à cet instant je ne suis pas forte à ce point.

C'est après l'intervention de quelques voisins qui sont venus frapper à la porte qu'ils ont arrêté.

Ma belle-mère me traine jusqu'à la cuisine m'y enferme à clé...

Moi: Pourquoi? Pourquoi tu m'as fait ça maman? Pourquoi tu m'as abandonné dans cet enfer? J'ai tellement besoin de toi! Amène moi avec toi! Viens me chercher stp, je n'en peux plus je suis à bout de souffle.

Le soir:

Je fus réveillée par des coups de pieds qu'on me donnait sur la tête!

Je me relève pour croiser le regard méprisant de Sokhna.

Elle: Hé poussaleu ma dialeu(Hé pousse pour que je puisse passer)

Je me lève, me mets de l'autre côté sans rien dire.

Quand elle partit, je m'assois: ramène mes deux jambes jusqu'à ma poitrine, enfonce ma tête à l'intérieur, mes bras tenant mon ventre.

Mon père: Tu m'as déçu, tu n'as pas mieux choisi que d'aller te prostituer. C'est ce tout ce que ta mère a pu t'enseigner! Telle mère telle fille.

Je laissais couler mes larmes face à ses paroles blessantes.

Il me prend par les mâchoires, relève ma tête

Lui: Je ne vais pas permettre que tu ternisse ma réputation. Dorénavant tu seras traité comme la moins que rien que tu es!

Énervé parce que je ne lui ai pas répondu, il cogna mon visage au sol. Je laissais mon sang couler de nouveau de mon nez, l'essuyer non: je préfère me vider de mon sang.

[....]

Tout le monde dort sauve moi, je pleurais encore: j'ai très mal. Je ne risque pas de guérir d'aussi tôt. Apparemment Astou ne dort pas aussi car elle fit son entré dans la cuisine.

Elle s'approche de moi, s'accroupit à mon niveau...

Elle: Pourquoi tu pleures? Qu'est-ce que tu as?

Je me limite à la dévisager et tourner le regard... Le sang avait séché sur ma peau

Elle: Qui t'a fait ça?

Moi:.........

Elle: Allons dans ma chambre, tu ne peux pas dormir sur les carreaux: il fait trop froid.

Combien de fois ai-je dormi sur le sol? Qui s'en est soucié? Personne et c'est pas maintenant que ça va changer

Moi:........

Elle prend ma main pour m'inciter à me lever, je ne voulais pas mais elle a insister.

Elle: Stp kayeu! (Stp viens)

Moi: Bayima ma bala sa yaye di nieuw (laisse moi avant que ta mère n'arrive)

Elle: C'est pas mon problème, lève toi stp!

On se rendit dans sa chambre, j'y entrais que pour nettoyer.

Tant de fois m'a t-elle accusé de lui avoir volé quelque chose même en sachant que sa fille mentait, ma belle-mère me frappait. C'est peut-être un piège autant m'en aller, j'ai assez subi pour aujourd'hui.

            
            

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