Je sais que j'aurai dû le laisser raconter sa version: je ne veux pas. Pour le moment tout ce que je veux c'est me remettre de mes blessures.
......................................................
Deux semaines plus tard:
Je vais enfin sortir de l'hôpital! Durant ces derniers jours, je recevais la visite de mon père avec qui on a pas reparlé de notre discussion de la dernière fois, il faisait des efforts n'empêche je ne vais pas fermer les yeux au passé, Astou aussi est passée, celle qui venait tous les jours sans exception c'est la tante de Saliou, elle m'a offert des produits miraculeux pour faire pousser mes cheveux.(pour le moment ça vient un tout petit peu). Ce dernier(Saliou) a galéré durant ces deux semaines, j'étais exigeante, réclamais tout ce qui me venait à l'esprit. Des fois il m'arrive d'être froid avec lui: quand il m'appelle "princesse" ou me fait un bisou. Tout au début, il passait la nuit à me surveiller refusant de rentrer par peur que je disparaisse à nouveau. Tchip! Qu'il se calme un peu. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire?
En passant j'ai appris que son cousin Thierno m'a sauvé la vie: je commence à en devoir à cette famille.
Ce que j'ai le plus apprécié c'est d'avoir pris congé du visage de Abdou, Sokhna et sa mère durant deux semaines.
Mon père paye à la caisse, signe les papiers et on est parti. Avant j'ai tenu à dire au-revoir à Saliou qui m'a donné son numéro. J'ai pas de téléphone cheut!
[.....]
J'hésite avant de franchir le pas de la porte.
Je revoyais l'image de mon père et ma belle-mère me frappant, Idy coupant mes cheveux.
Mon coeur se serre! C'est fini Binta...
Je me dirigeai vers la cuisine quand....
Mon père: Viens je te montre ta chambre à l'étage!
Heu! Il s'est passé quoi? Ma chambre? Moi avoir une chambre? Okay! Okay!
Je le suis à l'étage! La chambre n'est pas plus grand que celles des autres mais largement spacieux pour une personne comme moi qui dormait auparavant dans une minuscule chambre, sans lampe juste une bougie allumée tous les jours, un "méreu guadou" (petit matelas plat dont on ne sentait plus l'éponge). Il y avait un lit, une table, une commode: des crèmes, des parfums, déodorant dessus.
Lui: Astou t'amènera de nouveaux vêtements ce soir. Je lui ai remis l'argent pour t'en acheter. Repose toi je vais demander à Diarra de te faire à manger.
"Diarra" ma belle-mère? Il veut ma mort? Je ne risque pas de manquer à ceux de l'hôpital car cette vipère va m'empoisonner: c'est une évidence.
Moi: Non merci!
Lui: D'accord! Avant que je n'oublie, sur la commode il y a une boîte pour toi!
Moi: Merci!
Il dépose les sachets de médicaments sur la table, me laissa seule, je me couche directe.
J'ouvrirai la boîte plus tard...
Quelques heures plus tard:
Je me réveille, étire mes mains: je n'ai jamais dormi aussi bien! Ce n'est ni courbatures ni torticolis rien de rien. Ça fait du bien de dormir dans un lit aussi confortable...
Je prends la boîte de tout à l'heure : un portable!
Au début j'ai cru que c'était un jouet car il y avait une pomme derrière! Après j'ai bien regardé "IPhone7", il y avait un chargeur, des écouteurs. Moi je n'ai jamais eu de portable, je jouais simplement avec celui de ma mère un "12pièces"(les téléphones simples qui ne peuvent qu'appeler et décrocher) anciens modèle quoi...
Comment l'allumer? Autant demander avant de gâcher quoi que ça soit ça à dû coûter cher.
En ce moment Astou est toujours à l'université, je patienterai jusqu'au soir. J'avais un peu faim donc je fais l'effort de descendre en bas.
Je croise Abdou pour qui j'ai paru invisible! Alhamdoulilah! Qu'il continue sur cette lancée! Niakeu diomeu nékeu di traîner si keur gui, liguéyo, démoh, diko di féneu rek guafi néké.(sans vergogne! Tu ne fais que traîner dans la maison, tu travailles pas, tu es là entrain de colporter et mentir). C'est mon père qui lui a permis cela! C'est le genre de personne qui soutient la pensée "l'argent de mes parents c'est mon argent". Il va attendre sagement son héritage et mener la belle vie au lieu de travailler dur et bâtir son propre empire!
Bon j'entre dans la cuisine, ouvre le frigo(ce qui m'était interdit avant), il y a rien qui me fasse plaisir. Je préfère faire à manger!
Ce que je fis, ensuite je suis allée au salon: ma belle-mère regardait la télé.
J'ignorais qu'elle était à la maison vu que tout est calme!
Je prends place sur l'un des canapés les plus proches de la porte à une distance raisonnable. On sait jamais, elle peut tenter quelque chose...
Je mangeais tranquillement ne prêtant pas attention à son regard meurtrier. Qu'elle bouillonne dans son coin jusqu'à exploser. Mon père a pris son statut de chef de famille...
Le soir:
On dînait tous à table, moi y compris: trop de changement pour moi mais va falloir m'y habituer.
Ma belle-mère est celle qui fait tout à la maison: que du bonheur je peux enfin me reposer.
Des repos dignes de ce nom(mais mon intuition m'alerte que ça sera pas pour longtemps)
Silence total à table: j'ai oublié de vous dire que je mangeais avec la main pendant que les autres utilisaient des fourchettes et couteaux. Ils ne risquent pas de se remplir le ventre d'aussi tôt...
Sokhna: Pourquoi mal civilisée tamiteu? Brisa t-elle le silence
Je ne dis rien et continue à manger!
Elle: Même dans les villages on ne mange plus avec les mains! Ça fait grave honte! Continua t-elle
Papa: Hé diougualeu! (Hé lève toi). Lui ordonna t-il
Elle exécute!
Lui: Dans ta chambre!
Elle tchipe avant d'y aller, sa mère en fait de même.
Abdou roule les yeux!
Moi: Djiguéné ba déh (efféminé va)
Mon père me regarde mais ne dis rien!
Astou: Après on monte à l'étage je vais te montrer les vêtements.
Moi: Tu vas me montrer comment fonctionne le téléphone.
Elle: D'accord!
Entre nous deux ça va mais j'ai pas oublié ce qu'elle m'a fait. Je fais des efforts tout comme elle en fait pour se faire pardonner...