Les klaxons ne s'arrêtent plus et voilà que je décide de me mettre dans le balcon pour voir ce qu'il se passe. Un range rover rouge garé devant la maison attire l'attention des gens et voilà Yatma qui sort du dit voiture sourire aux lèvres.
Il a toujours agi ainsi, pour lui tout se résout par l'argent, les cadeaux, le matériel. J'ai longtemps pensé qu'il était juste galant mais lorsque j'ai su pour la première fois que c'était pour racheter sa conscience, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps, je n'en revenais pas. Cet homme qui me paraissait presque parfait n'était en réalité qu'un comédien, un usurpateur, rien de ce qu'il montrait n'était en réalité vrai. C'était juste un masque pour arriver à ses fins.
En plissant les paupières, je me rends compte que les regards des quelques curieux sont tous convergés vers ma direction. Ils doivent tous penser que je mène une belle vie et que je suis heureuse alors que rien de tel. Ce qui se montre dehors n'est pas toujours ce qui se passe à l'intérieur
Je retourne à l'intérieur sans leur donner satisfaction de me voire sourire et courir pour prendre la clé du dit voiture. C'est dix minutes plus tard que Yatma revient dans la maison accompagné de Khadija
Khadija : tu n'aimes pas le cadeau de papa ?
Je souris timidement avant de lui tendre la main pour qu'elle se rapproche, ce qu'elle fait sans hésiter. Je lui chuchote d'aller dans sa chambre tout en lui faisant une bise.
Dès que je la lâche, elle se décale et annonce à son père qu'elle va dans sa chambre. Quand je sais qu'elle devrait être bien loin, je me lève et contourne Yatma avant d'aller fermer la porte.
Il n'avait pas bougé d'un poil
Yatma : si ce model ne te plait pas, tu peux choisir un autre de ton choix
Moi : humm
Yatma : je voudrais m'excuser pour hi..
Moi : la ferme, tu ne t'excuses pour rien du tout crois-moi, tu ne regrettes rien de ce qu'il s'est passé crois-moi.
Yatma : c'est elle....
Moi : c'est toujours les autres, ce n'est jamais de ta faute Yatma change de disque s'il te plait
Yatma : je te jure
Moi : NE JURE RIEN DU TOUT YATMA
Il semble surpris que pour une première j'élève autant la voix devant lui.
Moi : CA SUFFIT YATMA, J'EN AI MARRE DE CETTE VIE. JE NE VEUX PLUS VIVRE DANS LE MENSONGE, J'AI G CHÉ SEPT ANS DE MA VIE DANS LE MENSONGE, C'EST BON C'EST FINI.
Il me regarde et à l'espace d'un instant, on pourrait croire qu'il regrette, que c'était une erreur de sa part. Mais je le connais, j'ai vu cet homme me jurer plusieurs fois que c'était la dernière et à chaque fois il reprenait au plus belle.
Cette fois, je ne peux plus rester avec lui, je ne suis pas une sainte je le sais. Mais je sais que si on continue ainsi, on risque de se détruire et de nous faire du mal. Quelque chose s'est cassé cette fois-ci et on ne peut plus le réparer.
Je l'ai trompé et je sais que si un jour il est au courant surtout avec qui, ce sera le jour de ma mort. Je regrette certes mais ni pour lui, ni pour moi.
Yatma : tu parles sous le coup de la colère.
Moi : loin de là, ça ne peut plus continuer et toi-même tu le sais.
Yatma : on peut toujours sauver notre couple
Moi : il n'y a pas de relation à sauver Yatma, ça ne devait jamais arriver que nous soyons ensemble.
Yatma : faux
Moi : réfléchis bien Yatma et analyse tout ce qu'il s'est passé.
Il se tait et je profite de ce moment pour ouvrir la porte et aller chercher mes affaires que j'avais rangée depuis hier. Je voulais déjà partir et ce qu'il s'est passé n'est venu que renforcer ma décision.
La seule chose qui fait entrave à ça est la petite Khadija, je ne sais pas comment elle va voir les choses. Pour le moment je préfère lui dire que je dois faire un voyage d'affaire, elle a l'habitude puis quand je me serais bien installé d'ici une semaine, je viendrai la récupérer j'espère seulement qu'elle comprendra et qu'elle me pardonnera un jour.
Je ferme la dernière valise avant de sortir pour voir Yatma qui me fixe en bas des escaliers
Yatma : je suis prêt à t'accorder du temps si c'est ce dont tu as besoin, je n'y vois aucun inconvénient.
Moi : je n'ai pas besoin de temps mais de liberté
Yatma (soupirant) : c'est la seule chose que je peux t'accorder Asma, nous deux, c'est jusqu'à la mort
Je secoue la tête en regardant mon téléphone qui est en train de sonner ; je regarde le nom de l'appelant avant de tressaillir.
Yatma : c'est ca ?
Moi : quoi ?
Je le fixe l'air perdu avant qu'il ne monte les escaliers en m'arrachant le portable des mains.
Yatma : tu as un amant ?
je tique en ouvrant grandement les yeux
Moi : tu es fou
Une bataille de bras de fer se joue entre nous deux avant qu'il ne réussit à me dérober le portable des mains. Il s'éloigne alors que je lui crie de me rendre mon téléphone.
Yatma : je vais le tuer.
Moi : TU ES FOU
Yatma : si un homme n'a osé ne serait-ce que poser ses yeux sur toi, je vais le tuer.
Moi : va te faire foutre
il balance le call contre le mur et je le regarde choqué. la violence je le connais c'est ce qui me terrifiait de partir mais maintenant plus question de rester.
moi : tu ne connais que ça après tout
++++++QUELQUE JOUR PLUS TARD ++++++
Moi : qu'est-ce que tu fais ici Daouda ?
Daouda : excuse de n'avoir pas prévenu avant de passer.
Moi : comment tu as su où j'habitais ?
Daouda : fais-moi entrer s'il te plait, j'ai besoin de te parler
Moi : tu peux le faire ici en te tenant sous le porche.
Daouda : c'est sérieux ce que je veux te dire.
J'ai un doute à l'idée de le laisser franchir la porte mais finis par me décaler pour lui faire de l'espace.
Je ferme la porte en lui faisant signe de s'asseoir sur le canapé.
Il ne m'a pas été difficile de trouver un logement, j'ai une cousine qui gère un immeuble en centre-ville près de là ou je travaille et heureusement pour moi, il y a quelques mois, elle m'avait prévenu.
Daouda : Yatma m'a annoncé avant-hier que tu avais quitté la maison après avoir demandé le divorce
Moi : exact
Daouda : c'est bien, si tu as besoin d'un avocat je suis la
Moi : quoi ?
Daouda : avec les procédures pour les papiers de divorce.
Moi : tu es sérieux ?
Daouda : très même
Moi : je te signale que Yatma est ton meilleur ami, vous vous connaissez depuis l'enfance en plus de faire partie de la même famille.
Daouda : je le sais bien, mais je veux t'aider pour une raison précise
Moi (fronçant les sourcils) : han
Daouda : je vais peut-être te surprendre mais j'ai toujours pensé que Yatma ne te méritait pas.
Moi (choqué) : hum
Daouda : oui c'est vrai qu'on a toujours été ensemble mais je n'ai jamais cautionné sa vie de débauche.
Je reste sous silence parce que la solidarité masculine n'est plus à démontrer en plus l'adage dit bien : dit moi qui est ton ami je te dirais qui tu es.
Et hop pour la première depuis sept longues années Daouda me dit en face que la personnalité ou l'attitude de son ami le gène. Je ne sais pas si c'est à cause de ce qu'il s'est passé entre nous qu'il réagit différemment mais je préfère ne pas y penser.
Daouda : Yatma a toujours été un goujat, un coureur de jupon même avant de faire ta connaissance
Moi : je n'étais pas une sainte non plus
Daouda : loin de moi l'idée de dénigrer mon ami mais je dis juste ce qu'il en est. Yatma n'a jamais été l'homme qu'il te fallait
Moi : pourquoi ne pas m'avoir dit ça avant ?
Daouda : tu m'aurais cru ?