Il se rapproche et me prend dans ses bras, je renifle une nouvelle fois. Daouda est le seul à qui je peux me confier, il est certes le meilleur ami de Yatma mais il m'a toujours soutenu dans ces moments, il est le seul à savoir ce qu'il se passe réellement dans mon ménage.
Alors que j'essaie de lever la tête pour essuyer mes larmes, je sens ses mains au niveau de mes joues. Je le regarde alors que mes larmes ruissellent et quand je m'y attends le moins, je vois son visage se rapprocher du mien. Je recule choquée de ce qu'il veut faire.
Moi : euh... je pense... que je vais partir.
Daouda : excuse-moi
Moi : ce n'est rien.
Daouda : je ne sais pas ce qui m'a pris mais je te promets que ça ne va plus se répéter.
Moi : merci de m'avoir écouté
Daouda : de rien, tu es le bienvenu ici
Moi : je sais encore merci
Je sors de son appartement le cœur battant, qu'est-ce qu'il cherchait à faire ? Allait-il m'embrasser si je l'avais laissé faire ? Oh mon Dieu, je ne sais pas quoi en penser pour le moment. Peut-être aussi que je me trompe.
Mais pourquoi alors s'est-il excusé ?
Il allait vraiment le faire ?
+++++++YATMA DIEYE +++++++
A LA MAISON
Yatma : bienvenu maman comment vas-tu ?
Elle (le scrutant) : moi tout va bien c'est à toi que je dois poser la question
Moi : ah bon pourquoi ?
Maman : tu t'es regardé Yatma, dis-moi seulement depuis combien de temps tu ne t'es pas mirer.
Moi : pourquoi maman, je vais très bien pourtant.
Maman : que des mensonges je te dis, juste des mensonges, en parlant où es ta femme ?
Alors que j'allais lui répondre voilà ma fille qui se ramène en courant vers moi avec le sourire aux lèvres
Khadija (m'entourant de ses petites mains) : papa
Moi : ma fille ça va, ça a été à l'école ?
Khadija : oui papa, tu sais on a fait....
Moi : regarde qui est venu nous voir.
Elle se retourne pour voir enfin sa grand- mère qui était là à le regarder juste comme ça.
Khadija : salut grandma
Maman : hum
Parfois je n'arrive pas à comprendre ma mère, depuis la naissance de la petite, elle s'est toujours montrée distante comme si elles ne partageaient pas le même sang.
Maman : elle descend à quelle heure ?
Moi : qui ?
Maman : ta femme bien sûr
Moi : plus tard
Maman : hum, c'est bon depuis je parle et je parle tu ne veux m'écouter pourtant je pense à ton bonheur.
Moi : ne ramène pas ce sujet.
Maman : pff parfois je me demande si elle ne t'a pas maraboutée.
*****ASMA TINE*****
Moi : demain j'accompagnerai ma mère à Kolda
Yatma : c'est bien
Moi : à mon retour, je voudrais bien que l'on parle.
Il lève les yeux sur moi en posant de côté son téléphone.
Yatma : si c'est pour parler de divorce, tu perds ton temps parce que je ne vais pas te l'accorder.
Je prends sur moi en avalant la cinglante réponse que j'avais envie de lui servir.
Moi : à mon retour, on parlera.
Je me tourne sur mon côté et ferme les yeux.
LE LENDEMAIN*****
Nous étions sur le point de monter dans la voiture lorsque maman reçoit un appel inquiétant.
Je la regarde répondre brièvement alors que son visage trahit ses émotions. Dès qu'elle raccroche, je la vois dire.
Maman : innalillahi wa inna ilayhi raji'un
Moi : que se passe-t-il ?
Maman : on vient de m'annoncer le décès de ton grand-père paternel.
Moi : oh!
Il avait quatre-vingt-douze ans après tout.
Maman : nous allons reporter ce voyage ma fille, je dois immédiatement me rendre à Thiès
Moi : oui je comprends, mais moi je ne pourrai pas venir avec toi. Tu sais quoi vas-y en premier, tu me dis si tout va se passer aujourd'hui comme ça je me prépare.
Maman : d'accord
J'arrête un taxi pour le retour de chez moi, j'ai envie d'appeler Lamine pour lui dire de me ramener Khadija mais après tout, je me dis que ça lui ferait du bien de passer le week-end chez ses grands-parents en plus cela me fera du repos.
Il est déjà dans les dix-sept heures, en plus avec l'embouteillage je me demande à quelle heure je vais arriver chez moi. Je pense à m'arrêter en chemin pour acheter quelque chose à grignoter comme je n'avais pas programmé de rentrer ce soir mais demain.
*****
J'arrive devant chez moi et trouve la voiture de Yatma garée devant. Je souffle en me disant que c'est le bon moment pour parler de tout ça. J'utilise mes clés pour entrer chez moi. Mais dès le seuil, je remarque que la maison est sous un silence total, je cligne des yeux me demandant que peux bien faire Yatma.
Je pose mes achats sur la table de cuisine en posant mon sac et mes clés en direction de ma chambre pour me changer. Mais alors que j'allais passer près du salon, je remarque des verres de boissons posés sur la table du salon, deux verres. Je me demande bien qui a pu venir ici. Peut-être que c'était lui et un de ses amis, mais il pouvait s'en débarrasser après ça.
Je soupire en me dirigeant vers les escaliers et à un grand hasard, je crois entendre du bruit. Des bruits qui proviennent d'en haut, plus je monte les escaliers plus ça s'intensifie et quand j'arrive enfin sur la dernière marche je crois rêver. Des gémissements, ce sont bien des gémissements que j'entends bien là, mon cœur tressaute et j'ai besoin de me cramponner sur les remparts des escaliers pour me tenir encore debout.
Je pose un pas puis l'autre afin de me diriger dans le couloir menant à la chambre principale, là ou des échos de gémissements n'arrêtent d'être de plus en plus perçant. Je ne sais pas combien de temps il me faut pour afin arriver devant la chambre. Cela me demande toute la force pour tenir le loquet du porte puis de le pousser doucement et ce que voit mes yeux et tout ce que j'ai toujours redouté dans ma vie..
Yatma et la servante dans mon lit en train de baiser comme des animaux.
Le cri strident que je lance est si perçant qu'il s'arrête d'un coup en me voyant. C'est la peur qui scintille dans les yeux de Ciarra alors que Yatma me fixe de ses grands yeux.
Moi : vous deux ?