Choix 2 Vies
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Chapitre 5 Quatre

***FAMEUX MAX

-As-tu tout enregistré, RamCess ? demandai-je.

-Oui, oui, ne t'inquiète pas. Maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ? Elle n'est pas censée être ton amie ? me répondit-elle.

Je me mis à rire un instant avant d'avaler cul-sec mon verre de whisky.

-Xarit deum la boula diéko dalay thiop (Je n'ai pas d'amis, juste des connaissances). Et la preuve est là : je vais lui faire chanter pour obtenir ses bijoux, lui répondis-je.

Elle sourit en secouant la tête.

-Tu me fais rire. À première vue, on dirait que tu as peur d'elle et tu me parles d'extorquer ses bijoux. Tout à l'heure, elle t'a dit un seul mot et pouf ! tu as lâché le sac, ajouta-t-elle en riant.

-Arrête de dire n'importe quoi ! Tu sais très bien que je suis loin d'être un trouillard. Je ne voulais simplement pas qu'elle se doute de quelque chose, répliquai-je d'un ton hautain.

-Ouais, c'est ça. Bon, il est temps de passer à la livraison.

Elle me devança et je ne pus m'empêcher d'admirer sa démarche à la Kim Kardashian, surtout ses fesses rondes qui se balançaient avec une grâce exceptionnelle.

Niaff !? me dis-je.

Elle n'était pas l'égale de cette gamine Amina, dont la poitrine était plate comme un poisson séché.

_________________

Une semaine plus tard...

***SOKHNA DIARRA TAVAREZ

-Madame Niane, acceptez-vous que votre mère vous ait conseillé cela ? » demanda Maître Fall à ma cliente.

-Objection, votre honneur ! m'exclamai-je en me levant de ma chaise. Il persécute ma cliente sur une question qui n'a rien à voir avec l'affaire en question.

-Nous sommes d'accord, Maître. Veuillez rester dans le cadre de l'objet, répondit le juge.

-D'accord. Je n'ai plus de questions, conclua-t-il.

-Très bien. Maître Tavarez, la parole est à vous en tant qu'avocate de la défense de Madame Niane, dit le juge.

Je me suis avancée devant tout le monde et j'ai déclaré d'une voix forte :

-Bonjour, Monsieur le juge, Mesdames et Messieurs les jurés. Avant de parler avec ma cliente, permettez-moi d'appeler à la barre Monsieur Daouda Niane, annonçai-je en m'avançant vers l'accusé.

Il se leva et se dirigea vers moi.

-Monsieur Daouda, confirmez-vous avoir surpris votre femme une fois sur votre lit conjugal avec un autre homme, qui était votre voisin ? » demandai-je.

-Je l'ai dit et redit maintes fois. Elle était en train de coucher avec notre voisin sur notre lit », répondit-il.

- À quelle heure ? demandai-je.

-Entre 22h et 23h, répondit-il.

-C'est une supposition ou en êtes-vous sûr ? demandai-je.

-J'en suis certain, répondit-il.

-Pourtant, j'ai l'heure exacte où votre femme s'est endormie SEULE. Votre voisin n'était pas dans la chambre à part votre fils de quatre ans , dis-je en feuilletant mon carnet.

-Mais c'est... commença-t-il.

Je levai ma main pour le faire taire.

- Je n'ai pas terminé mes questions. Je veux également savoir depuis quand vous êtes revenu de votre voyage ?

Il hésita un peu avant de me regarder droit dans les yeux.

-Il y a deux semaines exactement », répondit-il.

-Non mais quel culot ! Monsieur le juge, savez-vous que cet homme ment totalement ? Il n'a jamais quitté Dakar pour un voyage, j'ai moi-même posé cette question pour le piéger. J'ai tous les rapports en main, alors arrêtez de mentir et dites-nous la vérité. Ma dernière question est : pourquoi avez-vous fait croire à tout le monde que vous étiez à Paris ? Pourquoi avez-vous préféré rester dans un hôtel pendant tout ce temps, laissant les autres dans l'ignorance ?

-Objection, votre honneur ! dit Maître Fall.

-Objection refusée ! Poursuivez, Maître Tavarez.

-Merci. Bon, Monsieur Niane, pouvez-vous me répondre, s'il vous plaît ?

-C'est vrai que j'ai simulé mon voyage à Paris, mais la raison pour laquelle j'ai fait ça est que je voulais avoir la certitude que ma femme me trompait bel et bien avec ce gars-là qui était sur les photos et vidéos qu'on m'avait envoyées.

-Donc, si je comprends bien, vous n'étiez pas sûr de la soi-disant trahison de votre femme ?

-Au début, non ! Mais après...

-Voilà, c'est tout ce que je voulais savoir. Bon, Monsieur le Juge, vous avez bien entendu. Cet homme ici présent nous mène sur une fausse piste, car il n'est même pas sûr de ses propres dires. Da mélni rék ay léb ak lépone. Nakhté sa waay néna dafa féke diabaral mouy nialo ak sén deukano wayé lima si diaxal moy amoul preuve si loumouy avancé. Désolant, non ? J'ai aussi entendu dans ses propos « photos et vidéos qu'on m'avait envoyées », arrêtons-nous un peu sur ça. Monsieur Niane, savez-vous qui vous a envoyé ces photos et vidéos ? demande-je en faisant des guillemets avec mes mains.

-C'était anonyme...

-Anonyme ? Excusez-moi de ce que je vais dire, mais Monsieur Niane, vous êtes vraiment stupide ou naïf, car avec la technologie avancée d'aujourd'hui, tout le monde peut faire un montage de vidéos et de photos.

-Ce n'est pas un montage, puisque j'ai reconnu sa voix et son dos nu.

-C'EST PAS VRAI !? s'écrie ma cliente. Ça fait plus de deux ans qu'il ne me touche plus. Je ne le vois même plus dans la maison. Sniff... s'il vient, c'est pour que je lui donne de l'argent, et si je refuse... sniff... il me tabasse en incluant les enfants. Il n'a aucun cœur... je suis fatiguée...

Le silence s'installe dans la salle. On n'entend que ses pleurs et quelques chuchotements.

-Vous avez entendu cette déclaration. Peut-être vous dites-vous : comment un homme peut-il se comporter de cette manière aussi atroce avec sa femme ? Et en plus, ses enfants ? Ak ni dôôm saxé si xol...

-Pourquoi n'a-t-elle pas demandé le divorce plus tôt ? Pourquoi a-t-elle attendu jusqu'à présent pour se présenter devant nous et faire semblant d'être innocente, plutôt que de dénoncer les actes abjects de son mari comme vous l'avez dit ?

-Même si nous avons tous le choix de revenir sur nos décisions, nous devons comprendre que chaque personne a sa propre raison de rester ou de partir d'une relation, et cela ne devrait pas être remis en question. Répondis-je calmement à Maître Fall.

Les femmes dans la salle semblaient être en désaccord avec Maître Fall, et cela créait un bruit assourdissant.

-Silence dans la salle ! dit le juge en frappant avec son marteau pour obtenir le silence.

-Maître Fall, repris-je, vous savez, ici au Sénégal, nos mères ont tendance à nous encourager à persévérer et à rester stoïques face à tous les problèmes que nous rencontrons dans notre foyer. Selon elles, au moment où nous quittons le domicile familial pour celui de notre mari, c'est lui qui devient notre père, notre mère, etc. Pour elles, nous devons simplement suivre ses directives, autrement dit, déff ay wawam bayi ay térém. Elles pensent que tout ce que l'homme fait à la femme est normal. Mais à quel prix ? Parce que s'ils se permettent certaines choses, c'est à cause de ce genre de mentalité. Navrée de vous dire que les choses ne se passent pas comme ça. Dans notre pays, il y a des lois et des règles. Aucun homme ne doit lever la main sur une femme, et encore moins sur des enfants innocents. Et je tiens à rappeler que ce n'est pas la première fois, c'est juste que cette fois, c'est la goutte de trop.

Je vous pose donc la question, Monsieur le Juge. Qui accusons-nous aujourd'hui ? Une femme abandonnée, esseulée et abusée, mais également combattante, courageuse et dévouée ! Comment pouvons-nous accepter que cet homme, qui a eu la chance d'avoir une telle épouse, la traîne devant nos tribunaux ? Et pour quelle raison ? Pour une accusation infondée de trahison, qui n'est qu'un prétexte pour lui ! Mesdames et messieurs les jurés, vous savez bien que la maltraitance infantile est un sujet très sérieux ! Pourtant, cet homme méprisable et manipulateur s'en sert ouvertement pour obtenir son divorce ! Oui, vous avez le droit d'être interloqués, choqués, voire horrifiés, chers jurés. Cette femme méritante élève seule ses trois petits garçons, je dis bien seule. Ils ont un père, certes, mais un père qui « ne se soucie guère de ses enfants » et qui ne connaît même pas leur âge, comme je le déclare en faisant les guillemets avec mes doigts.

Un homme qui pense que les femmes au foyer ne font "rien de leurs journées", qui ne s'occupe pas de ses enfants le week-end - et je ne parle pas seulement de préparer les repas ou de ranger la maison, mais aussi de jouer et de passer du temps avec ses fils - est un homme qui considère que donner de l'amour à des enfants est un travail, voire une corvée. Cet homme est peut-être un père qui a demandé le divorce pour une obscure trahison, ou un père qui maltraite sa femme et ses enfants. Dans tous les cas, c'est un homme qui a laissé sa femme se débrouiller seule pour élever trois garçons particulièrement dynamiques, voire hyperactifs.

Un concours de circonstances, le destin, la fatalité, la faute à pas de chance - peu importe comment on appelle cela - a conduit à ce que ces trois enfants se retrouvent aux urgences un soir, parce que cet homme les avait battus à mort, comme s'il avait un punching-ball devant lui. Je me demande s'il sait réellement ce que c'est que d'avoir des enfants, ou même une femme comme cette jeune fille, qui n'a que 27 ans.

Pourtant, cette femme a fait de son mieux pour s'occuper de sa famille. Elle a travaillé dur pour élever ses enfants et les aider à grandir, en dépit de toutes les difficultés. Elle a été courageuse face à la violence de son mari, mais elle a finalement eu besoin de l'aide de la justice pour mettre fin à son calvaire.

Je demande donc que cet homme soit condamné à 10 ans de prison ferme, compte tenu de la gravité de la situation. Je vous remercie.

Je retourne m'asseoir près de ma cliente, qui est couverte de bleus sur tout le corps, a un oeil au beurre noir et le bras cassé. Ma colère s'intensifie et cette haine viscérale que je ressens au fond de moi ne fait que décupler.

(....)

Quelques minutes plus tard, le jury, le procureur et les membres du jury arrivent pour donner le verdict final.

-Après les nombreux témoignages et les preuves irréfutables présentées par la partie de la défense, et sur décision du jury, Mr Niane est condamné à 10 ans de prison ferme avec travaux forcés, ainsi qu'à une amende de cinq millions qu'il devra verser à Madame Niane et ses enfants. L'audience est levée !

Le juge prend son marteau et tape deux fois. Enfin ! J'ai réussi à mettre un crapaud derrière les barreaux !

-Maître Tavarez », m'interpelle Ex-Madame Niane.

-Oui », répondis-je en me retournant.

-Je voudrais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi et mes enfants du début jusqu'à la fin. Merci mille fois, me dit-elle en pleurant.

-Ne pleurez pas Mademoiselle Mbow, car désormais vous n'êtes plus Madame Niane. Je n'ai fait que mon devoir d'avocate et rien de plus, et cela sans votre aide nous n'aurions jamais réussi. Alors félicitons-nous mutuellement », dis-je en souriant pendant un moment. Et une chose, si une situation comme celle-ci se présente à l'un de vos proches ou peut-être même à vous-même, je vous demanderai de venir me voir avant que les choses ne prennent une autre tournure. Il faut arrêter de garder le silence pour un homme qui n'en vaut pas la peine. Un homme qui frappe une ou deux fois ne s'arrêtera pas tant que vous n'êtes pas dans un trou.

-Vous avez raison », dit-elle en séchant ses larmes. J'y veillerai, insha'Allah. Et encore je vous remercie sincèrement...

-Maître Tavarez », dit une voix masculine derrière moi.

Je fis virevolter mon corps pour faire face à Maître Fall qui s'approchait de moi d'un pas furibond.

-Excusez-moi un instant, dis-je à Mademoiselle Mbow. Oui, Maître Fall ?

-Ah non ! Appelez-moi plutôt Papis puisque vous avez osé m'affronter en tant que grande adversaire », répondit-il d'un ton pacifique.

Et... cela vous a dérangé ? Ou devrais-je plutôt dire que vous ne vous attendiez pas à une telle surprise ? déclarai-je avec agressivité.

-Eh bien, je dois avouer que vous m'avez choqué ! Je pensais qu'une jeune et inexpérimentée avocate comme vous ne pourrait pas gagner cette affaire, mais à ce que je vois... Il me dévisagea de haut en bas. Vous m'avez bluffé , conclut-il.

Je souris légèrement avant de répondre avec assurance :

-Vous savez, Papis, l'apparence est souvent trompeuse et la vie est pleine de mystères. J'ai appris le droit avec diligence et maîtrise ce que je fais, donc je peux rivaliser avec n'importe quel adversaire.

Je lui tournai le dos pour partir, puis me ravisa et revins sur mes pas.

-Et une dernière chose, Maître Fall, la prochaine fois, étudiez bien votre cas avant de venir plaider et tâchez de défendre quelqu'un qui en vaut la peine, contrairement à cet homme-là. À un de ces quatre, peut-être.

Je lui fis un signe de la main pour lui dire au revoir, puis quittai le tribunal et pris place dans ma voiture.

Al-hamdoulilah, après une semaine de travail acharné, je viens de remporter UNE FOIS DE PLUS une victoire au tribunal.

Maintenant, je peux enfin vaquer à mes occupations, à savoir discuter avec Yama pour la remettre sur le droit chemin.

                         

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