Chapitre 10 Veux-tu réellement travailler avec moi

Ça fait maintenant un mois que la discussion a eu lieu entre Roy et Elena. Ils ne parlent plus de ça. Elena était toujours dans la routine qui la fatiguait de temps en temps car elle ne sort jamais dehors. Elle suit la télévision, cuisine, prend son bain et puis c'est tout. Son seul meilleur ami qui le distrait de ce monde ennuyant, c'est youtube. Heureusement qu'il y avait au moins un Wi-Fi gratuit sinon elle avait mourir de dépression.

Elle se redit tout le temps vaut mieux être seule que d'être mal accompagnée. Aujourd'hui, quelqu'un toque à sa porte et elle part ouvrir avec son assiette de spaghetti à la main. Pendant un premier temps, elle croyait que c'était Roy et ne répondit pas de sitôt, mais voyant que ça persiste, alors elle part ouvrir. Et il y avait un homme et une femme. L'homme lui tend la main directement. Elle avait la main droite posée sur la fourchette qui était dans sa bouche. Elle prend la nourriture avec la main gauche tellement elle se dit qu'avec la main droite, la nourriture peut se verser. L'homme était surpris car il était là à attendre et la fille faisait tout son possible pour sauver la nourriture, c'était son seul problème.

- Bonjour, Monsieur Roy est présent ?

- Non, vous lui voulez quoi? Désolée euh rentrez si vous voulez. Je serai au salon en cas de besoin

- Vous ne cherchez pas à nous connaître?

- Si vous êtes des voleurs, la seule chose que vous pouvez voler ici c'est moi. Si vous êtes des policiers qui cherchiez Roy, bon moi je viens à peine d'arriver dans la ville et j'ai des preuves. Si vous êtes des violeurs, je vous tue et si vous êtes des tueurs, nous nous tuerons, c'est la rue.

- Oui c'est la rue

Elle le dit sans montrer aucune émotion, c'est comme une chose banale pour elle, même tuer c'est comme quelque chose de normal tant que c'est de la légitime défense. Elle doit sacrément avoir une de ses vues bizarres pour prendre tout autant à la légère.

- Vous voulez quoi au juste ? Il vous a envoyé pour m'espionner ?

- Non, nous sommes ici pour vérifier l'état de l'appartement.

- Ok, j'accepte, mais sachez que ce ne sont pas des enfants qui vivent ici encore moins des cochons, je vous jure, dit Elena

- Ok c'est compris, dit la femme qui accompagnait le monsieur car elle ne comprenait pas ce que son patron est entrain de faire car l'objectif ce n'était pas ça.

Ils fouillent l'ensemble de l'appartement et même les toilettes pour se rassurer qu'il n'y a rien de bizarre, mais en fin de compte, tout était bien propre et ils en étaient même fiers.

- Je vous l'avais dit, nous ne nous droguons pas ici.

- Vous avez raison. Vous serez une bonne épouse

- Si vous parlez uniquement en fonction des travaux ménagers, vaut mieux rester célibataire.

- Où est passé Roy?

- Je ne sais pas, le gars me laisse ici dès que ça lui chante.

- C'est tout lui

- Vous le connaissiez autant ?

- Eh oui! Qui est-il pour vous? Vous êtes sa petite amie, son sex-friend ou quoi?

- Je suis son employée. Aucune relation avec moi. Est-ce que je ressemble à une fille qui peut coucher avec n'importe qui? Poliment parlant, ne gâchez pas mon honneur de femmes dignes!

- Je vois, du calme ! Tu es nouvelle ici? Dans le quartier ? La ville?

- Vous devez absolument être un coureur de jupons car vous sentez la différence de loin

- C'est parce que vous êtes ravissante

- Ça ne marche pas avec moi, les mots doux. Je sais déjà que j'ai la beauté, c'est une grâce du ciel et de la nature.

- Vous savez décourager

- Non c'est cette méthode de drague qui est démodée, mais pour répondre à votre question oui, je suis nouvelle dans la ville,ce genre de tronche est très rare ici, dit-elle en riant

- Intéressant, répondit-il avec un petit sourire avec un regard séducteur

- Eh! Ne me regardez pas ainsi! Je viens à peine de dépasser la minorité, donc pas de perversité s'il-vous-plaît.

L'homme éclate de rire car ce petit sourire qui faisait habituellement tomber les femmes donne l'air d'être un pédophile pour certaines et elle l'insulte avec respect encore. Elle venait de le traiter ainsi en juste quelques petites secondes sans même trop y réfléchir, il doit changer de sourire. Ce qui est bizarre, c'est le fait qu'elle ne se force à rien et une femme honnête comme ça est très rare puisqu'elle dit directement ce qu'elle pense. Elle ne traine pas avec les mots, comme un enfant.

- Que dois-je faire pour me faire pardonner pour la tête de pédophile que j'ai ?

- Je n'ai pas dit que vous l'étiez, sinon vous n'aviez rien à faire.

- Vous êtes tout sauf de nature frugale, n' est-ce pas? Dit-il en montrant du doigt la nourriture

- Je n'arrive même pas à le cacher c'est ça ?

- Oui désolé. La nourriture est votre premier amour à ce que je vois ?

- Ça je le jure sur ma vie. Croyez-vous qu'il peut exister un amour qui peut dépasser celui avec la nourriture ?

- Oui l'amour relationnel, c'est-à-dire entre une personne.

- C'est l'amour que les gens vont y manger?

- Non bien-sûr, il faut la nourriture

- Voilà le ventre vide ne connaît pas histoire d'amour, si vous le remarquez bien, ceux qui tombent amoureux ce sont ceux qui sont rassasiés. C'est là qu'ils se transforment en Victor Hugo, Shakespeare, Esenin ou Pouchkine.

- Vous avez la connaissance.

- J'aime beaucoup la lecture.

- Femme cultivée

- Absolument pas malheureux, mais heureusement pour mon ventre j'aurais été dans un bureau en train de signer des papiers qui m'énervent et que pourtant je ne peux pas refuser. C'est une vie ennuyante n'est-ce pas ?

- Je ne peux même pas vous expliquer à quel point.

- Vous faîtes quoi dans la vie ?

- Laissez tomber cette partie de ma vie ça me soule. Accepteriez-vous de sortir avec moi?

- Oh vous êtes un homme facile.

- Dans un restaurant.

- Euh c'est aujourd'hui ?

- Nous sommes tous faciles, dit-il en rigolant. D'ici peu, je dois aller dans un restaurant pour déjeuner, je veux changer d'air, mais manger seul n'est jamais agréable.

- J'accepte. Je viendrai vous chercher

L'homme ne dit plus rien et sort de la chambre avec celle qui l'y avait accompagnée.

- Tu la connais?

- Non monsieur, elle est arrivée ici avec Monsieur Roy, mais prénom est Elena. Normalement c'était pour la chasser, mais pourquoi vous...

- Parce qu'elle ne dégage pas la vie ennuyante que les gens vivent comme elle le dit. Elle a un esprit libre et une beauté un peu frappante.

- N'oubliez pas monsieur, votre père vous a déjà présenté votre futur épouse.

- Le comble c'est que la fille même en question, je ne l'ai jamais vu dans ma vie et la prendre comme épouse me frustre. Quand tu nais dans une famille d' affaires, même ton mariage est une affaire.

- C'est pour que la richesse familiale ne coule pas

- Voilà !

Il ne demande plus grand-chose, mais il n'aurait jamais su que Roy pouvait connaître des gens aussi impeccables et avec un sens du sarcasme si élevé. Il sort de la totalité de l'appartement sans plus vraiment chercher ce que les autres font en vérité, il avait vérifié particulièrement celui-ci car les locataires se plaignaient du fait qu' ils entendent toujours des chansons venant de cette chambre ce qui les dérangeaient totalement. Ce n'est pas de sa responsabilité de vérifier, il avait engagé des hommes pour ça. Il voulait simplement voir la Blanche-Neige qui chante aux animaux tous les matins.

- Mais vous venez de l'inviter à un rencard, vous comptez l'annuler comment ?

- Certainement pas. Si mon père peut me trouver une épouse en une seule journée, je peux en trouver une pour moi-même le plus tôt que possible.

- Elle ?

- Oui