- Alors je dirai quoi ? que c'est une coïncidence ? pourquoi seulement dans notre champ ? pourquoi pas chez les voisins ? et comment expliques-tu ton retour subitement ? en plus en pleine nuit ? elle t'avait appelé pour te dire qu'elle a déposé le bébé dans ton champ ?
- Sorcière ! Idiote de femme ! stérile ! tu ne me sers même à rien dans cette maison ; j'étais calme en ville où je voyais toute sorte des femmes ; je ne sais même pas pourquoi je suis rentré...je vais convoquer ta famille...
- Il faut la convoquer ! il faut le faire Wilfried ! assassin ! lâche cet enfant ; je suis prête à quitter ta maison à cause de ton mauvais caractère que te laisser tuer ce pauvre bébé !
- Ingrate ! après tout ce que j'ai fait pour toi tu oses me parler comme ça ? sors de chez moi ! tu vas renter chez tes parents !
- Je m'en fou ! d'ailleurs Tu as fait quoi pour moi ? dans quelle condition je vis ici? Tu es revenu de la ville tu m'as apporté quoi même ? lâche l'enfant et je partirai de chez toi demain à l'aube...
- L'aube là tu vas l'attendre où ? pas dans ma maison en tout cas... prends ton Bâtard et disparais...
Wilfried avait lâché le bébé en poussant sa femme avec, celle-ci avait titubé et s'était cognée la tête en protégeant le bébé qui n'arrêtait de pleurer.
Ingrid avait fait l'effort de se relever et avait vu du sang sur ta tête ce n'était pas grave juste une égratignure; elle avait quand même pris son sac comme son mari ne voulait pas qu'elle attende le jour, elle avait créé une poche avec son pagne comme un kangourou (je ne sais pas comment on appelle ça ) ; elle y avait placé l'enfant pour qu'il reste au chaud et elle était sorti de la maison de Wilfried en pleine nuit.
- « « où vais-je aller avec cet enfant à cette heure ? mais je vais dormir où? mon Dieu il a un peu de la fièvre » »
Comme il y avait deuil au village (la mort du chef), elle était partie là-bas comme tout le monde qui venait au deuil ; elle y avait trouvé un petit coin tranquille ; elle avait étalé un pagne et sur son sac d'habits, elle avait couché le bébé en le couvrant bien.
Ingrid n'avait jamais eu d'enfant alors elle faisait de son mieux pour protéger le bébé, elle avait déchiré un drap qu'elle avait pris chez elle en petit morceaux pour servir des couches à l'enfant ; bizarrement cette nuit-là ; le bébé n'arrêtait pas de pleurer ; et ne sachant quoi faire, elle ne faisait que lui remplir le ventre avec l'eau au miel...
Très tôt vers 5h du matin,(au village à 5h il y a encore l'obscurité) , pour éviter les regards des gens, elle avait quitté le lieu du deuil et vagabondait avec le bébé, elle avait marché jusqu'à là où l'histoire avait commencé c.à.d., dans son champ ; elle était assise exactement là où le bébé était déposé et réfléchissait sur ce qu'elle devait faire « abandonner le bébé et retourner chez son mari, où faire ce que son cœur lui disait , c.à.d., prendre soin du bébé quoi qu'il arrive ; et après avoir bien réfléchi, elle avait pensé à sa maman...
- « « et si je partais chez ma maman... je sais qu'elle ne me mettra pas à la porte même si son mari ne m'aime pas... oui ; je dois aller au village de ma mère » »
Elle avait quitté son champs pour le parking ; le seul problème était qu' elle n'avait même pas eu la possibilité de récupérer ses petites économies chez elle à cause de la pression de Wilfried , donc elle n'avait rien sur elle ; alors elle avait arraché un régime de banane qu'elle avait pensé vendre un peu plus loin pour payer le bus ; il fallait faire vite car le bébé avait de la fièvre.
Elle était arrivée au parking et il fallait payer avant de monter ; comme elle n'avait pas d'argent ; elle ne pouvait pas prendre un bus, elle avait présenté son régime des bananes au chauffeur d'un camion mais celui-ci l'avait pris pour une insulte,
- Je ne suis pas un commerçant madame ; tu me donnes l'argent ou alors tu fais les pieds jusqu'à ton village ; n'importe quoi ! régime de banane ? tu me prends pour un crève la faim ou quoi ! disparait ! je ne veux pas te voir devant ce camion !
- Svp je dois prendre ce camion, j'ai un bébé et il a de la fièvre ; pitié... Ce bébé n'a que deux jours il peut attraper froid et mourir...
- Donc toi tu prends un bébé de deux jours en plus malade pour monter avec dans mon camion ? tu veux m'attirer des ennuis ? les femmes enceintes et celles qui allaitent ne montent pas dans mon camion ; tu devras plutôt chercher un bus ; tu seras en sécurité avec ton bébé
- Mais je n'ai pas d'argent pour payer un bus justement... je peux supporter m'assoir sur vos sacs de manioc jusqu'à mon village ; l'essentiel est que j'arrive ; d'ailleurs mon village n'est pas loin...
Le chauffeur avait refusé et l'avait chassé ; elle avait déposé ses affaires sous l'étalage d'une dame qui vendait des tomates, elle s'était mise au bord de la route et cherchait à vendre son régime de banane ; personne n'en voulait et c'est seulement lorsqu'elle avait perdu espoir et voulait abandonner qu'un Monsieur s'était arrêté avec son LAND ROVER et l'avait appelé : « « mon Dieu pourvu qu'il achète » ; se disait-elle en courant vers la Jeep.
Le monsieur avait baissé sa vitre et s'était rendu compte que la jeune dame avait un bébé qu'elle cachait comme un kangourou...
- Tu as un bébé ? (lui avait questionné le monsieur)
- Oui Monsieur...
- Et comment peux-tu mettre sa vie en danger comme ça ? tu viens vendre avec lui ? il a quel âge ce bébé ?
- Je sais monsieur mais je n'ai pas le choix... mon bébé n'a que deux jours et je vends ces bananes pour payer le bus...
- Et tu vends tes bananes à combien ?
- J'ai juste besoin de 10.000fc pour payer le bus... prenez tout Monsieur et donnez-moi les 10.000fc
- Quoi ? et tu vas où ?
Elle avait cité le nom de son village et le conducteur lui avait dit de monter...
- Pardon Monsieur ? vous allez par-là ?
- Oui oui je dépasserai ce village ; moi je vais un peu plus loin
- Mais je n'ai pas d'argent pour payer Monsieur... Si vous allez...
- Montez madame...
- Ok un instant je vais prendre mes affaires.
Elle avait couru soulagée mais n'avait pas retrouvé son sac, et comme le monsieur Klaxonnait elle avait laissé tomber, avait couru pour monter dans la Jeep ;
- Alors ? où sont tes affaires ?
- Ce n'est pas grave monsieur, je ne veux pas vous faire perdre votre temps, je ne les ai pas vu , au village ma mère s'occupera de tout...
- Et la fièvre de ton bébé ; est- elle tombée ?
- Ça aussi ce n'est pas grave, une fois au village ma mère s'en occupera...
- Mais tu ne peux pas voyager avec un enfant malade madame...
- Je n'ai pas le choix monsieur...
Le monsieur avait compris que quelque chose n'allait pas ; il l'avait laissé entrer et regardait comment la jeune femme guettait le bébé ;
Deux heures plus tard, ils étaient arrivés où Ingrid devait descendre ; le monsieur s'était arrêté et Ingrid avait ouvert la portière en le remerciant
- Tu es sure que c'est ici que tu dois descendre ?
- Oui Monsieur ; je ne peux quand même pas me tromper... c'est le village de ma mère voyons...
- Prends tes bananes ; tu ne peux pas débarquer chez ta mère les mains vides...
- Non Monsieur ... vous m'avez aidé alors que tout le monde me rejetait gardez-les...
Ingrid avait fait quelques pas et s'était retournée pour encore une fois remercier le monsieur qui la regardait s'éloigner...
- Encore une fois merci monsieur...
- Arnold... Je m'appelle Arnold... Et toi ?
- Moi c'est Ingrid...
- Ok Ingrid prend bien soin de ton bébé... tiens prends... ça pourra t'aider pour les médicaments de ton bébé
Il lui avait tendu un billet de 50$ ; Ingrid avait eu très peur et ne voulait pas prendre ; Arnold avait tellement insisté qu'elle avait fini par prendre le billet et la carte de visite qu'Arnold avait caché dans le billet ...
Ingrid avait marché avec le bébé pendant quelques minutes ; elle pouvait déjà apercevoir la case de sa maman et un sourire se dessinait sur ses lèvres ; et plus près ; elle avait vu sa mère et avait commencé à courir vers elle en pleurant...
- Mamaaaan mamaaaan je suis là ; mamaaan ta fille est là !
Sa mère avait reconnu la voix de sa fille, s'était retournée et courrait aussi à sa rencontre ; Ingrid croyait être la bienvenue mais face à face, sa mère l'avait arrêté directe !
- Ne crie pas mon nom toi ! tu fais quoi ici ? tu es venue faire quoi ici ?
- Mais maman...
- Tais-toi ! « mais maman » u fais quoi ici ? et ton mari ? hum Laisse-moi voir... c'est quoi ça ? un bébé ? toi avec un bébé ? Ingridaaaaaa heeeeeeh !!
- Maman... je vais tout expliquer ... arrête de crier stp ; laisse-moi-même m'assoir...
- T'assoir où ? pardon ; tu ne peux rester ici Ingrid ; moi aussi je vis avec quelqu'un, tu le connais très et tu sais qu'il ne va jamais t'accepter ...
- Mais maman c'est la maison de papa donc j'ai aussi le droit de rester si je veux ! cet homme que tu appelles ton mari n'a pas le droit de me chasser de la maison de mon père !!
- C'était la maison de ton père ; mais il l'a racheté...
- Arrête arrête maman ça suffit ! mais laisse-moi au moins cette nuit, et demain je me trouverai un endroit...
- Ingrid ! ce n'est pas possible oooh ! je dois d'abord lui en parler, on ne débarque pas comme ça chez les gens Ingrid ; moi ta mère à mon âge si cet homme me met à la porte que deviendrai-je ? Tu veux ma mort ? en plus avec un enfant ? Il est d'abord à qui ce bébé ?
- Chez les gens tu dis maman ? ok ... ce bébé est à moi ; c'est tout ce que tu dois s'avoir !
Ingrid en larme, avait quitté la maison de son père et était allé voir sa grand-mère (la mère de son père) ; celle-ci était déjà très vieille et vivait seule ; elle se nourrissait de l'aide des villageois ...
Elle était arrivée chez sa grand-mère et avait trouvé deux jeunes filles qui lui donnaient à manger...la parcelle était très grande mais la maison était très petite ; à côté, il y avait encore une petite maison ; Ingrid avait compris que c'était la douche et la toilette (les toilettes qu'on creuse juste un grand trou et qu'il faut souvent faire très attention sinon on se retrouve au fond)
- Grand-mère !! (avait crié Ingrid toute joyeuse)
- Qui est là ?
- Comment ça « qui est là ? »
- Tu es sa petite fille ? Elle ne peut pas te voir mais elle peut tout entendre... (lui avait répondu l'une des filles)
- Ah ok...grand-mère c'est moi Ingrid, ta petite fille...
- Oooooh iiiingidi ? mon enfant... tu m'as apporté une bénédiction ? tu es venue avec un bon vent je le sens... viens près de moi ...
Elle s'était reprochée et comme si sa grand-mère voyait quelque chose, elle lui avait demandé de lui donner ce qu'elle avait avec elle et qu'elle allait le bénir...
- Grand-mère... mais comment...
- Donne-le-moi...
Elle avait fait sortir le bébé de sa poche et avait remis à sa grand-mère ; celle-ci avec sa main gauche avait tenu la tête de l'enfant et avec sa main droite ses pieds et avait dit :
- C'est un grand jour pour moi et pour ce village qui t'accueille ; mon garçon tu es chez toi ; ce village t'accueille car tu lui apporteras la lumière, partout où tu iras tu ne passeras jamais inaperçu ; on t'appellera « NSEMO » (Nsemo qui veut dire lumière). Je te bénis et je bénis le ventre innocent qui t'a porté et celle qui va t'élever ; malheur aux sans cœurs qui t'ont persécuté ... Je te bénis aujourd'hui afin que tu affrontes la vie et les surprises qui t'attendent, rien ne te sera facile mais, ta lumière te guidera...
Elle avait ensuite demandé à l'une des filles de lui donner un flacon qu'elle gardait toujours à côté de sa natte ; le contenu du flacon était pour faire tomber la fièvre... elle avait administré quelques gouttes dans la bouche du bébé...
Ingrid ne savait pas quoi dire, elle regardait et écoutait sa grand-mère faire et dire ce qu'elle voulait car elle avait confiance en elle ; mais ce qui l'intriguait c'était, comment sa grand-mère savait pour l'enfant ? elle ne lui avait encore rien dit que celle-là avait déjà tout anticipé... Mais elle était en même temps très contente que le bébé soit enfin entre des bonnes mains.
--- Cinq mois plus tard ---
La grand-mère d'Ingrid était décédé et Ingrid était restée seule, elle se battait pour Nsemo (qu'on l'appelait Momo) ; Nsemo l'appelait déjà maman.
et malgré les difficultés que traversait Ingrid avec la famille de son père qui la menaçait de quitter la maison de leur maman .
En ville, c'était la rentrée de classe et Mira aussi avait repris l'école mais elle n'était plus comme avant ; elle n'arrêtait pas de penser à celle qu'elle aurait pu devenir càd ; une mère ; et surtout qu'elle n'en parlait pas, ça remplissait son cœur de chagrin.
Un jour elle était rentrée de l'école plus tôt que d'habitude et avait trouvé sa tante Irène à la maison ; apparemment ils avaient une discussion sérieuse avec ses parents; elle avait à peine entendu sa tante dire « «c'est ce que je voulais faire mais elle a déjà quitté le village » », elle avait ouvert la porte et tout le monde s'était tue ; sans dire un mot, elle était allé dans sa chambre ; mais dans le couloir elle entendait son père dire :
- A-t-elle entendu quelque chose ? et c'est quoi ces manières Zita ? ta fille ne salue plus les gens ?
- Calme-toi Bosco ; elle n'a rien entendu mais je vais quand même aller vérifier...
Mira avait couru dans sa chambre en entendant les pas de sa mère ; elle avait fait semblant de sortir ses cahiers de son sac ; Zita sa mère avait ouvert la porte et la regardait...
- Quoi maman ? que fais-tu dans ma chambre ? que complotez-vous encore cette fois-ci ? me vendre ?
- Déjà tu ne me parles pas comme ça jeune fille ; je ne suis pas ton amie mais ta mère ! et c'est quoi cette façon d'entrer sans saluer ? n'as-tu pas vu ta tante ?
- Qui ma tante ? celle qui a tué mon enfant ? elle est là pour vous pas pour moi maman... sa présence ne me dit rien, au contraire elle me rappelle les pleurs de mon bébé...
- Donc toi tu penses toujours à ça ?
- Oui maman , je ne peux pas m'en empêcher... mon bébé aurait cinq mois aujourd'hui, mais tante Irène en a décidé autrement ; elle n'aura jamais une place dans mon cœur... je la hais ! je la hais !
- Tu as une longue vie devant toi ma fille tu dois oublier...
- Je n'oublierai jamais ce que toi et papa m'avez fait avec la complicité de tante Irène...
Sa mère était rassurée ; sa fille n'avait rien entendu concernant leur discussion, elle était sortie de sa chambre soulagée ...
Quelques semaines étaient encore passées ; Momo (Nsemo) avait encore un mois de plus et un matin, Ingrid était réveillée par des gens qui cognaient à sa porte, elle avait ouvert et c'était ses oncles qui voulait absolument qu'elle quitte la maison ;
- Ton mari nous a convoqués pour ce que tu as fait ! tu as fait un enfant pendant qu'il était en ville et c'est ici que tu viens te cacher ? Il veut que nous lui remboursions la dot...tu vas quitter cette maison aujourd'hui même et tu vas aller vivre chez le père de ton enfant...
Ils ne lui avaient même pas laissé une chance de s'expliquer que déjà ils prenaient ses affaires et les jetaient dans la cour ; elle avait déposé Momo qui pleurait et essayait de supplier son oncle en s'agenouillant ; mais son oncle ne voulait rien entendre...
Momo qui marchait déjà sur ses quatre pattes avait tellement peur de voir sa maman pleurer, lui aussi criait en s'éloignant petit à petit ; au bout de quelques minutes Ingrid avait constaté que son bébé ne pleurait plus, il y avait un silence ; elle avait regardé dans la cours et Momo n'y était pas alors elle avait commencé à l'appeler
- « « momooooo... Nsemoooooo... mon bébé où es-tu ? » »
Dans la parcelle il y avait quelques personnes qui étaient venus voir ce qui se passait mais personne n'avait fait attention à Momo ; mais parmi les petits enfants qui étaient là ; un qui devait avoir trois ans avait dit :
- Tantine Ingrid, j'avais vu Momo entrer là-bas...
- Entrer où dis-moi !!
Le petit avait pointé le doit vers la toilette et Ingrid avait couru en criant :
- « « momooooo !! momooooo ! aidez-moi mon bébé est tombé dans la toilette !!! momoooo momoooo répond-moi mon fils !!
Les hommes qui étaient là s'étaient accourus pendant qu'Ingrid elle, se jetait par terre ; et du fond du trou ils entendaient à peine la faible voix de momo dire
- Maaaa ma...
De l'autre coté en ville, Bosco le papa de Mira avait glissé dans la douche, Zita, Mira et ses deux frères avaient entendu leur papa crier :
- Mon Dieu ! tu es qui toi !!!
#A suivre...
• Que va-t-il arriver à Momo ?
• Pensez-vous que le petit accident de Bosco à a avoir avec ce qui se passe au village ?
• La suite nous en dira...