- Cela te fera une très belle expérience. Tu as lu le contrat d'embauche ? Pour le salaire et tout le reste ?
-A vrai dire pas encore. Je viens juste de rentrer et j'étais tellement excitée que je t'ai appelé immédiatement ! Mais tu sais que le salaire ne compte pas pour moi. J'ai plusieurs comptes en banque déjà bien remplis alors...
-Oui oui. En fait, le plus important pour toi, c'est de retarder les choses le plus longtemps possible.
-Maman...
-Je te comprends Lena. Pas la peine de te justifier. Mais tu sais que ton père ne patientera pas indéfiniment non plus ?
Je me laisse tomber sur mon lit, toute ma joie envolée.
-Oui je sais.
Je soupire.
-Maman...Ce mariage doit vraiment avoir lieu ? Je veux dire, est-ce qu'on ne pourrait pas l'annuler ?
-Oh Lena...Tu sais bien que c'est impossible Chérie ! Il y a trop d'enjeux déjà mis sur la table.
-Mais je n'aime pas Henri. Enfin, pas comme un futur époux je veux dire. C'est mon meilleur ami et j'ai beaucoup d'affection pour lui mais c'est tout. On a bien essayé au lycée et ça n'a pas marché.
-Vous n'étiez que des enfants à cette époque. Ce n'est pas pareil. Et puis comme tu dis, vous vous connaissez très bien tous les deux donc ce sera plus facile. Moi, je ne connaissais même pas ton père quand nous nous sommes mariés et regarde aujourd'hui, je suis une femme comblée. Prends exemple sur tes sœurs, elles aussi sont heureuses.
-Mais elles, elles ont toujours eu comme ambition de devenir d'excellentes femmes au foyer. Moi c'est tout le contraire. En plus, malgré tous les efforts que tu as fournis pour moi, je reste nulle en cuisine. Même Bri et Isa ne me laissent jamais cuisiner.
-Tu n'es pas nulle Ma Puce d'accord ? Tu es juste...distraite voilà.
-Mouais...
-Nous en reparlerons. Je vais aller annoncer la bonne nouvelle à ton père et comme promis essayer de le convaincre d'attendre encore un peu.
-Je suis certaine que tu y arriveras. Il ne te refuse jamais rien.
Elle rigole.
-Que Dieu te bénisse Ma Fille !
-Amen ! Bisous !
Je retire mes ballerines et je m'allonge sur mon lit. Quelle journée ! Hakim Hernandez, mon inconnu s'appelle Hakim Hernandez ! Et je suis sa nouvelle assistante ! Et c'est aussi lui l'auteur de ces romans ! Je crie :
-Et il se souvient de moi !
Je jubile tellement en y repensant que je me mets à sauter comme une gamine sur le lit en riant et en le répétant inlassablement. Essoufflée, je me laisse retomber sur mon lit. Il a même gardé ma culotte ! Si ça c'est pas un signe ! Calme-toi Helena ! Qui te dit que ce n'est pas juste un trophée de plus pour lui et qu'il ne conserve pas toutes les culottes de ses conquêtes d'un soir ! Oh la ferme ! Tu ne réussiras pas à me gâcher le moral aujourd'hui ! Et puis même si c'est le cas, contrairement à ces filles, moi je serai tous les jours avec lui ! C'est ça ! Et tu auras ainsi l'occasion de rencontrer celles avec qui il sort actuellement !
-Je m'en fiche ! Je sais bien que je ne l'intéresse pas vraiment mais ce n'est pas grave. Je veux juste être près de lui et apprendre à ses côtés. Maintenant lâche-moi la grappe ! J'ai un tas de choses à faire avant Lundi.
*
* *
J'arrête la sonnerie du réveil dès qu'elle se déclenche. 6h30. Je suis réveillée depuis près d'une heure en fait, trop nerveuse en cette première journée de travail pour me rendormir après l'un de mes fameux rêves avec Hakim. En plus, j'ai toujours du mal à dormir dans un lieu que je ne connais pas et malgré toutes mes affaires installées dans ma nouvelle chambre, il me faudra encore du temps pour que je prenne mes marques. Pendant que je m'apprête, je repense à la semaine qui vient de s'écouler.
Elle est passée tellement vite ! J'ai commencé par lire le contrat que j'ai trouvé très alléchant même s'il y est stipulé que je devrai être prête à faire parfois des heures supplémentaires même les weekends et à partir en voyage quand ce serait nécessaire. Ça ne me dérangeait pas vu que je n'avais rien d'autre à faire dans cette nouvelle ville. Comme je m'y attendais, Maman avait réussi à convaincre mon père et comme chaque fois que je devais vivre loin d'eux, la condition était que j'habite dans un appartement confortable situé dans une résidence sécurisée. Ce fut assez facile d'ailleurs de me dénicher grâce à internet un bel appartement meublé de deux grandes pièces. C'est un complexe situé dans le Mary Brickell Village et qui comprend une piscine, une salle de sport, un restaurant et même un service d'étage. En plus, il n'est pas très loin de mon boulot alors ils approuvèrent. Mercredi, je suis rentrée à New York pour faire mes valises et dire au revoir à mes colocataires. Les adieux furent plus tristes que je ne l'aurais pensé. Je réalisais que malgré nos caractères complètement opposés, leurs excentricités allaient me manquer. Nous nous sommes promis de rester en contact et vendredi j'étais de retour à Miami, signais le bail et emménageais dans la foulée. J'ai profité du week-end pour m'offrir une Golf, faire des courses constituées en grande partie de surgelés à réchauffer au micro-onde et un peu de shopping pour mon nouveau boulot. Et me voilà devant mon miroir en train de vérifier mon chignon parfait, ma nouvelle robe mauve droite au col claudine qui m'arrive mi-mollet et mes nouvelles ballerines noires. Une touche de Labello et ça y est, je suis prête ! Je prends mon sac, mes clés et je descends au parking souterrain récupérer ma voiture.
-A nous deux Monsieur Hakim Hernandez !
HAKIM
Un léger coup est frappé à ma porte en même temps que ma montre émet un bip. Bien Lena, pile à l'heure !
-Entrez Helena !
Je la vois pousser le battant et pénétrer timidement dans la pièce. Toujours aussi mal fagotée à ce que je vois.
-Bonjour Monsieur Hernandez.
-Ne restez pas près de la porte ! Je ne vais pas vous manger.
Pas maintenant en tout cas. Je lui indique la chaise en face de moi.
-Venez vous asseoir. Et c'est Hakim !
-Oui bien sûr...Désolée.
-Alors, vous vous installerez là, à ce bureau.
Elle tourne la tête vers sa gauche pour apercevoir la table de bureau et le fauteuil posés dans le coin.
-Vous y trouverez tout ce dont vous aurez besoin : matériel de bureau, ordinateur, téléphone portable exclusivement pour les appels et réceptions des textos ou mails de clients quand nous sommes à l'extérieur pour une raison quelconque.
-Je resterai ici, dans cette pièce avec vous ?
-Oui. Ça vous pose un problème ?
-Non bien sûr que non...pardon.
-Bien. Maintenant, vous allez me faire de la lecture. Voilà quelques manuscrits qui apparemment plaisent à une partie du comité de lecture et pas à l'autre. Et dans ces cas-là, ils me sollicitent pour que j'y jette un œil et décide si oui ou non ils seront édités. Allons dans le salon. Nous y serons plus à l'aise.
Je prends la pile de feuilles et je me dirige vers la porte près de la bibliothèque derrière laquelle se trouve l'appartement que je me suis fait installé pour les soirs où je travaille jusque tard dans la nuit.
Une fois installés moi dans l'un des fauteuils en cuir beige et elle sur le canapé en face, toujours aussi crispée qu'à son arrivée, je dépose mon fardeau sur la table basse devant elle.
-Lisez !
Au début, elle est balbutiante, certainement parce que je ne la quitte pas du regard. Donc, je me lève pour aller m'arrêter devant la baie vitrée, faisant mine d'admirer la vue. Je sens son regard posé sur moi alors, un sourire amusé aux lèvres, je lui dis :
-Je sais que vous me trouvez irrésistible Helena mais contrairement aux apparences, nous sommes ici pour travailler.
Je l'entends avaler sa salive de travers et tousser.
-Non...Je ne vous trouve pas...Enfin je veux dire...
-Lisez !
-Oui...Désolée.
Elle se remet à lire et après quelques chapitres, rien qu'à sa voix monocorde je peux sentir que l'histoire ne lui plaît pas. A moi non plus d'ailleurs.
-Ce manuscrit vous ennuie ?
-Euh non.
-J'ai besoin de votre avis Helena, un avis franc pour m'aider dans ma décision. C'est aussi pour cela que vous êtes là. Alors ?
-Eh bien, je trouve l'histoire assez décousue et on a du mal à savoir où l'auteur veut nous emmener. En plus, elle est sans réelle consistance. Il n'y a rien d'accrocheur pour retenir la lectrice que je suis dès le début. Bien sûr, ce n'est que ma pensée. Elle pourrait peut-être plaire à...
-Prenez-en un autre et lisez !
-Mais...
Je lui lance un regard qui l'interrompt immédiatement.
-Dé...Désolée.
Elle commence la lecture d'un autre manuscrit qu'on abandonne au bout de 30 minutes puis un autre et encore un autre qui subissent le même sort que les premiers. Enfin elle en choisit un qui dès les premiers chapitres semble l'intéresser. Sa voix change, elle prend une intonation puis une autre par rapport au personnage et au sentiment exprimé. Une heure après, elle est tellement absorbée que je ne veux pas l'interrompre. Je me retourne et je l'observe. Elle semble m'avoir complètement oublié : elle est assise sur le canapé, ses pieds nus recroquevillés sous elle. Certaines scènes la font pouffer de rire, un rire que je m'étonne d'espérer entendre encore chaque fois qu'il s'éteint.
-C'est bon ! On le garde !
-Quoi ?
Elle lève un air perdu vers moi comme si elle sortait d'un rêve.
-Ce manuscrit, on le garde.
-Oh pardon ! Oui, je l'apprécie vraiment.
Un brin ironique, je réponds,
-Je n'en doute pas une seconde.
Elle prend soudain conscience de sa posture et fait mine de changer de position.
-Non ! Surtout ne vous gênez pas pour moi. Prenez vos aises. Lisez le prochain !
LENA
Ma première journée de travail s'est passée plutôt bien. Plus les heures passaient et plus je me détendais. Férue de livres, je me délectais de certaines de ces histoires et c'était assez grisant de savoir que j'avais mon mot à dire quant à l'édition ou non de l'une d'entre elles. Au déjeuner, le service traiteur de l'entreprise nous fit monter à manger à la demande de mon patron. Il passa la majeure partie de cette heure là au téléphone, parlant business avec des investisseurs et des collaborateurs et j'eus un aperçu du dirigeant exigeant et implacable qu'il était. La pause-déjeuner terminée, nous nous étions remis au travail. Je sus qu'il était 17h30 lorsque Tía Sofia –elle m'avait demandé de l'appeler ainsi-vint nous dire au revoir. Et là, je vis une autre facette de Hakim : il alla vers elle et ils discutèrent un peu en espagnol,-langue que je parle couramment aussi bien que sept autres-et elle le sermonna gentiment en lui recommandant de ne pas me faire travailler trop tard pour mon premier jour et lui eut un petit rire et se pencha pour qu'elle lui donne un baiser sur le front. Elle me salua chaleureusement et s'en alla.
-Vous avez quelque chose de spécial de prévu ce soir ?
-Non, pas vraiment.
-Alors, cela ne vous dérange pas si l'on continue encore un peu ?
-Au contraire. J'aime beaucoup cette nouvelle histoire.
-Bien ! Continuez la lecture !
Je me replongeai dans cette histoire passionnante qui parlait de Dieux de l'olympe et de créatures de la mythologie grecque.
-C'est bon pour aujourd'hui ! Je ne vais pas vous retenir plus longtemps !
Je regarde ma montre. 20h30. Déjà ?
-Venez, je vous raccompagne à votre voiture.
-Oh ce n'est vraiment pas la...
-Il se fait tard Helena et votre véhicule est garé dans le parking souterrain et non plus dans celui des visiteurs n'est-ce pas ?
-Oui.
-Alors, je ne vais pas vous laisser y aller toute seule. Venez !
Je le suis en n'omettant pas au passage de récupérer mes clés et mon sac abandonnés sur mon nouveau bureau.
Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent, j'ai mon habituel mouvement de recul et il le remarque.
-Il y a un souci ?
-Non, ce n'est rien.
Je me précipite à l'intérieur et il me suit. La petite cabine amorce sa descente et mon éternelle angoisse renaît. Je ferme les yeux et fais les exercices de respiration appris pour la calmer.
-Helena, vous êtes claustrophobe ?
Je murmure.
-Oui mais ça va passer, ne vous inquiétez pas.
-Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit ?
-Parce que ce n'est pas grave.
-Bien sûr que c'est grave !
J'ouvre les yeux et je suis surprise de voir qu'il à l'air vraiment inquiet. Cela me rend étrangement heureuse. Il me prend par la main et m'attire vers lui. Sentir sa présence derrière moi me donne des papillons dans le ventre. Il m'enlace et me murmure des paroles apaisantes.
-Vous êtes avec moi alors rien ne vous arrivera. Tout va bien. Fermez les yeux et détendez-vous.
La chaleur de ses bras et sa voix hypnotique me bercent et me distraient. Nos doigts sont entrelacés et peu à peu mes sens s'éveillent. Ma respiration se fait plus rapide, j'ai des frissons quand il me donne un baiser dans le cou. Sa main droite se pose sur mon ventre qui tressaille automatiquement. D'un mouvement rapide, il appuie sur un bouton et l'ascenseur s'arrête. J'ai un moment de panique mais il me rassure en m'enlaçant de nouveau.
-Chut ! Tout va bien Lena. Je vais juste te permettre de penser à autre chose chaque fois que tu prendras cet ascenseur désormais.
Je suis acculée contre le mur. Il me prend la tête entre les mains et m'embrasse, impérieux. Enfin ! J'ai tellement espéré ce moment. Ses lèvres sont encore plus douces que dans mon souvenir, sa bouche encore plus chaude et sa langue encore plus exploratrice. Je sens ses mains qui remontent ma robe et mon clitoris pulse automatiquement.
-Ça va ?
Haletante, je ne peux que hocher de la tête. Il me sourit et je le vois s'abaisser pour s'agenouiller devant moi. J'ai la robe remontée jusqu'aux hanches maintenant.
-Encore une culotte en coton. Ça ira pour cette fois.
Il me prend la jambe droite qu'il met par-dessus son épaule, écarte ma culotte humide et renifle mon vagin.
-Hummm tu sens toujours aussi bon Lena.
Il donne un coup de langue qui me fait gémir.
-Et tu as toujours aussi bon goût. Je peux continuer ?
Je hoche fébrilement la tête. Et il repart en exploration, léchant, goûtant, suçant mon sexe complètement trempé. Tandis que sa main gauche retient mon dessous, il me pénètre avec le majeur de sa main droite, suivi très vite de l'index. Bientôt, je ne retiens plus mes gémissements.
-Oh oui...oui...continue...Hakim...Continue...
Il s'interrompt en me disant, les doigts toujours à l'intérieur de moi :
-Il a fallut que je te baise avec mes doigts et ma bouche pour enfin t'entendre prononcer mon prénom. Dis-le encore Lena. Dis-le !
Et pendant que ses vas-et-viens, ses coups de langue et ses suçons deviennent de plus en plus rapides, je sens la jouissance qui arrive et qui me parcourt de part en part, me faisant hurler son prénom encore et encore et encore.
-Hakim ! Hakim ! HAKIM !
Quand il a finit de se délecter de mon jus, il se relève et appuie le bouton pour que l'ascenseur reparte. J'ai juste le temps de rabaisser ma robe avant que les portes ne s'ouvrent. Il me regarde d'un air goguenard :
-Tu peux faire un pas sans t'écrouler ?
Honteuse, je baisse les yeux en bredouillant un « oui, ça va ». Je l'entends rire et il me prend la main pour me guider dans l'immense parking. Tous les employés sont rentrés donc il repère très facilement l'emplacement de ma voiture. Il me prend les clés des mains, l'ouvre et attend que je sois à l'intérieur avant de la refermer. Il me redonne mes clés puis tape la vitre pour que je l'ouvre. Il s'abaisse à ma hauteur et ses yeux me transpercent quand il dit tout bas :
-J'espère que tu auras moins peur dorénavant dans l'ascenseur. Et si jamais, tu es angoissée, repense à ce moment. Bonne nuit Bella ! A demain !
Pendant que je sors du parking, toute retournée, j'aperçois sa silhouette imposante dans le rétroviseur.
Une première journée mémorable !