-Parce qu'il te faut un diplôme qui garantisse à ton futur époux la jeune femme aussi belle qu'intelligente que tu es.
J'éclate de rire.
-C'est toi qui aurait dû devenir diplomate à la place de Papa. Tu as toujours les mots juste pour obtenir ce que tu veux et tout en douceur en plus.
Son beau rire résonne à l'autre bout du fil.
-C'est l'habitude Mon Bébé. Avec le caractère de ton père, c'est le seul moyen pour toujours obtenir ce que je veux. Mais revenons à nos moutons. Lena, il est temps de rentrer à la maison. Cela fait un an maintenant que tu as obtenu ton diplôme et est-ce que tu as eu du boulot depuis ? Enfin, à part bien sûr ces postes de stagiaire mal rémunérés qui ne t'ont pas apporté grand-chose.
-Détrompe-toi Maman. Ça a été des expériences formidables. Et puis, comme je te l'ai dit, j'ai un entretien demain figures-toi et tiens-toi bien, au siège de Garcia & Hernandez Group.
-Je suis sûre que c'est bien comme entreprise.
-Maman ! Tu ne connais pas cette maison d'édition ?
-Ma Puce, à vrai dire je ne connais aucune maison d'édition.
Nous rions toutes les deux.
-Ce n'est pas grave. En fait, c'est LA maison d'édition où tout le monde rêverait de bosser tu comprends ? Ils ont des filiales partout dans le monde Maman ! Je ne pensais vraiment pas qu'ils m'appelleraient tu sais ? J'ai postulé juste pour rêver quelques secondes voilà !
-Si ce que tu dis est vrai Lena, c'est que ce doit être une très bonne opportunité alors !
-Oui bien sûr ! Alors, je peux compter sur toi pour parler à Papa ? Je veux juste un peu de temps encore pour moi avant d'entrer définitivement dans le mariage. Tu comprends ?
- Bon, voilà ce qu'on va faire : tu pars à cet entretien d'embauche. S'ils te prennent, j'essaierai de faire patienter ton père encore un peu. Dans le cas contraire, tu rentres à Chelsea.
-Merci Maman Chérie !
-Qu'est-ce que tu fais en ce moment ?
-Je suis sur mon lit, devant l'ordi. Je me prépare pour l'entretien.
-Je te laisse alors. Nous passons à table.
-Bon appétit ! Embrasse Daddy pour moi !
-D'accord ! Que Dieu te protège !
-Amen !
Surtout qu'Il fasse en sorte qu'on me prenne ! Ce boulot, c'est la chance de ma vie pour enfin devenir indépendante. Vous voulez sans doute savoir ce que c'est que cette histoire de mariage ? Bon commençons par le début.
Moi c'est Helena Uche Oladeji, jeune femme de 24ans et demi. Je suis la fille de John Chinedu Oladeji, un nigérian de 58ans et de Béatrice Alimata Ballo, une ivoirienne de 55ans, tous deux issus de familles très fortunées. Nadia et Sadia sont mes grandes sœurs jumelles de 32 ans et mariées à un an d'intervalle à des gosses de riches bien sûr. Dans la famille Oladeji, ce sont les parents qui choisissent celui qui sera votre futur époux et en général, depuis votre naissance. Ce sont des mariages effectués en grande partie pour consolider des liens financiers et amicaux entre deux familles. Et c'est comme ça que je suis devenue la fiancée d'Henri Chikere et ce depuis le jour de ma naissance. Nos parents nous ont toujours encouragés à traîner ensemble pour « s'habituer l'un à l'autre ». Logique donc qu'il soit devenu mon meilleur ami pour ensuite virer un bref moment à petit ami, un statut qui n'a pas duré bien longtemps sans doute parce qu'une fois assouvie notre curiosité d'ado sur le sexe, nous avons vite compris que nous ne ressentions pas grand-chose l'un pour l'autre.
A la sortie du Lycée, j'ai quitté-ou fui pour être plus précise- notre maison située à Chelsea, l'un des plus beaux quartiers de Londres pour des études supérieures en Lettres Modernes à Paris. Après l'obtention de ma Licence, j'ai décidé de suivre-ou de fuir encore plus loin mes parents- Isa et Bri mes colocataires qui rêvaient de New York. J'ai donc terminé mes études près des gratte-ciels de Manhattan. L'année qui vient de s'écouler a été riche en expériences dans quelques maisons d'édition mais seulement en tant que stagiaire. Et voilà comment je me retrouve aujourd'hui dans une chambre d'hôtel à Miami, la veille de mon entretien dans l'une des boîtes les plus connues au monde à la suite d'une annonce à laquelle j'ai postulé il y a quelques semaines.
Vous savez l'essentiel maintenant. Laissez-moi me préparer pour demain. Je dois être parfaite si je veux impressionner le recruteur. Quoi ? Des nouvelles de mon inconnu ? Comme prévu, je ne l'ai plus revu. J'en suis même venue à me demander si je n'avais pas rêvé cette nuit-là tellement tout ce qui s'est passé me paraît complètement fou chaque fois que j'y repense...Et à mon grand dam, j'y repense beaucoup ! Et les romans érotiques à succès de H.F Da Costa que je lis secrètement depuis peu n'ont rien arrangé. Cet auteur décrit tellement bien les scènes que je m'y vois bien avec mon bel inconnu. Enfin, je pourrai me targuer à moi-même d'avoir osé une fois dans ma vie faire une folie. Bon là, il faut vraiment que je m'y remette sinon demain, je ferai tout foirer. A plus tard !
*
* *
Je suis couchée sur le dos quand je réveillée par un souffle sur mon pubis. Je sais que c'est Lui. Je reste les yeux fermés, savourant ce moment d'attente, prélude de délices inavoués. Ses lèvres douces et pleines effleurent mon entrejambe gauche, puis celle de droite, faisant tressaillir mon bas-ventre d'anticipation. Je l'entends renifler mon sexe déjà tout humide.
-Tu sens divinement bon. As-tu un aussi bon goût ? Penses-tu que je devrais peut-être le vérifier Lena ?
Cette voix ! Je la reconnaîtrais entre mille. De délicieux frissons me parcourent. Je ne peux que chuchoter :
-Oui...
-Replis tes jambes en les écartant et tiens-les.
Je me presse de m'exécuter à cette injonction, impatiente de sentir enfin sa langue en moi. Je ne tarde pas à le voir investir mon sexe ouvert par petits coups tout d'abord, goûtant ce nectar qu'il semble apprécier. Il lèche encore et encore et je me retiens de lâcher mes jambes pour lui maintenir la tête. Je veux qu'il me pénètre avec elle, qu'il goutte mon clitoris. J'ai envie...
-C'est ce que tu veux ? Que je te suce ton clitoris déjà tout dur ?
Je ne pensais pas avoir parlé à voix haute pourtant.
-Oui fais-le s'il te plaît...
Il suit mes instructions à la lettre et je sens bientôt ma cyprine dégouliner le long de mon sexe pour atteindre bientôt le petit trou entre mes fesses. J'entends distinctement le bruit de ses suçons et ma respiration se fait haletante. Mes gémissements se font bruyants et une fraction de seconde, je pense à mes colocataires. Mais cette pensée s'efface très vite quand il stoppe cette délicieuse torture.
-Non, s'il te plait non, ne t'arrêtes pas.
-Chut ! Je n'en ai pas encore terminé avec toi Lena. Regarde ma queue qui te réclame. Elle a envie de ton fourreau chaud et humide.
Je le regarde, à genoux entre mes jambes, se tenant la verge qu'il malaxe doucement. Oh, si je pouvais la toucher ou l'embrasser ou la goûter...
-Pas aujourd'hui Chérie. A ce moment précis, elle a juste besoin de ta chatte. Tu aimerais la sentir comment ?
J'ai encore élevé la voix ?
-Oui, je veux...Je veux...
-Dis-moi juste ce que tu désires Lena.
-Baises-moi ! Mets-la moi dans ma chatte, empales-moi ! Je veux te sentir me pénétrer très très fort et très très vite. S'il te plaît, viens !
Tenant toujours son engin entre ses doigts, il caresse l'entrée de mon vagin, pénétrant à peine. J'essaie de pousser mon bas-ventre contre son gland pour qu'il entre plus mais il recule à chaque fois.
-Tu la veux Lena ?
-Oui.
-Comment ?
-Vite et fort !
Il me saisit les hanches et me regarde droit dans les yeux.
-Alors, accueille-la !
Une sonnerie stridente me fait sursauter. Mon réveil ! Mince ! Juste au moment où...Encore l'un de ces rêves. Ça paraissait tellement réel... Je me dépêche d'arrêter ce bruit qui me vrille tes tympans. Je retire ma couverture et constate que j'ai encore mouillé mes draps et mon pantalon de pyjama par la même occasion. Je grogne de frustration et je retombe sur mon oreiller. J'ai le clitoris qui pulse et la foufoune en feu. Peut-être qu'un petit plaisir solitaire pourrait m'aider. Juste au moment où je plonge la main dans mon pantalon, mes yeux se posent sur le cadran du réveil. 7h02. La Lena frustrée se dispute une minute avec la Lena maniaque du respect de l'heure...et elle l'emporte haut la main ! Pas question de rater cet entretien. Il y va de ma vie. La Lena frustrée devra faire profil bas au moins jusqu'à mon retour.
HAKIM
Assis dans mon fauteuil en cuir, j'ai le regard fixé sur la photo au-dessus du curriculum vitae que je tiens. Un sourire amusé étire mes lèvres un bref instant. Cette journée promet d'être très intéressante. Helena Uche Oladeji ! C'est ainsi qu'elle s'appelle donc. Une nigériane, belle surprise. Une gosse de riche si j'en crois ce que j'ai lu sur ses parents après quelques recherches : un père diplomate et accessoirement membre d'une famille de magnats du pétrole entre autres et une mère issue d'une dynastie non moins influente. Bien ! Au moins, elle ne risque pas d'être intéressée par mon argent. Quoique...Nous verrons bien.
La porte s'ouvre et je n'ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui vient d'entrer ainsi sans frapper. Rares sont les personnes qui osent le faire.
-Ton rendez-vous de 9h est là Mi Niño !
-Merci Tía Sofia. Fais la entrer s'il te plaît.
Elle se rapproche pour me chuchoter en espagnol d'un air de confidence :
-Sois gentil cette fois-ci avec la petite d'accord ? Elle a l'air déjà assez terrorisée comme ça ! Et moi je me fais vieille alors si tu pouvais arrêter de les faire toutes fuir, cela me faciliterait la tâche. Ça fera la quatrième candidate rien que cette semaine !
Ses recommandations me font rire comme d'habitude. Je me lève pour aller vers ce bout de femme si chère à mon cœur et je la prends dans mes bras l'entrainant dans quelques pas de danse cubaine.
-Toi vieille ? Tu n'es encore qu'une toute jeune fille ! D'ailleurs, si tu n'étais pas ma tante, je me laisserais bien tenter.
-Bas les pattes petit garnement ! Tu es aussi charmeur que tous les hommes de cette famille !
Malgré son air de reproches, je remarque que mes paroles l'ont fait rougir de plaisir.
-Mais je suis sérieuse Hakim. Sois plus souple aujourd'hui, rien que pour moi.
-Si c'est pour vous alors, il en sera fait selon vos désirs Señora Hernandez.
Elle me donne une petite tape et se dirige vers la porte.
-Je vais commencer à rédiger une nouvelle annonce parce que je suis certaine que celle-là ne fera pas une demi-heure.
-Ne me fais pas rire s'il te plaît ! Il faut que je me prépare pour mon entrée en scène dans le rôle de l'ogre.
Elle s'esclaffe en sortant du bureau. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre de nouveau et je l'entends déclarer d'un air un peu pompeux mais bienveillant:
-Veuillez entrer Mademoiselle. Monsieur Hernandez va vous recevoir.
Je retiens un autre sourire amusé et je croise les bras, impatient de découvrir l'expression de ma future proie quand elle me reconnaîtra. Et ça valait vraiment le coup d'attendre : quand nos yeux se croisent enfin, elle semble littéralement sur le point de s'évanouir.
Oui, cette journée promet d'être très intéressante.