Le PDG
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Chapitre 3 Chapitre 3

Point de vue June

Plus qu'un jour. Un petit jour.

Un petit jour à tenir à l'essai.

Pendant cette semaine, Monsieur Carter m'a fait vivre un enfer. Entre ses photocopies ou son café, il m'a vraiment énervé au plus haut point. Jamais trop sucré, jamais trop chaud, jamais trop froid. Je n'en peux plus. Je vais craquer.

Je ne sais même pas ce que je fais encore ici. Je l'ai presque insulté en début de semaine et malgré tout, je suis toujours en vie. Enfin, j'ai presque insulté LE grand patron de Carter Magazine. Même si une partie de moi a envie de l'étrangler , une autre me tuerait si je venais à le faire. Et finir en prison n'est pas la seule raison. Purée, qu'est-ce que j'aimerais qu'il soit moche comme un poux. Mais non, il a fallu que ses yeux noisettes soient si... arg je ne sais même pas comment les décrire.

Comment je peux penser ça de ce type horripilant qui plus est mon patron ? Ça devrait être interdit d'être un minimum beau quand on dirige une entreprise. Certes ce n'est pas le plus bel homme que j'ai vu, il n'en reste pas moins charmant. Pourquoi il n'a pas le physique de l'homme que j'ai vu en photos dans le hall d'entrée de l'entreprise ? Je serais certainement moins attirée par lui que je ne la suis.

Bref, voilà trois heures que je ne suis pas sortie de mon stupide petit bureau. Et pour cause, si je sors pour aller à la salle de repos, mon connard de patron trouvera un moyen pour m'embêter. Enfin au moins demain ce calvaire sera fini. Et heureusement.

Sur la table, mon téléphone sonne et je me précipite pour lire le message. Dès lors de la lecture, mon sourire s'illumine.

Reçu aujourd'hui à 12h23 : Hey ! L'entreprise organise une réception ce soir. T'es au courant ? - Austin

Envoyé aujourd'hui à 12h24 : Je ne travaille pas officiellement pour l'entreprise alors je ne vois pas ce que j'irai faire là-bas... - June

Reçu aujourd'hui à 12h26 : Allez... Tu es la seule fille que je connaisse qui ne parle pas que de maquillage ou de vêtements. Et puis je t'avoue que j'aimerais bien arriver avec une jolie fille à mon bras. - Austin

Envoyé aujourd'hui à 12h29 : C'est bien pour toi alors... Elle a lieu où et à quelle heure cette réception ?

Mais dans quoi je m'embarque ? Je ne sais même pas si les futurs-peut-être-employés sont autorisés à aller à cette soirée.

Reçu aujourd'hui à 12h32 : 21h, Hôtel Clayton pas loin du bâtiment.

Je n'arrive pas à croire que je vais vraiment y aller. J'y ai pas ma place. Et puis j'aime pas les fêtes bondées. Qu'est-ce que je fabrique à la fin ?


*

Il est dix-huit heures lorsque je sors enfin du bâtiment. J'ai réussi à éviter les confrontations avec mon idiot de patron et à filer le plus rapidement possible pour ne pas avoir à lui apporter un nouveau café. Il a beau avoir de jolis yeux, ses sourcils froncés et son air joueur quand je le vois, ça me donne envie de l'étrangler.

Ouais.

Demain je suis censée récupérer mon contrat auprès du directeur des ressources humaines que je n'ai toujours pas rencontré d'ailleurs. Je n'arrive pas à croire ce que je vais dire mais je ne suis pas vraiment sûre d'accepter si on me propose un poste chez Carter Magazine. Ces derniers jours ont été tellement affreux à cause de ce stupide patron que je ne sais vraiment pas si travailler ici serait une bonne idée.

Une fois rentrée chez moi, je pars en vitesse dans la salle de bain pour prendre un bon bain bien mérité. Mes jambes sont complètement engourdies. Je ne pensais pas que ce travail serait autant de sport.

Il me reste une heure pour me préparer, j'ai largement le temps.

____

Point de vue Liam

Plus qu'un jour avant la fin de sa période d'essai. C'est passé un peu trop vite à mon goût. J'aimais bien l'embêter. Je ressemble peut-être à un psychopathe mais j'ai adoré l'énerver durant toute cette semaine. Bien que je ne connaisse que très peu de choses à son propos, elle paraît vraiment très intéressante.

Ouais, elle m'intéresse beaucoup et pas seulement pour son physique comme on pourrait le croire. Et je n'ai pas envie de me séparer d'elle. Déjà parce qu'elle fait du bon travail mais aussi parce que je sens que ça ne doit pas s'arrêter de si tôt. Son visage me manquerait trop si tout s'arrêtait maintenant.

Dommage que je sois son patron, je lui aurais bien proposé d'aller boire un verre.

J'ai décidé depuis plusieurs semaines d'organiser une réception où employés et actionnaires sont invités. Dieu sait combien je n'ai absolument aucune envie d'y aller. Non pas que je n'aime pas ces fêtes mais je n'ai vraiment pas la tête à ça. La fatigue m'envahie un peu plus chaque heure qui passe depuis plus d'un mois et je n'ai plus de temps pour moi même pour me reposer. Néanmoins, j'espère pouvoir profiter de l'absence de la jolie secrétaire pour l'oublier un peu, la faire sortir de mes pensées.

Ça n'est pas humain de penser autant à quelqu'un. Je repasse une main dans mes cheveux pour leur donner une forme et change ma chemise, une blanche de préférence. À la fac, mes amis me disaient tous que les chemises faisaient craquer les filles et après des années je comprends enfin. Il n'y a pas que la chemise qui leur plaît, la richesse derrière aussi. C'est sans doute pour ça que je ne sors avec personne. Je n'arrive pas à faire confiance toujours trop effrayé de voir une femme me briser le cœur pour me voler la seule chose qui me lie à ma famille : mon entreprise. Mais même si ce manque de confiance est présent, je n'ai jamais éprouvé le besoin d'être lié à quelqu'un.

Même si certaines femmes sont jolies à mes yeux, je n'éprouve pas le besoin de leur chanter des paroles plus ridicules les unes que les autres. Je finirai certainement avec des chats. Mais au moins j'aurai cette entreprise.

*

Lorsque j'arrive dans la salle de fête que j'ai loué pour la société beaucoup sont déjà présents. Je salue des collègues que je reconnais parmi tous mes employés et vais directement vers le bar. Le serveur certainement gay vu les signaux qu'il m'envoie me sert un martini. Je le bois d'un trait et reste à regarder depuis mon tabouret les personnes en train de danser. Certains sont déjà bourrés (certainement parce qu'ils évacuent leur stress) , d'autres viennent à peine d'arriver.

Mon regard dérive sur les personnes présentes et alors que je tente de me concentrer sur mon verre dans ma main de beaux cheveux blonds attirent mes yeux.

Ramenés en une queue de cheval haute, ils laissent libre accès à son cou qui n'attend que d'être embrassé. Des courbes qui n'appellent que le regard. Discrètement mes yeux détaillent ce corps et je déglutis lorsque je m'aperçois que je le connais.

Pourquoi est-elle ici ? Comment a-t-elle su pour cette réception ?

Et voilà qu'elle se dirige toujours avec son beau sourire vers moi. Bordel son sourire est magnifique même crispé il la rend resplendissante. Rapidement je me retourne vers le bar et tourne la tête pour qu'elle ne me remarque pas encore. Je ne veux pas passer pour un psychopathe non plus quand même.

Mademoiselle Miller se pose à côté de moi les mains sur le bar et demande un cocktail au barman. Ce dernier la regarde fixement (plutôt son décolleté) et lui lance un clin d'œil.

Gay ou pas ce genre de mec me dépasse. Enfin je ne suis pas mieux.

Main devant la bouche je souffle pour sentir mon haleine. Ça va, je ne pue pas trop l'alcool. Je me tourne vers elle et l'interroge de la voix la plus neutre possible.

____

Point de vue June

- Alors vous êtes venue à cette fête ?

Demande l'homme à côté de moi, d'une voix rauque à faire fondre mon petit cœur.

Fronçant les sourcils, je replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et me retourne pour voir si quelqu'un s'adressait à moi. Et je suis sûre que la surprise se lit sur mon visage.

Même s'il m'a agacé toute la journée, le voir ici rend les palpitations de mon cœur irrégulières. Il est vraiment très beau dans cette chemise blanche si simple mais si élégante.

- Il semblerait oui, je réponds froidement et récupère le verre que me tend le barman, avec un autre clin d'œil.

Ridicule.

- Et qui vous a invité ? Me demande-t-il un brin provocateur.

- Écoutez, je lâche ma boisson et ose le défier du regard, je sais que je n'avais peut-être pas l'autorisation pour venir mais puisque ma semaine d'essai se termine demain je voulais profiter de quelques instants avec mes collègues. Si ma venue ici vous suffit pour me renvoyer dès demain alors vous le ferez.

J'avale cul sec mon cocktail et pars rejoindre mes amis sur la piste laissant mon patron abasourdi. Pendant que Joy se fait draguer par un mec que je ne connais pas, Abigail et moi dansons ensemble .

La musique passe à un tempo plus lent , plus calme. Instinctivement, j'attrape la main d'Austin et l'entraîne avec moi. Il a juste le temps de donner son verre à Charlie que je le rapproche de moi.

Putain pourquoi j'ai bu aussi vite ? Ma tête tourne un peu trop vite là.

____

Point de vue Liam

Je la regarde danser assis au bar, mon verre à la main. Elle bouge tellement bien. Sa robe noire dessine à merveille ses belles courbes et je crois que son rire est la chose la plus belle que j'ai jamais entendu.

Reprends tes couilles vieux.

Je n'en peux plus, il faut que je fasse quelque chose. Je ne supporte pas les mains de ce saleté de type posées sur ses hanches en mouvement. Qui c'est lui ? Il travaille pour moi ?

Mon regard scanne la pièce et atterrit sur une jeune femme que je ne me souviens pas avoir déjà vu. Elle a sans doute été invitée par son amie. Elle paraît s'ennuyer à mourir avec la fille qui lui parle. Ses cheveux roux retombent sur ses épaules dénudées et je passe ma langue sur mes lèvres.

Je crois que je vais craquer dans quelques minutes. J'ai besoin de sentir quelqu'un contre moi, une simple présence féminine pour oublier que la seule que j'aimerais sentir contre mon torse est déjà contre celui d'un autre.

Son regard se pose un instant sur moi. Je cligne de l'œil pour la charmer et vu la couleur de ses joues ça a marché. Elle mord sa lèvre et purée je me retiens d'aller la prendre par la main pour la tirer le plus vite possible d'ici.

Je dépose mon verre sur le comptoir, laisse un vulgaire pourboire et sors de la salle non sans faire un signe de la tête à la jolie femme. Je suis décidé à oublier juste quelques heures cette foutue blonde qui occupe beaucoup trop mes pensées.

L'air frais fait voler des mèches de mes cheveux et je m'adosse à ma voiture à plusieurs mètres de l'entrée de l'hôtel. Dix secondes plus tard, une jolie chevelure rousse me rejoint en roulant du cul d'une allure presque sensuelle.

- La soirée ne vous a pas plu ? Je lui demande en tentant de la faire se rapprocher de moi.

Elle croise ses bras et inspecte mon corps de son regard brûlant de désir. Je suis presque sûr que le mien ne transmet que sévérité.

Ses petites mains viennent se poser sur mon torse et elle approche sa bouche de mon oreille.

Entreprenante donc.

- Votre voiture ? Elle me susurre et je la retourne pour la plaquer contre mon véhicule.

- Ma voiture.

J'agrippe fermement ses fesses tandis qu'elle s'attache à embrasser mon cou. D'une main, j'ouvre la poignée arrière et nous fait basculer, elle sur moi. Je n'aime pas cette position d'infériorité mais bordel c'est juste pour quelques minutes.

Elle referme la porte et fait passer sa robe par-dessus sa tête. Une chance que les vitres soient tintées.

____

Point de vue June

Grâce à la fabuleuse voiture d'Austin, je n'ai pas eu à marcher dans le noir pour rentrer chez moi. Ce dernier s'arrête devant mon immeuble et retire les clés du contact. Un grand sourire aux lèvres malgré mon énorme mal de tête, je le remercie et m'apprête à sortir de l'habitacle.

- C'était une bonne soirée. Ça m'a fait plaisir que tu viennes, m'avoue mon collègue. On se voit demain alors.

- Pour ce qui pourrait être ma dernière journée, j'acquiesce et il secoue la tête.

- Je ne me ferais pas de soucis à ta place. Tu as toutes tes chances, me sourit Austin.

- À demain alors.

Soudainement la main d'Austin vient se poser sur ma joue et m'oblige à tourner la tête. J'ouvre grand les yeux lorsque sa bouche heurte la mienne et m'entraîne dans un baiser, que je n'avais absolument pas prévu.

Merde.

            
            

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