En tout, je leur en ai touché deux mots mais pour le reste, c'est à eux de voir. Pour qu'on ne dise pas que c'est à cause de moi s'ils ne veulent pas arriver chez eux. Au moins j'ai fait ma part, le reste je m'en lave les mains.
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Je cherche à changer mes horaires de travail. Avec l'insécurité grandissante qu'il y a ici, Je ne veux pas me retrouver sur le chemin de « si je savais ». Je préfère travailler en journée et le soir je pourrais déléguer, comme je suis déjà chef (rire) Ca fait trop du bien d'entendre dire ça. Chef ! Je suis chef !
Même si ce n'est pas grand-chose, je préfère d'abord commencer en bas de l'échelle et la gravir pas à pas au lieu de me retrouver au sommet par je ne sais quelle moyen et tomber plus bas que je ne l'étais déjà. C'est ça l'avantage lorsqu'on suit la route normale, tomber ne te fais plus peur vu que tu as commencé en bas.
(...)
En ce qui concerne ma vie amoureuse, je suis sur un gros nuage. Non mais très gros nuage ! Je plane littéralement ! Lorsque je suis avec lui, je ne vois même pas le temps passer. C'est tellement bien lorsqu'on est ensemble. On ne se prend pas la tête, on vit l'instant présent et c'est tout !
Vu que dans quelques jours, je prends mes vacances, on aura plus de temps pour se voir. Mine de rien dans quelques semaines ça fera six ans qu'on se supporte (rire), six ans qu'on s'aime...En tout cas, je suis déjà en train de tout mettre en place. J'ai déjà passé la commande du gâteau et aussi d'une lingerie un peu fine. En tout cas, le jour-J tout va se savoir !
(...)
Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit. J'ai beau m'allonger dans mon lit et éteindre la lumière, mais à part me tourner et me retourner sur mon lit, je n'ai réussi à rien faire d'autre ! J'ai donc fini par me rendre à la cuisine afin de prendre un verre d'eau que j'ai bu d'un trait. Par simple curiosité, je suis passé vérifier dans les chambres des enfants et tout le monde y était sauf Célia (soupire).
Je suis allé dans la chambre d'Ami et comme je m'y attendais elle n'y était pas (soupire) Ca commence à devenir un peu trop pour moi. Je suis ressorti en faisant un minimum de bruits avant d'aller m'asseoir au salon.
C'est quand-même incroyable hein ! Il est vingt-deux heures moins et madame n'est pas encore rentré. Elle m'a simplement dit qu'elle devait aller chez une copine travailler. Mais ça c'est quel travail de groupe ou vingt-deux heures te trouve dehors ?
Après trente minutes, j'ai fini par aller chercher le numéro de l'amie en question dans son calepin. Lorsque j'ai trouvé le contact d'Alexis, j'ai composé le numéro puis j'ai lancé l'appel, ça a sonné deux ou trois fois avant qu'elle ne réponde la voix ensommeillée.
Moi (D'un ton sec) : Bonsoir Alexis, c'est Mélissa. La grande sœur de Célia
Alexis (baillant) : Bonsoir Mélissa, tu vas bien ?
Moi (soupirant) : Je ne sais pas encore ! Ça va dépendre de la réponse que tu me donneras.
Alexis (septique) : Comment ça ?
Moi : Célia est avec toi ? Elle m'a dit qu'elle venait travailler chez toi et depuis toujours pas de nouvelles !
[Plus aucuns bruits]
Moi (haussant le ton] : ALEXIS !
Alexis (petite voix) : Heu...oui ! Oui elle est là...Je me suis dit qu'elle devait t'appeler comme on a fini tard, elle a décidé de dormir ici !
Moi (pouffant) : D'accord, passe lui le téléphone !
Alexis (paniquant) : Enfaite elle dort...Oui elle dort
Moi (secouant la tête en soupirant) : Alors je, passe la prendre ! Donne-moi l'adresse je viens...
Alexis : Nooooon ! Ce n'est pas nécessaire...
Moi : Alexis, si tu ne me dis pas tout de suite ou Célia se trouve demain en venant à l'école tu me trouveras assise à ta place et j'expliquerais à tes parents la situation (haussant le ton) PARCE QUE TU ME PRENDS EN CA FAIT RIEN POUR CROIRE AUX BETISES QUE TU RACONTES !
Alexis : .....
Moi (reprenant mon calme) : Alexis ?
Alexis (petite voix) : Elle n'est pas là...Elle n'est pas venu ici aujourd'hui !
Moi (Sentant monter l'inquiétude) : Tu ne saurais pas ou elle est Alexis ?
Alexis (soupirant) : Non ! Même lorsque tu m'as dit qu'elle était venue travailler chez moi, j'ai été surprise...
Moi (soupirant longuement) : D'accord. Si elle te fait signe pardon, contact moi !
Alexis : D'accord (soupirant) Mais je crois qu'elle...enfin je ne suis pas sûre mai il y a un garçon qu'elle voit depuis un certain temps et...Bon, il saurait peut-être ou elle est...
Moi (prenant un bout de papier) : Tu as son contact ?
Alexis : Oui, C'est de 08 81 87 ** **
Moi : Merci !
Click !
A peine l'appel avait coupé, que j'ai composé celui du fameux type. Il a bien mit du temps avant de répondre hein ! J'ai dû ressayer cinq fois avant d'avoir une personne au téléphone.
Moi : Allo, C'est Mélissa Tiacoh, La grande sœur de Célia Tiacoh !
Lui : Ho heu....Bonsoir !
Moi (d'un ton sec) : Je ne vais pas aller par quatre chemins ! Célia est avec toi ?
Lui (soupirant) : Oui...
Moi (sentant la pression redescendre) : J'arrive tout de suite ! Tu habites ou ?
Lui : A angré...
Click !
C'est tout révolté que je suis allé enfiler une tenue pour sortir. La petite-là n'imagine même pas à quel point j'ai envie de lui en coller une ! C'est à minuit que je suis sortie prendre un taxi pour André. Une fois sur place, j'ai appelé et il m'a bien indiqué. C'est en tirant les oreilles de Célia que je l'ai fait sortir de la chambre du petit.
Sûrement alerté par les bruits, ses parents sont tout de suite sortis. J'ai pris le soin de leur expliquer la raison de ma visite et je suis rentrée avec Célia.
(...)
Une fois à la maison, j'ai bien fermé les portes derrière moi puis je suis allée faire un dernier tour dans les chambres des enfants avant d'aller me coucher.
Célia (devant la porte) : Méli ?
Moi (dans mes draps) : On en reparle demain !
Célia (insistant) : Mais Mél....
Moi (haussant le ton) : J'ai dit on en reparle demain! Maintenant Bonne nuit...
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Le lendemain était un jour comme les autres. Tous vont l'école et moi je profite à bien me reposer pour ne sortir qu'en après-midi. Je n'ai pas voulu reparler de ce qui s'est passé avec Célia hier, devant les gens. Bon pas tout de suite, je voulais qu'on s'asseye comme deux femmes et qu'on discute. J'ai envie de comprendre ses états d'esprits avant de jouer mon rôle de grande sœur sévère.
Célia a une jeune adolescente et à cet âge, il y a réellement beaucoup de choses qui se passent dans sa tête. Et afin d'éviter qu'on ne s'éparpille je préfère lui montrer les chemins qui s'ouvrent devant elle. (Soupirant) Quand je pense que cette conversation elle devrait l'avoir avec sa mère, je soupire longuement seulement.
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Les deux semaines qui ont suivies, Célia s'est tenue à carreau. Lorsque j'ai trouvé le moment opportun j'ai demandé à Marcel d'aller faire un tour avec les enfants pendant que je discutais avec Célia.
Moi (levant les yeux) : J'ai eu 16 ans Célia ! On a tous eu 16 ans un jour dans notre vie. Chez certaines personnes la puberté apparait un peu plus tard, vers 17 ou 18 ans et chez d'autres, un peu plus tôt vers 13 à 15 ans. Je sais que tu fais des cours de biologie et donc tu connais tout ça, mais la répétition est pédagogique, donc je répète. A cet âge, c'est un peu compliqué. Il y a beaucoup de changements déjà dans ta tête et ensuite sur ton corps. Il y a des parties qui ne se voyaient pas et qui maintenant se voient et ont une certaine sensibilité. C'est tout à fait normal ! Ce qui n'est pas normal par contre c'est de se renfermer ! Tu es une femme et le fait de se renfermer sur soi va te créer des problèmes à la longue. Si tu ressens des choses, je suis là pour que tu m'en parle ! Entre nous, il n'y a pas de Tabou. Si tu as besoin de conseil dans certains domaines, je suis là également ! De même que si tu veux juste parler, juste une oreille pour t'écouter, je suis libre. Peut-être qu'avec moi, ça ne va pas trop passer, tu auras peut-être honte mais c'est de la communication que nait la confiance. Je ne préfère pas que tu te confies aux gens du dehors car tu ne sais pas qui ils sont ! Ils peuvent sourire devant toi et te pointer du doigt derrière. La seule et unique personne en qui tu dois avoir confiance c'est toi ! C'est toi-même... Maintenant on va parler Garçon ! Je ne vais pas te faire le coup de « Fais ce que je dis et non ce que je fais », Ton corps est précieux ! C'est e temple du Saint Esprit et tu ne dois pas le montrer à tout le monde. Tu es une femme Célia et rien que pour ça, tes jambes doivent rester bien fermées car lorsqu'on dira que cet homme est un boss, on dira que cette femme est une bordelle, une pute ! Plus méchant que les hommes Célia, tu ne peux pas ! Donc gare aux gens que tu fréquentes ! Tout le monde ne veux pas de ton bien. Malade n'a jamais été inscrit sur le visage d'une personne. Même si la personne a l'air en pleine forme, elle peut très bien être malade. Et une fois que tu as un rapport avec la personne, c'est fini pour toi !
Il y aura des grands types qui viendront vers toi ! Des vieux, des papas avec des grosses voitures pour blaser les petites. Mais de grâce de cède pas ! Avec tout ce qui se passe en ce moment dans le pays, dans le monde. Tu sais à quoi t'en tenir ! À bon entendeur, salut !
Célia (me fixant) : D'accord.
Moi (soutenant son regard) : Maintenant il revenons aux choses sérieuses ! Tu vas m'expliquer comment tu tes retrouvé chez ce garçon a cette heure.
Celia (se mordant les lèvres) : c'est mon ami...
Moi (d'un air sévère) : Ami comment ? Ça c'est quel ami qui te garde chez lui a plus de vingt trois heures ? Une fille d'a peine seize ans ? Tu sais tout ce qui aurait pu t arriver ?
Célia (soupirant) : Je n'ai pas vu le temps passer...
Moi (petant les câbles) : C'est une raison ? Donc tu es fière d'avoir inventé un soit disant travail pour aller chez ton copain ? Tu sais comment je me suis sentie lorsque je ne t'ai pas vu dans ton lit ? Entre les agressions sexuelles et les crimes rituels, tu n'pas peur d'être dehors à cette heure ?
Célia (reniflant) : Je suis Désolé...
Moi (reprenant ma superbe) : Je l'espère. (La fixant) Et qu'est-ce qui s'est passé chez lui ? Tiacoh, j'espère pour toi que tu n'as rien fait avec ce garçon ?
Célia (se mettant à pleurer) : Noooon on a rien fait. Il voulait qu'on le fasse mais je n'a pas voulu et il a refusé de me raccompagner chez moi. Et c'est la que tu as appelé.
Moi (la fixant le regarde dur) : J'espère pour toi que tu me dis la vérité Célia !
Célia (reniflant) : Oui, je te jure....
Moi (lui tendant la main) : Donne moi ton téléphone [Ce qu'elle a fait avec peine] je ne veux plus entendre copines ici ! C'est école maison comme tu l'as toujours fait. Plus de télé etc. Et ce jusqu'à nouvel ordre. En plus du fait que ce sera toi qui fera les corvées de tous le monde pendant tous le mois..
Célia (boudant en reniflant) : Mais c'est ça va me mettre en retard en cours...
Moi (m'en allant) : Donc tu auras intérêt à te lever plus tôt...
(...)
Mohamed retourne dans deux semaines et il fera tout le mois là-bas. Donc pour se quitter en beauté, il m'a invité passer une semaine a Tiassalé, Histoire de faire un peu de tourisme. Perso je n'y suis jamais allé, j'y ai juste vu des photos et elle sont magnifiques. Cest à deux heures de toutes d'Abidjan
Le paysage, les gens, les bâtiments, tout es vraiment beau. Et je suis excité à l'idée du aller
Le seul hic dans cette histoire c'est Célia et Marcel. Je les aurait bien emmené avec moi mais ils vont en cours (soupire) Encore que Célia est punie, je n'ai pas envie qu'elleffasse n'importe quoi.
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Je me suis mise dans un coin en prenant mon téléphone puis j'ai composé le numéro de Mohamed et j'ai attendu qu'il décroche.
M (voix rouillée) : Allô bébé ?
Moi (tout moelleuse) : oui. Tu vas bien ? Ça c'est la voix d'une personne qui est encore au lit.
M (ricanant) : Oui, j'étais avec des mais hier et on a fini tard.
Moi (soupirant) : Encore ?
M (soupirant longuement) : ce sont les amis Mélissa ! J'ai maintenant interdiction de les voir ?
Moi (pouffant) : Non ! Tu fais ce que tu veux... Pour la semaine, je ne pourrait pas.
M : Pardon ?
Moi (petit voix) : Tu sais bien que ni Célia, ni Marcel n'ont fini avec les cours.
M (pouffant) : Mélissa ce sont tes enfants ? Pourquoi tu te comportés comme s'ils étaient sortis de toi ? On a fait un programme et c'est maintenant que tu annules sous prétexte que tes PETITS FRERES ont école. Si tu ne voulait pas il fallait me le dire au lieu de chercher des prétexte bidons !
Moi (au bord des larmes) : Tu sais bien qu'Ami ne peu pas les garder. Il n'y aucune confiance avec elle.
M (haussant le ton) : AMI EST LEUR MÈRE ! QUI ES-TU POUR MIEUX T'OCCUPER D'EUX QU'ELLE-MÊME ? ÉTAIS TU LÀ LORSQU'ILS ONT ÉTÉ FAIT ?
Moi (faisant couler des larmes) : Mais...
Voix de fille (à l'autre bout du fils) : Chéri je te fais quoi à manger ? Œufs au plat ou à la coque ?
Moi (fronçant les sourcils) : C'était qui ? C'était qui la voix de fille que je viens d'entendre.
M (D'un ton sec) : Personne ! Tu délire Mélissa. Je suis tout seul dans mon lit...De tout façon je sais quelles sont tes priorités..
Moi (en larme) : Je...
Click !
Je tremblait littéralement de rage, mais je ne pouvait rien laisser transparaître vu que j'était sur mon lieu de travail.
Naomi (la main sur mon épaule) : ça va Mélissa ?
Moi (séchant mes larmes) : oui ça va. (Tournant les talons) on y va..
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Je suis rentrée tard. Très tard même. J'ai voulu marcher un peu et sur la route, je me suis arrêté près de la lagune afin de réfléchir un peu. Je n'ai pas rêvée quand même.. C'est bien une voix féminine que j'ai entendu. (Soupirant) peut-être que je suis folle et que c'est la fatigue. Et quel intérêt aurait-il à me tromper ?
(...)
C'est ce soir qu'on est sensé partir. Depuis la dernière fois, je n'ai plus eu des nouvelles de Mohamed. Il faut aussi admettre que je n'ai plus tenté de le joindre (soupire). J'ai fini par faire mes valises et laisser les directives à Célia.
Moi (fixant Ami) : Je vais passer une semaine avec Mohamed. On ne sera pas là mais mon téléphone sera toujours allumé. Moindre problème tu m'appelles.
Ami (rire) : Pars tranquillement y a quoi même ?
Moi (faisant la moue) : tu es sûre que tu vas gérer ?
Ami (mettant ma valises dehors) : Mélissa c'est moi la mère, pars ! Tout va bien se passer.
Moi (soupirant) : Tu me chasse maintenant de la maison ?
Ami (me fixant) : tu fais toujours les choses pour les autres. Pour une fois que tu vas en vacances. Je veux que tu t'amuse et que tu ne t'inquiète pas pour les gens de cette maison. Tous le monde a le droit de décompresser.
Moi (m'en allant) : Ok.... (Revenant sur mes pas) Célia est punie ! Elle n'pas le droit d'avoir le téléphone en semaine et pas de télé. C'est école maison tous les jours ! Pas de copines ni de balades rien !
Ami (souriante) : D'accord.
Clap !
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Je suis sortie le cœurs lourd. J'ai arrêté le taxi et mis le cap chez Mohamed. Il a paru surpris de me voir mais content quand même. Je l'ai aidé à faire sa valises et on a mis le cap pour Tiassalé.
** Aminata **
J'ai fait à mangé et c'est devant de la télé qu'on s'est mis. À vingt heure Marcel est allé au lit pendant que Célia faisait la vaisselle. Je suis allée m'asseoir dans la Chambre puis mon téléphone à sonné.
Moi : Allô Moussa ?
Moussa (Soupirant) : Oui Ami ça va ?
Moi (souriante) : Oui et toi ?
Moussa : Ça va merci. Tu fais quoi ?
Moi (surprise) : Rien, je ne fais rien...
Moussa : Je t'attends à la maison alors !
Moi (prise de cours) : Heu....oui, j'arrive tout de suite.
Click !
J'ai pris mon fourré tout bleu et j'y ai mis deux tenues, mon porte feuille et des sandales. J'ai pris la douche de l'oiseau et je suis sortie.
Moi (fixant Célia) : Je serais là demain ! Occupe toi de Marcel. Bisous (lui tendant la clé de la maison qu'elle a pris).
Célia (me fixant) : Ok !
Les trois monstres sont chez les parents de Moussa et je n'étais qu'avec Celia et Marcel. Célia est une grande fille, elle saura prendre soin d'elle et de Marcel d'autant plus je n'y serais que deux jours. Enfin, je crois...