La main au feu
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Chapitre 2 No.2

Ses tripes se tordirent, elle tituba, elle essayait de se convaincre que ce n'était qu'une impression, que le mort allait se relever et partir, qu'il faisait juste une sieste. Devait-elle s'approcher, appeler à l'aide, s'enfuir ? Elle n'avait pas son téléphone, elle ne le prenait jamais la nuit. Safran s'était approché, elle ne voulait pas qu'il lèche le sang, elle devait lui passer la laisse, elle s'approcha donc, se convainquant de l'importance de le récupérer mais lorsqu'elle fut à moins d'un mètre de la tête dont le haut avait été éclaté, elle reconnut le visage.

C'était le jeune Inuk à la casquette, le mendiant de la rue Prince-Arthur.

Elle ne pleura pas, ses jambes tremblaient mais elle ne pleurait pas. Elle se rappelait la tristesse, elle se rappelait le jour où elle était allée s'assoir à côté de lui pour manger parce qu'il était seul, elle se rappelait qu'il ne savait pas trop d'où il venait mais qu'il avait du sang inuit. Elle n'y croyait pas vraiment, à cette scène de crime. Quand enfin elle comprit qu'elle allait devoir faire quelque chose, s'en aller ou rester mais faire quelque chose, elle ne put prendre une décision et s'agenouilla, contre son gré car ses jambes s'étaient dérobées. Le chien se blottit contre elle. Ils restèrent ainsi jusqu'à l'aube.

« Mademoiselle, levez-vous

- Oui monsieur

- Vous connaissez cet homme ?

- Oui monsieur

- C'est votre ami ?

- Heu, c'est à dire ? ami...

- C'est ton ami ou c'est pas ton ami ?

- Heu, c'est pas mon ami mais je le connais, mais pas beaucoup

- Bon, vous vous êtes chicanés ?

- Heu, non, non...

- Alors pourquoi tu l'as frappé ?

- Mais je l'ai pas frappé, monsieur

- Et ça, c'est quoi ?

- C'est pas moi !

- Alors qu'est-ce que tu fais là ?

- Mais je l'ai trouvé comme ça !

- Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Je promenais mon chien

- En pleine nuit ?

- Oui,

- tu vas nous expliquer ça au commissariat

- Quoi ?

- T'es mieux de venir avec nous parce qu'autrement on va devoir te forcer

- Je peux pas venir, je dois rentrer nourrir mon chien

- Awoey, on va s'en occuper de ton chien

- Vous pouvez pas m'en séparer !

- Tu viens avec nous où tu préfères la manière forte ?

- Je viens pas, je viens juste si je peux être avec mon chien »

Le premier policier fit un signe à l'autre policier qui était resté en retrait et il s'approcha d'elle. Il la souleva en la prenant par les épaules, elle leur interdisait de lui faire mal, ils n'en avaient que faire, elle criait le nom de son chien que l'autre policier avait immobilisé. Une ambulance arrivait pour le mort, les policiers enfournèrent Blanche et Safran dans leur voiture. Elle appuya son front contre la fenêtre givrée, les ambulanciers étendaient une couverture argentée sur le corps, une autre voiture de police arrivait au loin, éclairant le matin en rouge et bleu.

            
            

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