Chapitre 4 Chapitre 04

PDV Emilya

Premier jour de cours. Allez courage Em ! Tu peux le faire ! Bah quoi ? Je stresse à cause de la rentrée, c'est normal non ? En plus je n'ai toujours pas vu le garçon. J'espère avoir des cours en commun avec Kat. Oui je sais, c'est un peu ironique que je sois agent secret alors que j'ai peur d'une rentrée. Mais ce n'est pas la même chose. Les élèves de ce lycée sont entrées en cours la semaine dernière. Apparemment, ils ont une pré-rentrée pour se remettre dans le bain avant d'attaquer le programme de cette année. Donc, tout le monde se connait et tout le monde saura que Kat et moi sommes nouvelles. Et en réalité, je n'ai pas peur de la rentrée en elle-même, mais je n'aime pas être le centre de l'attention et dans un lycée où tous les élèves se connaissent déjà, ce n'est pas gagné.

Je me lève du lit et jette un coup d'œil dans le miroir face à moi. J'attrape mon élastique sur la coiffeuse et attache mes cheveux en une queue de cheval haute, avant d'enrouler mon bandana sur mon poignet. J'ajuste la ceinture de ma jupe et sors de la chambre.

Lorsque j'arrive dans le hall, je vois la mère de famille. Rose, et elle est déjà totalement apprêtée pour se rendre à son travail. Lorsqu'elle me vois, un sourire apparaît sur ses lèvres.

- Je suis contente de voir que tu n'es pas une retardataire, dit-elle.

- Jamais.

- Tant mieux. La voiture t'attend, vous passerez prendre Katalyna, m'informait Rose.

- D'accord.

- Passe une bonne journée. Et bonne chance.

Je lui souris tout en la remerciant et sors de la maison pour rejoindre le véhicule.

PDV Katalyna

Je monte dans la voiture, serre dans mes bras ma chère Em et alors que je prends place à ses côtés, elle me regarde de haut en bas.

- Quoi ? Lançais-je en m'asseyant correctement.

- Premier jour de cours et tu portes un jogging.

- Ce n'est pas un jogging Emilya. C'est un jean un peu large et élastique.

- Si tu le dis Kat.

- Passons. Tu as vu le mec ? Lui demandais-je tandis que l'on sort de la propriété.

- Non du tout et toi ?

- Nop.

- Je suis un peu stressé qu'on ne puisse pas les voir, déclarait Em.

- Arrête de stresser, je t'ai dit, je suis sûr que ce sont des boutonneux tout moche, riais-je.

Je n'arrête pas de rigoler en me tenant le ventre mais apparemment ça ne la fais pas rire. Et pourtant, je suis hilarante.

- Ce n'est pas drôle ! S'exclamait Em en me donnant un coup de coude.

- Si ! Très !

- C'est bon arrête ! S'exclamait Emilya.

Je respire doucement et me rassois correctement. Je réussi finalement à me calmer.

- C'est bon, j'arrête.

- Je ne comprends pas pourquoi le fait qu'il pourrait avoir des boutons est drôle pour toi, me dit Em.

- C'est de l'humour.

PDV Emilya

- Tu commences par quoi ? Demandais-je à ma meilleure amie.

- Deux heures de math, et toi ?

- Une heure d'anglais, répliquais-je toute excitée.

- L'anglais et toi, quelle belle histoire d'amour

- Ce n'est pas ma faute si j'adore l'anglais et que l'anglais m'adore, lançais-je tout sourire.

- En même temps c'est pratique, parce qu'à chaque fois que l'on a une mission dans un pays étranger tu peux parler à ma place.

- Oui. Heureusement ! Sinon je ne sais pas comment on aurais fait. En plus, c'est beaucoup plus simple de s'attaquer à la technologie avec une langue aussi utilisée, expliquais-je.

- Moi je suis tranquille ! Ce n'est pas moi qui dois m'occuper de tous ces trucs là. Informatique, conversation, sociabilité, etc. Tout ce que j'ai à faire c'est taper dans le tas.

- Je le sais. Je l'ai vu de nombreuses fois en mission, ne t'inquiète pas.

En réalité, elle n'a pas tort. Nous avons toutes les deux été entraînés pour se défendre, et tuer, mais je suis beaucoup plus à l'aise avec les adultes qu'elle. Enfin, pour ce qui est de la communication parce que Kat est plutôt du genre à ne pas attendre la réponse à une question avant d'agir. Ce qui, parfois, peut mener à des situations assez cocasses. Et quand je dis « cocasse », je veux dire dangereuse et mortelle.

Alors que nous continuons notre conversation, le chauffeur arrête la voiture et je me rend compte que nous sommes enfin devant le lycée. En apercevant quelques élèves jeter un œil à la voiture, je commence à stresser.

- Pourquoi est-ce que tu stresses comme ça ? Questionnais Kat.

- Tu sais très bien que je n'apprécie pas d'être le centre de l'attention.

- Euh... Em, nous sommes des agents secrets. Nous sommes toujours le centre de l'attention.

- Pas du tout. Nous sommes là pour faire en sorte que ce qui est au centre de l'attention soit en sécurité. D'autant plus que les personnes que nous rencontrons sont des adultes.

- C'est vrai que tu es étonnement plus à l'aise avec des adultes qu'avec des personnes qui ont le même âge que nous.

- Je sais. Et tu sais pourquoi ? Parce que les adultes ne sont pas aussi vicieux que les adolescents.

- OK. Tu abuses un peu Emilya.

J'arque un sourcil pour lui faire comprendre que j'ai raison. Certes, les adultes sont souvent mesquins et hypocrites, mais au moins, ils sont polis. Les ados restent des enfants et dans ce cas-là, des enfants qui se connaissent déjà tous entre eux.

- C'est un lycée accueillant des gosses de personnes importantes. Crois-moi, ils sauront se tenir, répliquait Kat.

- Tu penses vraiment que ce sera le cas ?

- Bien sûr ! Souviens-toi, la fille de l'ambassadeur japonais était un sucre.

- Elle avait dix ans ! M'exclamais-je.

- Et ? Elle était adorable. J'adorerais la revoir d'ailleurs.

Je soupire. Mon stress ne s'est toujours pas envolé, mais je suppose qu'il ne partira pas de sitôt.

Le chauffeur nous ouvre la portière et je le remercie tout en descendant du véhicule. OK. Tous les élèves sont, plus ou moins, bien habillés. Il y a beaucoup de garçons qui portent des polos colorés, et des filles avec des tenues mignonnes et hyper classes. Certaines ont vraiment des styles différents, mais il y a une certaine harmonie dans le code vestimentaire. C'est très bizarre. Tout semble s'accorder malgré qu'il y ait des styles allant du gothique au japonais/coréen.

Nous nous approchons du portail et je sens quelques légers regards se jeter sur nous.

- Bah quoi ? Ils n'ont jamais vu de stars ou quoi ? Lançais Katalyna.

- Je pense surtout qu'ils ne nous ont jamais vus.

- Dans ce cas-là, ils vont se souvenir de nous.

La cour avant de l'établissement est énorme ! Il y a de la verdure un peu partout avec des fleurs qui colorent l'endroit et quelques fontaines à eaux. Ce lycée ressemble à une université sortie tout droit des films américains des années 90. Mais avant même que nous ne puissions entrer dans le bâtiment, une femme habillée d'un tailleur pantalon s'approche de nous.

- Mesdemoiselles.

Nous nous arrêtons face à elle et je ne peux m'empêcher de penser qu'elle est la proviseure.

- Je suis Madame Thomas, la conseillère principale d'éducation. Soyez les bienvenus au lycée Saint-James.

OK. Sommes-nous à la maison blanche pour être accueillies de cette façon ? Ce lycée doit réellement faire les choses différemment. Et alors que la CPE nous donne quelques explications sur les différents bâtiments du lycée, une autre personne nous rejoins. Cette fois, c'est un homme qui, je suis certaine, doit être une sorte de surveillant.

- Mademoiselle Powel, vous serez escortée à votre première classe par l'un de nos surveillants, Monsieur Martin.

- OK.

Katalyna et lui se dirigent vers l'un des bâtiments à notre gauche.

- Quant à nous, je vous escorte de ce pas à votre cours Mademoiselle Forio.

Je la suis à l'intérieur du bâtiment et immédiatement la propreté impeccable me frappe de plein fouet. Les murs et le sol brillent tellement qu'on jurerait qu'il s'agit d'un hôtel de luxe. Les innombrables casiers qui décorent les murs me donnent l'impression d'être dans une version plus chic de North Shore High School alors que nous sommes en France.

Si vous n'avez pas la référence, je suis désolée de vous l'annoncez, mais vous ratez un classique alias « Mean Girls ».

- Je voudrais vous prévenir d'une chose avant que vous ne rejoigniez vos camarades.

- Je vous écoute.

- Le comportement des étudiants de cet établissement est, et doit, être irréprochable. J'espère que vous comprendrez.

D'accord ? Je veux dire, je m'en doutais déjà alors pourquoi me faire une sorte de mini-leçon ?

- Nous voici arrivés.

Je tourne la tête vers la porte et une petite fenêtre rectangulaire me laisse apercevoir que toute la classe est déjà là. Serais-je en retard ?

- Ne vous inquiétez pas. Vous n'êtes pas en retard. Madame Bernard commence généralement son cours en avance pour faire des révisions sur la veille afin de consacrer sa véritable heure de cours à la leçon du jour.

OK. Ce lycée est tout autre chose. Et lorsque la CPE ouvre la porte, j'ai juste envie de faire demi-tour.