Chapitre 2 _. Chapitre 2._

-Mademoiselle Suárez!

-Mademoiselle Suárez !

-Que diable me voulez vous Victoria? Répond Gabriella un peu agacée par les appels incessants de son assistante.

Oh Seigneur ! Cette journée semble interminable ! Elle a dû accomplir une montagne de tâches, honorer des rendez-vous, contrôler le rendement de ses employés. Mais il ne faut surtout pas craquer! Ce n'est pas le moment de flancher. Montrer une quelconque faiblesse n'est guère dans son intérêt.

-Vous connaissez les règles? N'est-ce-pas Victoria?

Elle s'empresse d'acquiescer.

-Vous ne devez en aucun cas me déranger sauf si vous n'êtes pas en mesure de faire face au problème en question. Voilà pourquoi je choisis des personnes compétentes! Ce serait dommage que...

Le visage de Victoria devient blême.

-Ne vous inquiétez pas! Je ne suis pas entrain de remettre votre compétence en question. Mais pour votre bien, j'espère que ce que vous avez à me dire est important et nécessite mon implication. J'ai horreur de perdre mon temps pour des futilités. Dit-elle avec une mine sévère.

-Auriez-vous perdu votre langue? Dîtes moi! De quoi s'agit-il ? Questionne Gabriella.

-Eh bien, je... je n'étais pas sûre de l'attitude à adopter, alors j'ai jugé bon de... de demander votre avis. Explique Victoria.

-Mais encore ? Je n'ai pas toute la journée !

-Il s'agit de Santiago Ramírez. Il veut un rendez-vous, pas plus tard que demain dans la matinée.

-Santiago qui?

-Santiago Ramírez. Vous ne le connaissez pas? Demande Victoria, les yeux exorbités de surprise.

En voyant l'expression sérieuse de sa patronne, elle se reprend rapidement.

- Alors heu ... Monsieur Ramírez est un....

- insolent qui ose me dicter l'heure à laquelle je devrais le recevoir. Victoria, c'est ça ton scoop ? Un insolent indésirable ? Tu as oublié comment te débarrasser de ce type de désagréments?

-Mais, Mademoiselle Suárez, on ne se débarrasse pas ainsi d'un grand...

-C'est pourtant ce que tu vas faire, tu vas lui refuser ce rendez-vous. Si tu ne te débarrasses pas de lui alors c'est moi qui me débarrasserai de toi.

-Je..

-Victoria, cette discussion est terminée, tu sais à quel point que je déteste les paroles inutiles. Si ce monsieur Ramírez faisait parti de mes priorités, c'est sûr que je serai la première à être au courant.

La journée touche à sa fin, Ramírez étudie un dernier dossier ensuite il compte rentrer chez lui. Le silence qui régnait dans son bureau fût brisé par le son strident du téléphone.

-Je vous écoute Johanna, tout va bien ? C'est bizarre, d'habitude à cette heure-ci vous n'êtes plus au bureau.

-Monsieur j'ai fait tout ce que j'ai pu pour accéder à votre demande, mais l'assistante de mademoiselle Suárez m'a fait poiroter durant plusieurs heures afin d'obtenir une réponse de sa part pour finalement me dire que sa patronne est dans l'incapacité de vous accorder un rendez-vous. Je suis désolée monsieur Ramírez.

-Ce n'est pas grave, je règlerai cela. Vous pouvez rentrer chez vous Johanna.

Intéressant! Très intéressant ! Il y a une femme qui vient de lui refuser un rendez-vous!

-Il saisit son téléphone portable et effectue un appel conférence avec Bruno et Alejandro.

-Mon pote! Résonne la voix enthousiaste d'Alejandro.

-J'espère que tu m'appelles pour le scoop de l'année car figurez-vous qu'après notre déjeuner je suis tombé sur Cassandra, vous vous souvenez d'elle ? Interroge Bruno

-Oui! Oui! S'exclame Alejandro. Elle est blonde, grande et elle a une belle paire de...

-Ça se voit qu'elle est refaite de la tête au pied. Bruno, il s'agit bien de la fille que tu avais rencontré au bar le week-end dernier, mais tu étais trop bourré pour conclure avec elle. Rappelle Santiago d'une voix amusée.

-Ah, Ah! Crache vite le morceau, car actuellement Cassandra est chez moi et on s'apprête à faire quelques exercices physiques, si tu vois ce que je veux dire ! Rétorque Bruno.

-Amuse toi bien Frérot crie un Alejandro qui n'a rien perdu de son enthousiaste.

-Bref, je voulais vous annoncer que j'accepte de faire le pari. J'aurai Gabriella et Suárez entreprise.

- Tu es sérieux ? Tu penses pouvoir décongeler miss glaçon ? Demande Alejandro.

-Ce n'est pas très glamour de l'appeler ainsi mais si tu veux tout savoir, je vais non seulement la décongeler, mais je vais également allumer un brasier en elle.

-Ça c'est mon pote! C'est le Santiago que je connais! S'exclame Alejandro.

-À mon avis, Vicente sera contre ce pari. Vous croyez qu'on devrait le mettre au courant ? Demande Bruno.

-Vicente a fait le choix de tomber amoureux, de se marier et de s'éloigner de nous par la même occasion. Il aurait dû réfléchir avant de se laisser passer la corde au cou! Franchement l'amour rend vraiment idiot, il suffit de regarder Vicente pour le confirmer. Les gars, je ne pourrai jamais dormir avec la même femme tous les soirs c'est aussi ennuyant que de manger le même repas tous les jours. Par conséquent on ne lui dit rien. Décrète Santiago.

-Ça marche! Assure Bruno.

-Ça marche pour moi aussi! Déclare Alejandro.

-Je sais que c'est la personne qui a appelé qui doit mettre fin à l'appel, mais je ne peux plus résister à l'attraction de Cassandra. Hasta luego amigos (au-revoir les amis) dit-il avant de raccrocher.

-Bruno ne changera jamais ! Dit Alejandro amusé par la situation.

-Écoute j'ai besoin d'un bouc émissaire. Créé pour moi un dossier solide, inébranlable.

-Oh! C'est un piège pour la petite souris ! Ça devient très intéressant ! Quel est ton plan ?

- Insérer un cheval de Troie dans sa forteresse.

-Santiago Ramírez, tu es diabolique ! Réplique Alejandro en riant.

-Merci pour le compliment! Alors tu comptes m'aider? Oh! J'allais oublier, tu as parié contre moi! Je mettrai moi-même en place les souricières.

-Je me demande bien, ce qui t'a poussé à changer d'avis ? La dernière fois, tu étais offusqué par l'idée de faire ce pari, et maintenant, on dirait que tu t'impliques corps et âme. Quelle est la raison de ce revirement soudain ? Interroge Alejandro

-La vérité c'est parce que je déteste les souris qui se prennent pour des tigresses!

Crois-moi, Suárez entreprise ne sera plus qu'un lointain souvenir!