Aujourd'hui c'est dimanche. J'ai toute la journée pour repenser à ce qui s'est passé. Une partie de moi est vraiment excité à l'idée de participer à quelque chose d'aussi fou. Mais bon, il ne faut pas non plus que je partage mon vécu à une autre personne autre que les cinq adolescents. Même s'ils ne sont pas présents, je dois commencer cette enquête coûte que coûte. La première action que j'envisage en ce moment est d'aller m'informer avec les livres de la bibliothèque.
« Je vais aller à la bibliothèque. Je serai revenu vers l'heure du dîner. »
« D'accord à quatorze heures alors. Ne sois pas en retard, » dit ma mère.
« Ok, c'est noté. »
« N'empêche que c'est étonnant de te voir aller à la bibliothèque durant la fin de semaine, » finit-elle par ajouter
« Euh... c'est parce qu'en fait, j'ai... j'ai un exposé demain et il me manque quelques livres, » dis-je.
Il est vrai que je me sens un peu coupable de mentir, mais vu la situation mentir ou ne pas mentir n'est pas la question qui me tracasse le plus. Je prends alors ma carte de bibliothèque et après avoir mangé comme un indigène affamé, je me dirige vers l'arrêt de bus. Avant de quitter la maison, j'ai ressenti une légère sensation de picotement sur mon dos, mais puisque je ne voulais pas rater le bus, je n'ai pas pris le temps de l'examiner et de le considérer. Ce n'est alors que quelques minutes que le bus arrive pour m'emmener à la grande destination de la journée qui est la bibliothèque.
* * *
Arrivé à destination, je me lance directement dans la recherche de tous les livres qui peuvent m'aider à mieux élucider la situation vécue hier soir. Il faut savoir que je suis un passionné de la lecture et qui s'en connaît en recherche. Par contre, aujourd'hui c'est différent. J'ai beau chercher, mais rien ne semble m'avoir permis d'avancer l'enquête.
Ça fait maintenant trois heures que je cherche un livre qui peut m'aider à mieux comprendre, mais je n'ai recueilli aucun indice. À maintes reprises, les employés de la bibliothèque m'ont offert leur aide, mais j'ai refusé à chaque fois. Cependant au bout de trois heures, je commence à perdre espoir et finis tant bien que mal par accepter l'aide offerte par une bibliothécaire assez svelte:
« Excusez-moi, puis-je vous aider?, » dit-elle.
« Oui oui, je me demandais si vous auriez des livres relatant des événements surnaturels qui se seraient déjà passés?, » dis-je.
« Euh je ne sais pas. Peut-être le trouverez-vous dans la section des sciences-fictions ou dans les livres d'histoire, » propose-elle.
C'est bien ce que je pensais. La bibliothécaire ne m'a pas aidé davantage car c'est dans ces sections que j'ai passé le plus de temps à feuilleter les livres. Malgré tout, je finis par la remercier en signe de politesse.
Découragé, je décide alors d'ouvrir mon téléphone pour m'informer sur le prochain bus qui va passer. Au moment même où j'ouvre mon téléphone, je ressens une sensation de brûlure dans mon dos, mais cette fois-ci elle est plus intense que ce matin. Comme premier réflexe, je me mets alors à gratter mon dos. En me grattant j'aperçois un vieil homme me fixer. Au premier regard, il semble un homme de 80 ans. Son regard me transperce et me rend tout d'un coup mal à l'aise. Afin qu'il détache son regard du mien, je fais mine de ne pas l'avoir aperçu, mais par le temps que je regarde l'écran de mon téléphone pour rechercher l'heure d'arrivée du prochain autobus, il a déjà disparu de mon champ de vision. Cet événement inconfortable a fait disparaître ma douleur au dos.
Tout compte fait, pas le temps de s'interroger, je sors immédiatement de la bibliothèque et prends le bus pour rentrer à la maison avant que mes parents me chicanent. Dans le chemin du retour, je me calme en contemplant l'horizon depuis la fenêtre.
* * *
De retour à la maison, ma mère et mon père se tiennent devant moi avec un air désespéré et déçu. Bien entendu, le temps a tellement passé vite que je n'ai aucunement vu l'heure passée. Ils m'ont dit de rentrer à quatorze heures et il est maintenant quinze heures. Malgré tout, il faut que je m'explique:
« Bon, je sais ce que vous allez dire, » ai-je dit.
« On avait convenu que tu serais de retour à quatorze heures, » dit ma mère.
« Je sais mais pensez-y, je me suis instruit en lisant des livres »
Par cet argument ingénieux, mon père finit par céder car pour lui l'éducation est primordiale. Donc en évoquant le fait que je me suis instruit, il finit par laisser tomber. Quant à ma mère, je consacre beaucoup plus d'explications pour qu'elle puisse finalement lâcher l'affaire à son tour.
Je décide alors de me diriger dans la salle à manger pour dîner, mais bien qu'il en soit, cette sensation de brûlure au dos apparaît une nouvelle fois ce qui me coupe l'appétit illico.
Cette fois-ci, cette sensation n'était pas comme les précédentes. Je ressens une douleur extrême et persistante. Je change donc de direction et me dirige vers ma chambre. Dans ma chambre, je verrouille la poignée de porte et retire mon chandail pour regarder mon dos dans le miroir.
Je suis incapable de voir tout mon dos, mais une partie de ce que je vois ne ressemble plus à une peau. Non, au contraire, on dirait plutôt un dos brûlé que de la peau. Le pire dans tout ça, c'est que la douleur continue de plus belle. Elle est tellement forte que je finis par perdre connaissance.