N'y pense plus
img img N'y pense plus img Chapitre 8 Une lueur d'espoir
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Chapitre 11 L'évasion img
Chapitre 12 L'ange aux ailes déchirées img
Chapitre 13 Liberté img
Chapitre 14 Le tribunal judiciaire img
Chapitre 15 Premiers pas img
Chapitre 16 Mon prénom img
Chapitre 17 Julian img
Chapitre 18 Confession img
Chapitre 19 Rendez-vous img
Chapitre 20 Hostilité img
Chapitre 21 Apéro ! img
Chapitre 22 Départ imminent... img
Chapitre 23 Le début de la fin... img
Chapitre 24 Doutes... img
Chapitre 25 Quand le fruit devient mûr... img
Chapitre 26 Descente en Enfer... img
Chapitre 27 Une relation naissante img
Chapitre 28 Première sortie... img
Chapitre 29 Absence... img
Chapitre 30 Chaos... img
Chapitre 31 Le barbecue img
Chapitre 32 Une nouvelle amie img
Chapitre 33 Trahison... img
Chapitre 34 Un gouffre sans fin... img
Chapitre 35 Un cercle vicieux... img
Chapitre 36 Deux ans plus tard... img
Chapitre 37 L'enfant du Diable... img
Chapitre 38 Colère et déception... img
Chapitre 39 Le pardon d'un Ange... img
Chapitre 40 Un passé jumeau img
Chapitre 41 Quand la mort nous sépare... img
Chapitre 42 Le début après la fin... img
Chapitre 43 Tourne la page... img
Chapitre 44 Je vous déteste... img
Chapitre 45 Un trait sur le passé img
Chapitre 46 Ce que tu as fait de moi... img
Chapitre 47 L'ange de la Mort img
Chapitre 48 Une soirée d'Enfer img
Chapitre 49 Rupture... img
Chapitre 50 L'effondrement... img
Chapitre 51 Renouveau... img
Chapitre 52 Une vérité blessante... img
Chapitre 53 Fissure familiale... img
Chapitre 54 Le retour... img
Chapitre 55 Appréhension... img
Chapitre 56 Première dispute... img
Chapitre 57 Les cicatrices du passé... img
Chapitre 58 Je t'aime... img
Chapitre 59 Journée ensanglantée... img
Chapitre 60 Ambiance morbide... img
Chapitre 61 Un danger fantôme... img
Chapitre 62 Plus rien... img
Chapitre 63 Un vent glacial... img
Chapitre 64 Satan n'est pas un Ange... img
Chapitre 65 Quinze ans auparavant... img
Chapitre 66 La première soumise... img
Chapitre 67 L'Ange et le Diable... img
Chapitre 68 Le fruit de Julian... img
Chapitre 69 Résonance macabre... img
Chapitre 70 Toute histoire a une fin... img
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Chapitre 8 Une lueur d'espoir

Presque neuf ans que je vis ce supplice, toujours dans cet établissement rempli de noirceur, étant encore un oiseau sans ailes, enfermé dans sa cage. Mais j'ai désormais une vraie amie partageant mes ressentis et avec qui je peux parler de ce que je veux, elle me rassure et je fais de même.

C'est drôle, avant de la voir je ne ressentais rien. Je n'attendais même plus les pauses ou la cantine. Je savais que malgré tout, je serai quand même triste. Je n'avais plus autant d'espoir que les autres enfants mais Lylia a changé ça. Je lui suis tellement redevable.

Ça me fait drôlement bizarre cette chose que je ressens en moi. Une sorte de chaleur au cœur, me donnant envie de sourire malgré ce sordide quotidien. C'est ça qu'on appelle la "joie" ? J'aurais aimé me sentir joyeuse plus souvent alors... Malheureusement celle-ci est toujours éphémère...

-Allez la crasseuse, tu vas me nettoyer la cour ! s'exclame la voix désagréable de Mr Thomas, se déchainant contre la porte. Ensuite t'iras en atelier d'écriture puis tu aideras à soigner les garçons !

"On doit encore soigner les garçons..."

J'ai vu des scènes horribles, je me dis que j'ai été bien épargné par rapport à eux qui doivent tout le temps s'entraîner. Les surveillants disent que c'est pour qu'ils aient la forme devant les parents qui voudraient adopter, mais les pauvres garçons ne sont même plus des humains à la fin...

Soudainement, je me lève, la serrure se tourne, la porte s'ouvre. Mr Thomas me fait signe de le suivre, ce que je fais sans broncher. Je traverse le couloir en faisant bien attention à ne pas le regarder dans les yeux. J'ai encore les marques de ma dernière punition, je n'ai absolument pas envie de subir encore cette douleur.

"Impardonnable..."

Encore une fois je suis la seule à nettoyer la cour. J'ai la nette impression que Mr Thomas aime vraiment m'épuiser... Si je lui montre ne serait-ce qu'un peu de ma faiblesse, ce serait la victoire pour lui qui aime me voir souffrir, ça je ne le permettrais pas.

"Jamais."

Ça fait déjà une heure que je nettoie la cour. La poussière omniprésente, les mégots partout, les papiers à tout va. C'est tellement long et pénible à nettoyer.

Je dois faire en sorte qu'il n'y ait pas une seule trace. J'ai déjà été enfermée dans le cachot juste à cause de quelques déchets que je n'avais pas vus. Tout est bon pour nous punir dans cet endroit or il y a une chose que je ne comprends pas. S'ils aiment tant nous punir, pourquoi ils cherchent une raison ? Peut-être qu'ils culpabiliseraient s'ils ne trouvaient pas de raisons...

Il est assis sur un tabouret à côté de la porte des toilettes. Ce surveillant qui m'a torturée, humiliée, il m'a même vue sans aucun habit. Je le déteste tellement, quand je pense à lui j'entends cette petite voix dans ma tête, résonnant de toute part, elle me dit des choses effroyables...

"Tue-le... Torture-le comme il t'a torturée..."

Cette voix assez lointaine, faible, résonne tant en moi que j'ai l'impression qu'une sorte d'énergie émane de moi. Tout mon corps en tremble, mon regard s'endurcit, devenant de plus en plus noir. Je frotte alors de plus en fort, jusqu'à endommager le balai, dans un instant de peur je jette un coup d'œil en direction de Mr Thomas en train de lire. Je soupire, s'il avait remarqué, j'aurais sans doute fini au cachot.

"Encore une fois."

Je transpire beaucoup, la peau de mes mains s'est arrachée, j'ai pratiquement fini. Je lève quelques secondes les yeux en l'air. Le ciel est magnifique, le vent n'est malheureusement pas frais, rendant mon travail plus compliqué. Au moins le sol n'est pas brûlant, travailler pieds nus est une torture, pourtant je ne me plains pas. Plus tard j'ai appris que mon obstination s'appelle la fierté.

-Mr Thomas, j'ai fini, il reste combien de temps avant la pause du midi ? demandé-je, fatiguée.

-Il te reste trente minutes, répond-il, le ton grincheux, va donc te prendre une douche, mais ne mets pas plus de cinq minutes sinon tu vas voir.

-Merci. dis-je avant de partir en courant en direction des douches.

C'est gagné, si Mr Thomas a l'air grincheux après une tâche qu'il nous a confiée, c'est qu'on l'a bien faite. Comme je le pensais, ils ont besoin d'une raison pour nous torturer.

Les vestiaires, comme les chambres sont abominables. L'hygiène n'est vraiment pas leur fort. Il faut dire que ce n'est pas leur priorité.

Je suis nue, ma robe blanche posée sur un des bancs, entre chacun d'eux se trouve une porte qui donne à une douche. J'ouvre l'une d'elles, une odeur nauséabonde attaque mon nez de plein fouet, c'est horrible... J'allume la douche, je sursaute, l'eau est glaciale. Je nettoie chaque partie de mon corps. Penser que je ne vais plus en prendre avant un bout de temps m'oblige à prendre mon temps. La sensation du savon sur ma peau est indescriptible, moi qui me sens si sale, ça me fait tellement de bien malgré la température repoussante de l'eau.

Après cinq minutes de douche je sors en tremblant comme une feuille. Je prends ma serviette, m'essuie puis me rhabille, je m'apprête à sortir, au même moment Lylia entre.

-Oh c'est toi !!! s'exclame-t-elle en me sautant dessus.

-Lylia ? Qu'est-ce que tu... dis-je avant de devenir complètement muette.

Je me détache d'elle qui me regarde d'un air curieux.

-Ça va pas ? interroge-t-elle, le regard inquiet.

-Mais c'est toi qui vas pas bien ! je la regarde, mi-inquiète, mi-furieuse. Pourquoi tu as les mains ensanglantées ?

-Ah... Avec quelques filles on s'est occupée des garçons... Y en a qui sont vachement blessés...

-Oh... Après l'atelier d'écriture je dois aller là-bas aussi, je me demande vraiment pourquoi ils subissent ça...

-Je ne sais pas, pourtant je ne crois pas qu'ils font de bêtises, ils ont plutôt l'air de suivre une sorte d'entraînement. affirme Lylia, ayant l'air d'avoir réfléchi à la question.

-Oui bah c'est quand même bizarre, c'est pas en s'entraînant qu'on va avoir une famille. dis-je, la mine sombre.

Lylia ne répond rien et va prendre sa douche, de toute manière qu'avons-nous à dire, nous, deux petites choses ne pouvant rien faire face à notre destin.

"On se comprend, c'est le principal, hein Lylia ?"

On se retrouve dix minutes plus tard, devant le réfectoire. Il est ancien, comme tout le reste de l'orphelinat, répugnant. C'est un petit bâtiment, mais spacieux. Il ressemble à une grande maison d'un étage, contenant que deux pièces gigantesques, la cuisine et la salle à manger où nous nous rendons. Il n'y a qu'une seule entrée, une grande porte métallique faisant un bruit strident en s'ouvrant. Les surveillants à chaque côté du passage font des rondes entre les tables. On doit être une cinquantaine dans l'orphelinat, c'est simple de faire tourner les heures de repas pour nous, ils n'ont besoin que de peu de personnel. Juste des cuisiniers, bien qu'on se demande s'ils le sont vraiment et quatre personnes pour surveiller.

On entre dans le réfectoire, on passe devant le premier surveillant, il ne nous lâche pas des yeux. Puis on ouvre une deuxième porte donnant sur la salle à manger. Je vois alors une dizaine de tables de cinq personnes disposées côtes à côtes. Plusieurs groupes d'enfants y déjeunent dont un groupe de cinq plus âgés nous faisant signe de venir. Ce sont des garçons que Lylia a l'air de connaître.

-Vous allez mieux ? dit-elle d'une voix basse, pour éviter qu'on l'entende.

-Ouais merci, répond l'un des garçons, faisant tout de même une sorte de grimace.

Je comprends directement que ce sont les garçons dont les filles et Lylia m'ont parlé. Nous servons qu'à ça de toute manière. On nous apprend à nettoyer, à soigner, ainsi qu'à lire et écrire, peut être que c'est ce que recherchent les parents...

-Vous voulez manger avec nous ? propose alors le plus grand d'entre eux, âgé d'environ de seize ans, les autres devaient avoir entre quatorze et quinze.

-Oui ! s'écrie Lylia, très enjouée. On va chercher nos plateaux !

On s'éclipse donc en direction de la cuisine, plus loin dans le réfectoire, la porte pour y accéder est proche, on s'y dirige. Lylia parait vraiment heureuse.

-On va manger avec des grands !! Trop bien ! s'extasie-t-elle en sautillant.

Je pouffe de rire, on entre dans la cuisine, il y a une sorte de comptoir avec les plats qu'ils proposent. Généralement c'est plus des sandwichs avec un verre d'eau qu'un vrai plat. Il n'y a pas de fours ou d'ustensiles de cuisine. On prend notre plateau avec notre déjeuner, puis on marche en direction du groupe de garçons.

Ils sont habillés de vieux pantalons troués, d'un pull noir de l'orphelinat. Pour autant, ils ne sont pas moches, le plus grand est même beau. J'évite de trop y penser pour ne pas rougir. Ils sont en pleine conversation, discrètement on s'assoit à côté d'eux. On entame notre sandwich sans bruit, quand soudainement, le plus grand des garçons annonce quelque chose.

-Ce soir on s'en va.

            
            

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