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Mon amour secret, sa trahison glaciale
img img Mon amour secret, sa trahison glaciale img Chapitre 2
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Chapitre 2

Pauline POV:

J'ai pris ma décision. Je partirais sans un mot, sans un adieu. Hugues ne le remarquerait même pas, ou s'il le faisait, ce serait juste un léger agacement, pas une perte. Ma présence ou mon absence n'avait plus d'importance pour lui.

« Dans soixante-douze heures, je serai partie. »

J'ai murmuré ces mots dans le vide de ma chambre, le compte à rebours commençant à tourner dans ma tête. Mon regard est tombé sur la vieille veilleuse en forme de rose que Hugues m'avait offerte quand j'étais petite, après un de mes cauchemars. Elle était posée sur ma table de chevet, sa lumière douce illuminant à peine l'obscurité.

Je me souvenais de lui, son visage d'enfant, me promettant de chasser tous les monstres. « Ma petite rose, tu ne seras plus jamais seule. Je serai toujours là pour veiller sur toi. » Ces mots, doux comme une caresse, résonnaient encore, mais ils appartenaient à un autre temps, à un autre Hugues.

Ce temps était révolu. J'ai tendu la main et éteint la veilleuse. La chambre a plongé dans une obscurité plus profonde, froide et silencieuse. J'ai senti une étrange forme de soulagement. Il était temps.

J'ai sorti de mon placard une vieille valise cabine, usée par le temps. Elle avait voyagé avec moi pendant mes quelques séjours scolaires, mais jamais pour un départ définitif. Mes mains tremblaient légèrement.

J'ai ouvert le tiroir de ma commode, où j'avais précieusement gardé tous les petits objets qu'Hugues m'avait offerts au fil des ans : un coquillage ramassé sur une plage lointaine, une miniature de la Tour Eiffel, un porte-clés ridicule en forme de lion, emblème de notre ville. Chaque objet était imprégné de nos souvenirs, de nos rires, de nos promesses. Je les ai tous mis dans un petit sac en toile, le cœur vide.

Puis, j'ai trouvé mon journal intime, un vieux carnet jauni aux pages cornées. Je l'ai ouvert, et la première page m'a ramenée à mes six ans.

« Aujourd'hui, Maman et Papa se sont encore disputés. J'ai eu peur. Hugues m'a cachée sous son lit. Il est mon meilleur ami. »

J'ai tourné les pages, le sourire amer. Un autre souvenir, quelques années plus tard.

« L'école était horrible aujourd'hui. Les autres enfants se sont moqués de mes vieilles chaussures. Hugues m'a attendue à la sortie et m'a dit que j'étais la plus jolie. Il m'a donné son goûter. »

Hugues avait toujours été là, mon protecteur silencieux, mon ombre bienveillante. Il avait comblé le vide laissé par des parents souvent absents, trop occupés par leurs carrières pour remarquer ma solitude. C'est lui qui m'avait appris à dessiner, à rêver.

J'ai continué à feuilleter, et mes yeux se sont arrêtés sur une écriture familière, tracée à la hâte sur une page. C'était lui.

« Pour ma petite rose, grandis bien, mais ne change jamais. Je serai toujours là pour t'aimer. »

Les larmes ont coulé sur mes joues, chaudes et amères. Il avait écrit ça pour moi, ce jour-là. Ces mots doux, sincères. Une promesse d'amour. Un amour que j'avais cru éternel, inconditionnel. Et pourtant, il avait tout déchiré.

Avec une détermination froide et brutale, j'ai pris une paire de ciseaux. J'ai déchiré toutes les pages du journal, toutes les lettres, tous les dessins que j'avais faits pour lui, où je lui avais avoué mon amour. Chaque déchirure était une libération, une amputation. Les petits morceaux de papier volaient autour de moi comme des flocons de neige, des confettis de ma vie passée.

J'ai ramassé les fragments et les ai mis dans le sac en toile, avec les souvenirs. Des éclats de ma douleur, des reliques d'un amour perdu.

Un bruit léger a retenti en bas. Des rires. Les rires d'Hugues et de Marine. Mon cœur s'est serré.

J'ai regardé par la fenêtre. Ils étaient dans le jardin, bras dessus, bras dessous, Marine tenant un petit paquet. Elle a levé les yeux vers ma fenêtre et m'a fait un signe de la main forcé.

« Pauline, chérie ! Viens nous voir ! » a-t-elle appelé, sa voix faussement joyeuse.

Je suis descendue, mon visage impassible. Marine m'a tendu le paquet. « Joyeux anniversaire en avance ! Hugues et moi avons pensé à toi. »

J'ai ouvert le paquet. Un ensemble de produits de beauté. Au parfum de fraise. Mon estomac s'est tordu. J'étais allergique à la fraise. Une allergie violente, déclenchée par un dessert trop sucré quand j'étais enfant. Hugues avait toujours été si attentif à éviter tout ce qui contenait des fraises.

« Non, Hugues ! Pas de fraises pour Pauline ! Tu sais qu'elle devient toute rouge et qu'elle a du mal à respirer. » Je me souviens de ma mère, une rare fois, s'inquiétant pour moi. Et toi, tu avais mis un veto formel sur les fraises à la maison.

Il avait oublié. Il avait vraiment tout oublié. Le vide dans ma poitrine s'est approfondi. C'était une preuve irréfutable. Je n'existais plus pour lui.

« Merci, » ai-je dit, ma voix plate.

« Tiens, prends-le, » a dit Hugues d'une voix sèche, me regardant avec un froncement de sourcils. « Ne fais pas la difficile. »

Le geste de Hugues m'a brisée. La douleur était si intense que mes jambes ont failli céder. Il ne se souvenait même plus de ça. Il ne se souvenait plus de moi.

J'ai pris le paquet, le sourire plaqué. « C'est très gentil. »

Marine a souri, un sourire victorieux. « On est contents de te faire plaisir. »

Pleurant à l'intérieur, je me suis forcée à sourire. Chaque fibre de mon être hurlait. Mais cette douleur, cette indifférence, était ma libération. Je devais partir. Et cette fois, il n'y aurait pas de retour possible.

Je m'en irais. Et il ne me retrouverait jamais.

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