Il se déshabilla, s'asseyant sur le rebord de la baignoire. Il posa ses mains sur le bord opposé pour se transférer.
Soudain, sa main glissa sur la faïence humide.
Il se rattrapa de justesse, mais son coude heurta violemment le mur avec un bruit sourd, et une bouteille de shampoing en verre tomba et se brisa au sol.
- Asher ? !
La voix d'Anya résonna derrière la porte, paniquée.
- Tout va bien ! cria-t-il, le cœur battant. N'entre pas !
Mais la poignée tourna. La porte n'était pas verrouillée.
Anya fit irruption dans la pièce, le visage blême.
- J'ai entendu un bruit, je croyais que tu étais tombé...
Elle s'arrêta net.
Asher était assis sur le bord de la baignoire, torse nu. Il avait eu le réflexe de tirer une serviette sur ses hanches, mais son torse était exposé. Anya vit les cicatrices pâles sur ses côtes et ses épaules. Elle vit surtout qu'il était seul, vulnérable, au milieu des débris de verre.
- Je t'avais dit de ne pas entrer, gronda-t-il, tentant de masquer sa gêne par de l'agressivité.
- Il y a du verre partout, dit Anya, ignorant sa colère. Tu ne peux pas bouger sans te couper. Laisse-moi t'aider.
Elle s'approcha, contournant les éclats avec prudence.
- Je n'ai pas besoin d'aide, Vance. Sors.
- Tais-toi. Tu vas te blesser.
Elle était à côté de lui. L'air devint soudainement rare. La vapeur tiède embuait le miroir.
- Comment on fait ? demanda-t-elle doucement. Tu veux entrer dans l'eau ?
Asher serra les mâchoires. Il ne pouvait pas la laisser faire. Si elle essayait de le porter, elle sentirait son poids mort, mais aussi la résistance de ses muscles qu'il devrait contracter pour ne pas l'écraser.
- C'est dangereux pour toi, dit-il. Je pèse lourd.
- Je suis plus forte que j'en ai l'air. Dis-moi quoi faire.
Il soupira, vaincu. Il devait jouer le jeu jusqu'au bout.
- Passe mon bras autour de tes épaules. Sers-moi de pivot. Je vais faire le plus gros du travail avec mes bras, tu dois juste stabiliser mes jambes.
Elle s'exécuta. Elle passa son bras autour de sa taille nue. Sa peau était brûlante au toucher. Anya sentit la densité de son corps. Il n'était pas flasque. Son dos était dur sous ses doigts.
- À trois, dit-il. Un, deux, trois.
Ils bougèrent ensemble. Asher utilisa la force brute de ses bras pour se soulever, veillant à laisser ses jambes traîner de manière convaincante, même si c'était une torture de ne pas aider avec ses cuisses.
Anya grogna sous l'effort, le guidant vers l'eau. Leurs visages se frôlèrent. Elle sentit son odeur : bois de santal et quelque chose de plus animal, de plus masculin.
Il atterrit dans l'eau avec une éclaboussure qui mouilla le t-shirt d'Anya.
Elle recula, essoufflée, les joues rouges.
- Voilà, dit-elle. Tu es dedans.
Asher la regarda. Le t-shirt mouillé collait à sa peau. Il pouvait deviner les contours de sa poitrine.
Une alarme retentit dans sa tête. Danger. Danger immédiat.
- Merci, dit-il d'une voix rauque. Maintenant, laisse-moi.
- Je devrais peut-être rester pour t'aider à sortir...
- Non !
Le refus fut trop violent. Anya sursauta.
Asher ferma les yeux, luttant contre une réaction physiologique qu'il ne pourrait pas cacher sous l'eau claire s'il continuait à la regarder.
- S'il te plaît, Anya. J'ai besoin d'intimité.