Enceinte et en Fuite : Adieu Mon Tyran
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Chapitre 3

Sofia POV:

J'ai accepté ce poste à la fondation caritative. Non pas pour faire plaisir à Dante, mais pour m'échapper de cette maison qui ressemblait de plus en plus à un mausolée.

C'était ma première semaine de vraie liberté. Je ne me contentais pas de gérer des budgets ; je rencontrais des gens qui ne portaient pas d'armes sous leurs vestes. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais vivante.

Ce soir-là, je suis rentrée avec une résolution nouvelle. J'ai commencé le nettoyage.

J'ai pris une boîte en carton. Y ai jeté pêle-mêle tout ce qui me rappelait Austin. Les lettres, les photos, les petits cadeaux bon marché qu'il m'avait offerts pour me garder docile. Au fond d'un tiroir, mes doigts ont effleuré un bracelet en argent terni. Il me l'avait donné pour nos trois ans.

Je suis descendue au salon. Le feu crépitait dans la cheminée. Sans la moindre hésitation, j'ai jeté le bracelet dans les flammes. Je l'ai regardé noircir, se tordre sous la chaleur.

- Adieu, le second rôle, murmurai-je.

Je n'étais plus un personnage secondaire dans l'histoire d'Austin. Je n'étais même plus un personnage dans la sienne.

Mon téléphone vibra sur la table basse. Le nom de Dante s'afficha.

- Rentre au domaine principal. Maintenant.

Sa voix claqua comme un fouet. Pas de "bonjour", pas de "s'il te plaît".

- Je suis occupée, dis-je, testant pour la première fois les limites de ma nouvelle indifférence.

Il y eut un silence au bout du fil. Un silence lourd, surpris. Dante n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste.

- Ce n'était pas une demande, Sofia.

J'ai raccroché. J'ai pris mon temps. J'ai fini mon thé. J'ai laissé passer une heure entière avant de demander au chauffeur de m'y emmener.

Le trajet s'étira, interminable. Je fermai les yeux, épuisée. Je n'avais pas rêvé depuis des semaines. Juste le noir.

Quand je suis sortie de la voiture devant le manoir principal, le monde a tangué.

La nausée m'a frappée comme un coup de poing dans l'estomac. Je me suis appuyée contre la carrosserie froide pour ne pas m'effondrer. Un médecin de la famille m'attendait déjà dans le hall, convoqué par Dante qui s'inquiétait de mon retard.

L'examen fut rapide. Le verdict, implacable.

- Toutes mes félicitations, Madame. Vous êtes enceinte de six semaines.

Les mots ont résonné dans le cabinet médical comme une sentence. Enceinte. L'enfant de Dante. L'héritier. Cela changeait tout. Cela me liait à lui pour l'éternité. Je n'étais plus seulement une épouse politique ; j'étais la mère du futur roi.

Je suis sortie, étourdie, serrant le rapport médical contre ma poitrine comme un bouclier dérisoire.

Je voulais le lui dire. Une partie stupide de moi voulait voir sa réaction.

Je suis arrivée au bout du couloir. La porte du bureau de Dante était entrouverte.

Il était là, debout près de la fenêtre. L'assistante était avec lui. Ils étaient proches. Trop proches. Elle riait, un son léger et intime, et Dante... Dante avait la tête penchée vers elle, murmurant quelque chose à son oreille.

Je me suis figée.

Le téléphone de l'assistante sonna. Elle répondit, et son visage se décomposa. Elle porta la main à son ventre.

- Oh mon dieu... Dante, je...

Elle vacilla. Dante la rattrapa par les épaules, la soutenant avec une force protectrice que je ne lui avais jamais vue.

- Respire, dit-il d'une voix sourde. Je suis là. On va s'occuper de ça.

Je n'ai pas entendu la suite. Je n'avais pas besoin d'en entendre plus.

La scène était un miroir cruel. Elle avait un problème, et il était son roc. J'avais un miracle - ou une tragédie - dans mon ventre, et j'étais seule dans le couloir.

Je reculai. Je heurtai presque une servante qui passait avec un plateau.

- Madame ?

- Rien, soufflai-je.

Je vis Dante lever la tête au bruit. Ses yeux croisèrent les miens à travers l'ouverture de la porte. Pendant une seconde, il sembla hésiter. Il fit un pas vers moi.

Mais l'assistante agrippa sa manche, sanglotant.

- Ne me laisse pas, s'il te plaît...

Dante s'arrêta. Il me regarda, puis regarda la femme en détresse à ses côtés. Il fit son choix. Il se tourna vers elle et ferma la porte.

Le déclic de la serrure résonna comme un coup de feu.

Dehors, l'orage éclata. La pluie fouettait les vitres, violente et impitoyable. Je marchai vers ma chambre, le rapport médical froissé dans ma main.

Je savais ce que je devais faire.

            
            

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