Mon Chemin Loin d'Eux
img img Mon Chemin Loin d'Eux img Chapitre 2
3
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
Chapitre 11 img
Chapitre 12 img
Chapitre 13 img
Chapitre 14 img
Chapitre 15 img
Chapitre 16 img
Chapitre 17 img
Chapitre 18 img
Chapitre 19 img
Chapitre 20 img
Chapitre 21 img
Chapitre 22 img
Chapitre 23 img
Chapitre 24 img
Chapitre 25 img
Chapitre 26 img
Chapitre 27 img
img
  /  1
img

Chapitre 2

À peine la décision prise, j'ai agi. La première chose que j'ai faite a été de changer le mot de passe de la porte de ma chambre. Marc et Léo le connaissaient, ils entraient et sortaient comme chez eux. C'était notre sanctuaire, un lieu où nous partagions tout. Maintenant, c'était devenu une zone à défendre. Le clic de la serrure électronique confirmant le nouveau code a résonné dans le silence de ma chambre comme un point final.

Ensuite, j'ai commencé le grand nettoyage. J'ai sorti de grands sacs poubelles et j'ai commencé à trier des années de souvenirs. Les photos de nous trois au parc d'attractions, les billets de concert que nous avions gardés, les petits cadeaux échangés pour des anniversaires ou juste pour le plaisir. Chaque objet était un petit éclat de bonheur passé, mais maintenant, il ne faisait que raviver la douleur. J'ai tout mis dans les sacs, sans hésitation. C'était comme arracher un pansement, rapide et douloureux, mais nécessaire pour commencer à guérir.

Alors que je descendais les escaliers avec un sac plein, je suis tombée sur eux. Marc et Léo étaient dans le salon, visiblement revenus du terrain de basket. Ils m'ont vue avec le sac et ont froncé les sourcils. "Qu'est-ce que tu fais, Camille ?" a demandé Marc, l'air confus. "Tu jettes tout ça ? Mais ce sont nos souvenirs."

"Je fais de la place," ai-je répondu d'une voix neutre, en évitant leur regard. Je continuais mon chemin vers la porte d'entrée. Léo s'est interposé, me bloquant le passage. "De la place pour quoi ? On va bientôt déménager tous les trois. Pourquoi jeter tout ça maintenant ? C'est à cause de la dispute de l'autre jour ? On s'est déjà excusés." Sa voix était un mélange d'incompréhension et de reproche.

Je l'ai regardé droit dans les yeux, mon visage une toile blanche. "Non, ce n'est pas à cause de ça. J'ai juste besoin de changement." C'était un mensonge, bien sûr. Mon cœur battait à tout rompre, un mélange de colère et de tristesse. Mais je ne leur donnerais pas la satisfaction de voir ma douleur. J'avais appris à la cacher, à la transformer en une armure de froideur.

Marc a soupiré, passant une main dans ses cheveux. "Écoute, Camille, si c'est pour le collier, oublions ça. On ira faire du shopping ce week-end, tous les trois, comme avant. On t'achètera tout ce que tu veux pour te faire pardonner." Il pensait encore que tout pouvait se régler avec de l'argent, avec des choses matérielles. Il ne comprenait pas que ce qu'ils avaient brisé était bien plus précieux et ne pouvait pas être remplacé.

Je n'ai pas répondu. Je suis restée silencieuse, le sac lourd dans ma main, mon corps tendu. Le silence s'est étiré, inconfortable. Léo a semblé sentir que quelque chose n'allait pas. Il m'a observée attentivement, plissant les yeux. "Tu es bizarre en ce moment, Camille. Vraiment bizarre. Tu es sûre que tout va bien ?" Il y avait une pointe d'inquiétude dans sa voix, une lueur de l'ancien Léo, celui qui me connaissait par cœur. Mais c'était trop peu, trop tard.

Marc, lui, a balayé ses doutes d'un geste de la main. "Laisse-la, Léo. Elle est juste de mauvaise humeur. Ça lui passera. On parlera de tout ça à l'université. On aura tout le temps du monde." Il a souri, confiant, comme si notre avenir commun était une certitude immuable. Cette certitude m'a fait l'effet d'une gifle.

J'ai profité de leur distraction pour me faufiler et jeter le sac dans la benne à ordures à l'extérieur. Le bruit sourd des objets heurtant le fond a été une sorte de libération. Quand je suis revenue, ils étaient sur le canapé, absorbés par leurs téléphones. J'ai jeté un coup d'œil par-dessus l'épaule de Marc. Il était sur Instagram, en train de regarder les stories de Chloé. Elle avait posté une vidéo d'elle en train de faire des gâteaux, ceux-là mêmes qu'ils devaient être en train de manger. Elle riait, et on entendait la voix de Marc en fond sonore, la complimentant. Mon estomac s'est noué. Cela n'a fait que confirmer la justesse de ma décision.

Je suis montée dans ma chambre sans un mot. Sur mon bureau, une enveloppe m'attendait. C'était la lettre d'admission officielle de l'université du sud. Je l'ai ouverte, mes mains tremblant légèrement. Les mots "Félicitations, vous êtes admise" sautaient aux yeux. Une vague de soulagement m'a submergée. C'était réel. Mon échappatoire était réelle. Une nouvelle vie m'attendait, loin d'eux, loin de cette douleur.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022