Le téléphone d' Élise Dubois vibre, annonçant un direct d' un blog de mode.
La curiosité la pousse à cliquer, révélant Chloé Martin, son ancienne stagiaire, pavoisant dans « L' Étoile du Soir », sa robe emblématique, mais grossièrement copiée.
Chloé s' empare du micro, riant de façon stridente : « Élise ? Sa version était... rigide. J' y ai apporté de la jeunesse, de la vie ! Et surtout, un prix que tout le monde peut s' offrir. »
Elle prouve son propos en renversant délibérément du champagne sur la robe, profanant des années de travail, l' âme même d' Élise, devant des milliers de spectateurs.
La nausée la submerge, puis une colère froide, pure. Elle compose le numéro de Marc, son associé et amant, l' homme avec qui elle a bâti un empire.
Sa voix, dangereusement calme, demande : « Marc, qu' est-ce que Chloé Martin est en train de faire ? »
Il soupire, agacé : « C' est juste une gamine ambitieuse. Je lui donne sa chance. Tes créations commençaient à prendre la poussière. »
Chaque mot est un coup de poignard, « Tes créations », pas « nos créations », il la met à distance.
La trahison est immense, totale. Tout s' effondre.
« Tu as fait ça avec elle, n' est-ce pas ? Tu lui as donné mes patrons. »
Le silence au bout du fil, lourd, coupable, confirme l' inévitable. « Tu couches avec elle. »
Il raccroche, la laissant fixée sur l' écran noir, le visage pâle, les yeux brûlants.
La douleur est là, vive, mais la rage est plus forte. Ils pensaient l' avoir abattue.
Mais ils ne la connaissent pas. Pas vraiment.
Elle compose le numéro de son chef de la sécurité : « Jean-Pierre. Je veux que vous alliez à l' hôtel Régina. Chloé Martin. Elle porte une de mes robes. Je veux que vous la lui retiriez. En public. »
Puis elle appelle son avocat : « Antoine, c' est Élise. J' ai un problème. Un gros problème. »
La machine est en marche. La guerre est déclarée.