Briser les Chaînes: Au revoir, mon mauvais mari
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Chapitre 5

Le cauchemar de Marc le laissa dans un état d'anxiété palpable. Le matin, il refusa de la laisser seule.

« Viens avec moi au bureau aujourd'hui, s'il te plaît. Je ne supporte pas l'idée d'être loin de toi. »

Sa demande était un ordre déguisé en supplique. Adèle accepta sans discuter, jouant le rôle de l'épouse docile. C'était plus facile de le surveiller de près.

Son bureau était un immense espace design au sommet d'un gratte-ciel, avec une vue panoramique sur Paris. Partout, sur les murs, sur son bureau, il y avait des photos d'elle. Adèle souriant à la plage, Adèle dans son atelier, Adèle et lui le jour de leur mariage. C'était une mise en scène, un sanctuaire dédié à leur "amour parfait".

« Tu vois, » lui dit-il en la prenant par la taille. « Tu es mon inspiration. Mon tout. C'est pour ça que je ne sors jamais, que je ne bois pas avec les clients. Je rentre toujours directement à la maison pour te retrouver. Je suis un homme rangé. »

Adèle faillit éclater de rire. Un homme rangé. Le mensonge était si énorme, si audacieux, qu'il en était presque admirable.

Alors qu'elle était assise sur un canapé en cuir, son téléphone sonna. C'était le consulat.

« Madame Dupont ? Juste pour vous confirmer que votre rendez-vous pour la finalisation de votre dossier est bien maintenu pour la semaine prochaine. »

Adèle répondit d'une voix basse, mais Marc, doté d'une ouïe sélective pour tout ce qui la concernait, entendit. Il traversa la pièce en trois enjambées et lui arracha presque le téléphone des mains.

« Quel dossier ? Quel rendez-vous ? » Son visage était déformé par la panique.

« C'est pour un nouveau fournisseur de tissus au Canada, » mentit Adèle avec un calme olympien. « Une collaboration pour ma prochaine collection. »

Il la fixa, ses yeux la sondant, cherchant la moindre faille. Mais Adèle soutint son regard, son expression parfaitement neutre.

« Tu ne vas nulle part, tu m'entends ? » siffla-t-il, sa voix basse et menaçante. « Tu ne me quitteras jamais. »

La possessivité dans sa voix était effrayante. Il était terrifié à l'idée de la perdre, non pas par amour, mais parce qu'elle était la clé de voûte de son image publique, de son succès.

Pour la calmer, ou plutôt pour la contrôler, il l'emmena dîner ce soir-là dans un restaurant huppé, un de ces endroits où tout le gotha parisien se retrouvait. Il la tenait par la main, la présentant à ses relations comme son plus beau trophée.

« Ma femme, Adèle. La plus grande créatrice de mode de sa génération. »

Adèle souriait, serrait des mains, jouait son rôle à la perfection. Elle se sentait comme une poupée vide.

Et puis, le désastre. Sophie fit son entrée dans le restaurant. Elle n'était clairement pas invitée, mais elle se pavanait comme si l'endroit lui appartenait. Elle repéra leur table et s'approcha.

« Marc ! Quelle surprise de te voir ici ! »

Elle fit semblant de trébucher et se rattrapa à son bras. Sous la table, à l'abri des regards, Adèle vit la main de Sophie glisser sur la cuisse de Marc, un geste intime et provocateur. Marc ne la repoussa pas. Il se contenta de sourire nerveusement, essayant de maintenir les apparences.

Adèle sentit le sol se dérober sous ses pieds. L'humiliation était publique, insupportable. Elle avait envie de crier, de tout renverser. Mais elle ne fit rien. Elle prit une gorgée de son vin, le liquide froid glissant dans sa gorge, et son regard croisa celui de Sophie. Un regard plein de haine et de promesses. La partie ne faisait que commencer.

            
            

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