Briser les Chaînes: Au revoir, mon mauvais mari
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Chapitre 2

Le lendemain matin, le soleil filtrait à travers les rideaux de soie, mais pour Adèle, le monde était gris et sans couleur. Elle se réveilla au son de voix élevées provenant de l'appartement voisin. Les Dupont, un couple plus âgé, se disputaient encore, un spectacle presque quotidien.

« Tu m'as encore menti ! Où étais-tu hier soir ? »

Adèle écouta un instant, une ironie amère la saisissant. Des mensonges, partout des mensonges.

Marc entra dans la chambre, frais et dispos, un plateau de petit-déjeuner à la main.

« Bonjour, mon amour. Je t'ai préparé ton thé préféré, » dit-il avec son sourire le plus charmant. Il posa le plateau sur le lit et l'embrassa sur le front. « Je déteste quand nous nous endormons fâchés. Je t'aime plus que tout, tu le sais. »

Sa déclaration sonnait faux, comme une réplique de théâtre apprise par cœur. Adèle se contenta de hocher la tête, le cœur lourd.

Au petit-déjeuner, Sophie les rejoignit, vêtue d'une robe de chambre en soie qui en dévoilait plus qu'elle n'en cachait. Elle s'étira langoureusement, ses yeux se posant sur Marc avec une possessivité à peine déguisée.

« Bien dormi, cousin ? » demanda-t-elle d'une voix mielleuse.

« Très bien, merci, » répondit Marc, son regard glissant sur elle une seconde de trop.

Adèle observa la scène, un frisson de dégoût la parcourant. Ils ne prenaient même plus la peine de se cacher. C'était un affront, une humiliation constante.

Plus tard dans la journée, Marc insista pour qu'elle l'accompagne à un déjeuner chez ses parents. La famille Dubois était une dynastie de notables, obsédée par les apparences et la réputation. Adèle s'y sentait toujours comme une pièce rapportée.

À peine arrivée, sa belle-mère, Hélène Dubois, la prit à part.

« Adèle, ma chère. Vous êtes mariés depuis cinq ans maintenant. Marc est un homme important. Il a besoin d'un héritier. Quand allez-vous enfin vous décider à avoir un enfant ? »

La question était directe, brutale. Adèle sentit le poids de leurs attentes l'écraser.

« Nous y pensons, Hélène, » répondit-elle poliment.

Marc, qui avait entendu la conversation, s'approcha et passa un bras protecteur autour des épaules d'Adèle.

« Mère, s'il te plaît. Ne mets pas la pression à Adèle. Je l'aime plus que tout, avec ou without enfant. Sa santé et son bonheur sont tout ce qui compte pour moi. Nous aurons un enfant quand elle se sentira prête. »

Cette déclaration publique de soutien la laissa de marbre. Elle leva les yeux vers lui et vit le masque du mari parfait, l'acteur consommé. C'était une performance pour sa famille, pour le monde. À l'intérieur, Adèle se sentait vide, spectatrice d'une pièce dont elle ne voulait plus faire partie.

Le déjeuner se poursuivit dans une atmosphère tendue. Adèle mangeait sans appétit, écoutant d'une oreille distraite les conversations sur la finance, la politique et les derniers potins mondains.

Soudain, le téléphone de Sophie, qui les avait accompagnés, vibra. Elle jeta un regard à son écran, puis à Marc, un sourire entendu aux lèvres.

« Oh, je dois filer. Un rendez-vous de dernière minute pour un entretien. Vous m'excusez ? »

À peine Sophie eut-elle parlé que le téléphone de Marc vibra à son tour. Il le consulta rapidement.

« Ah, quelle coïncidence. Je dois y aller aussi. Un problème urgent sur le chantier de la Défense. Adèle, ma chérie, tu peux rester un peu avec mes parents ? Je reviens te chercher dès que possible. »

Il ne lui laissa pas le temps de répondre, l'embrassa sur la joue et partit presque en courant, quelques secondes seulement après Sophie. La coïncidence était trop grosse pour être crédible.

Adèle resta seule, piégée avec ses beaux-parents. Dès que Marc fut parti, le ton changea.

« Vois-tu, Adèle, » commença son beau-père, « Marc travaille si dur. Il mérite une famille stable. Une femme qui s'occupe de la maison et lui donne des enfants. Pas une artiste qui passe ses journées dans son atelier. »

Hélène enchaîna. « C'est ton devoir d'épouse. Si tu n'es pas capable de lui donner un fils, peut-être que tu n'es pas la femme qu'il lui faut. »

Les mots étaient des coups de poignard. Adèle encaissa, son visage impassible. Elle les laissa parler, déverser leur venin, leurs attentes, leurs déceptions. Elle ne dit rien, ne montra aucune émotion. À l'intérieur, la glace continuait de s'étendre, gelant la moindre parcelle de chaleur. Elle resta assise là pendant près de deux heures, subissant leur sermon, attendant que son mari, parti rejoindre sa maîtresse, daigne revenir la chercher.

            
            

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