Chapitre 6

Je l'ai regardée droit dans les yeux.

« Tu n'auras pas mon fils, Chloé. »

Son sourire s'est effacé.

« Ton fils ? Tu veux parler de Léo ? Il ne t'a jamais appartenu. C'est le mien. »

Elle s'est rapprochée, sa voix un murmure venimeux.

« Et l'autre... le vrai... tu veux savoir ce que je lui ai fait ? »

La rage a submergé la douleur.

« Je l'ai gardé. Il est dans mon laboratoire. Dans un joli bocal. Parfois, je lui parle. Je lui dis combien sa mère est stupide et faible. »

Le monde a basculé. Un voile rouge est tombé devant mes yeux.

Je ne pensais plus. J'ai agi.

Je l'ai giflée. De toutes mes forces. Le bruit a claqué dans le silence de la salle.

Elle a porté la main à sa joue, choquée. Puis, un sourire mauvais s'est dessiné sur ses lèvres.

Elle a poussé un cri perçant et s'est jetée en arrière, comme si je l'avais frappée violemment.

Louis a accouru.

« Chloé ! »

Il l'a rattrapée avant qu'elle ne touche le sol. Il m'a regardée avec une fureur que je n'avais jamais vue.

« Monstre ! Tu es un monstre ! »

« Elle ment, Louis ! Elle m'a dit... elle m'a dit pour notre fils ! »

Ma voix était brisée, désespérée.

« Notre fils ? De quoi tu parles ? Tu es folle ! »

Il ne voulait pas entendre. Il ne voulait pas savoir.

Il a soulevé Chloé dans ses bras.

« Sécurité ! Sortez cette femme d'ici ! »

Les gardes m'ont saisie. Ils m'ont traînée dehors comme une criminelle.

Je suis restée sur le trottoir, sous la pluie fine, regardant Louis partir avec Chloé dans sa limousine.

Mon téléphone a sonné. C'était Éléonore de Valois, la mère de Louis.

« Amélie. J'ai appris ce que vous avez fait. Vous êtes une honte pour cette famille. Ne vous approchez plus jamais de mon fils. Ni de mon petit-fils. Vous n'êtes plus rien. »

Elle a raccroché.

J'ai regardé mon reflet dans une flaque d'eau. Une femme brisée, humiliée, seule.

Mais au fond de moi, une nouvelle force est née. La force de la haine.

Je savais ce que je devais faire.

Je devais récupérer mon fils.