La conférence de presse a eu lieu dans un des plus grands hôtels de Paris.
Louis avait tout organisé. Des fleurs partout, des centaines de journalistes. C'était plus grandiose que notre propre mariage.
J'ai regardé l'événement en direct sur mon ordinateur, dans ma chambre d'hôtel miteuse.
Chloé était radieuse, dans une robe magnifique. Elle souriait, tenait la main de Louis.
Les journalistes buvaient ses paroles.
« Mademoiselle Renaud, votre travail sur la régénération cellulaire est révolutionnaire. »
« Madame de Valois, bientôt, j'espère », a-t-elle corrigé avec un sourire modeste.
Pendant ce temps, j'ai reçu un appel de mon détective.
« J'ai quelque chose. Le laboratoire de Chloé. Il y a une porte dérobée. Personne ne l'utilise. Voici le code. »
Une lueur d'espoir. Une idée folle.
Ce soir-là, c'était le gala de la Fondation pour la Recherche Médicale. Chloé était l'invitée d'honneur.
J'y suis allée. J'ai utilisé le peu d'argent qu'il me restait pour acheter une robe simple, mais élégante.
Quand je suis entrée, un silence s'est fait. Tous les regards se sont tournés vers moi.
Louis et Chloé étaient au centre de la salle. Le visage de Louis s'est durci. La haine dans ses yeux était palpable.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? » a-t-il sifflé.
« Je suis venue soutenir la recherche médicale », ai-je répondu calmement.
Chloé s'est approchée, son visage un masque de sollicitude.
« Amélie, tu n'aurais pas dû venir. C'est trop difficile pour toi. »
Elle a fait semblant de m'arranger une mèche de cheveux. Et c'est là que je l'ai sentie. Une petite épingle. Elle l'a plantée dans le dos de ma robe, dans la fermeture éclair.
Quelques minutes plus tard, alors que je marchais, j'ai senti un courant d'air. Ma robe s'était complètement ouverte dans le dos.
Les rires ont fusé. Les flashs des photographes crépitaient.
L'humiliation était absolue. J'étais à moitié nue au milieu de l'élite parisienne.
Louis s'est précipité vers moi. Pas pour m'aider. Pour me blâmer.
« Espèce d'idiote ! Tu l'as fait exprès ! Pour attirer l'attention ! »
Il a arraché une nappe d'une table et me l'a jetée dessus.
« Dégage ! Sors d'ici ! »
Les larmes me brûlaient les yeux, mais je ne pleurerais pas. Pas devant eux.
Alors que je me dirigeais vers la sortie, la tête haute, Chloé est venue vers moi.
« Pauvre Amélie. Tu vois ? Tu n'as plus ta place ici. »
Son sourire était triomphant.