Louis s'est précipité vers nous. Pas vers moi. Vers Chloé.
« Chloé, ça va ? Tu ne t'es pas fait mal ? »
Puis il s'est tourné vers moi. Ses yeux lançaient des éclairs.
« Qu'est-ce que tu as fait ? Tu ne peux pas faire attention ? Tu as voulu te donner en spectacle, c'est ça ? »
Il m'a attrapée par le bras, sa poigne était de fer.
« Monte. Ne te montre plus. Tu nous fais honte. »
Il m'a traînée jusqu'à l'escalier, devant tous les invités.
Je suis restée enfermée dans la chambre. Les gardes du corps de Louis montaient la garde devant la porte. J'étais prisonnière.
Louis m'a appelé plus tard.
« Tu t'excuseras auprès de Chloé demain. C'est le minimum. »
J'ai raccroché.
Quelques minutes plus tard, j'ai reçu un message de Chloé. C'était une photo. Une photo de la boîte à musique, la ballerine brisée, jetée dans la poubelle de la chambre.
Avec un message : "Louis dit que c'est de la camelote. Il va m'en acheter une en diamants."
La douleur a laissé place à une rage froide.
Mon téléphone a vibré. Un numéro inconnu.
« Allô ? »
« Amélie ? C'est Mathieu Garcia. Sophie m'a donné votre numéro. »
Mathieu Garcia. Le jeune chef étoilé de Lyon. L'ami de Sophie.
« Elle m'a dit que vous traversiez une période difficile. Je suis à Paris pour quelques jours. Si vous avez besoin de parler... ou de vous échapper... »
Sa voix était chaude, rassurante. Un rayon de soleil dans mon obscurité.
« Merci, Mathieu. Je vous recontacterai. »
J'ai regardé par la fenêtre. Le jardin en contrebas. C'était risqué. Mais c'était ma seule chance.
J'ai noué des draps ensemble. J'ai attaché une extrémité au pied du lit lourd. J'ai jeté le reste par la fenêtre.
C'était un acte de défi.
Je suis descendue, le cœur battant. Mes mains étaient écorchées, mais je ne sentais rien.
Quand mes pieds ont touché le sol, j'ai couru.
Le lendemain matin, Louis a découvert ma fuite. Il était furieux.
Il m'a retrouvée dans le petit hôtel où je m'étais réfugiée.
« Comment as-tu osé ? Tu m'as humilié ! »
Il criait.
« C'est toi qui m'as humiliée, Louis ! Devant tout le monde ! »
« Je protégeais Chloé ! Elle est fragile ! »
« Fragile ? Cette femme est un monstre ! Et toi, tu es son complice ! »
« Ne parle pas d'elle comme ça ! Elle a plus de valeur à mes yeux que tu n'en auras jamais ! Pour réparer les dégâts que tu as causés, je vais organiser une conférence de presse. Je vais annoncer officiellement ma relation avec Chloé. Et je vais annoncer notre futur mariage. »
Mon souffle s'est coupé.
« Tu ne peux pas faire ça. Nous sommes encore mariés. »
« Les papiers du divorce que tu m'as fait signer ? Mon avocat dit qu'ils sont contestables. Tu n'auras rien, Amélie. Rien. »
Il est parti en claquant la porte.
Mon téléphone a vibré. Un message de Chloé.
« J'ai hâte d'être la nouvelle Madame de Valois. Si tu essaies de te mettre en travers de mon chemin, je te détruirai. Et je commencerai par te reprendre ce qui m'appartient. »
Le message était accompagné d'une photo de Léo, endormi dans son lit.
Une menace. Claire et nette.