La Revanche de Chloé Dubois
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Chapitre 1

Mon père adoptif, Jean-Pierre Dubois, a pris sa décision sur le tarmac de l'aéroport du Bourget. Le jet privé attendait, mais pas pour une destination de vacances.

« Tu as essayé de privatiser le Château de Versailles pour l'anniversaire d'un imbécile qui se filme en train de manger ? » sa voix était calme, ce qui était bien pire que des cris.

Je n'ai pas répondu, je me suis contentée de croiser les bras.

« Pas de carte de crédit, pas de téléphone. Tu vas travailler. Vraiment travailler. »

Une heure plus tard, j'étais dans une voiture banale, conduite par un de ses employés silencieux. Direction : la Provence. Destination : une ferme de lavande.

Pendant dix jours, j'ai vécu un cauchemar. Mes mains, habituées aux sacs en cuir, étaient couvertes d'ampoules. Mon dos me faisait mal à force de me pencher sur les rangées de plantes violettes. Le soleil tapait. Je sentais la sueur et la terre.

Le soir, je dormais dans une petite chambre simple. Le silence était total, seulement brisé par les cigales. Sans mon téléphone, j'étais coupée du monde. Coupée de mon père. Avait-il oublié que j'existais ? La colère a laissé place à une peur froide. Il m'avait abandonnée.

Un après-midi, alors que je rentrais des champs, une femme se tenait près de la vieille ferme. Elle était simplement vêtue mais ses yeux étaient fixés sur moi.

Elle s'est approchée lentement.

« Chloé ? C'est bien toi ? »

Je ne la reconnaissais pas.

« Je suis Catherine. Ta mère. »

Les mots ont flotté dans l'air chaud. Ma mère biologique. Celle qui m'avait abandonnée quand j'étais bébé. Jean-Pierre me l'avait raconté.

Elle a vu mon expression.

« Je sais que c'est beaucoup à encaisser. J'ai mis des années à te retrouver. S'il te plaît, viens avec moi. Tu ne peux pas rester ici. »

Je l'ai regardée, puis j'ai regardé la ferme. Cet endroit était ma punition, ma prison. Mon père ne m'avait pas appelée. Il ne viendrait pas me chercher.

J'étais seule.

« D'accord, » j'ai dit d'une voix rauque.

Je suis montée dans sa voiture, une berline allemande propre mais sans ostentation. Elle m'a conduit loin de la lavande et de la terre, vers la mer. Vers une villa sur la Côte d'Azur. Je ne savais pas que je passais d'une prison à une autre, bien plus cruelle.

            
            

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