L'AMOUR SOUS LES CENDRES
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Chapitre 2 Chapitre 2

Le matin s'était levé comme tous les autres.

‎Mais moi, je ne savais pas encore que ce serait le dernier matin de mon ancienne vie.

‎Un matin presque parfait

‎Maman tournait dans la cuisine, les cheveux attachés, un châle rose sur les épaules.

‎- « Tu veux du miel ou de la confiture aujourd'hui ? »

‎- « Surprise-moi. », dis-je en souriant.

‎Papa, assis à la table, attachait ses chaussures.

‎ - « Trois jours, mon fils. Juste trois jours pour cette conférence. Et on revient. Je te ramènerai ce vin du village que tu aimes. »

‎ - « Et moi, je te ramènerai une écharpe tissée à la main. », ajouta maman

‎Je les ai regardés avec une tendresse étrange, comme si quelque chose en moi refusait déjà de les laisser partir.

‎ - « Vous n'êtes pas obligés d'y aller, vous savez. »

‎ - « Oh, si. Ta mère a besoin d'air. Et moi... j'ai besoin de marcher un peu. »

‎Ils souriaient.

‎Mais leurs sourires... ce jour-là... me faisaient mal.

‎Je ne comprenais pas pourquoi.

‎Le départ

‎La voiture était chargée.

‎Maman m'a pris dans ses bras, longtemps, trop longtemps.

‎ - « Sois sage. Ne dors pas trop tard. Et mange, d'accord ? »

‎ - « Toujours.

‎Papa me serra contre lui.

‎ - « Je t'aime, mon fils. »

‎ - « Je vous aime aussi... Tellement. »

‎Je les ai regardés s'éloigner.

‎Et mon cœur s'est serré d'une manière que je ne connaissais pas.

‎Une douleur aiguë, froide, irrationnelle.

‎Les heures passent

‎Je suis allé à l'université, tenter de penser à autre chose.

‎Donald m'a retrouvé près de l'auditorium.

‎ - « T'as une tête de mec qui a mal dormi. »

‎ - « Ils sont partis ce matin... Je sais pas. J'ai l'estomac noué. »

‎ - « Tu veux qu'on fasse un truc ce soir ? Pizza, film ? »

‎ - « Ouais... peut-être. »

‎Hilaire nous a rejoints peu après. Il m'a observé sans un mot.

‎ - « Quelque chose cloche chez toi. »

‎ - « Je sais... »

‎Mais je ne trouvais pas les mots.

‎Mon esprit était ailleurs.

‎Comme si, très loin de là, une partie de moi s'était déjà éteinte.

‎Le crépuscule frappe trop tôt

‎Le soir, je suis rentré seul.

‎J'ai allumé la lumière du salon.

‎Tout semblait paisible, trop paisible.

‎Puis le téléphone a sonné.

‎Un numéro inconnu.

‎J'ai décroché sans penser.

‎ - « Allô ? »

‎ - « Monsieur Makial Altos ? »

‎ - « Oui... c'est moi. »

‎Un silence. Un souffle au bout du fil.

‎ - « C'est le capitaine Diala, de la brigade routière de Kangalé. Vos parents... ils... »

‎Je sentis mon estomac se nouer. Mes jambes trembler.

‎ - « Quoi ?... Parlez. »

‎ - « Leur véhicule a été percuté par un camion citerne ce matin. La voiture a explosé... Nous n'avons retrouvé que des débris. Je suis... désolé. »

‎Le monde s'est arrêté.

‎Un cri est monté dans ma gorge mais rien n'est sorti.

‎Le téléphone est tombé de ma main.

‎Et moi... je suis tombé avec lui.

‎Un abîme sans fin

‎Je ne sais pas combien de temps j'ai hurlé.

‎Combien de fois j'ai frappé les murs.

‎Combien de larmes ont inondé le carrelage froid.

‎Je suis devenu un vide ambulant.

‎Un souffle sans voix.

‎Un cœur sans rythme.

‎Je suis monté dans leur chambre.

‎Le lit était encore défait. Leur odeur flottait encore sur les draps.

‎J'ai pris leur photo. Je l'ai serrée contre moi.

‎Je me suis recroquevillé sur le sol, comme un enfant.

‎Et j'ai murmuré :

‎ - « Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi eux ? »

‎Mais le silence ne m'a jamais répondu.

‎Enterrement – Le silence le plus lourd

‎Trois jours plus tard.

‎Des visages flous.

‎Des prières mécaniques.

‎Des fleurs sans odeur.

‎Des regards de pitié.

‎Je voulais hurler, gifler le ciel, arracher la terre pour les reprendre.

‎Mais je suis resté là, droit, vide, absent.

‎ - « Tu n'es pas seul. », m'a dit Donald, la main sur mon épaule.

‎ - « Tu as encore nous. », a soufflé Hilaire, les yeux humides.

‎Mais rien ne remplissait ce gouffre.

‎Le monde avait changé de texture.

‎Plus rien n'était réel.

‎Et maintenant ?

‎La maison est vide.

‎Le réfrigérateur aussi.

‎Personne ne dit « bonjour ».

‎Personne ne rentre le soir.

‎Personne ne m'attend.

‎Je parle aux murs.

‎Je dors sans rêve.

‎Je mange sans goût.

‎Et je me demande...

‎ Est-ce que je peux encore aimer après ça ?

            
            

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