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Le lendemain, tout semblait normal. Zita me parla avec une voix plus douce. Peut-être avait-elle vu que j'avais posé des limites.
Mais quelque chose flottait dans l'air.
Une tension invisible.
Quelque chose était en train de changer.
Et je ne savais pas encore que l'arrivée d'un nouvel invité allait faire basculer toute ma vie...
C'était un samedi après-midi. Zita m'avait demandé de préparer un repas spécial, car ils attendaient un invité de marque. Elle était plus exigeante que d'habitude : le moindre détail comptait. Je n'osais pas poser de questions, mais j'étais intriguée.
Pendant que je mijotais un ragoût de pintade parfumé au gingembre, Samuel entra dans la cuisine.
- Samuel : Tu sais cuisiner comme une cheffe. Ce plat va faire son effet.
- Moi : Merci, monsieur. Je fais de mon mieux.
Je sentais son regard encore une fois insistant, mais je restais concentrée. Il finit par sortir sans un mot de plus.
À 14h, un klaxon se fit entendre. Je sortis discrètement jeter un œil depuis la fenêtre. Une voiture noire, aux vitres teintées, venait de s'arrêter devant la maison. Un homme élégant en descendit.
Grand, bien habillé, il portait une chemise blanche bien repassée et une montre argentée qui brillait au soleil. Il avait une présence... imposante.
Zita sortit aussitôt l'accueillir, radieuse.
- Zita : Allan ! Tu es enfin là !
Allan ? Ce nom me disait quelque chose. Je les vis s'étreindre chaleureusement. L'homme répondit avec un sourire plein de charme. Un sourire que je ne pouvais ignorer.
Quelques minutes plus tard, ils entrèrent dans la maison. Samuel paraissait tendu, son regard s'assombrissait à mesure que l'invité plaisantait avec Zita.
- Zita : Rebecca, viens présenter le plat. Et sers un peu de jus pour Allan.
Je m'exécutai. Quand je posai l'assiette devant lui, Allan leva les yeux vers moi.
- Allan : Eh bien, quelle belle surprise ! Tu travailles ici ?
- Moi (déconcertée) : On se connaît ?
- Allan (souriant) : Tu as changé, mais je me souviens de toi. Kpataba... la fête du village il y a deux ans. Tu chantais ce jour-là, non ?
Mon cœur bondit. Oui, c'était vrai. Je me suis produite pour un concours local. Cet homme était là ?
- Moi (timidement) : Oui... c'était moi.
- Zita (étonnée) : Vous vous connaissez ?
- Allan : De loin, mais je n'oublie jamais un visage.
Le repas se poursuit dans une atmosphère étrange. Samuel restait silencieux. Zita était détendue. Et moi... troublé
Plus tard, dans la soirée
Alors que je nettoyais la cuisine, Allan revint discrètement.
- Allan : Je ne voulais pas te déranger. Juste... ça me fait plaisir de te revoir. Tu es courageuse d'être ici, si loin de ton village.
- Moi : Merci. Je fais ce que je peux.
- Allan : Je suis en ville pour quelques semaines. J'espère qu'on pourra parler un peu plus, un de ces jours.
Il sortit un petit papier de sa poche.
- Allan : C'est mon numéro. Si jamais tu as besoin... de quoi que ce soit.
J'ai pris le papier, les mains tremblantes.
Ce regard... ce sourire... et cette façon calme de parler... tout chez lui me désarmant.
Mais une question me hantait : pourquoi Samuel semblait-il aussi mal à l'aise en sa présence ?