Ex-femme de milliardaire , devenue Luna
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Chapitre 2 Chapitre 2

- Tu fais une scène pour si peu ?

Naël ne répondit pas. Son regard glissait sur Malik, en costume trois pièces, les cheveux encore mouillés par la pluie, comme si rien de ce qu'il avait fait n'avait d'importance. Elle tenait le téléphone entre ses doigts, écran noir, vidéo supprimée depuis longtemps, mais son esprit en boucle.

- Tu couches avec ma meilleure amie depuis combien de temps ?

- Ça n'a pas d'importance, répondit-il en haussant les épaules. On s'ennuyait, toi et moi. C'est humain.

- Humain ? répéta-t-elle, la voix étranglée.

- Arrête, Naël. T'es pas une sainte. Tu savais très bien qu'on s'était éloignés.

- Alors tu règles ça entre ses cuisses ?

Malik se pinça l'arête du nez. Il n'aimait pas perdre le contrôle, encore moins face à elle. Il n'aimait pas qu'on touche à son image, même en privé.

- Ce genre de crise, c'est indigne de toi. Et franchement, tu devrais remercier Sirine. Elle m'a aidé à supporter tes absences, tes silences, ton obsession de tout contrôler.

- C'est moi le problème ?

- C'est nous deux. Le mariage, ça s'use. Et puis, tu exagères. C'est pas comme si je l'aimais.

Une autre gifle, mais verbale cette fois. Naël resta droite.

- Et elle ? Tu crois qu'elle m'aimait, elle ?

Il haussa les épaules.

- Sirine a toujours été un peu... compétitive.

- C'est ça que tu veux dire ? Elle m'a volé mon mari pour gagner ?

Une voix retentit dans le couloir.

- Voler ? Ma chérie, ton mari n'était pas attaché à toi. Il errait déjà, j'ai juste tendu la main.

Sirine apparut dans l'encadrement de la porte, parfaitement maquillée, un air amusé au coin des lèvres.

- Et arrête de jouer à la tragédie grecque. T'as eu cinq ans de conte de fées, non ? Tout le monde ne peut pas en dire autant.

Naël la regarda, les mains tremblantes.

- Je t'ouvrais ma porte. Tu mangeais à ma table.

- Et tu m'ennuyais à mourir, répliqua Sirine. Toujours à te plaindre, à chercher des drames. C'est peut-être ce que tu veux au fond, non ? Être victime.

Un rire sec. Un échange de regards entre eux deux. Naël comprit. Ils s'étaient choisis. Peut-être pas pour l'amour, mais par besoin, par complicité, par vice. Et elle... elle n'était qu'un obstacle à éliminer.

- Très bien, souffla-t-elle. Gardez-vous. Gardez tout.

- Attends, fit Malik, sur un ton plus grave. Ne dramatise pas. On peut parler. Tu veux un arrangement ? Une pause ? On règle ça en adulte.

- Je ne veux rien de toi.

Elle se détourna. Il la saisit par le poignet.

- Tu ne peux pas juste claquer la porte. Ce n'est pas une série Netflix ici.

- Regarde-moi bien, Malik. Je ne suis plus ton personnage secondaire.

Elle s'arracha à son emprise et partit. Cette fois, elle ne pleura pas.

*

Le lendemain matin, elle était dans le bureau de leur conseiller financier. Un homme nerveux au crâne dégarni, qui tapotait sur son clavier avec l'air de vouloir disparaître sous son bureau.

- Madame... êtes-vous certaine ? Tous les comptes, même celui à Dubaï ?

- Oui.

- Les titres de propriété ? Les actions ? Le trust en Afrique du Sud ?

- Tout ce qui est à mon nom. Transférez-le à Malik. Qu'il garde tout.

- Il faudra signer.

- Alors faites-les venir.

Il hésita.

- Madame, je vous parle d'un patrimoine de plusieurs dizaines de millions. Sans parler du réseau, du standing, de...

- D'une cage dorée, monsieur. J'ai trouvé la clé.

Il acquiesça, vaincu. Elle signa.

En sortant, elle envoya un message à son assistante : *Je ne reviens pas. Vends mes affaires, reverse le produit à une fondation pour femmes battues. Efface mes profils. Merci pour ta discrétion.*

Puis elle éteignit son téléphone. Elle l'enveloppa dans un foulard et le jeta dans une poubelle publique, sans un regard.

*

Sur l'autoroute, elle conduisait une voiture de location. Petite, anonyme, sans GPS connecté. Un sac de sport sur le siège passager. Vêtements simples. Un carnet. Quelques billets. Un permis de conduire à son nom de naissance. Plus de carte bancaire. Plus de montre de luxe. Plus de bijoux.

À chaque kilomètre, elle sentait un poids fondre. Ce n'était pas encore la liberté. Mais c'était la fin des chaînes.

Elle ne savait pas où elle allait. Elle avait simplement tourné le dos à la ville, au béton, au marbre poli, aux couloirs tapissés de mensonges. La route était son seul témoin. Et chaque mètre avalé était une revanche silencieuse.

Elle roulait depuis six heures quand la voiture commença à toussoter. Un bruit sec, un grincement. Le tableau de bord clignota. Elle essaya d'ignorer, accéléra. Mauvaise idée.

La voiture s'éteignit. Elle freina juste à temps, en bordure d'une route étroite, entourée de grands arbres qui s'étiraient comme des sentinelles.

Elle sortit. Un silence absolu, seulement rompu par le craquement de ses pas sur les cailloux.

Elle ouvrit le capot, l'observa, sans rien comprendre. Évidemment. Elle n'avait jamais eu à s'occuper d'un moteur. Elle était la femme qu'on conduisait, qu'on entourait, qu'on protégeait - ou plutôt qu'on contrôlait.

- Merde...

Elle se laissa tomber contre la portière, épuisée. Son regard se tourna vers la forêt. Dense, sombre, mais étrangement paisible. Elle n'avait jamais aimé les bois. Trop imprévisibles. Trop... vivants.

Mais ce soir, elle n'avait plus peur.

Elle récupéra son sac, verrouilla la voiture, et s'avança vers la lisière. Les arbres semblaient la regarder. Comme s'ils savaient. Comme s'ils l'attendaient.

Elle avança encore.

*

Il faisait froid, l'air était plus pur. Chaque pas dans les feuilles mortes la ramenait à son corps. À sa vérité. Elle n'était plus madame Black. Plus la vitrine d'un empire. Elle était une femme qui venait de perdre tout ce qu'on lui avait volé.

Elle marcha longtemps. Sans repère. Sans destination.

Mais ce n'était plus de la fuite. C'était une quête. Une rupture. Un saut.

Elle n'avait pas encore trouvé où elle allait.

Mais elle savait ce qu'elle laissait derrière.

Et ce soir, pour la première fois depuis des années, elle ne voulait pas revenir.

            
            

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