L'Oméga de l'Ombre
img img L'Oméga de l'Ombre img Chapitre 5 5
5
Chapitre 6 6 img
Chapitre 7 7 img
Chapitre 8 8 img
Chapitre 9 9 img
Chapitre 10 10 img
img
  /  1
img

Chapitre 5 5

Qu'était-il en train de vivre ? Était-ce l'ombre d'une trahison ? Ou simplement le jeu cruel d'un prédateur ?

Kent se sentait pris au piège, un frisson glacé parcourant son échine. Il n'avait jamais imaginé qu'un jour il serait confronté à un vampire, encore moins un aussi redoutable. Le crâne de Bernard se tenait devant lui, menaçant, comme une promesse de souffrance. Les possibilités qui s'offraient à lui étaient toutes aussi terrifiantes : être tué d'un coup sec, torturé pendant des heures, ou même transformé en une créature semblable à lui, une vie éternelle de douleur et de solitude. Il n'y avait aucune issue, aucune échappatoire.

Et pourtant, une étrange sensation persistait en Kent. Quelque chose dans les yeux du vampire l'empêchait de sombrer totalement dans la terreur. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi, mais il savait au fond de lui que cet être n'avait pas l'intention de lui faire du mal... à moins qu'il ne le supplie.

Le vampire, cependant, ne semblait pas pressé de l'achever. Au lieu de cela, il détourna légèrement le regard et murmura d'une voix profonde : « Alors, quel est ton nom, Petit Loup ? »

Petit Loup... Ce surnom résonnait dans l'air avec une étrange douceur. Pourquoi diable lui donnait-il ce surnom ? Cela semblait presque... intime, comme un terme d'affection, mais aussi quelque chose de dangereux, comme une marque d'appartenance. Kent n'avait aucune idée de ce que cela signifiait. Il se contenta de rester silencieux, une tension palpable envahissant son corps. Une partie de lui voulait répondre avec défi, le traiter de monstre ou de fou. Mais une autre partie, bien plus profonde, savait que cela ne ferait qu'empirer les choses. Et pourtant, une part de lui, peut-être la plus secrète, n'était pas contre l'idée de cette domination.

Il avait toujours su qu'il préférait être sous le contrôle d'un autre dans certaines situations. C'était une vérité qu'il avait cachée pendant des années, surtout à l'extérieur de la chambre. Mais au fond, il savait que ce besoin de soumission n'était pas une faiblesse, mais un désir enfoui qu'il ne voulait pas affronter.

« Kent », dit-il finalement, brisé dans son propre dilemme intérieur. « C'est mon prénom. » Il baissa les yeux, honteux de sa propre vulnérabilité. « Ma mère adorait lire des comics Superman quand elle était enceinte de moi. »

Pourquoi diable lui avait-il dit ça ? Pourquoi révéler une partie aussi personnelle de son histoire à un inconnu, encore moins à un vampire ? La chaleur monta rapidement à ses joues et son cou.

Le vampire haussait les sourcils, intrigué. « Et ton nom de famille, Kent ? »

Un instant, Kent hésita. Puis, dans un souffle à peine audible, il répondit, « Blackwood. »

Un silence lourd s'installa. Kent attendait presque une moquerie ou une réflexion acerbe, mais le vampire resta silencieux. Finalement, il esquissa un sourire en coin.

« Vraiment ? » Kent leva les yeux, surpris. C'était tout ce qu'il avait à dire ?

La pièce était plongée dans une obscurité étrange, éclairée seulement par les lueurs dansantes de quelques bougies, leur lumière vacillante projetant des ombres longues sur les murs. Kent se retrouvait là, piégé, les poignets serrés par des chaînes de fer, ses vêtements arrachés, sans autre choix que de subir l'humiliation de sa situation. Mais alors, une voix basse et froide brisa le silence, s'insinuant dans l'air comme un serpent. "Tu sais pourquoi tu es ici, n'est-ce pas ?" Blackwood se tenait dans l'ombre, une silhouette imposante, ses yeux brillant d'une lueur malicieuse. "Alors, dis-le moi."

Kent sentit une vague d'humiliation le traverser, mais il garda la tête haute. Il n'allait pas se laisser abattre par cette situation. "Oui." Mais même en prononçant ce mot, il sentit une pointe de désir s'immiscer dans sa voix, un frisson qu'il détestait plus que tout.

"Dis-le plus fort." Blackwood s'avança, son ton autoritaire résonnant dans la pièce. Kent savait qu'il n'aurait pas d'échappatoire, pas sans un véritable plan, mais il avait appris depuis longtemps à ne jamais sous-estimer un prédateur, même s'il semblait, en cet instant, presque humain.

La tension monta d'un cran. Kent détestait l'idée d'avoir l'air faible, mais il savait que l'arrogance de Blackwood était bien plus qu'un simple trait de caractère. Il avait vu ce type de créature dans la ville, ces vampires qui se croyaient invincibles. Mais Blackwood, avec son regard intense et son charme indéniable, avait quelque chose de différent. Un magnétisme qui l'attirait irrésistiblement, même s'il était hors de question de céder à ce sentiment. Pas tant qu'il n'aurait pas toutes les cartes en main.

"Tu sais, tu pourrais me traiter de mon captor," Kent répondit avec une froideur calculée, "mais tu sais aussi bien que moi que ce jeu est plus complexe que ça. Ce n'est pas juste une question de domination."

Blackwood ne sourit même pas. Son regard se durcit, son ton devenant plus grave. "Tu m'appartiens maintenant, Omega. Tu ne t'en échapperas pas. Peu importe combien tu lutteras, tu finiras par comprendre. Je te veux, et tu n'as aucun moyen de t'en défaire."

Les mots frappèrent Kent comme une claque, mais dans un coin de son esprit, il sentit une étrange étincelle de satisfaction. Comment était-ce possible ? Devait-il vraiment se sentir excité par cette déclaration possessive ? C'était absurde, non ? Et pourtant...

"Et si je refuse de coopérer ?" Kent lança la question d'un ton provocateur, le défi dans ses yeux.

Un sourire glacial apparut sur le visage de Blackwood. Il se pencha légèrement en avant, un éclat cruel brillant dans ses yeux. "Tu crois vraiment avoir le choix ?" dit-il, sa voix presque un murmure. Il se rapprocha de Kent, et sans qu'il ne s'en rende compte, un rouge honteux envahit son visage. Peut-être qu'il n'avait pas tout compris sur les règles du jeu.

Avec ses mains enchaînées, Kent ne pouvait masquer la férocité de son regard. Son loup grondait en lui, luttant contre l'instinct primitif qui le poussait à se soumettre. Tout en lui hurlait de dire « oui », de céder à cette créature qui n'attendait qu'un signe de faiblesse pour s'emparer de lui. Mais Kent savait qu'une fois engagé sur ce chemin, il n'y aurait plus de retour possible.

Au lieu de supplier le vampire de prendre ce qu'ils désiraient tous les deux, il murmura l'inverse, la voix rauque d'un homme au bord du précipice :

- S'il te plaît, Blackwood. Ne fais pas ça. Laisse-moi partir.

Blackwood sourit, un sourire cruel qui lui donna un air presque inhumain. Lentement, il effleura la peau fiévreuse de Kent, savourant le frisson qui parcourut son captif. Il rapprocha son visage du sien, laissant son souffle glacé caresser sa nuque.

- Tu ne veux pas vraiment dire ça, n'est-ce pas, petit loup ?

Kent déglutit avec difficulté, incapable de détourner les yeux du vampire. Il était piégé, pris dans une danse mortelle où chaque geste était une provocation, chaque seconde un combat entre désir et terreur.

- Blackwood... je vais craquer...

- N'ose même pas, pas sans ma permission.

Le ton du vampire était une menace déguisée en promesse. Il resserra sa prise sur lui, ses doigts se pressant contre sa chair comme s'il testait sa résistance.

- Tu vas encore me mentir, Oméga ?

- Non...

Blackwood hocha la tête, satisfait.

- Écarte les jambes. Je veux tout voir de toi.

Un ordre, glacial et implacable. Kent frissonna, son souffle court. Le vampire n'était pas pressé. Il voulait le briser, l'obliger à se plier sans même lever la main sur lui.

- Réponds-moi, Oméga. Combien d'hommes ont déjà goûté à ton corps ?

Kent sursauta, choqué par la brutalité de la question. Il chercha à se redresser, mais Blackwood le repoussa d'une pression ferme.

- Comment peux-tu... ?

- Réponds, ou je me chargerai d'obtenir la vérité autrement.

La menace flottait dans l'air comme une lame suspendue au-dessus de sa gorge. Kent savait qu'il n'avait aucun pouvoir ici, aucune issue. Il baissa les yeux, le cœur battant à tout rompre.

- J'ai... j'ai eu un compagnon, mais nous ne sommes jamais allés plus loin que...

Blackwood éclata de rire, un son bas et rauque.

- Alors personne n'a jamais revendiqué ce petit corps à part moi ? Personne ne t'a jamais fait hurler sous lui ?

L'horreur s'insinua dans les veines de Kent, se mêlant à quelque chose de bien plus dangereux. Quelque chose qu'il refusait de nommer.

Blackwood caressa lentement son cou, son pouce traçant un cercle sur sa jugulaire.

- Alors ce sera moi, murmura-t-il, et sa voix n'était qu'une promesse empoisonnée.

---

Cette version accentue la tension psychologique et l'affrontement entre les personnages, tout en restant immersive et fidèle à l'esprit sombre et intense du passage original. Qu'en penses-tu ?

Chaque murmure de ce vampire était un piège, une caresse empoisonnée qui s'infiltrait sous sa peau et enflammait ses nerfs. La séduction était l'arme favorite des vampires, n'est-ce pas ? Ils excellaient dans l'art du jeu, et celui-ci maîtrisait chaque corde de la manipulation. Du moins, c'est ce qu'il croyait.

Quand Kent était arrivé en ville, il avait pris soin d'étudier les mœurs et les stratégies de ces prédateurs nocturnes. Mais la théorie ne valait rien face à la pratique.

Aucun autre changeur de forme ne l'avait jamais troublé ainsi. Aucun n'avait réussi à éveiller en lui cette fièvre incontrôlable, cette réponse animale qui le faisait frémir comme un loup sous l'emprise de la pleine lune. La pièce était plus chaude maintenant. Ou peut-être était-ce seulement lui. Plus Blackwood le touchait, plus quelque chose en lui menaçait d'exploser, un orage prêt à éclater sous la tension.

- Oméga, prévint Blackwood, sa voix grave et impérieuse. Quand je te pose une question, j'attends une réponse.

- Personne ne l'a jamais fait... Tu le sais.

- Non, je veux l'entendre de ta bouche.

Merde, ce vampire !

- Va te faire foutre, siffla Kent, la gorge nouée.

- Voilà une réponse intéressante, murmura Blackwood avec un sourire carnassier.

Le frisson qui parcourut Kent n'avait rien de naturel. Il aurait voulu serrer les cuisses, mais son corps refusait d'obéir. Ce que faisait Blackwood était insidieux, un jeu cruel et sensuel à la fois. Une chaleur montait en lui, incontrôlable, insoutenable.

Blackwood fit pire encore que de le toucher. Il s'éloigna légèrement, puis s'installa entre ses cuisses comme s'il prenait possession d'un territoire conquis. Kent eut un sursaut, mais les mains du vampire étaient déjà là, fermes, l'empêchant de bouger.

Un gémissement lui échappa lorsque Blackwood effleura sa peau, la bouche frôlant des endroits interdits. Sa langue traça un chemin lent, explorant, testant ses réactions, le poussant au bord de la folie.

- Par la lune... souffla Kent, la tête renversée en arrière.

Il était foutu. Et Blackwood le savait parfaitement.

---

                         

COPYRIGHT(©) 2022