Chapitre 5 Chapitre 5

Mirabel

AVEC CE COSTUME DE créateur moulant, Ethan avait l'allure d'un playboy milliardaire. La veste semblait coupée pour mettre en valeur ses larges épaules, sa taille fine et le galbe parfait de ses bras. Sa chemise blanche impeccable accentuait ses traits bronzés, lui conférant cet air méditerranéen sexy, surtout avec ces grands yeux noirs.

La fumée atteignit le fond de la gorge. Je fumais de l'herbe pour m'aider à me détendre. Ça me rendait généralement paranoïaque, c'est pourquoi je ne fumais qu'en de rares occasions.

Avec son look tout droit sorti d'une couverture du Mensuel du Milliardaire Sexy, Ethan me poussait à trouver quelque chose qui m'aiderait à me détendre. J'avais bien cru que sa chemise allait se déchirer pendant son numéro de mâle dominant face à Orson.

Comment pouvais-je me détourner de lui avec une allure pareille ? En plus, il était venu me voir. Et puis il y avait tous ses messages.

Je me penchai pour ramasser ma guitare et faillis déchirer une couture. J'avais acheté une robe des années quatre-vingt au tissu extensible, plus moulante que mes tenues amples habituelles, dans une boutique vintage locale. Mes hormones avaient dû la choisir, vu comment je me sentais sexy dans cette robe.

Le regard d'Ethan dériva de mon visage à mes tétons, qui pointaient sous le tissu élastique.

Je refermai l'étui de mon instrument et attendis qu'Ethan prit la parole, puisqu'il avait demandé à me parler. Mais il restait là, mal à l'aise.

Qu'as-tu fait au fier, à l'imperturbable Ethan Lovechilde ?

Des pensées cochonnes bourdonnaient dans ma tête, comme le laisser me baiser comme un fou avant de lui cracher des insultes au visage pour n'être qu'un promoteur cupide.

Je repoussai cette envie coupable : je ne couchais pas avec les milliardaires. Surtout ceux qui étaient sur le point de dépouiller d'importantes terres agricoles.

Ethan désigna mon étui de guitare.

- Je peux le porter, si tu veux.

- Non, ça va, merci, refusai-je en secouant la tête.

Nous étions au fond des coulisses, à nous dandiner d'un air incertain.

D'habitude, je n'avais pas autant de mal à communiquer.

- Je devrais y retourner pour vendre mes CD, prétendis-je en dansant d'un pied sur l'autre.

Brusquement, nous étions de nouveau deux adolescents maladroits, qui se regardaient en coin tout en prétendant rester impassibles.

Il passa sa main dans ses cheveux sombres.

- Et si on allait dîner ? Au calme ?

Il osa un petit sourire timide que je ne lui avais jamais vu, puis ajouta - Je te les achète tous.

Je plissai le nez.

- Tu vas m'acheter tous mes CD rien que pour dîner avec moi ?

Il se passa le pouce sur sa lèvre inférieure, si charnue.

- Tu sais, j'en voudrais bien un pour moi. Et je suis sûr que Declan, Theadora, et Savvie en voudront un aussi.

J'hésitai un instant. Mon esprit bugga en le voyant se passer la langue sur ses lèvres. Je ne pensais à rien d'autre qu'à l'embrasser.

- On ne m'achète pas, Ethan. Maintenant, si tu veux bien m'excuser...

Je me dirigeai vers la porte, mais lorsqu'il toucha mon bras, je ressentis une étincelle. Je perdis le fil de mes pensées, je n'arrivais plus à réfléchir. Pourquoi je laissais cet homme m'affecter à ce point ?

J'avais envie de hurler.

- Attends. Non, ce n'est pas ce que je voulais dire...

Ses yeux étaient rivés sur les miens, et ce conflit intérieur que j'avais déjà ressenti me tirailla de nouveau. Je me demandais si la perte de son père ne l'avait pas fait mûrir. Après tout, il avait déjà prouvé qu'il n'était pas aussi superficiel que je le croyais.

doigt d'honneur. Mais maintenant que j'avais goûté - d'accord, que je m'étais régalée - de son corps, je m'étais attachée à l'homme. Enfin, c'était peut-être à cause de sa manière de manier sa belle bite.

Du coup, qu'est-ce que ça fait de moi ? Une personne superficielle et motivée par le sexe. Comme lui.

Il passa sa langue sur ses lèvres à nouveau, et je dus m'appuyer contre le mur pour rester debout. Comment il me chauffait la chatte !

Je perdis toute notion du temps. Je n'aurais su évaluer combien de temps nous restâmes là, debout dans ce couloir sombre, les yeux dans les yeux.

Son regard était brûlant. Je me représentais le mien semblable à celui d'un animal pris dans les phares.

- Je suis censée te détester. Enfin, je veux dire, je te déteste vraiment.

Mon ton exaspéré trahissait la frustration qui gagnait ma tête et mon vagin.

Il m'attira vers lui, me dévorant des yeux.

- Alors baise-moi et déteste-moi après.

Sa bouche s'étira en un sourire :

- Plus dure tu es avec moi, plus dur je bande.

Mon corps entier faiblit et je tombai dans ses bras. Son odeur, ce mélange de parfum et de testostérone, me donnait le vertige. Ses lèvres douces effleurèrent les miennes, et ce fut comme si un courant électrique crépitait entre nous. Affamée de désir, je m'abandonnai à ce baiser.

Ethan me poussa doucement contre le mur, plaquant son corps contre le mien. Je sentis sa bite dure contre mon ventre, et mon ventre se tordit sous le manque de ce membre qui me faisait mouiller ma culotte.

Comme pour me provoquer, il frotta son sexe dur contre moi.

- Regarde comme tu me fais bander... Tu ne meurs pas d'envie de sentir chaque centimètre de ma queue en toi ?

Un raclement de gorge me fit brusquement sortir de ma torpeur lascive. Le couple de fumeurs de joints de tout à l'heure me souriait.

- La salle de musique est vide, remarqua l'un d'eux en arquant un sourcil.

Incapable de résister à Ethan, je hochai la tête.

- Allons ailleurs, plutôt.

Puis je le guidai vers la porte de derrière.

Nous nous retrouvâmes dans une ruelle, où des gens vendaient de la drogue et où se rassemblaient toutes sortes de personnages louches. Ils étaient assez inoffensifs, si on les ignorait. Certains d'entre eux étaient des musiciens ambulants ou des sans-abris dont le principal crime était la pauvreté.

Je montai dans le taxi pendant qu'Ethan me tenait la portière

ouverte. Il suivit et s'assit, son épaule contre la mienne.

Sa main vint caresser ma paume tandis que nous traversions Londres à une telle vitesse que piétons et lampadaires se mêlaient dans un flou artistique. Je retins mon souffle lorsque Ethan réarrangea son pantalon et frôla son membre. Ma culotte était déjà trempée d'anticipation.

Nous arrivâmes à l'hôtel Lovechilde, merveille architecturale du XIXe siècle. J'avais toujours adoré l'architecture, et son histoire me rendait la capitale fascinante. L'hôtel, avec sa façade blanche parsemée de colonnes et d'ornements sculptés, était à la hauteur de mes attentes, et encore plus dans la nuit, où le halo rouge qui l'entourait le rendait particulièrement esthétique.

- Je suis dans le penthouse, annonça-t-il le plus naturellement du monde.

Nous foulâmes le tapis rouge et gravimes les marches en marbre liserées de corde dorée. Le concierge salua Ethan d'un signe de tête, et nous pénétrâmes dans le hall qui scintillait sous les lustres en cristal.

Dans un coin sombre se trouvait un piano-bar, où les clients discutaient tranquillement sous des lampes Tiffany. Ebahie par cette surenchère d'opulence, je me sentis comme Alice visitant le palais de la reine de cœur.

- Ça se voit, que je ne suis pas à ma place, constatai-je en tirant sur ma robe.

Ethan m'offrit un sourire et un compliment :

- Tu es splendide, dans cette robe.

- Tu dis ça parce qu'elle est ultra moulante.

Il eut sourire en coin :

- C'est bien ce que je disais : splendide. Mais ne t'inquiète pas trop de ce que les gens pensent. Ça ne m'arrive jamais.

- C'est parce que tu n'y es pas obligé, déclarai-je après un moment.

Il haussa les épaules.

- Ça marche dans les deux sens : je me sentais comme un poisson hors de l'eau au Green Room.

Je gloussai :

- Oui, on aurait dit que tu venais d'une autre dimension. Un peu comme moi maintenant.

Il appuya sur le bouton de l'ascenseur, et nous montâmes dans la cabine. À peine les portes fermées que ses mains parcouraient mon corps et pétrissaient mes fesses, plaquant son corps ferme contre le mien. Ses lèvres étaient chaudes, humides et impatientes.

Sa main se glissa sous ma robe.

Je me dégageai :

- Quelqu'un pourrait monter dans l'ascenseur.

- Il est privé. J'ai hâte de te voir t'empaler sur ma queue, me souffla-t-il, torride.

Un soupir lascif m'échappa. J'avais hâte, moi aussi.

Les portes s'ouvrirent et tant bien que mal, nos deux corps fermement enlacés, nous pénétrâmes dans un espace immense.

Des canapés en cuir. D'autres dorures. Des murs turquoise. Des statuettes d'hommes en marbre disposées dans la pièce avec soin.

- Ouh, mais quel luxe !

Ethan gratta sa barbe naissante.

- Mon père a vécu ici pendant un moment. Le penthouse appartient à ma famille. Et comme je suis désormais le PDG de cet hôtel, c'est ma piaule pour l'instant.

Je me détournai pour observer l'esthétique de la pièce.

- Ta piaule ? Plutôt ton palais !

Derrière les baies vitrées, Londres fourmillait de vie, avec des milliers de piétons qui traversaient le pont. En dessous, la bourbeuse Tamise traversait la ville comme un long ruban de satin.

- Tu veux un verre ? proposa Ethan en ôtant sa veste.

- Bien sûr.

- Du champagne?

J'acquiesçai. Je voulais être traitée comme une reine : les bulles hors de prix pour titiller mes lèvres, les dents d'Ethan pour déchirer mes vêtements. Son souffle chaud sur mon clito. Nos deux corps affamés faisant l'amour. Sa queue me donnant des orgasmes torrides.

- Mince, lâcha-t-il en ouvrant le frigo.

Il s'empara du téléphone :

- J'ai oublié de rappeler à la femme de ménage de remplir le frigo. Je vais vite rectifier ça.

Et il composa un numéro avant même que j'eus le temps de lui rétorquer que je me fichais bien des boissons.

- Mindy ? Oui, je vais bien, merci. Vous pouvez me monter du Moët ? Un instant... (il couvrit le téléphone de sa main) : Moet et Chandon, ça te va ?

Je levai les yeux au ciel, et prenant mon plus bel accent snob, je répondis :

- Soit. Il faudra bien que je m'en contente...

Il raccrocha et se jeta sur moi. On frappa à la porte pile au moment où ses doigts se glissaient dans ma culotte, me faisant oublier de respirer.

Il ouvrit la porte : dehors se tenait une magnifique blonde, vêtue d'une courte jupe et d'une chemise blanche ajustée. Elle entra dans la pièce comme un top model, et le salua :

- Oh, Ethan, quand es-tu rentré ?

Son tutoiement ne me plaisait guère.

- Aujourd'hui. Tu peux tout laisser ici, ordonna-t-il en saisissant les bouteilles.

- Ouh, tu as l'intention de faire la fête ? Tu as besoin d'aide pour finir tout ça ? Je termine mon service bientôt.

Elle ne devait pas m'avoir vue, mais moi, je la distinguais dans le miroir. Mon instinct me dictait de me montrer, mais pour une raison inconnue, je restais dans la pénombre. Je crois que je voulais entendre ce qu'Ethan lui répondrait.

- Non, merci, ça va.

- Ah mais il ne faut pas boire tout seul ! Tu avais de la compagnie, l'autre soir.

L'autre soir ? Quel autre soir ? C'était avant ou après nous deux ?

Nous deux ?

- Pas maintenant, Mindy.

Elle fit une moue mais quitta la pièce comme elle était venue.

Après son départ, Ethan sabra la bouteille et remplit nos flûtes. Il me tendit la mienne comme si de rien n'était. Je le remerciai froidement.

- Quelque chose ne va pas ? m'interrogea-t-il en m'observant.

- Oh, juste moi qui me demande si tu n'as pas sauté la soubrette cette semaine.

Il passa ses doigts dans ses cheveux, les ébouriffant comme au saut du

lit.

- Non. La dernière femme avec qui j'ai fait l'amour était cette voluptueuse chanteuse que j'ai rencontrée au bar du coin.

J'esquissai un sourire.

- Alors pourquoi tu es venu ce soir ?

- Pour écouter ta musique et t'acheter un CD.

Il se rapprocha de moi sur le canapé.

J'allongeai mes jambes sur un repose-pied en velours.

- Et pas parce que tu voulais me baiser ?

Un sourire sexy se dessina sur ses lèvres.

- Mm, oui. Qu'est-ce que tu en penses ?

- Que tu l'as sautée, non ?

- Qui ?

Sa main s'était posée sur ma cuisse.

- La soubrette !

- Peut-être une fois.

Il fallait que je repoussasse cette main pour réfléchir.

- Et elle arrive comme une fleur, pour s'offrir à toi ? Encore ! Tu l'aurais sautée si je n'avais pas été là ?

Il soupira.

- Déjà, pour commencer, je n'aurais pas commandé de champagne.

Et non : elle ne m'attire pas tant que ça.

- Pourtant tu l'as sautée...

- Eh ! Mais je suis... Enfin, j'étais célibataire, à l'époque.

- Etais ?

Il se tourna vers moi :

- Et toi, avec Monsieur le branleur vêtu de violet ?

Je ne pus m'empêcher de rire, même s'il évitait ma question.

- Non, il ne s'est rien passé entre nous. Il est marié.

- Connard ! Il te court après... C'est vraiment un tordu.

Ethan pencha sa tête, un rictus aux lèvres :

- Mais bon, il a de beaux yeux bleus. À moins que tu ne souffres d'un complexe d'Œdipe...

Je me levai et me plaçai devant la fenêtre. Dans la rue, un convoi de taxis s'était rassemblé, déversant leurs flots de clients sur le trottoir.

- Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! Je n'ai pas de complexe d'Œdipe.

Puis, me tournant vers Ethan, je rajoutai :

- Je préfère les richards au regard et aux intentions sombres.

- Tiens donc !

Il remit son pantalon en place pour laisser respirer sa bite, et je trouvai ce geste incroyablement érotique.

- Ce n'est pas du tout moi.

Je ris à ce propos.

- Compte tenu de ton entrevue avec la soubrette, au contraire : c'est toi tout craché.

- Je ne suis plus ce type-là.

Son sourire avait disparu, et une lueur grave illuminait son regard.

Je lui tournai le dos, passant mon doigt sur l'une des statues de marbre.

- Peux-tu me dire de quelle couleur sont mes yeux ?

- Question idiote : ils sont vert émeraude, en forme d'amande. Mais au soleil, ils prennent cette teinte turquoise à couper le souffle. C'est l'un de tes atouts majeurs.

- L'un de mes atouts ? répétai-je en retournant m'asseoir sur le canapé.

Ethan caressa ma joie, mes cheveux, puis effleura mes seins, faisant se tendre mes tétons.

Je retins mon souffle lorsque son doigt s'enhardit entre mes cuisses.

À ce stade, ma culotte était trempée. Je tombai dans ses bras. Peu importe avec qui il avait couché avant.

- Tu es en tous points parfaite.

- Mais je suis loin d'être aussi mince que Mindy, regrettai-je.

Avant de rencontrer Ethan, je ne me souciais pas de ma silhouette.

Il enfouit son nez dans mon cou.

- Tu es si sensuelle... J'adore ton corps. J'adore tes courbes. Oh, et quelles courbes !

Sa main caressa ma taille et descendit.

Je cédai au désir, posant ma main sur son membre raidi.

- Et moi, j'aime ta queue.

- Ça tombe bien, parce qu'elle t'adore.

Nous sirotâmes notre champagne, puis à la demande d'Ethan, je lui fis un strip-tease pendant qu'il tenait son sexe gorgé dans sa main.

                         

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