Mais elle n'était pas là pour Se fondre dans l'arrière-plan. Elle était là pour se faire entendre.
Depuis son arrivée, elle avait observé, appris, et analysé les règles de ce jeu sinistre. Aleksandr, avec ses airs de maître impitoyable, dirigeait d'une main de fer, mais Élena sentait que même dans son enfermement, elle pouvait encore se tenir debout, défier les règles. Il y avait bien trop de colère et de frustration en elle pour qu'elle se laisse dominer sans réaction.
Elle avait décidé, ce jour-là, qu'elle testerait ses limites.
Le dîner était un événement formel, un moment où Aleksandr recevait quelques-uns de ses plus proches alliés et partenaires. Les plats raffinés étaient servis par des domestiques vêtus de noir, et les conversations se déroulaient dans un murmure feutré, où les regards étaient plus importants que les mots eux-mêmes. Élena s'assit à la table avec les autres invités, ses mains crispées sur le bord de la nappe. Elle savait qu'Aleksandr la surveillait, comme un lion guettant sa proie. Leurs regards s'étaient croisés plusieurs fois, mais cette fois, elle lui lança un défi muet. Elle n'allait pas se soumettre. Pas cette fois.
À un moment donné, alors qu'Aleksandr discutait avec un homme d'affaires robuste à la voix grave, Élena se leva brusquement, brisant l'équilibre de la conversation. Tous les regards se tournèrent vers elle, et un silence gêné se fit entendre. Aleksandr la fixa d'un air impassible, mais un éclair de méfiance traversa ses yeux. Il savait qu'elle n'était pas du genre à se laisser mener sans réagir.
« Je crois que vous avez oublié un détail important, Aleksandr, » lança Élena d'une voix forte, défiant. « Je ne suis pas votre jouet. Je ne vais pas me laisser enfermer dans cette cage dorée comme un oiseau docile. »
L'ambiance à la table changea instantanément. Un frisson d'inquiétude parcourut les invités, mais aucun d'eux n'osa intervenir. Aleksandr resta silencieux, observant Élena comme un prédateur à l'affût. Il avait l'air calme, mais tout en lui criait la tension.
« Tu crois vraiment que tu peux me défier en public ? » demanda Aleksandr, sa voix froide comme de la glace, mais avec une menace sous-jacente.
Élena soutint son regard, refusant de fléchir. « Je ne te défie pas. Je me révolte. Je ne vais pas me laisser réduire à une simple prisonnière ici, tout comme tu n'es qu'un homme, avec des faiblesses. Tu me traites comme un trophée, mais je suis bien plus que ça. »
Un silence lourd suivit ses mots. Les invités attendaient la réaction d'Aleksandr, tous conscients que tout pouvait basculer à tout instant.
Il se leva lentement de sa chaise, son regard toujours fixé sur Élena, impassible. « Tu veux tester mes limites, Élena ? Très bien. » Il fit un geste vers un domestique qui se tenait dans l'ombre de la porte. L'homme s'avança immédiatement.
Élena sentit une pression monter dans sa poitrine. Elle savait que quelque chose allait se passer. La tension dans l'air était palpable. Aleksandr ne tolérait pas l'insubordination, et il avait l'intention de montrer à tout le monde qu'il n'était pas à prendre à la légère.
« Prends-la, » ordonna Aleksandr d'une voix d'acier, un regard perçant dirigé vers le domestique. « Elle a besoin de comprendre qui commande ici. »
Le domestique s'avança vers Élena, mais au moment où il posa une main sur son bras, elle se dégagea d'un geste brusque, le défi toujours visible dans ses yeux. « Je ne suis pas ton objet ! » cria-t-elle, le regard brûlant de révolte.
Mais la main d'Aleksandr était plus rapide. D'un geste sec et précis, il attrapa son poignet avec une force incroyable et la tira vers la porte, la forçant à le suivre. Élena se débattait, mais il était plus fort qu'elle, plus impitoyable. Elle savait que sa résistance était vaine, que ce soir-là, elle allait payer le prix de son audace.
« Amène-la dans ses appartements. Qu'elle réfléchisse à son comportement, » dit-il aux domestiques, le ton implacable.
Élena ne pouvait que serrer les dents en marchant à sa suite. Une fois dans ses appartements, Aleksandr la poussa dans la pièce avec une violence contenue. Les portes se fermèrent brusquement derrière elle. Elle se retrouva seule, les poings serrés, le corps tremblant de colère.
La porte s'ouvrit à nouveau quelques instants plus tard, mais cette fois, c'était Katarina qui entra dans la pièce. Sa silhouette gracile se dessina dans l'encadrement de la porte, ses yeux brillants d'une malveillance subtile. Elle observait Élena comme une araignée observant sa proie.
« Tu t'es bien comportée ce soir, n'est-ce pas ? » demanda Katarina d'une voix douce, mais avec un sarcasme évident. « Tu penses que tu peux défier Aleksandr en public et en sortir indemne ? Il t'a laissée te rebeller, mais il te punira à sa manière. »
Élena se tourna vers elle, furieuse, mais elle n'eut pas le temps de répondre. Katarina s'avança lentement, son regard cruel toujours fixé sur elle.
« Tu crois que je vais te laisser être une menace pour lui ? » poursuivit-elle d'un ton menaçant. « Ne t'y trompe pas, Élena. Tu es ici parce qu'Aleksandr a décidé de te garder. Mais si tu continues à le provoquer, tu découvriras ce que ça signifie vraiment, la punition. »
Élena se sentit envahie par une vague de colère et de frustration. « Je ne me laisserai pas faire, » murmura-t-elle d'une voix basse, ses yeux étincelants de défi. « Je me battrais pour ma liberté, même si cela me coûte tout. »
Katarina sourit froidement, un sourire de supériorité. « Tu es peut-être prête à te battre, mais crois-moi, Élena, tu n'as aucune chance contre lui. Il est bien plus dangereux que tu ne le penses. Et je n'aurai aucun scrupule à te briser si tu continues à l'attaquer. »
La menace dans sa voix était palpable, mais Élena ne se laissa pas intimider. Elle savait que Katarina, aussi cruelle et manipulatrice soit-elle, était l'instrument d'Aleksandr. Mais cela ne signifiait pas qu'elle allait se soumettre. Elle ne s'en sortirait pas sans une lutte.
Avant que Katarina ne puisse répondre, la porte s'ouvrit à nouveau, et cette fois, Aleksandr entra dans la pièce. Son regard glacial se fixa sur Élena, ses yeux emplis d'une colère contenue qu'il ne laissait transparaître que partiellement.
« Tu penses que tu as gagné, n'est-ce pas ? » dit-il d'une voix glacée. « Tu crois que tu m'as défié et que tu t'en es sortie indemne. Mais laisse-moi te rappeler que chaque action a ses conséquences. »
Il s'approcha d'elle, la dominant de toute sa hauteur. « Tu n'es pas la première à essayer de me défier, et tu ne seras pas la dernière. Mais ne t'y trompe pas, Élena. Il y a des règles ici. Et tu apprendras bientôt que je n'hésite pas à les faire respecter. »
Il fit un geste sec, et deux hommes entrèrent dans la pièce, fermant la porte derrière eux. « Prends-la, » ordonna-t-il.
Élena se débattit, mais l'un des hommes attrapa fermement ses bras. Aleksandr la regarda, une lueur d'énigme dans ses yeux. « Tu vas réfléchir à ton comportement. Une nuit dans les cellules, peut-être, te rappellera ta place. »