Entre ses Griffes
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Chapitre 2 Chapitre 2

Élena s'assit dans le siège en cuir noir de la voiture qui la transportait vers un destin qu'elle n'avait jamais choisi. La route défilait sous les roues sans fin, le vent battant contre la vitre fermée. À l'intérieur du véhicule, l'atmosphère était oppressante, lourdement marquée par le silence glacial d'Aleksandr. Il était là, devant elle, mais pourtant si lointain. Comme un fantôme, il semblait ignorer sa présence, se concentrant sur la route avec une intensité effrayante.

Ses yeux, d'un bleu glacial, brillaient d'un éclat froid qui ne lui ressemblait pas. Elle se souvenait d'un garçon. Un garçon qui avait été son ami, son confident, son premier amour. Mais cet homme qui se tenait devant elle n'avait plus rien à voir avec celui qu'elle avait connu autrefois. Il était devenu une créature implacable, une ombre menaçante qui régnait sur l'obscurité du crime.

Elle le scrutait, essayant de discerner des vestiges de l'enfant qu'elle avait aimé, mais elle ne trouvait que des cicatrices, des marques de la brutalité du monde dans lequel il s'était forgé. Elle hésita, les mots brûlant ses lèvres, mais quelque chose la retenait, comme si elle avait peur d'ouvrir une porte qu'elle ne pourrait jamais refermer.

C'est lui qui brisa le silence en premier, sa voix basse et froide résonnant dans l'habitacle.

« Tu dois être surprise de me voir, Élena. »

Elle tourna lentement la tête vers lui, son cœur battant la chamade. « Surprise ? » Elle s'étrangla, cherchant à maîtriser ses émotions. « Je ne comprends même pas pourquoi tu es là. Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi moi ? »

Aleksandr lâcha un léger rire, sans chaleur, sans émotion. « Pourquoi toi ? » répéta-t-il, comme s'il pesait ses mots, mais qu'il savait déjà la réponse. « Parce que je ne suis pas celui que tu pensais. Je ne suis plus le gamin naïf qui courait avec toi dans les champs, Élena. Je suis devenu ce que je devais être pour survivre. »

Elle sentit un frisson glacer ses veines à l'évocation du passé. Les souvenirs affluaient, puissants, comme un torrent qu'elle ne pouvait contenir. « Je... je me souviens de toi, Aleksandr. Tu étais... » Elle s'arrêta, la gorge nouée. « Tu étais tout pour moi. Mais ce n'est plus toi. Celui que j'ai aimé n'aurait jamais... » Elle se tut, incapable de finir la phrase.

Il tourna légèrement la tête vers elle, ses yeux perçant. « Ce garçon, Élena, il est mort. Tu veux savoir pourquoi ? Parce que dans ce monde, il n'y a pas de place pour la faiblesse. J'ai appris à mes dépens que le pouvoir est la seule chose qui compte. Le pouvoir et l'argent. Rien d'autre. »

Elle le regarda, bouche bée, l'incroyable froideur de ses paroles la frappant de plein fouet. « Le pouvoir ? » répéta-t-elle, abasourdie. « Mais tu étais... tu étais celui qui avait des rêves, qui voulait changer les choses. Et maintenant, regarde où tu en es. »

Aleksandr tourna la tête vers elle, un éclair de colère traversant brièvement ses traits avant qu'il ne le cache derrière son masque de glace. « Tu ne comprends pas, Élena. Le monde que tu vois aujourd'hui n'est pas celui que tu crois. Il est gouverné par les hommes comme moi, ceux qui ne craignent rien ni personne. Ceux qui ont tout sacrifié pour atteindre le sommet. » Il marqua une pause, un sourire amer se dessinant sur ses lèvres. « J'ai grandi dans la rue, Élena. J'ai vu des choses que tu ne pourrais même pas imaginer. Des choses qui m'ont forgé, qui m'ont poussé à devenir celui que je suis. Il n'y a pas de place pour la pitié dans ce monde. »

Elle serra les poings, se sentant à la fois désespérée et impuissante. « Et tu m'as trahie, Aleksandr. Tu m'as trahie en devenant cela. En devenant ce monstre. »

Un éclair de douleur traversa son regard, mais il le refoula aussi rapidement qu'il était venu. « Ce n'est pas moi qui t'ai trahie, Élena, » répondit-il d'une voix grave. « C'est la vie. C'est le monde qui t'a trahie. Mais tu peux encore choisir de me suivre, de me rejoindre. Si tu me donnes ce que je veux, tout sera à toi. Tout ce que tu as jamais désiré. »

Elle détourna les yeux, repoussant les images de ce qu'il lui proposait. « Tu crois que je vais te donner un héritier, simplement parce que tu me l'ordonnes ?" Elle rit amèrement, presque hystériquement. « Je suis prisonnière, Aleksandr. Et tu penses que tu peux me manipuler comme ça ? »

Un silence lourd s'installa entre eux, alors que la voiture s'engageait dans un long chemin bordé de murs de pierre. L'air était épais de tension, chaque mot, chaque geste semblait être une prise de position. Élena avait l'impression de suffoquer dans cet environnement oppressant.

« Tu peux essayer de fuir, Élena, » dit-il soudainement, sa voix un murmure presque invisible. « Mais tu n'iras pas loin. »

Elle le fixa, déglutissant difficilement. « Tu es vraiment devenu cela, hein ? Un homme sans cœur, sans scrupule. » Elle secoua la tête. »Mais je ne serai jamais une pièce dans ton jeu. Jamais. »

Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de fixer la route, son regard dur comme de l'acier. Finalement, il parla d'une voix basse mais menaçante. « Tu veux fuir, Élena ? Tu veux me défier ? Essaye. Mais sache que je serai toujours plus rapide que toi. Toujours. »

La voiture s'arrêta devant un imposant manoir. La bâtisse se dressait, imposante, austère, avec ses murs de pierre noire et ses fenêtres comme des yeux dénués d'âme. Élena frissonna. Cet endroit, ce manoir, était la prison où elle allait être enfermée.

Avant même qu'elle ne puisse réagir, deux hommes en costume noir surgirent de l'ombre et ouvrirent la porte de la voiture. Sans un mot, ils la saisirent, la faisant sortir du véhicule avec une brutalité glaciale. Élena chercha à se débattre, mais les poignes de fer des hommes étaient trop puissantes.

« Je vais m'échapper, » murmura-t-elle à elle-même, bien que son cœur fût lourd de doute.

Ils la conduisirent à l'intérieur du manoir, où un silence de mort régnait. Tout était grandiose, trop grandiose. Des meubles anciens, des tapisseries délavées, mais chaque détail semblait calculé pour imposer la domination d'Aleksandr. Elle ne pouvait pas se permettre d'avoir peur, pas encore.

Une fois à l'intérieur, les deux hommes la poussèrent dans une pièce sans fenêtres, une chambre froide et austère. Une porte se referma derrière elle, l'enfermant dans sa solitude.

Elle tourna sur elle-même, cherchant une issue, mais tout semblait conçu pour la tenir prisonnière. Rien n'était laissé au hasard. Mais son esprit, toujours aussi vif, chercha un plan. La clé de sa liberté résidait peut-être dans une autre porte, une porte qu'elle n'avait pas encore vue.

Elle attendit la nuit. Attendre était la seule chose qu'elle pouvait faire.

Elle s'approcha lentement de la porte de la chambre, l'esprit en effervescence. La tentative de fuite serait risquée, mais elle n'avait pas le choix. Alors qu'elle s'apprêtait à essayer de forcer la serrure, un bruit sourd se fit entendre dans le couloir. Des pas.

Elle se figea, le cœur battant. Elle savait qu'Aleksandr ne la laisserait pas partir sans une traque impitoyable.

Les pas s'arrêtèrent juste devant la porte. Le verrou se tourna lentement. La porte s'ouvrit dans un grincement sinistre.

Les yeux d'Élena s'agrandirent, une nouvelle peur grandissant dans sa poitrine. Mais il était déjà trop tard pour reculer.

            
            

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