Le cœur du prince loup
img img Le cœur du prince loup img Chapitre 2 02
2
Chapitre 6 05 img
Chapitre 7 07 img
Chapitre 8 08 img
Chapitre 9 09 img
Chapitre 10 10 img
Chapitre 11 11 img
Chapitre 12 12 img
Chapitre 13 13 img
Chapitre 14 14 img
Chapitre 15 15 img
Chapitre 16 16 img
Chapitre 17 17 img
Chapitre 18 18 img
Chapitre 19 19 img
Chapitre 20 20 img
Chapitre 21 21 img
Chapitre 22 22 img
Chapitre 23 23 img
Chapitre 24 24 img
Chapitre 25 25 img
Chapitre 26 26 img
Chapitre 27 28 img
Chapitre 28 28 img
Chapitre 29 ÉPILOGUE img
Chapitre 30 RÉSUMÉ-REMERCIEMENT img
img
  /  1
img

Chapitre 2 02

Chapitre 2

Les premières lueurs de l'aube pénétraient à peine dans la chambre exiguë d'Élodie lorsqu'une cloche retentit dans tout le palais. Le son résonna comme une alarme brutale, réveillant les domestiques et marquant le début d'une journée qui promettait d'être harassante. Élodie, encore engourdie par la fatigue, se redressa difficilement sur son lit. Sa poitrine lui lançait une douleur sourde, rappel constant de son état.

Elle inspira profondément pour calmer les palpitations de son cœur et se leva. L'air glacial mordait sa peau, mais elle serra les dents et enfila rapidement une robe simple de toile beige.

Lorsqu'elle ouvrit la porte de sa chambre, le couloir grouillait déjà d'activité. Des servantes se précipitaient, portant des plateaux et des linges, tandis que des valets échangeaient des instructions à voix basse. Une tension palpable régnait dans l'air, comme si une menace invisible planait au-dessus du palais.

Élodie rejoignit discrètement le flot des domestiques, tâchant de ne pas attirer l'attention. Elle n'était ici qu'une servante parmi d'autres, une existence effacée qu'elle devait embrasser pour éviter les représailles de sa tante Amalia. Pourtant, une partie d'elle se rebellait contre cette idée. Elle avait grandi avec l'idée qu'un sang noble coulait dans ses veines. Mais aujourd'hui, ce sang ne lui servait à rien.

Elle traversa les vastes corridors du palais, ses pas résonnant faiblement sur le sol de marbre. Les murs étaient ornés de fresques représentant les anciens souverains loups, leur regard impérieux semblant juger chaque passant.

Au détour d'un couloir, Élodie s'arrêta net. Une silhouette massive se tenait devant elle : le prince Rhéon.

Il était vêtu d'une tunique noire brodée de fils d'argent, sa présence imposante éclipsant celle de ses gardes qui se tenaient en retrait. Son regard doré, perçant comme celui d'un prédateur, se posa directement sur elle.

Élodie sentit son cœur s'emballer, une chaleur étrange montant à ses joues. Elle baissa instinctivement les yeux, consciente qu'il n'était pas permis à une domestique de fixer ainsi le prince.

- Toi, dit-il d'une voix grave.

Elle releva timidement la tête.

- Oui, Altesse ?

Les gardes échangèrent des regards surpris. Il était inhabituel que le prince s'adresse directement à une servante.

- Ton nom ?

- Élodie Valmont.

Un silence tendu s'installa. Les traits du prince se durcirent à l'évocation de son nom.

- Valmont ? répéta-t-il, comme si le mot avait une signification particulière pour lui.

Élodie hocha la tête, incapable de deviner la raison de son étonnement.

- Suis-moi, ordonna-t-il.

Les gardes froncèrent les sourcils, mais aucun n'osa contester la décision du prince.

Élodie hésita une seconde, son instinct lui hurlant de fuir, mais elle se força à avancer derrière lui. Le prince la mena à travers une série de corridors déserts jusqu'à une vaste salle dont les murs étaient tapissés de livres anciens. Une immense cheminée crépitait dans un coin, diffusant une chaleur réconfortante.

Rhéon referma la porte derrière eux et se tourna vers elle.

- Pourquoi une Valmont se trouve-t-elle parmi les domestiques ?

Le ton de sa voix était glacial, empreint de méfiance. Élodie sentit une colère sourde monter en elle.

- Parce que ma tante a jugé que je n'étais pas digne de participer aux Épreuves de la Reine, répondit-elle d'une voix ferme.

Un éclat de surprise traversa le regard du prince, mais il le dissimula rapidement.

- Pas digne ?

Élodie haussa les épaules, tentant de masquer l'amertume qui lui nouait la gorge.

- Je suis invalide, expliqua-t-elle. Mon cœur est défaillant. Une faiblesse inacceptable pour une candidate.

Un silence pesant s'installa. Le prince l'observait intensément, comme s'il tentait de percer un mystère invisible.

- Et pourtant, tu es ici, dit-il enfin.

- Pas par choix, murmura-t-elle.

Un sourire énigmatique effleura les lèvres de Rhéon.

- Tu es plus forte que tu ne le crois, Élodie Valmont.

Avant qu'elle ne puisse répondre, la porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer une servante essoufflée.

- Altesse, une candidate a été attaquée dans ses appartements !

Le visage du prince se durcit instantanément.

- Où ?

- Aile Est, chambre 17.

Rhéon se tourna vers Élodie, son regard désormais empreint d'une détermination féroce.

- Reste ici, ordonna-t-il.

Puis il disparut avec la servante, laissant Élodie seule dans la salle.

Elle sentit une vague d'adrénaline parcourir son corps. Une attaque à l'intérieur du palais ? Qui pouvait oser s'en prendre à une candidate ?

Malgré l'ordre du prince, une impulsion incontrôlable la poussa à agir. Elle sortit discrètement de la pièce et se dirigea vers l'aile Est. Le palais était plongé dans une agitation chaotique. Des gardes couraient dans toutes les directions, et des murmures effrayés circulaient parmi les domestiques.

Lorsqu'elle atteignit enfin la chambre 17, elle s'arrêta, haletante. La porte était grande ouverte, et une forte odeur de sang flottait dans l'air.

Élodie se pencha légèrement pour jeter un coup d'œil à l'intérieur. Une jeune femme, vêtue d'une robe élégante, gisait sur le sol, une large entaille traversant son bras. Des gardes entouraient la scène, tandis qu'un guérisseur tentait de stabiliser la candidate.

Rhéon se tenait à proximité, son visage fermé.

- Comment cela a-t-il pu arriver ? gronda-t-il.

- Nous ne savons pas, Altesse, répondit un garde. L'assaillant a disparu sans laisser de trace.

Le prince serra les poings, ses yeux flamboyant d'une colère contenue.

Élodie sentit un frisson parcourir son échine. Quelque chose de sombre et de dangereux rôdait dans le palais. Et si elle voulait survivre, elle devait comprendre ce qui se passait avant qu'il ne soit trop tard.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022