Apprivoiser l'Alpha déchu
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Chapitre 2 Chapitre 2

Le silence de la nuit n'était brisé que par le bruissement des feuilles et mon souffle haletant. Je tirais Kaden, son corps lourd comme un rocher, ses pieds traînant sur le sol terreux, et chaque pas semblait une éternité. Sa chaleur imprégnait mes bras, mais ce n'était pas une chaleur réconfortante : elle était presque oppressante, comme si elle portait en elle une énergie brutale et indomptable.

Mon esprit vacillait entre peur et détermination. Pourquoi je faisais ça ? Ce n'était pas comme si j'avais l'habitude d'accueillir les inconnus, encore moins un Alpha des Ombrelunes. Tout en moi me criait de le laisser là, de fuir, mais quelque chose – une intuition sourde – m'en empêchait. Je n'étais même pas sûre qu'il survivrait à la nuit.

Quand enfin, la cabane apparut dans mon champ de vision, un soupir de soulagement m'échappa. « Encore un effort, juste un petit peu... » murmurais-je, autant pour moi que pour lui. Mes muscles brûlaient, mes doigts tremblaient en agrippant ses épaules. Il était inconscient, sa tête pendante, mais son visage, même dans cet état, conservait une dureté qui me donnait froid dans le dos. Ses traits étaient marqués par une mâchoire serrée, une cicatrice effleurant son arcade, et une expression presque féroce, comme s'il défiait la mort même dans son sommeil.

J'ouvris la porte d'un coup de pied maladroit, luttant pour le faire passer à l'intérieur. La cabane me sembla encore plus petite avec lui allongé sur le sol, sa silhouette massive occupant une grande partie de l'espace. Je le déposai doucement sur une couverture que j'avais étalée près du feu éteint, mes jambes menaçant de céder sous moi.

« Bon, maintenant... » Je m'agenouillai, reprenant mon souffle. Mon regard parcourut son torse déchiré, taché de sang. Ses blessures semblaient profondes, certaines encore saignantes malgré l'agonie de ses mouvements précédents. Mon esprit analysait les prochaines étapes. « De l'eau, des bandages... et peut-être une prière pour que tu ne te réveilles pas en hurlant, » marmonnai-je en me relevant pour préparer ce dont j'avais besoin.

Le silence pesant de la cabane n'était brisé que par le bruit de mes gestes nerveux. Je trempai un chiffon dans une bassine d'eau tiède, puis revins m'agenouiller à ses côtés. Mon regard hésita sur son visage avant de descendre vers sa poitrine. Il y avait là une marque étrange, sombre et légèrement scintillante sous la lumière vacillante de la lampe à huile. Ce n'était pas une cicatrice ordinaire.

Mes doigts s'arrêtèrent à quelques centimètres de cette étrange marque. Un frisson glissa le long de ma colonne vertébrale, et une vague de malaise me submergea. Cette chose semblait... vivante. Chaque instinct me criait de ne pas y toucher, mais ma curiosité me poussait à l'observer de plus près.

« Qu'est-ce que tu es ? » murmurais-je, plus pour moi-même que pour lui.

Au moment où mes doigts frôlèrent la marque, un éclat de chaleur jaillit sous ma main, comme si un feu invisible m'avait mordue. Je retirai ma main précipitamment, mais pas assez vite pour éviter un bref aperçu d'une image dans mon esprit : des chaînes brisées, des loups hurlant à la lune, et une silhouette qui semblait m'appeler...

Je vacillai, posant une main contre ma tempe pour retrouver mes esprits. Mon souffle était saccadé, mon cœur battant à tout rompre. C'était quoi, ça ?

Je n'eus pas le temps d'y réfléchir davantage. Un grognement profond s'éleva soudain, interrompant mes pensées. Mon regard se posa sur lui, et je reculai instinctivement. Ses yeux étaient ouverts, mais il ne me regardait pas. Non, son regard était perdu, comme s'il voyait autre chose, ailleurs.

« Hé, calmez-vous ! Vous êtes blessé... restez tranquille ! » Je posai une main sur son bras, mais il réagit violemment, son corps se redressant d'un coup.

« Où suis-je ?! » Sa voix était rauque, menaçante, et son regard, maintenant fixé sur moi, brûlait d'une intensité qui me pétrifia.

Je levai les mains en signe de reddition, reculant légèrement. « Vous êtes... chez moi. Je vous ai trouvé dans la forêt. Vous étiez blessé. »

Il gronda de nouveau, une main serrant son flanc ensanglanté. « Pourquoi ? Pourquoi m'avoir ramené ici ? »

Je déglutis difficilement, cherchant mes mots. « Parce que... vous seriez mort si je ne l'avais pas fait. »

Son regard devint encore plus sombre, presque accusateur. « Tu aurais dû me laisser. »

Ces mots me frappèrent plus durement que je ne l'aurais imaginé. Une colère sourde monta en moi, balayant ma peur. « Et quoi ? Vous laisser pourrir là ? Vous pensez que c'est ce que je fais ? Laisser les gens mourir comme des chiens ? »

Sa mâchoire se contracta, mais il ne répondit pas immédiatement. Ses yeux semblaient me jauger, chercher à comprendre quelque chose.

Je pris une inspiration pour calmer les tremblements dans ma voix. « Regardez, je ne sais pas ce qui vous est arrivé, et franchement, je m'en fiche. Mais si vous continuez comme ça, vous allez rouvrir vos blessures. Alors asseyez-vous, fermez-la, et laissez-moi faire ce que j'ai à faire. »

Ses sourcils se haussèrent, comme s'il était surpris par mon audace. Il finit par se rasseoir, non sans une grimace de douleur, et me fixa avec un mélange d'irritation et de curiosité.

Je m'approchai à nouveau, bien que chaque fibre de mon être me hurlait de garder mes distances. « Ça va peut-être piquer, » avertis-je en nettoyant une plaie sur son flanc.

Il ne bougea pas, mais son corps entier était tendu, comme s'il se retenait de réagir. Je ne pouvais m'empêcher de remarquer à quel point il était imposant, même affaibli. Ses muscles semblaient faits d'acier, et sa peau portait les marques d'un homme habitué au combat.

« Vous... êtes un Ombrelune, n'est-ce pas ? » demandai-je après un moment, brisant le silence pesant.

Il grogna, ce qui me sembla être une confirmation. « Et toi, tu n'es qu'une oméga. Pourquoi tu t'occupes de moi ? »

Je haussai les épaules, continuant mon travail. « Parce que c'est ce que je fais. Je soigne, c'est tout. Peu importe qui vous êtes. »

Un silence s'installa de nouveau, mais cette fois, il était moins tendu. Je finis par attacher un bandage autour de sa taille, m'efforçant d'ignorer le fait que mes mains tremblaient légèrement à chaque fois que je le touchais.

Alors que je terminais, mon regard retomba sur la marque étrange sur sa poitrine. Je sentis son regard suivre le mien, et avant que je ne puisse poser la moindre question, il attrapa mon poignet avec une force surprenante.

« Ne touche pas ça, » dit-il, sa voix grave et tranchante.

Je levai les yeux vers lui, surprise par la peur dans son ton. Ce n'était pas seulement une mise en garde. C'était un avertissement.

« Qu'est-ce que c'est ? » chuchotai-je, incapable de retenir ma curiosité.

Il ne répondit pas immédiatement, mais son expression s'assombrit. « Ce n'est pas ton problème. »

Je retirai lentement ma main, mais mon esprit était déjà en ébullition. Cette marque... je devais comprendre ce qu'elle signifiait. Mais pour l'instant, il semblait clair que je n'obtiendrais aucune réponse de lui.

Je me relevai, épuisée, et jetai un coup d'œil vers la fenêtre. La nuit était encore jeune, mais mon corps réclamait du repos.

« Vous devriez essayer de dormir, » murmurai-je en ramassant les morceaux de tissu ensanglanté.

Il grogna une fois de plus, mais ne dit rien. Je pouvais sentir son regard brûler dans mon dos alors que je m'éloignais, et une étrange sensation me submergea. Ce n'était pas seulement de la peur, ni même de l'appréhension. C'était autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus déroutant.

Alors que je m'apprêtais à éteindre la lampe, un frisson glissa le long de ma colonne. Une pensée persistante refusait de me quitter : cet homme, avec sa force brute et ses yeux de braise, allait bouleverser ma vie d'une manière que je ne pouvais pas encore comprendre.

Et au fond de moi, une voix murmurait que je venais de m'

embarquer dans quelque chose de bien plus grand que moi.

            
            

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