Chapitre 4 Chapitre 4

Je n'en revenais pas qu'un si petit enfant peut à ce point changer le comportement d'un homme. Son air cynique avait totalement disparu laissant place à un sourire radieux, à faire fondre des glaciers. Je ne pus m'empêcher d'imaginer ce que j'aurais ressenti s' il me regardait comme ça. Aussitôt consciente du tour dangereux que prenaient mes pensées, je devais réfléchir à la proposition qu'il venait de me faire. Pourtant je savais que c'était sans doute la seule et unique solution. Rien ne m'importait plus que Betty même s' il fallait accepter cette proposition et aller contre mes principes.

Soudain, on frappa à la porte du bureau d'un coup sec . Sans attendre de réponse, Sabrina entre dans la même pièce.

- Où est ma petite fille ? Je voudrais la montrer à des amis qui viennent d'arriver.

- Betty a besoin d'être nourrie et d'être changée, en plus elle n'est pas votre petite fille. Vous ne partagez aucun lien avec elle.

- Vous croyez vraiment que vous allez la garder? Eh bien, je peux vous garantir que ça n'arrivera jamais. J'ai déjà pris contact avec mon avocat, vous n'aurez aucune chance pas après ce que vous avez fait à la pauvre Christine en essayant de séduire son mari.

Je sentis subitement le bras de Scott se poser sur ma taille.

- Vous avez été mal informé madame Brown. Elle n'a rien fait : c'est la presse et ce vieux fou qui ont monté cette affaire de toute pièce.

- Dites-moi que je rêve. Et vous pensez qu'elle vous dit la vérité ?

- Il se trouve que oui, sinon je ne lui aurais pas demandé de m'épouser

Sabrina se fige de façon presque comique.

- Vous allez vous marier? Vous vous plaisantez j'imagine ?

- Non ce n'est pas une plaisanterie et nous allons vraiment nous marier dès que possible pour que vous ne soyez pas surprise lorsque ça sera fait et que nous emmènerons Betty avec nous en France.

Sabrina se tourna ainsi vers moi

- Est-ce que c'est vrai que vous avez l'intention d'épouser cet homme ?

J'ai eu l'impression étrange que le temps se dilatait autour de moi, chaque seconde, chaque minute pesait sur moi comme un lourd fardeau, le moment de prendre une décision était venu. Sabrina me regardait toujours d'un air furieux. Scott me serra ainsi par la suite, je sentais la chaleur de ses mains se répandre dans mon corps. Comment pouvais-je quitter un enfant que j'aimais tant ? Comment ne pas accepter cette demande ?

- Oui j'ai bien l'intention de l'épouser. C'est vrai nous allons nous marier.

- Je n'en reviens pas, vous êtes encore pire que ce que je le pensais. Vous vous connaissez à peine, vous vous êtes vu deux fois en tout et pour tout non? Comment pouvez-vous envisager de l'épouser..., ou alors vous le faites pour son argent ? Parce qu'il est bien question de cela non? Vous avez toujours rêvé d'épouser un homme riche. Vous êtes une croqueuse de diamants. Comment est-ce que je ne l'ai pas vu d' aussitôt.

- Je ne l'épouse pas pour son argent

- C'est très juste. Répondit Scott. Nous nous marions pour devenir les parents de Betty. C'était le souhait de Mario et de sa femme.

- Vous n'avez aucune chance. Mon époux engagera un excellent avocat pour vous réduire en bouillie. S'exclama Sabrina avec un sourire.

- Avant de laisser votre époux engager de telles démarches et de tels frais dites-lui que je connais toutes ses transactions secrètes sur le compte de kooper. Je crois qu'il comprendra où je veux en venir. Répondit Scott

- Vous n'allez pas l'emporter comme ça. Dit-elle nous ne vous laisserons pas gagner si facilement.

- J'ai déjà gagné madame. Molie a accepté de m'épouser. Cette histoire est déjà terminée.

L'histoire était loin d'être terminée, contrairement à ce que Scott vient d'affirmer en étant satisfait avec l'air d'un homme d'affaires qui a gagné une affaire très importante. En vérité l'histoire ne fait que commencer.

- N'ayez pas l'air si inquiet. s'exclama Scott en me tendant Betty. À mon avis, nous n'entendrons plus parler de cette folle furieuse lorsque nous serons officiellement mariés.

Je me mets à bercer la petite en évitant soigneusement de croiser le regard de mon compagnon de pièce. Comment pourrais-je envisager de vivre cet homme totalement étrange ? Curieusement, ces questions me revenaient sans cesse en tête. J'avais dit oui pour ma filleule. Rien n'était plus important que le bien être de ma filleule. J'ai promis de l'accompagner pendant toute son existence. Comme pour me confirmer que mon choix douloureux était une bonne décision. La petite fille gazouille en m'adressant un sourire lumineux et radieux, profondément émue, je dépose par la suite un baiser sur son front.

- Tout va bien ma petite lune. Je vais veiller sur toi comme une mère qui veille sur son enfant

- Nous allons veiller sur toi. Me corrigea Mr le séducteur en contemplant l'enfant aussi.

- Quand voulez-vous que nous nous marions ?

Je m'efforce de dominer le tremblement de sa voix

- Aussi vite que possible. Mettons dans une semaine ou peut-être dans moins d'une semaine.

Je sentis mon sang affluer sur mon visage. Je ne m'étais pas attendu à ce que le délai soit aussi court.

- C'est très tôt ce délai. Bref c'est pour le moins expéditif

- Est-ce que vous avez un passeport en cours de validité ? Me demande t-il

- Oui...

- Parfait. J'en aurai besoin, ainsi que de votre certificat de naissance, pour régler toutes les formalités administratives.

- Je...

- Nous devons agir au plus vite. La situation l'exige et en plus il faut déjà que je rentre chez moi. Beaucoup d'affaires urgentes m'y attendent là-bas.

Et une maîtresse aussi a t il oublié de le noter. Je commence à nourrir la petite Betty qui attrape la tétine avec ardeur.

- Vous avez dit que ce ne serait pas un véritable mariage. C'est bien cela ?

- C'est exact.

- Vous avez également précisé que ce n'était que pour une durée limitée. Qu'entendez-vous par là au juste ? Quelle limite avez-vous fixé ?

- Betty est encore un petit bébé. Répond t-il d'air furieux. Je pense qu'elle aura besoin d'une maman à temps plein jusqu'à son entrée à l'école

- Et ensuite ?

- Eh bien, j'engagerai une baby-sitter et vous pourrez retrouver votre liberté.

- Si je comprends bien, vous envisagez de me chasser de la vie de Betty ? Juste comme ça ?

Il ne s'agit pas de vous chasser de la vie de Betty. Me corrigea til. Je pensais plutôt à vous chasser de la mienne. Nous pourrons engager une procédure de divorce à l'amiable et chacun pour refaire sa vie.