Un teint clair, une peau matte, une mâchoire si carrée qu'il ferait baver même des homos. Ce mec et tellement propre que ça devrait être illégal.
Je suis chanceuse de l'avoir. C'est vrai qu'au début, on s'était attiré juste par nos beautés naturelles, mais plus le temps passait plus les choses changeaient.
Je faisais sa paire à tout repère. Quand t'on est ensemble les gens disent que c'est une évidence. On s'entend très bien. Nos goûts coïncident. Nos pensées s'alignent. On a de l'humour mais tout les deux nous aimons pas les choses exagérées.
La tête sur les épaules. Les contraires s'attirent right. Il est prétentieux là où je suis Posée. Il est hautain là ou je suis ouverte. Il est réservé avec les inconnus là ou je suis extravertie.
Mais aussi, j'en fait un tas quand lui il est calme et me laisse faire. J'ai un rire hystérique quand lui il se contente de sourire. J'accorde beaucoup d'importance au "quand dit-on" lui il s'en fou complètement.
Quand je l'ai rencontré, il était en couple. Avec une amie de sa famille m'avait-il dit. Je l'ai simplement rejeté, je n'aime pas les hommes occupés. Il s'est comment dire débarrassé d'elle pour moi.
So...
Nous sommes le parfait match. On s'est jamais dit je t'aime. Mais je ne l'ai dit qu'à Seydina de ma vie et la fin de notre relation n'était pas glorieuse. Alors je me suis dit qu'il fallait vraiment réfléchir avant de le dire cette fois. Pas que je ne le pense pas. Je commence à tomber vraiment amoureuse de Babs.
Je ne saurais vous dire si c'est son cas. Mais même moi je bug face au sentiment si fort que je lui porte. Alors si c'est son cas, je comprends.
J'ai rencontré sa famille. Son demi frère Ibrahima est vraiment une plaie mais il est gentil. Son frère Amadou lui c'est un amour, adorable on s'entend tellement bien, c'est mon avocat dans sa famille, et il est huissier.
Ce qui est de sa soeur Aissatou, je ne dirais pas qu'on ne s'entend pas, mais entre vous et moi, ce n'est pas trop ça, d'après ce que m'a raconté Amadou, Babs sortait avec sa meilleure amie, elle a toujours espoir que ça s'arrange, elle peut garder espoir.
Sa belle mère elle, Marietou Sy, elle je ne saurais vous dire. Je ne l'ai rencontré que deux fois. Des fois j'ai l'impression qu'elle croit que je suis de passage. Sûrement la réputation de Babs y joue beaucoup.
Son père lui est plus chaleureux, il est gentil et comment dire avec beaucoup de sagesse. Les fois que je les vues, il a été très gentil et taquin avec moi.
Donc je peux dire qu'entre lui et moi ça peut le faire. Surtout concernant sa famille. Car oui lui aussi s'entend super bien avec ma famille. Sauf mes parents bien sur.
- Sophia ?
Je relève la tête sors de mes pensées, mon regard croise celui bienveillant de ma mère.
Elle: y'a ngui khalat reik ( tu es perdue dans tes pensées) tu pense à qui?
Moi: à personne. Tu m'appelais pourquoi ?
Elle: je suis sûr que tu penses à ce Babacar là. Tu nous le présentes quand nak?
Moi: est-ce que kham gua dina rayeu sa Thiat ( sais tu que je vais tuer ta cadette)
Elle: laisse la tranquille, elle ne m'a rien dit. Tu as 23 ans ma chérie, je commence à regarder t'mes fréquentations de plus prés, nékatoulo khalé ( t'es plus une petite fille)
Moi: et comment tu sais ça?
Elle: mala diour Sophietou, tchi Lo dougou khamnako, ko fréquenter khamna ko, fo dem khamna ko. ( je suis ta mère Sophietou, je sais ce que tu fais, avec qui, qui tu fréquentes et même où tu vas)
J'éclate de rire. Mais mère bi mo ame fitt.
Moi: wa baxna ( c'est bon)
Elle: j'ai beaucoup entendu parler de lui tu sais.
Moi: tu as entendu quoi ?
Elle: je veux le rencontrer Sophie, c'est tout.
Moi: ok. Maintenant pourquoi tu es dans ma chambre?
Elle: je veux que tu fasse à dîner.
Moi: d'accord et tu veux que je prépare quoi ?
Elle: grille des gambas, avec une sauce salée sucre et un gratin de pomme de terre.
Moi: c'est tout votre majesté ?
Elle: si tu as du temps fais une salade de fruit, dis à Sara de t'aider.
Moi: tu vas où ?
Elle: je passe voir Ablaye.
Moi: ah ok
Elle: si j'étais toi je me mettrais au boulot maintenant.
Moi: je ferais à ma façons majesté vous pouvez partir
Elle me fait un gros tchiip avant de partir. Ma mère Ciré, elle est tout ce qu'il y'a de plus douce et gentille dans ce monde.
Elle est mon ancre, toujours là quand j'ai besoin d'elle. Elle a tellement d'amour à distribuer qu'elle en devient étouffant.
Babs, sa famille est en weekend à saly donc il est seul. Maman a raison, je vais faire ma cuisine maintenant comme ça je pourrais lui apporter une part.
Tout contente et excitée, je me lève, je vais compléter les cours en augmentant la quantité.
Les heures suivantes, seule dans la cuisine, je fais ce que je sais faire de mieux, cuisiner a toujours été ma passion.
Sara arrive presque deux heures plus tard, en traînant les pieds comme un doudou enrhumé.
Moi: tu sais que tu dois couper les fruits non ?
Elle: oui.
Moi: fais vite je dois faire une course vite fait avant le dîner.
Elle: tu va où?
Moi: louci sa yone? ( de quoi je me mêle)
Elle: dit reik akh.
Moi: si maman en entend un mot je te fais griller comme ses gambas compris
Elle: oh dit reik akh.
Moi: j'apporte à dîner à Babs.
Elle: ki sa Khouma ?
Moi: tu sais qu'il déteste que tu l'appelle comme ca non?
Elle: il déteste aussi Babs.
Moi: mais toi et moi c'est pas pareil.
Elle rit sous sa cape.
Elle: Thiey yallah, Jay et bey.
Moi: Guiss ngua ( t'as vu? )
Elle: Wa tu connais la nouvelle copine de Moustapha ?
Moi: non. Mais je ne l'aime pas.
Elle: moi non plus. Elle se la Pète trop
Je ris. C'est carrément ce que je pense. Mais bon mon frère a toujours eu des goûts douteux en matière de femme.
Moi: soyons gentilles avec elle et il verra ses défauts lui même, il a 25 ans c'est plus un gamin.
Elle: tu as raison.
On est resté à papoter jusqu'à 18h. Quand je finis de cuisiner. Je sers à Babs le dîner en même temps que la salade de fruit, je prends même une bouteille de Carasol que ma mère a mis au frigo pour son mari. Am fitt reik.
Je me douche, me change porte une belle combinaison et sors, je prends ma voiture pour y aller.
Je vois bien qu'il ne m'a pas texte depuis le déjeuner. J'ai pensé à l'appeler mais une surprise c'est encore mieux.
Je me gare devant la maison familiale des Khouma et le gardien me reconnait.
Lui: ah mademoiselle cava?
Moi: oui oui super. Ani Junior?
Lui: hum, il sait que vous venez ?
Moi: oui oui on s'est parlé tout de suite.
Lui: d'accord alors. Vous connaissez ses appartements.
Je hoche la tête. Prends le sac de réchauffage, je vais directement dans la cuisine pour le poser.
Cette maison est une forteresse en vrai. Énorme. Bien décorée. Et tellement surveillée qu'on penserait que c'est une banque au lieu d'une maison.
Je me dirige vers sa chambre toute excitée de voir mon chéri. Si je savais.
Quand j'arrive au niveau de la porte, c'est des bruits de soupire qui m'accueillent, des cris, des coups de claque contre le mur. Je ne suis pas née de la dernière pluie. Je n'étais pas bête, loin de là.
Mais quand le cœur se bat contre la raison, le cerveau devient un aveugle, un sourd et même un handicapé des sens.
Je me stoppe net devant la porte. Je n'avance plus, je continue à laisser le bruit envelopper mes sens. J'ai la chair de poule.
Mon cœur ne peut pas cesser de douter, de se révolter contre toute chose qui ne va pas dans son sens. De pousser l'évidence vers l'incertitude.
Je dit que peut être que ce n'est pas lui. Mais non c'est impossible. Babs ne ferait pas ça. Il a sûrement laissé sa chambre à Nicolas. Son meilleur ami.
De tenir à l'espoir plus qu'à l'oxygène. De craindre la découverte comme la morte.
Oui ce con il est tellement con. J'espère aussi qu'il ne trompe pas sa copine la. Elle est très gentille. Bien sûr ce n'est pas que tu lui donne pas de sexe qu'il irait le chercher ailleurs. Ioe Sophie ko yapp ?
Et lorsque l'évidence prends le dessus sur tout, notre cœur ne bat plus aussi vite, nos oreilles se chauffent, notre vision se brouille, notre cerveau l'accepte avant tout le monde, nos yeux se rende à l'évidence, cela dit notre cœur reste réticent, mais at the end of the day, l'acceptation du cœur est la plus dure.
Je m'avance et ouvre brusquement la porte, et la scène qui se déroule devant moi et digne d'un show de Jacky Michel. Un porno pur est dur.
Car elle est destructrice, nous sentons les éclats de notre cœur brisé. Notre âme poignardé. Et les sens des émotions les plus chaudes, se manifestent en larmes, vaincues.
En face de moi Fatma et Babacar, mon Babacar, dans une partie de jambe en l'air intense. Je ferme les yeux. Et quand je les rouvrent, ils m'ont remarqué. Une larme me coule le long de la joue.
Babs: bébé ?
Un seul mot prononcé du briseur, transforme tout cela en colère. La colère n'était pas assez forte pour supporter ce rafle de sentiments, sa mère la haine prend les reines.
Je le vois prendre ses vêtements, se rhabiller à la hâte devant le sourire de l'autre femme, qui serrait de meilleure amie à la soeur de mon mec.
A partir de ce moment là, plus de retour en arrière envisageable. Car la mort d'âme s'installe pour une longue collocation, même le diable s'inviterait plus tard qui sait.
Je ne m'humilierais pas d'avantage. Je ferme la porte et sors de la maison en courant. Le cœur en miette, âme remplie d'espoir. J'entre dans la voiture sous le regard bienveillant du gardien qui n'a pas bougé.
Je démarre la voiture et le temps de me retourner, je vois Babs devant la porte, les vêtements de travers, me regardant partir, car oui je partais.
Je ne comptais plus jamais revenir, ce n'est pas comme si c'était une surprise. Nous parlons bien de Babacar Khouma Junior. Chaud lapin un jour, chaud lapin toujours.
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🙋🏾♀️