-ASH-
Je peux dire que dans ma vie ce connard m'aura tout fait faire.
Oui mon petit Ash, tu es bon à faire le sale boulot, après tout, tu as commencé à te salir les mains alors autant le faire jusqu'au bout.
Mais là, je crois que j'aurai dû me tirer une balle dans le pied quand j'ai accepté de faire cette putain de mission.
Le bruit du métal qu'on frappe, commence, à me donner la migraine. Un putain de marteau-piqueur me perfore le crâne et je commence à perdre patience.
__ Putain mais tu vas arreter ton bordel ! grogné-je entre les dents.
Son vacarme pend fin pour laisser place à des reniflements.
Bordel, j'ai l'impression de jouer à la nounou.
Je m'affale à nouveau contre le dossier de la chaise tout en jouant avec mon canif. Mais ses pleurs commencent, eux aussi, à me taper sur le système. Je regarde l'heure sur ma montre, encore deux petites heures à attendre avant de quitter enfin ce pays.
__ Pourquoi tu fais ça ? qui es-tu ?
De sa petite voix tremblante, elle me questionne.
Je jette un regard dans sa direction avant de refermer les yeux. Pourquoi lui répondre, elle va juste se tenir sagement jusqu'à destination et arrêter de me faire chier.
Mais la demoiselle ne lâche pas le morceau en reposant sa question.
Je suis étonnamment surpris de la patience qui coule dans mes veines, ou peut-être parce que c'est une femme, je ne sais pas, mais je peux vous assurer que si ça avait été un enfoiré de merde, il aurait déjà la lame de mon canif planté dans la cuisse.
Je bouscule la chaise face à moi d'un coup de pied lui faisant pousser un cri de surprise.
Ses yeux reflétant la peur me font jubiler de l'intérieur. À grandes enjambées, je m'approche d'elle pour sceller mes mains sur les accoudoirs de sa chaise.
Mon regard ancré dans le sien, je lui laisse le temps de comprendre toute la rage qui coule en moi comme de l'acide.
__ Écoute-moi bien ma jolie, tu as intérêt à te tenir à carreaux pendant notre petite escapade ou je te jure que je me ferais un malin plaisir à te torturer. Au moins tu pourras pleurnicher pour une bonne raison.
Son regard larmoyant et la lèvre qui tremble, elle comprend très vite mon avertissement et ne prononce plus aucun bruit. Je suis presque déçu qu'elle ne se rebelle pas plus que ça.
Je m'attarde étudiant les traits fins de son visage quand je remarque une larme qui s'échappe de son œil.
Je la capture avec mon pouce faisant sursauter ma victime et la porte à ma bouche. Le gout salé de cette perle reveil mes papilles.
Le sourire qui se forme sur mon visage, je lui laisse prendre conscience du sadique que je peux être si elle me cherche trop.
***
Je prends sur moi quand je colle le corps de cette petite biche au mien. Mais pour pouvoir passer pour des personnes lambdas, nous jouons au parfait petit couple amoureux qui partent en voyage.
__ Tiens-toi tranquille et tout se passera bien, lui glissé-je dans l'oreille avant de passer les portes de sécurité.
Je ressens très bien l'inquiétude qui parcourt son corps, mais je lui ai bien fait comprendre ce qui lui attend si elle fait un seul faux pas. La perruque et les lunettes que je lui ai ordonné de mettre avant de quitter les lieux cache son identité à ceux qui pourraient la reconnaitre et c'est avec grand succès que nous passons le portique.
*
__ Je suis en droit de savoir pourquoi tu fais ça.
Même pas le cul posé sur le siège depuis vingt minutes qu'elle me bourre le crâne de question.
__ Je t'ai déjà dit de la fermer, soufflé-je entre les dents.
__ Je pourrais crier et demander de l'aide sans problème.
__ je t'en prie, fait ! mais ne viens pas pleurer quand tous ces innocents seront en train de baigner dans leur sang par ta faute, susurré-je le plus calmement possible.
Sa respiration prenant un rythme plus rapide, je jubile intérieurement de voir la peur que je lui procure.
Je plonge confortablement dans mon siège espérant enfin pouvoir me reposer cinq minutes, quand j'entends à nouveau la voie de cette emmerdeuse.
__ Qu'est-ce que tu racontes ? demandé-je toujours plongé dans mon semi-coma.
__ Tu es le diable.
__ Merci du compliment, rétorqué-je en dessinant un sourire sur mes lèvres. Maintenant si tu permets, j'aimerais passer ce vol sans entendre à nouveau ta voix.
Dès que nous aurons atterri, je pourrais enfin me débarrasser d'elle comme convenu. Mais le temps du trajet, je peux enfin profiter de ce temps calme pour me reposer d'un œil.
***
- YU-NA-
Ma gorge me brûle encore de cette sensation de sécheresse qui ne veut pas disparaitre.
Le regard perdu dans les nuages, je fais de mon mieux pour rester calme. Mais à l'intérieur de moi, c'est une sensation de peur qui ne me quitte pas.
J'ai du mal à me souvenir des dernières heures, mais ce que je sais, c'est que je ne me suis pas trompé sur lui. Le diable !
M'obligeant à m'asseoir à côté du hublot, je ne peux pas bouger en profitant de son moment de repos pour essayer d'alerter une personne de l'équipage.
Mais je dois tenter ma chance, je ne peux pas rester sans rien faire les bras croisés.
Le plus délicatement possible de tente d'escalader ses jambes ainsi pouvoir m'éloigner et trouver de l'aide. L'air qui resta bloqué dans mes poumons s'échappe quand ma mission d'escalade fut une réussite.
L'envie de courir le plus loin possible de lui me démange, mais je tente de rester le plus calme possible en longeant le couloir.
Le soulagement commence à se faire ressentir quand je vois une hôtesse préparant un chariot de boissons, mes pas accélérant la cadence jusqu'à elle.
__ Mademoiselle, je peux vous aider ? me demande l'hôtesse avec un grand sourire.
__ Oui s'il vous plaît, j'ai besoin de votre aide, je-
Malheureusement, je n'ai pas le temps de terminer ma phrase quand une pression enveloppe mes épaules.
__ Veuillez excuser ma fiancée, elle ne supporte pas l'avion et panique facilement.
Le visage de l'hôtesse s'illumine quand mon kidnappeur s'adresse à elle. Traîtresse !
Pendant que madame fait les yeux doux, lui ne se gêne pas pour enfoncer ses doigts dans la chair de mes bras pour me faire bien comprendre son mécontentement.
Il n'hésite pas à me tirer par le bras après que l'hôtesse est fichu le camp de l'autre côté de l'avion.
De retour a nos sièges, c'est sans délicatesse qu'il m'incite à me remettre à ma place.
Une vague de chaleur enveloppe mon corps quand son visage se penche sur le mien.
Je panique ! aidez-moi !
Ses lèvres frôlant mon oreille, je m'imagine déjà agonisant dans la mer du Japon.
__ Je crois que tu n'as pas très bien compris le sens de la phrase " te tenir à carreaux " recommence à jouer les petites filles en détresse et je me ferai un plaisir de te torturer moi-même.
Sa menace accompagnée d'une forte pression dans ma chair me fait pousser un cri.
Son sourire de démon éclair son visage pendant qu'il prend plaisir à enfoncer ses doigts qui laissera sûrement une trace durant quelque temps.
S'éloignant enfin de moi, je peux enfin respirer. Mon kidnappeur reprend sa sieste pendant que moi, je retourne à la contemplation du ciel.
Je ne peux retenir les larmes qui s'échappent de mes yeux, massant ma taille pour soulager la douleur qu'il vient de m'infliger.
Pourquoi moi ? qu'est-ce que j'ai fait pour être là ? un tas de questions se bousculent dans ma tête, mais elles restent sans réponse et j'ai bien compris que lui ne sera pas celui qui viendra éclairer ma lanterne.