Chapitre 10 ASH

__ Bon boulot Ash.

La gueule que tire cet abruti me donne envie de gerber.

Il jubile comme un con de mon retour avec son petit " trophée " comme il appelle et moi, je me demande pourquoi il tenait tant à ce que je lui ramène cette gamine.

La question me brûle la langue, mais ce n'est dans mes habitudes de poser des questions sur ce qu'on me demande de faire.

Elle m'a fait limite de la peine quand Kenji nous a accueillis et l'a embarqué avec lui de force jusqu'ici en lui arrachant une cascade de larmes.

__ Je te laisse ta journée de libre, je n'ai pas besoin de toi. Va te détendre en baisant une pute. Me lance-t-il pendant qu'il réajuste sa chemise qui laisse entrevoir son bide bien gras.

__ Merci, mais tes putes ne me font pas bander, je préfère largement m'astiquer la queue seul plutôt que par une de tes prostitués remplis d'herpès.

__ Tu ne sais pas ce que tu rates mon fils, d'ailleurs mon petit trophée sera bientôt l'une d'elle et j'ai la conviction qu'elle sera l'une des meilleures.

Sur le point de quitter la pièce, sa révélation me stoppe dans ma marche et me retourne pour lui faire face.

__ Tu comptes la prostituer dans ton bordel ?

Son sourire de psychopathe illumine son visage de vieux déchet et je comprends maintenant ce qui attend cette pauvre petite biche.

__ Tu devrais te dépêcher et t'inscrire sur sa liste si tu veux la baiser aussi, ce petit diamant va être très occupé bientôt, alors si tu ne veux pas choper une merde après tous les connards qui lui passeront dessus, je te conseille de faire partie des premiers chanceux.

Ce chien m'a fait kidnapper cette pauvre gamine tout simplement pour l'intégrer dans sa merde, alors qu'il a assez de putain pour satisfaire tout le Japon. Cette histoire me parait louche, il doit y avoir autre chose là-dessous.

Mais après tout ce n'est pas mon problème, et je n'ai qu'une envie s'est de retrouver mon taudis pour me goinfrer avec de la bonne bouffe et pas ce que j'ai mangé ces derniers jours en Corée.

***

__ Tu as pu au moins t'amuser comme je te l'ai suggéré ?

Sifflant ma bière encore fraîche, j'écoute à moitié Mao déblatérer ses conneries depuis une heure.

Moi qui voulais passer ma soirée de retour à m'empiffrer seul chez moi, c'est raté.

Casse couille !

__ Désolé, mais je ne suis pas comme toi à vouloir trouver constamment du réseau pour mon antenne.

Je jette mon cadavre dans la poubelle avant de m'affaler à nouveau dans mon fauteuil.

__ Elle est bonne au moins ? sur la photo, elle donnait envie.

Je soupire d'agacement ou d'épuisement ou peut-être des deux. Mais une chose est sûre, c'est que je n'ai pas envie de me prendre la tête pour cette gamine, elle m'a bien fait chier durant notre petite aventure que j'ai plus envie de penser à elle. Maintenant que je l'ai ramené à l'autre timbré, moi, je n'ai plus rien avoir dans l'histoire.

Même si ça te fait chier de savoir que ce joli p'tit cul va finir sali par les plus gros porcs de Tokyo. Me souffle ma conscience.

__ Soirée demain chez Chin, il y aura de quoi se divertir.

__ Va te divertir tout seul, répondé-je pendant que je consulte mon portable.

__ Surement pas, tu vas venir et te trouver de quoi passer une soirée agréable.

__ Tu fais chier ! grogné-je préférant céder avant qu'il fasse déménager cette putain de soirée chez moi.

*

La musique saigne mes oreilles, bien trop sensible pour ce style musical bien merdique.

Quand Chin fait des soirées, c'est toujours bonder de monde, et moi, je n'aime pas le monde.

Après avoir attrapé une bière dans un seau rempli de glace, je me vautre sur un des fauteuils poussé dans un coin de la pièce.

Pendant que je la siffle, mon retour balade sur tous ces corps bien trop proches, recouvert de sueurs pour la plupart qui n'hésite pas à se frotter les uns des autres.

J'en aurai presque la nausée devant ce spectacle.

Putain, qu'est-ce qu'il m'a pris pour accepter bien trop facilement.

Mon regard tombe sur Mao déjà en chasse sur une petite nana aux cheveux rouges, je peux affirmer qu'elle ne porte pas que du naturel. Des seins bien trop gros pour sa petite corpulence et un cul encore plus gros que les airbags de ma caisse.

Décidément, il a des gouts de chiotte ce con, du moment qu'il peut tremper son membre, il fonce.

Même pas vingt minutes que nous sommes là que j'ai déjà envie de m'ouvrir les veines.

Heureusement mon ennui est vite interrompu par le vibrement de mon portable qui se trouve dans ma poche.

" Entrepôt immédiatement "

Quand je reçois ce genre de message, je sais pertinemment ce qui m'attend là-bas.

*

__ Ne le tue pas tout de suite, fais-lui d'abord cracher le morceau.

Jun prépare tout le matos pendant que je retire mon sweat. Hors de question que je salisse mon sweat préféré.

__ Ah ! évite d'en foutre partout comme la dernière fois.

Il est plus de vingt-deux heures et je sais que je vais passer une grosse partie de la nuit à torturer ce gars.

Ma victime sort des vapes et ses yeux s'agitent quand il est pose enfin sur moi.

Moi qui penser que j'allais me faire chier ce soir, finalement, je suis plutôt satisfait de ce changement de programme.

Prenez-moi pour un monstre, pour un sans cœur, pour le diable, pour ce que vous voulez, mais je ne ressens plus rien quand je me retrouve devant une nouvelle victime.

L'adrénaline qui ronge mes veines quand je vois cette lueur de désespoir se refléter dans leurs yeux, me fait prendre un pied de dingue.

La sensation qui s'infiltre dans mon corps quand le son de la chair transpercé me remonte aux oreilles.

Je suis une âme irrécupérable, alors autant prendre mon rôle au sérieux.

Je ne cherche pas la rédemption, j'irai en enfer quand je passerai l'arme à gauche.

Je suis déjà en enfer.

Alors les supplices que pleurs cette merde ne me fait aucun effet. Je mettrai fin à son calvaire quand il aura enfin craché ce pourquoi il est ici et après, je pourrai mettre fin à sa souffrance... En l'achevant.

__ Tu es sûre que tu ne veux toujours rien dire ? demandé-je pendant que je retire la fine lame que j'ai enfoncée dans sa jambe.

À bout de force alors que ça ne fait que vingt minutes que je le torture, fillette, il secoue la tête de gauche a droite.

__ Bien, je vais devoir passer aux choses sérieuses. Dis-je pendant que je m'essuie les mains.

D'un signe de tête a Jun, il ouvre la porte pour laisser entrer deux hommes tenant une femme.

Quand il relève la tête, c'est avec une grande détresse dans ses yeux qu'il reconnait cette jeune femme en question.

Cela peut paraitre injuste, mal... mais je ne fais pas les règles du jeu. On m'ordonne, j'exécute.

__ Je te laisse le choix, soit tu me dis tout ce que tu sais, soit. Je me retourne légèrement pour faire un signe aux deux hommes, soit je dis à mes hommes de prendre bien soin de ta petite sœur sous tes yeux pour que tu ne rates aucune miette de ce spectacle.

Les larmes qui se forment dans ses yeux me confirme qu'il va enfin craquer.

Je suis peut-être un salaud, mais je ne laisserai jamais ce genre de chose arriver. Malheureusement, parfois, il faut jouer cette carte pour que la victime craque et crache le morceau.

Et je souris intérieurement quand il commence à balancer tout ce qu'il sait, me suppliant après de laisser sa petite sœur partir.

***

Trop crevé de cette longue nuit, et n'ayant pas la force de rentrer chez moi juste pour quelques heures, j'ai décidé de pioncer dans une des pièces de libre. Bien moins confortable que mon lit de fortune, mais ça a fait l'affaire pour cette fois et pour une fois, n'ai pas été perturbé cette nuit par mes cauchemars.

Pour ce matin, Tanaka m'a donné pour mission de récupérer une cargaison de came auprès des Chinois. La routine.

Après une douche rapide et un café avalait, je m'apprête à quitter les lieux. Mais mon attention est vite attirée par des gémissements.

Je m'approche de l'endroit où les bruits se font de plus en plus bruyant, pour tomber sur une scène qui bizarrement donne une sensation bien étrange à mes tripes.

__ Qu'est-ce que tu fous connard ? craché-je en arrachant cette sombre merde de cette pauvre fille.

__ C'est cette salope qui m'a allumé, il fallait que je lui montre qui est le patron ici.

Il réajuste sa queue dans son pantalon.

__ Comme tu dis, c'est le patron qui montre, toi, tu n'es qu'une sombre merde, alors dégage avant que je te coupe la merde que tu as entre les jambes et que je te la donne à bouffer.

Sans broncher le moindre mot, ce fils de chien sort de la chambre.

Je me retourne pour voir si la fille va bien pour la trouver dans un coin de la pièce en boule.

Je n'aime pas faire dans le social, ce n'est pas mon truc.

__ Il ne te fera plus rien, ferme la porte à clé quand tu es ici, personne n'a le droit de te toucher sans le consentement du boss et encore moins les connards dans son genre.

Les tremblements suivis de sanglots, je suis a deux doigts de me casser d'ici.

Tu dois te casser, barre-toi !

Mais inconsciemment, mes pas me porte jusqu'à la fille. Ma main hésitante, je survole le haut de son crâne. Je suis dans un combat en me demandant si je dois ou pas. Je n'aime pas toucher les gens.

En plein dilemme intérieur, j'effleure sans réfléchir ses cheveux ébène poussant par je ne sais quelle force.

Ses tremblements cessent, elle relève lentement la tête de sa cachette pour porter son regard sur moi, une sensation étrange me retourne le bide quand je recroise son regard, ce regard remplis de larme, ce regard triste et rempli de douleur. Une tristesse et une douleur qui est en partie ma faute.

Car si je n'avais pas eu cette mission, Yu-Na ne serait pas en train de vivre dans ce cauchemar qui fera partie de sa vie jusqu'a sa mort.

            
            

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