Moi : elle te disait quoi ?
Lui : rien de bien sérieux. Elle demandait après toi.
Moi : je suppose qu'elle ne m'a pas vu.
Lui : oui.
Moi : bon je vais aux toilettes et après on s'en va.
Lui : ok.
Je le laisse et je vais chercher les wc.
Je demande à une hôtesse qui m'accompagne.
Elle : vous êtes très belle.
Moi : ow merci beaucoup.
Elle me laisse devant la porte et je rentre.
4 minutes plus tard je ressors en me mettant du gel aux mains.
Quand je vois Eve je lui fais un sourire. Ève c'est la fille du pasteur.
Une jolie femme !
Moi : Ève ?
Elle se tourne et sans me rendre mon sourire elle me répond.
Elle : oui ?
Je me rapproche d'elle et je lui fais deux bises.
Je sens qu'elle est froide, chose qui me surprend car je n'ai aucun problème avec elle.
Moi : il y'a un problème ?
Elle : pas que je sache.
Moi : je te sens un peu sur la défensive.
Elle : je ne vois de quoi tu parles.
Moi : je suis désolée si je me trompe. Je voulais juste prendre de tes nouvelles.
Elle : je vais bien, à plus !
Oh ?
Je la laisse partir et je vais rejoindre mon chéri.
Charles : on y va ?
Moi : allons y.
Au même moment une dame de l'église nous arrête.
Le genre de femme qui parle de tout sans qu'on ne lui demande quoique ce soit.
Elle : vous partez déjà ?
Charles : oui.
Elle : mais vous venez au mariage des gens faire un défilé de mode ?
Moi : pardon ? Je ne te suis pas ?
Elle : le défilé de mode ne dure pas, ce que vous faites là !
Moi (souriante) : on a d'autres occupations. On était présent, c'est le plus important.
Elle : ah mais tout le monde ici a d'autres occupations ! Quand on vous invite à un mariage c'est pour célébrer avec vous pendant une certaine durée.
Moi : je vois.
Je lui fais un faux sourire, je serre la main de Charles et je lance le pas.
Moi : non mais tu t'imagines ? Quel culot !
Charles : j'ai horreur des personnes qui parlent pour ne rien dire d'intéressant. Cette femme parle trop.
Moi : le plus drôle c'est que la mariée se plaint de son comportement. Je suis surprise de la voir ici. Comme quoi les choses de l'église vraiment...
Quel est l'interêt d'inviter une personne que tu n'affectionnes pas à ton mariage ?
Après 10 minutes de marche, je monte dans la voiture et j'enlève mes mules.
Moi (le regardant faire la manœuvre) : chéri je ne t'ai pas dit !
Lui : vas-y, je t'écoute !
Moi : en sortant des toilettes je suis tombée sur Ève...
Je lui raconte ce qui s'est passée et comment j'ai interprété sa réaction.
Lui : alors là.
Moi : ou bien c'est parce que je vais plus à son activé ?
Ève gère une activée en semaine, dans le contexte de l'église.
Elle gère une session de prière pour les femmes.
Moi : je suis occupée, je ne peux pas me rentre à la session de prière en semaine sachant que je termine tard.
Maintenant que j'y pense, peut-être que c'est pour cela, sinon je ne vois pas.
Quelques minutes plus tard, une fois à la maison, je vais me débarrasser de ce pagne.
Lui : je vais prendre un verre avec ce soir.
Moi : avec ?
Lui : la même bande.
Moi : et nous ? Vous laissez vos épouses, copines à la maison ?
Lui : une soirée entre hommes.
Moi : ouais c'est ça ! Ok !
Alors que je marche vers le salon, il vient derrière moi et il me serre contre lui.
Moi : non, il faut aller serrer ta bande !
Lui (ne me lâchant pas) : tu es jalouse des gars ?
Moi : oui, quand tu décides de sortir avec eux et de me laisser à la maison seule.
Lui : j'en ai besoin !
Moi : laisse-moi aussi bouder non ? J'ai quand même ce droit.
Lui (me mordant l'oreille) : pas quand je suis comme ça derrière toi, tu me donnes envie.
Je pousse mes fesses vers lui et :
Moi : laisse-moi !
Je me détache de lui et je vais m'allonger sur le canapé.
Moi (parlant seule à voix haute) : je vais regarder la télé comme une personne sans amis.
Lui (allant à la cuisine) : chérie je suis ton ami !
Moi : un ami qui me laisse ?
Lui : si tu viens les gars vont devoir inviter leurs chéries.
Moi : et ?
Lui : ce n'était pas le plan de base.
Moi : il vous suffit de changer le plan de base.
Lui : prochainement !
Moi : ouais c'est ça !
Je ne boude pas vraiment mais oui ça me fait un peu chier qu'il sorte ce soir. Je n'ai pas envie de passer la soirée seule à la maison.
D'un autre côté je suis contente qu'il sorte prendre de l'air (ce qui est paradoxal). Charles fait boulot-maison tous les jours de la semaine.
Il ne sort que très rarement le week-end et parfois je l'incite à sortir car je ne veux pas qu'il se prive à cause de moi.
Je me suis dit en épousant cet homme que je ne voulais pas qu'il se sente emprisonner. Je sais que certaines femmes veulent rester H24 avec leur mari mais moi je pense qu'il est important qu'il sorte avec les siens.
Le mariage ce n'est pas une prison, je ne veux pas qu'il le pense.
Il revient 3 minutes plus tard avec un yaourt en main et :
Lui : je te commande une pizza ?
Moi : non je vais me faire une salade.
Lui : chérie je te vois bien ! Tu veux continuer ton régime ?
Moi : mais chéri...
Lui (ton ferme) : non, je t'ai dit que je veux pas que tu perdes plus de poids. Tu es bien comme ça et ne pense pas que c'est parce que tu maigris que tu es plus attirante. Tu es parfaite comme ça ! Je n'ai pas envie que tu te fasses violence. Tu sais ce que je pense de tes régimes.
Moi : j'ai compris.
Lui : pizza ? Ribs ? Burger ?
Moi : ribs !
Lui : tu veux que je mange avec toi avant de sortir ?
Moi : si tu veux bien. Enfin, si tu penses que ça en vaut la peine.
Lui (rigolant) : tu n'as même pas honte chérie !
Oui, j'avoue, je joue avec les mots.
Il passe une commande et ensemble, devant une émission, on attend qu'elle arrive.
45 minutes plus tard, le gardien vient toquer à la porte.
Je vais chercher la commande et :
Moi : à table !
Lui : bébé on peut manger à la bonne franquette !
Pour Charles, manger à la bonne franquette c'est manger sans protocole. Pas besoin de dresser une table, pas besoin de mettre la nourriture dans des plats de table. Il aime tout ce qui est pratique et rapide.
Moi (me levant) : bon je vais quand même prendre des couverts.
Je reviens 3 minutes plus tard avec des couverts et je les dépose sur la table.
Moi : tu m'as pris des ribs et des beignets non ?
Lui : bébé tu sais que les autres nationalités ne comprennent pas pourquoi on appelle ça ainsi ? Les Ivoiriens disent Alloco.
Moi : je ne vais jamais arrêter de dire beignet ! Au Gabon on dit beignet donc c'est beignet !
Lui : certains disent même plantain grillé.
Moi : beignet, beignet, beignet !
Il me passe ma commande et me souhaite bonne appétit.
Je savoure ces ribs, j'ai l'impression que ma vie en dépend !
Charles : ils font les meilleurs ribs de la ville hein chérie.
Moi : moi aussi je trouve.
Je mange comme une vraie sauvageonne là !
Quand j'ai fini, je dépose mon assiette sur la table et je m'allonge en tendant mes pieds sur ses jambes.
Lui : bien hein !
Moi (k.o) : chérie là je suis bien.
Il me regarde et rigole.
C'est pas bien quand ton homme te connaît aussi bien. Il a simplement fait ce qu'il savait être efficace. Il s'avait qu'il suffisait de bien me nourrir pour que je ne boude plus.
Là, il sait que je suis repue, par conséquent, je ne peux pas sortir.
Lui (déposant son assiette sur la table) : on sort chérie ?
Moi : tu es malhonnête !
Il se lève en déposant mes jambes derrière lui.
Lui : je vais me préparer.
Moi : ok.
Je regarde l'émission du samedi soir sur TF1 tandis que monsieur se fait beau.
30 minutes plus tard, il revient vers moi.
Moi : tu sens bon hein !
Lui : toujours !
Moi : les noirs, vous ne méritez aucun compliment.
Lui : chérie j'y vais.
Il se rapproche de moi et dépose un baiser sur mes lèvres.
Moi : hum Charles, tu as même brossé tes dents !
Lui (rigolant) : mais chérie je ne vais quand même pas sortir avec une mauvaise haleine.
Moi : ça fait quoi ? Tu sors avec tes amis non ?
Lui : non mais toi aussi ! Est-ce que tu peux faire ça ?
Moi : tu rentres vers quelle heure ?
Lui (prêt à ouvrir la porte principale) : juste un verre chérie, avant minuit.
Moi : see you (à plus) !
Lui : see you later darling (à plus tard chérie).
Moi : ah chéri donc tu parles aussi anglais ?
Il rigole et il ferme la porte.
Je regarde la pièce dans laquelle je suis et sans perdre plus de temps, je range tout.
Je reviens quelques minutes plus tard au salon, jusqu'à ce que le sommeil me trouve.
Je me réveille quand mon téléphone attire fait un bruit.
Je regarde le nom et je vois « Chéri »
Je vais son message et je vois qu'il est en route. Je regarde l'heure et je vois qu'il est 23h17.
Je vais dans la chambre et je glisse sous la couette.
Quelques minutes plus tard, je l'entends rentrer.
Il fait des aller-retours entre la chambre et la salle de bain pour au final me rejoindre sous la couette.
Une fois que je le sens sur le lit, je m'en dors profondément.
Bip bip bip
Je me réveille et j'arrête le réveil.
Moi (réveillant Charles) : chéri, prépare toi !
Je vais prendre ma douche et quand je sors, je vois qu'il n'est toujours pas là.
Je retourne dans la chambre et je le réveille à nouveau.
Moi : tu vas nous mettre en retard.
Lui : je suis fatigué.
Moi : ça t'apprendra à sortir !
Je tire la couette et je l'oblige à se réveiller.
Après tout le bruit que je fais, il se lève et va prendre sa douche.
Pour la messe, j'opte pour une robe bustier noire et blanche. Elle est très jolie et loin d'être inappropriée pour l'église (contrairement à ce qu'on pense des bustiers).
Aux pieds, j'opte pour des talons rouges pour ressortir les deux tons de la robe.
Une fois que je suis prête, je vais boucler mon tissage et affinant mon maquillage.
Je finis à temps et quand mon chéri me regarde il me demande de poser pour lui.
Lui : attends j'allume la lumière dans le couloir. Il faut qu'on te voit bien !
Je fais un sourire et je regarde un point fixe derrière lui.
Il me prend cette photo et :
Lui : allons louer Dieu chérie ! Je dois le remercier pour ta vie.
Charles porte une chemise blanche, un pantalon noir et des moccasins. Tout ce qu'il y a de plus simple et classique.
Moi : tu as les bibles ?
Lui : oui dans le petit sac.
On range toujours nos deux bibles dans le même petit sac, c'est pratique !
Après 28 minutes de trajet, il se gare au parking de l'église.
Étant donné que la messe commence dans moins de 10 minutes, on entre sans saluer toutes les personnes qu'on devrait saluer.
Messe très édifiante, je prends du plaisir à méditer sur ce que la parole du jour.
A la fin de la messe, on se lève tous.
J'échange avec ma voisine de droite tandis que Charles s'éloigne.
Quand je me tourne, je ne le vois plus.
Je demande ainsi aux gens que je connais où il se trouve.
Une connaissance : il doit être dans le bureau du pasteur.
Moi (souriante) : ok !
Je marche vers le bureau du pasteur et je le vois discuter avec Ève (la fille du pasteur).
Quand elle me voit, elle regarde derrière lui comme pour lui faire savoir que je suis là.
Moi : chéri, on va y aller.
Lui : deux secondes.
Il regarde Ève et :
Lui : c'est bon ?
Elle : en tout cas tu fais comme tu veux.
Sa réponse attire mon attention.
Moi : il y a un problème ?
Elle : demande à Charles !
Moi : euh Ève ?
Elle : je t'écoute ?
Moi : tu me reproches quelque chose ? Tes réponses me déplaisent d'autant plus qu'à ma connaissance, je n'ai pas de problème particulier avec toi.
Elle : Myra, jusqu'à preuve du contraire, si j'ai un problème avec toi, c'est à moi de décider si oui ou non je veux en parler.
Charles la regarde et :
Lui : Ève quand tu t'adresses à Myra tu améliores ton langage.
Moi (regardant mon mari) : tu sais quoi, on s'en va !
Lui : non.
Il regarde Ève et :
Lui (d'un ton ferme) : c'est ma femme !
Il prend ma main et on quitte les lieux.