Once de sagesse
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Chapitre 3 Once de sagesse

-2 semaines plus tard-

Je me réveille pour la deuxième fois quand je l'entends revenir dans la chambre. Je me redresse et j'allume la veilleuse à mon chevet.

Moi : ça va mieux ?

Lui : non.

Je quitte le lit et je vais chercher gaviscon. Je reviens 7 minutes plus tard dans la chambre avec un sachet.

Moi : tu peux rester sur le lit, je viens vers toi.

Je lui remets son médicament et je le regarde le prendre.

Charles souffre des maux d'estomac. Il se réveille souvent au milieu de la nuit quand il ne supporte plus la douleur.

En tant normal j'en laisse dans son tiroir mais apparemment il n'en avait plus à son chevet.

Moi : détends toi.

Je mets un oreiller derrière son dos et je le laisse se détendre.

De mon côté, je retourne sous la couette et je le regarde.

Je ne trouve le sommeil que lorsqu'il s'en dort et cette fois jusqu'au réveil.

Je quitte le lit à 7 h et je vais courir.

Je termine mon footing une heure plus tard et je profite pour prendre des croissants pour monsieur.

Une fois à la maison, je vais prendre une douche pendant qu'il dort encore.

Je lui préparer son petit déjeuner et j'attends qu'il se réveille de lui-même.

20 minutes plus tard, il vient me rejoindre au salon.

Je sens sa présence quand il fait un bruit qui me fait peur.

Moi : tu n'arrêtes pas avec ça ?

Lui : tu aimes ça !

Il est convaincu que j'aime avoir peur, qui aime ça ?

Lui (regardant la table au loin) : huuuuum.

Moi : allons manger.

Je le suis à la salle à manger et je prends place à sa gauche. C'est notre petit rituel du week-end. Même s'il m'arrive d'être occupée les week-ends, je trouve toujours un petit temps pour mon chéri.

Je trouve qu'on a que ces moments là pour discuter de certains de nos projets. En semaine, on pense à autre chose (ce qui est normal avec le stress du boulot).

Tzs Tzs

Moi (prenant ma tasse de thé) : ton téléphone sonne.

Il regarde son téléphone et :

Lui : je vais rappeler.

Moi : ce numéro t'appelle beaucoup.

Lui : tu as fait ton footing ?

Moi (le regardant droit dans les yeux) : c'est qui qui t'appelle ?

Lui : chérie ce n'est pas important.

Moi : si Charles.

Lui : Charles ? Tu es énervée ?

Je l'appelle par son prénom quand je suis très sérieuse et il le sait.

Moi : non je ne le suis pas. Je ne veux pas m'en tenir à ta réponse. Ce numéro t'appelle souvent et tu ne me dis jamais de qui il s'agit. Au début je ne m'inquiétais pas mais aujourd'hui, si.

Il dépose sa main sur ma cuisse et :

Lui : ce n'est personne d'interessant chérie.

Moi : c'est une femme ?

Lui : oui.

Moi : elle est qui pour toi ?

Lui : personne justement.

Un cœur me demande d'insister tandis qu'un autre me pousse à laisser tomber.

Parfois je laisse tomber certaines conversations pour passer une belle journée. Je le connais et un seul petit mot peut me gâcher mon humeur.

Je le regarde et :

Moi : la cérémonie est pour quelle heure ?

Lui : 14 h

Moi : oh on a le temps, il n'est que 9 h 25.

Lui : oui oui.

Cet après-midi on va à un mariage coutumier de l'église.

Charles et moi allons dans la même église depuis notre mariage. Lui il allait dans cette église depuis et je n'ai fait que me ranger.

J'aime bien le pasteur et sa famille. J'aime surtout l'attention que l'église porte aux couples mariés.

Ils savent qu'aucun mariage n'est facile alors il y a des sessions de prière pour nous.

Dès qu'il termine de manger, je débarrasse et je le laisse à la maison.

Je fonce chercher ma tenue chez le tailleur. En semaine je n'avais pas le temps de la récupérer car je finissais tard.

Une fois chez ce dernier, je constate qu'il n'a pas encore terminé ma tenue, l'histoire des tailleurs...

Moi : mais quand tu m'as demandé de venir la chercher mercredi, tu comptais sur quoi ?

Il baisse sa tête et ne réponds pas.

Moi : tu me fais ce coup tout le temps, si tu n'es pas prêt à travailler, dis-moi quand je dépose mon pagne. Tu avais deux jours de plus pour terminer la tenue et c'est maintenant que tu veux mettre la fermeture.

Ce tailleur me fatigue ! Mais c'est le meilleur selon moi, c'est ça le problème.

Je passe près heure assise sur son banc. Entre la fermeture et les retouches, je suis agacée lorsque je quitte cet endroit.

Je suis de retour à la maison une heure plus tard car le samedi il y a également des embouteillages dans cette ville !

Charles (assis au salon) : ah tu es là !

Moi : il m'a encore fait le coup de finir ma tenue sur place.

Lui : tu devrais changer de tailleur. Qu'il comprenne qu'il n'est pas le seul.

Moi : je pense que je vais le faire.

En faisant attention à son visage je vois qu'il est différent.

Moi : tu étais chez ton coiffeur ?

Lui : ah tu as remarqué ? J'attendais ta question. Je me suis fait beau pour toi.

Moi : si on reste à la maison cela pose problème ? Honnêtement je n'ai pas très envie d'y aller.

Lui : ça ne va pas faire bien chérie.

Moi : oui mais on fait tant de choses pour paraître « bien » là je suis un fatiguée, j'ai envie de rester chez moi avec mon mari. Ou simplement sortir me détendre.

Lui : tu sais comment les gens sont.

Le problème avec les gens de mon église c'est qu'ils regardent plus ce qui se passe autour qu'autre chose.

Parfois je me demande s'ils viennent à l'église pour Dieu.

Personnellement, j'aime la manière de prêché du pasteur, chose qui me fait y aller dimanche après dimanche.

Mais ce n'est pas tout, j'y vais pour honorer mon contrat avec Dieu. J'y vais pour m'enseigner et méditer.

Lui : si tu veux on fait juste acte de présence 1 h et on s'en va.

Moi : ça me va.

Autant j'aime assister aux mariages, autant j'aime être entouré des personnes qui sont moins dans le jugement.

Je le laisse au salon et je vais déposer ma tenue dans la chambre. Je profite ainsi pour me faire un masque en attendant l'heure de me préparer.

2 h plus tard, quand je le vois me rejoindre dans la chambre je comprends qu'il est temps de me préparer.

Moi : bon on va faire 2 h.

Lui : c'est comme tu veux chérie.

Je vais me préparer avant qu'il ne commence étant donné que je passe plus de temps à le faire. Je ne suis réellement pas emballée à l'idée d'y aller mais je me suis engagée.

Alors, j'opte pour un maquillage de jour assez simple, j'opte pour un gloss plutôt qu'un rouge pour mes lèvres.

Une fois que j'ai terminé avec mon visage, je vais m'habiller. Je porte une robe (en pagne) qui m'arrive aux jambes, bustier avec un effet épaule d'un côté. Je trouve qu'il a réussi ce modèle, c'est exactement comme ça que je le voulais.

J'aime les modèles travaillés comme celui-ci. Le fait d'associer deux coupes différentes mais complémentaires à la fois (bustier + épaule d'un côté).

Une fois dans ma robe, je vais chercher des mules vertes, pour casser la couleur du pagne.

Quand Charles revient dans la chambre, je découvre sa tenue.

Il porte une chemise longue manche (avec le pagne), un pantalon de ville et des mocassins type chaussures de ville.

Lui (se parfumant) : elle te va bien ta robe chérie.

Moi : tu vois, c'est pour cela que je retourne chez lui malgré ses coups bizarres.

Lui : on y va ?

Moi : tu as de la petite monnaie pour les barrières ?

Lui : oui.

Moi : parfait !

Je vais me parfumer, je prends un petit sac bandoulière dans lequel je mets les essentiels et je le suis dehors.

Lui : on prend la mienne ?

Moi : oui j'ai laissé ma clé à l'intérieur.

Lui : ok.

Je regarde si le gardien et là et comme ce n'est pas le cas, je vais lui ouvrir le portail.

Avant que je ne puisse le fermer, je vois le gardien courir vers nous.

Moi : tu sais que tu ne dois pas te déplacer sans avertir.

Lui : pardon madame.

Moi : si quelqu'un vient tu dis qu'on est à un mariage ok ?

Lui : oui madame.

J'attends qu'il se gare pour que je monte dans le véhicule.

Moi : allez c'est parti !

Lui (rigolant) : chérie personne ne te force !

Moi : si tu ne ressens pas la pression quand tu es dehors, moins je la ressens.

Lui : tu ne devrais pas.

Moi : ce n'est pas volontaire.

Lui : tu devrais faire abstraction des gens.

Moi : facile à dire quand on ne te pointe pas du doigt.

Lui : chérie ! Personne ne te pointe du doigt.

Moi : tu penses que je sors ça d'où ? Je rêve ?

Lui : non tu ne rêves pas. Je pense simplement que c'est ce que tu te dis. Les gens n'ont pas le temps de scruter des faits et gestes.

Moi : je ne dis pas qu'ils scrutent tout ce que je fais. Je dis simplement que j'en ai marre qu'on me regarde différemment. Enfin bref tu ne comprends pas !

Bien sûr qu'il ne comprend pas. Je ne suis pas folle !

Je ne suis pas de celles qui pensent qu'elles sont seules contre le monde sauf que c'est l'impression que j'ai quand je suis avec mon époux.

Les regards des gens me dérangent et si au début je n'avais rien à cirer, aujourd'hui, si.

Il dépose sa main sur ma cuisse et :

Lui : tu es belle, c'est pour ça que tout le monde te regarde quand tu es avec moi. Ils se demandent ce que je fais avec une beauté pareille !

Je le regarde et je le laisse poursuivre.

Lui : je ne te cache pas que moi-même je me pose la question !

Il remet sa main sur le volant et :

Lui : crois-moi !

Voilà ! Il sait comment me faire sourire.

J'apprends à me voir comme il le fait. Je ne me trouve pas aussi belle qu'il le laisse penser.

À vrai dire, je suis la femme passe partout, celle qu'on voit dans la rue sans forcément se retourner.

Je sais que je suis charmante, sur ce point je ne peux pas douter. Mais je ne suis pas aussi belle qu'il le dit.

Face à lui je ne fais pas le poids. Charles c'est un bel homme.

Il a le genre de beauté qui pousse à sourire jusqu'à ce qu'il te demande si tu vas bien.

En y repensant c'est comme cela qu'il m'a abordé !

Je n'espérais même pas qu'il me dise bonsoir ce jour et aujourd'hui il me dit bonjour au réveil et bonne nuit au coucher.

La vie est drôle !

Après 25 minutes de route il trouve une place pour se garer.

Moi (regardant l'heure) : ça va, on a un petit retard.

Lui : je les vois bloquer dans une barrière.

Je descends de la voiture et j'arrange ma robe. Je le laisse descendre et avant de partir je vérifie si la portière est fermée.

Ensemble, on longe la rue comme les autres invités. Nous sommes du côté de l'homme du coup on a droit aux différentes barrières.

Charles : les tékés font maintenant les barrières comme les fangs ? C'est quoi ça !

Au Gabon les fangs ont la réputation de faire plusieurs barrières.

Une barrière = un arrêt où la famille de l'homme dépose de l'argent.

Plus il y a de barrière, plus la famille de la femme récolte de l'argent. Notant que cette somme ne revient pas aux parents mais à ses sœurs/tantes qui organisent les jeux lors des barrières (une ambiance bonne enfant mais traditionnelle).

Après 2 barrières, on tombe sur une troisième.

Moi : ah ça !

Lui : c'est la dernière je pense.

En effet ! C'est la dernière barrière.

Charles remet l'argent et on entre dans la concession.

Mon chéri est tout beau avec ses lunettes de soleil !

Moi (le regardant) : je ne vais pas en vouloir une femme si elle te regarde plus d'une minute.

Lui (rigolant) : moi si !

Il me montre sa bague et :

Lui : je suis marié madame !

Sa réponse me donne le sourire. Je suis amoureuse de cet homme.

Il nous trouve une place et je le suis.

Autour de nous, je constate qu'il y a plusieurs personnes de l'église.

Moi : tu remarques aussi les personnes de l'église ?

Lui : à croire qu'ils n'ont pas de famille.

La cérémonie commence et comme chaque mariage traditionnel, je suis émerveillée par l'échange de culture.

Elle est Batéké et lui Fang, un peu comme nous.

Après une heure de discussion, elle fait sa première sortie (avec son pagne).

Moi (la regardant danser) : elle est belle !

Charles : je crois qu'il pleure.

Oui Charles et moi on commente tout quand on est à un événement. C'est d'ailleurs pour cela que je ne peux pas aller à un mariage sans lui.

Elle est souriante, une belle mariée.

Charles : elle porte bien son pagne.

Moi : en effet.

Ça me rappelle mon mariage ! Je tremblais lors de ma première sortie, je ne savais pas s'il allait me trouver belle.

Au moment d'enlever l'éventail j'ai baissé les yeux ahhh ce beau souvenir. Il s'était levé et en prenant le micro il avait dit : « Myra, mon amour, ma chérie comme je t'appelle affectueusement, laisse-moi savourer ta beauté, s'il te plaît, regarde moi ».

Quel charmeur !

Moi (à Charles) : le pasteur n'est pas là, je ne le vois pas.

Lui : mais j'ai vu sa femme.

Moi : ah d'accord.

La suite se passe plutôt bien. L'émotion y est, c'est beau de voir deux personnes qui s'aiment s'engager.

À un moment je décide de me lever et d'aller prendre de l'eau près du bar qui est déjà ouvert aux invités.

Moi : bonjour, c'est possible d'avoir deux bouteilles d'eau ?

Le barman s'occupe de mes bouteilles et me les donne.

Moi : merci, bon courage.

Lui : merci !

            
            

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