Les histoires d'amour finissent mal
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Chapitre 2 No.2

Samantha sentait venir la chute. Ian, devenu directeur artistique quelques années plus tôt au sein d'une société de communication lyonnaise, avait vu ses responsabilités et prérogatives augmenter considérablement, notamment depuis l'ouverture de l'agence de Genève. Il adorait son travail et y passait le plus clair de son temps, ramenant très fréquemment « des devoirs à la maison », comme elle disait au début.

Ces heures supplémentaires fréquentes dans le cadre personnel avaient eu raison des notes d'humour dont elle faisait preuve. Dorénavant, à toute heure, ou presque, le téléphone pouvait sonner et accaparer Ian pendant une durée indéterminée.

- Mais je crois que tu as raison, acheva-t-il. Notre dernière vraie coupure remonte à trop longtemps.

Il réalisait apparemment à son tour que leur quotidien les envahissait trop.

- Organise donc une soirée si tu veux, et dès que tout sera bouclé pour cette fin d'année et le début du mois de janvier, nous prendrons un week-end de vacances loin d'ici. Seuls, tous les deux, sans téléphone ni ordinateur, où tu voudras !

Ian fit le tour de l'îlot et saisit délicatement le visage de Samantha avant de l'embrasser avec ferveur.

La jeune femme sentit monter en elle une décharge d'adrénaline. Les variations émotionnelles devenaient de plus en plus intenses, ces derniers temps. Elle serra contre elle le corps fort de son homme et colla sa tête dans son cou, soulagée de voir qu'il demeurait toujours attentif à leur couple.

- D'accord...

La soirée se déroula très rapidement, comme tous les jours d'une semaine chargée.

Le curry de Ian rencontra le succès escompté et ils discutèrent de tout et rien, installés dans leur canapé, avec des lumières tamisées et une cheminée électrique en guise d'ambiance cosy.

La nuit avançant, ils se résolurent à se coucher afin de pouvoir terminer le dernier jour de la semaine dans un état de fatigue acceptable.

Le vrombissement d'un moteur ne parvenait pas à réveiller Samantha qui dormait généralement d'un sommeil lourd lorsqu'elle était vraiment épuisée.

Ainsi, elle ne sentit pas Ian qui se levait et s'éclipsait discrètement peu après six heures trente. Elle se contenta de tirer la couette vers elle.

À son réveil, une heure plus tard, elle trouva l'appartement vide et silencieux, avec pour toute trace de son passage une légère odeur de café dans l'air.

Après être passée par la salle de bain, elle réchauffa la cafetière italienne et savoura sa première source d'énergie tout en regardant les informations à la télévision. En moins d'un quart d'heure, elle savait ce qu'il fallait savoir et coupa le son.

S'approchant de la porte-fenêtre qui menait à un large balcon filant, elle aperçut la vie qui recommençait dans la rue : les voitures défilaient, les passants se pressaient sur les trottoirs, chaudement habillés. Le soleil ne parvenait pas à traverser l'épaisse couche de nuages qui paraissaient stagner au-dessus de la ville.

Au-delà de la rue, Samantha posa son regard sur la gigantesque porte d'acier qui donnait accès au parc de la Tête d'Or. Quelques coureurs s'aventuraient sur les allées goudronnées, bravant le froid et le vent qui fouettait leurs visages.

Si elle avait eu un peu de courage, elle se serait levée plus tôt pour les rejoindre, mais, ce matin-là, elle avait une présentation très tôt et ne voulait surtout pas être en retard. Et elle savait que lors de ses courses, elle pouvait se laisser aller dans l'euphorie des hormones à courir bien plus longtemps que prévu...

Elle sélectionna avec soin sa tenue vestimentaire, se maquilla plus que de coutume pour tenter de dissimuler les cernes qui se dessinaient sous ses yeux, se couvrit chaudement et descendit au sous-sol afin de récupérer sa voiture.

Le SUV bleu démarra au quart de tour, comme à son habitude. Samantha parcourut les quelques kilomètres qui la séparaient de l'agence. Elle n'avait pas encore humé l'air extérieur et fut presque choquée de sa première bouffée d'oxygène frais, très frais ! Elle grelotta et s'empressa de s'engouffrer dans le bâtiment surchauffé où elle était attendue

- Bonjour, mademoiselle Swann !

- Bonjour Laura ! Comment allez-vous ce matin ? Quel froid !

- Vous avez bien résumé ! Le froid arrive ! Brrr... fit la petite femme brune en se frictionnant les bras. M. Durand sera en retard au fait, il vient d'appeler...

Samantha accueillit la nouvelle avec une moue déçue.

- Merci, Laura...

Elle se dirigea vers l'ascenseur d'un pas las, plus du tout pressée par le temps.

Arrivée au cinquième étage, les portes s'ouvrirent sur un vaste espace dégagé en pleine effervescence. Beaucoup de bureaux disposés en lignes organisées, plusieurs salles vitrées destinées aux réunions ou aux cadres et responsables. Samantha se fraya un chemin entre les personnes qui arpentaient l'immense espace, avançant vers le fond.

Elle passa ainsi devant quelques bureaux fermés, aux stores baissés, rejoignit ensuite une grande zone ouverte dotée de larges baies vitrées fixes, laissant deviner la ville et le Rhône.

La jeune femme allait frapper à une porte fermée quand elle entendit un puissant « Entre ! ». Elle n'hésita pas et poussa la porte.

- Bonjour, Cynthia.

- Ah ! Samantha ! Tout est prêt pour le projet Durand, nous nous sommes parlé ce matin, il aura une petite demi-heure de retard, ce qui va nous permettre de reprendre un peu la présentation...

Sa boss venait de donner le ton : la matinée promettait d'être tendue et stressante. Les enjeux avec ce client étaient certes importants, mais Cynthia avait la fâcheuse tendance de dramatiser chaque situation.

Méthode managériale ? Si parfois elle s'avérait efficace, elle montrait ses limites avec un usage abusif...

La société Durand attendait un design totalement neuf de son image : logo, site internet, communication. Samantha, graphiste et illustratrice de formation, avait planché pendant plusieurs semaines sur le nouveau site, coordonnant tous les projets selon une charte définie et validée avec le client. Deux propositions radicalement différentes avaient été retenues et devaient être présentées avec cinq des collaborateurs les plus impliqués.

- Tout ira bien, ils ont déjà validé certains points lors de la dernière visioconférence... Nous avons travaillé comme des forcenés, tout est bouclé et prêt depuis quelques jours.

- Allons nous installer dans la salle de réunion, suggéra Cynthia.

Docile, Samantha emboîta le pas de sa responsable, la suivit dans la plus grande salle, déballa plusieurs maquettes tout en préparant son ordinateur portable.

Quelques instants plus tard, elle entamait un résumé succinct pour démontrer à Cynthia que tout était réellement prêt.

Sa chef l'écouta puis convoqua les autres participants. Ils répétèrent ainsi durant un temps qui parut infini à Samantha.

            
            

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