Condamné à fuir
img img Condamné à fuir img Chapitre 3 Divorcer
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Chapitre 6 Le cœur contre la raison img
Chapitre 7 De l'amour à n'y a qu'un pas img
Chapitre 8 Mise à nu img
Chapitre 9 Reviens moi img
Chapitre 10 Ce n'est plus possible img
Chapitre 11 Welcome img
Chapitre 12 A nous deux img
Chapitre 13 Amour quand tu nous tiens img
Chapitre 14 Notre voyage img
Chapitre 15 Quitte ou double img
Chapitre 16 Pause... On recommence img
Chapitre 17 Toujours les mêmes erreurs img
Chapitre 18 Chacun sa place img
Chapitre 19 A moi ou à personne d'autre img
Chapitre 20 A jouer avec le feu img
Chapitre 21 Le vent a bien tourné img
Chapitre 22 Rien ne va plus img
Chapitre 23 C'est trop calme img
Chapitre 24 Au plus offrant img
Chapitre 25 Je te tiens img
Chapitre 26 Se sacrifier img
Chapitre 27 Une question de pouvoir img
Chapitre 28 A malin, malin et demi img
Chapitre 29 Comme une évidence img
Chapitre 30 Le calme avant la tempête img
Chapitre 31 Ça se précise img
Chapitre 32 Ça sent le brûlé img
Chapitre 33 Derniers instants img
Chapitre 34 Adieux Ghost img
Chapitre 35 Épilogue img
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Chapitre 3 Divorcer

Lindsay Kimberley PETROVIĆ

Depuis tout à l'heure Curtis ne fait que m'analyser. Pourtant il est bien au téléphone avec Alek depuis un moment déjà. Il est là à gueuler et à proférer menaces sur menaces. En reponse, je n'entends pas ce que mon mari lui répondit. Quand il a mentionné le divorce, les rythmes de mon cœur sont allés si vite que j'ai même cru qu'il allait s'arrêter. Curtis semblait si sérieux dans ses dires quand il parlait. Divorcer ? Ne serait ce pas un peu trop tôt pour en parler ? Ok, je n'envisage pas encore de regagner mon foyer. Mais là, il va en peu trop vite en besogne.

Je suis restée là à le regarder sans savoir ce que je pourrais faire s'il devrait mettre à exécution ses menaces. Quand enfin il mis fin à sa conversation avec Alek, je ne m'attendais pas à ce qu'il me pose la question fatidique à savoir ce que je fous à faire ami-amie avec un agent sous couverture. J'ai raté mes mots pour répondre. Au lieu de cela, je pleurais à chaude larmes. Rien de ce qu'il disait n'arrivait à me consoler.

- Bébé !

- Je ne lui ai rien révélé sur vous, avouais je le visage larmoyant. Je te le jure, arrivais je enfin à articuler. Au départ, je ne savais même pas qui il était.

- Je sais ma puce. Je sais. Jamais tu n'aurais fait quelques chose pouvant le nuire.

- Ce n'est que plus tard quand il... quand j'ai été arrêté que j'ai su qu'il était agent. J'avais peur d'en parler à Alek. Il... il m'a dit que je devrais faire un choix entre vous deux autrement vous irez tous les deux en prison. Le choix était difficile.

Je me mis à tout lui raconter dans les moindres détails, depuis ce premier jour où il m'avait abordé, passant par la fois où j'avais été arrêtée et pour finir de comment mon mari l'a découvert.

Wesley m'offre refuge dans ses bras.

- Ce n'était que du bluff mon bébé. Autrement, il n'aurait pas autant attendu pour nous coffrer tous les deux s'il avait des preuves contre nous. Et pour cela, il n'aurait pas eu besoin de toi. Regarde, on est toujours en liberté ma puce, n'est ce pas ? Il me détacha de lui.

- C'est ce que j'ai fini par comprendre. Alors j'ai décidé de lui en parler à mon mari. Malheureusement, c'était déjà trop tard. Il était déjà au courant. Quelqu'un d'autres s'était chargé de me devancer. Il n'a même pas essayé d'écouter ce que je pourrais lui dire à ce sujet.

- Et comment ?

- Il a reçu des photos de moi avec ce type. Beaucoup de photos, selon Alek. Et il en a fait une déduction.

- Tu as vu ces photos ?

J'ai secoué la tête pour dire non. Il semblait réfléchir un moment. Cela n'a pas été long. Puis, il a dit:

- C'est peut être lui qui te fait suivre. C'est déjà arrivé avec lui plus d'une fois. Son besoin compulsif de t'avoir à la trappe est légendaire. Ce type, c'est un fou. Il saura qu'on ne joue pas avec ma sœur.

- Hmmm ! Je ne pense pas. Alek n'est pas comme ça. Et je connais deux personnes qui auront pu envoyer ces photos. Enfin... si seulement elles sont vraies.

- Ne le défend pas Lindsay.

- Ce n'est pas pour le défendre. Alek est tout sauf un menteur. Ce n'est pas son genre.

Wesley inspira bruyamment.

- J'ai vu les photos. Il y en avait à plusieurs périodes.

- Quoi ? Mais tu as dit... Où as tu eu ses photos ? On te les a envoyé à toi aussi ? C'est peut être Liam. Si c'était Isidora, elle ne te les aurait pas envoyé.

- Ton mari a affirmé que c'était Isidora pourtant. C'est lui qui me les a montrées d'ailleurs. Et ce n'était pas du photo-shoot.

- Bien sur. Isidora ! Pourquoi cela ne m'étonne pas ? Cette femme c'est une sangsue. Tout ce qui l'intéresse c'est de lui mettre les grappins dessus à mon mari. Il n'y a que toi qui ne veuilles pas le voir qu'elle s'est entiché de lui.

- Je l'ai confronté. Elle m'a assuré le contraire. Ce n'était pas elle.

- Et tu t'attendais à ce qu'elle te dise la vérité. Tu as été son pion. Elle n'allait pas se séparer d'un tel atout sans être sûre que le travail était fait.

- Ouais ! Toutefois, ce n'est pas elle qui a voulu te buter.

- ...

- Inutile de continuer à mettre ta vie en danger Kimie. Et la seule garantie que j'ai qu'il n'exige pas légalement que tu reviennes chez lui est que vous divorciez. Mais de cela on en reparlera dès que je reviens.

Ce fut comme une libération quand il est enfin sorti pour aller bosser. De toute la journée je suis restée à l'affût. A cause de cet appel, Alek sait maintenant où je suis. Et je dois l'avouer, j'ai très peur de ce qu'il pourrait faire par la suite. Et comme je le connais, il peut très bien débarquer ici pour me chercher. Ni lui, ni mon frère ne sait se retenir. J'espère que tel en sera le cas cette fois ci. Je ne veux pas avoir à les ramasser à la petite cuillère. Ni l'un, ni l'autre.

Le soir quand il est entré, j'ai feint d'être endormie pour repousser la discussion entre nous. Il était hors de questions que l'on parle divorce pour le moment. Comme hier il a dit qu'il allait m'emmener faire les boutiques aujourd'hui, alors, je me suis préparée en conséquence. Ce matin, à son réveille, ni lui, ni moi n'avions abordé le sujet à nouveau. On a fait du shopping comme promis. Puis, il m'a raccompagné jusqu'à la maison et il s'est rendu au boulot par la suite.

A l'heure de sa pause, il est arrivé à la maison avec une jeune fille. Il me l'a présenté en me disant que ce sera la nounou de ma fille.

- Une nounou ! Pourquoi ?

- Tu n'as pas pour projet de rester enfermer à la maison ? Si ?

- Tu la connais cette fille ? Je le prend à côté. Ses références ? Est ce une bonne personne ?

- C'est l'agence qui me l'a conseillé. Elle est bien suivant ce qu'on dit. Donc elle ne devrait pas poser de problème.

- Elle est jeune, non, dis je réticente. Tu ne trouves pas ?

- Je sais. Mais, ce ne sera pas un souci. Ne t'en fais pas pour ça. Je ne mettrai jamais la vie de ma nièce en danger volontairement. Détend toi.

- Hummmm !

- Elle va rester avec Ivanka pendant que nous on ira faire du repérage des lieux. C'est nécessaire pour vous deux le temps que tu vas rester ici. Laisse la faire ses preuves.

- Comment ça le temps que je vais rester ici ?

- Tu ne restes pas en Angleterre. Je suis en train de tout préparer pour que vous quittiez le pays toutes les deux.

- Ne fais pas de projet en mon non Curtis. Pour cela, j'ai encore toutes mes facultés.

Il se préparait à répliquer quand je l'ai stoppé de la main. Je force un sourire avant d'aller parler à la fille. Avant, je faisais aveuglément confiance aux autres. Puis j'ai rencontré Alek. Et ma perception du monde a changé. Il me faut beaucoup avant de lâcher prise.

- Bonjour ! C'est quoi votre prénom ?

- Julie.

- Enchantée Julie, je lui tend la main. Moi c'est Lindsay... Maintenant, je vais chercher ma fille. Elle a 9 mois. C'est pour elle que vous êtes ici. Ivanka est tout ce que j'ai dans cette vie. Ce n'est pas moi qui vais vous apprendre votre boulot. Ceci dit, en vous embauchant, je m'attend à ce que ma fille soit traitée avec tendresse, affection, amour, souplesse. Qu'elle bénéficie de toute votre attention les jours où je ne serai pas là.

- Ne vous en faites pas madame. Votre frère m'a tout expliqué avant même de venir ici. J'ai signé un contrat et je compte bien l'honoré. Vous n'aurez pas à vous plaindre de moi.

- D'accord. Je l'espère bien.

Comme je l'ai dit tantôt, elle est très jeune. Je ne lui donnerai pas plus de 22 ans. Assez élancée, dans le 1m 80 à peu près, les cheveux châtains et la peau claire. Elle est belle. Très belle même. Et vu son accent, je dirais qu'elle n'est pas Anglaise. Alors que fait une étrangère à Londres à jouer aux baby-sitter ?

Mon frère, voyant mon hésitation, est venu me prendre la main. Une fois à distance il me dit :

- Tu te poses beaucoup trop de questions sœurette. Lâche toi un peu. Il ne va rien lui arriver à ta fille. Sur ma vie, je t'en fais la promesse.

Je suis allée chercher Aleksa et je l'ai laissée avec Julie au moment de sortir avec Curtis. On a fait le tour de la ville. Sur le retour, on est passé près d'un magasin de vêtements. Je n'ai pas pu me résigner à faire du lèche vitrine. Il y a tellement longtemps que je n'ai pas pris du temps pour moi.

On a pris tout le nécessaire lui et moi en boutique.

- On reviendra si tu as besoin d'autres choses, il me dit alors qu'on rangeait nos paquets dans le coffre. Ma sœur ne doit aucunement oublier de vivre.

- Ouai'p !

Il revient m'ouvrir la portière. Je monte et il fait autant avant de se mettre en route pour la maison.

- Tu ne voudrais pas bosser avec moi à l'entreprise ?

- Non.

- Ou tu pourras monter ta propre boîte. Tu es très douée comme organisatrice. Et moi je connais du monde. On peut mettre ça en place. Je me charge d'apporter le capital.

- Ce serait bien pour commencer, je réponds en fixant le vide. Je commence les démarches dans une semaine ou deux. Je veux du temps pour moi, pour mon bébé avant de me lancer.

- Tu peux prendre le temps qu'il te faudra. Rien ne presse mon bébé.

- Hummmm ! Je ne sais toujours pas comment annoncer ça à mamie. Si je vais bosser ici il faudrait que je lui en parle à un moment ou un autre. Elle sera tellement déçue.

- C'est plus qu'évident. Elle qui a idéalisé ton type.

- Ouais !

- Elle ne sait pas que tu as fugué de chez toi. Avec son âge, je n'ai pas voulu l'inquiéter.

- Et tu as bien fait.

Une semaine est passée. Je n'ai encore rien dit à mamie. Et toujours aucun signe de mon soit disant mari. Je sais qu'à ses yeux je ne représente rien. J'ai juste cru que comme ça concerne aussi sa fille ça allait changer quelque chose. Mais non. Regrettablement, il me faut admettre que cette situation l'arrange bien.

Aujourd'hui, pour la première fois depuis que je suis là, j'avais prévu de rendre visite à mamie. Je vais lui amener Ivanka. La seule et unique fois qu'elle l'a vue, c'était quelque jours après sa naissance. je suis sure qu'elle sera très contente de la voir. Et peut être que si j'ai assez le courage je lui mettrai au courant de ma situation avec Aleksandar.

Aleksandar Vuk Ivan PETROVIĆ

Savoir qu'elle est chez elle, avec son frère me calme un peu. Oui j'aurais souhaité l'avoir à la maison. Mais je pense qu'elle est mieux là bas. Oui, oui. Elle est mieux là bas. Enfin, pour l'instant. Je ne renonce pas à l'idée de ramener ma femme à la maison. Je n'oublie toujours pas qu'elle a été voir cet agent et livrer mes secrets non plus. Et rien que ça, me donne des envies de meurtres. Dans tout ça, ce qui me chagrine le plus c'est que je vais rater l'évolution de ma petite princesse. 9 mois déjà. Et elle les a passé loin de moi.

Divorcer ? Je ne pense pas que ça soit encore le moment d'y penser. Par contre, si c'est elle qui le demande ? Je pourrais peut être le lui accorder... ou pas. A la vie, à la mort c'est ce qu'on s'est dit ce jour là. On ne prononce pas les mots juste pour les prononcer. Le sens, le poid de chaque mots comptent. Récupérer ma fille peut être ? Serait ce la meilleure chose à faire pour elle ?

Kyra me retrouve au balcon.

- C'est vrai que tu ne vas rien faire Ivan ? Tu vas rester tranquille chez toi pendant que ta femme est...

- Dans sa famille, la coupai je. Bonsoir Kyra ! Bonne arrivée chez moi !

- Ce n'est pas le moment Ivan. Je te parle sérieusement. Il y a urgence.

- Et moi aussi je suis sérieux, dis je calmement. Tu commences à me saouler à tout le temps me poser les mêmes questions ridicules. Je ne vais rien faire pour l'instant. Et c'est tout. N'est ce pas tu as toujours su où elle était ? Pourquoi ne m'avoir rien dit si tu voulais tsnt que je la ramène ? Désespéré, brisé, je l'étais et ça ne te disais rien MA SOEUR.

- ....

- Voilà. Alors arrête.

- Et ta femme ? Tu en feras quoi ? Tu vas divorcer ?

- Jusqu'ici c'est ta belle sœur qui décide pour ce mariage, reconnus je avec amertume. La suite aussi dépendra d'elle. Tu as commencé à la soutenir au dépend de moi dans ce couple. Continue alors.

- Et ta fille ? Tu y as pensé ? Vous êtes tous les deux parents vous vous en souvenez au moins ? Vous vous comportez comme deux ados écervelés guidés par leur besoin d'avoir le dessus.

- On laisse pour voir ce qu'elle va faire pour l'instant. Mais quand ma fille grandira, je la récupère. Ne prétend pas que son sort t'importe.

- Pauvre enfant ! Elle soupira. Elle a des parents tellement bornés.

Je la fixe sans rien ajouter. Depuis qu'elle est là, elle est restée débout comme si elle était venue pour un règlement de compte.

- A part ça tu es venue pour autre chose ?

- Comment ça ? Elle demande un peu larguée.

- Pour depuis que tu es arrivée pourtant tu es encore debout sur tes pieds.

- Je rentre juste du boulot. Je ne suis même pas encore passée par chez moi. J'ai préféré venir d'abord chez toi car tu te défiles à chaque fois que l'on est au téléphone.

- Parce que tu me poses des questions auxquelles je n'ai pas de réponse Kyra. Je t'ai déjà dit qu'elle était chez son frère. Son frère qui est en concurrence directe avec moi. Tu aurais voulu que je te dise quoi d'autre ? Mais bien sur que je ne vais pas débarquer chez lui et dire que je viens chercher Lindsay. Et jamais je ne vais débarquer avec une équipe rien que pour ça. Je ne veux pas mettre ma fille en danger pour un rien. Je suis assez patient pour attendre. Si ça te démange autant, vas la voir, toi.

Kyra roule des yeux.

- Cela ne va jamais se terminer avec vous. Quel gâchis ! Vous étiez si bien ensemble.

- Rien n'est éternel. Elle a fait son choix. Après 9 mois, je pense qu'elle a été assez claire. Je ne fais que respecter son choix.

- Ouai'p. Tu l'as dit. Égoïste que tu es.

Ma sœur décide de s'en aller. Je la raccompagne jusqu'à sa voiture. A peine qu'elle est sortie, une autre voiture en a profité pour la remplacer au parking. C'est cet agent avec qui Lindsay a été prise en photo.

- S'il me faut amenager l'une des chambres que l'on a ici pour vous, surtout faites le moi savoir monsieur l'agent, je dis en le voyant descendre du véhicule.

- Vous savez être drôle vous aussi, c'est bien. Voyons voir si vous le serez encore après la nouvelle que je viens vous annoncer mon cher.

- Quoi donc ? Vous avez pu finir la liste des hommes qui ont sauté votre chaudasse d'ex fiancée morte ? Je ne pensais pas que cela aurait été si rapide. Il y a eu seulement Curtis ? Ou...

Je traine sur le "ou" afin de bien l'énerver. Il bondit sur moi. Je l'esquive. Il a failli se ramasser au sol. Je suis resté à l'observer attendant qu'il sorte sa fameuse nouvelle. Il retrouve son équilibre et réajuste sa veste.

- Devinez qui on a retrouvé ?

- Surprenez moi.

- Roland, il avoue scrutant en même temps ma réaction.

- Superbe nouvelle, répondis je sans sourciller. Pendant qu'on y est demandez lui quand il pense reprendre le boulot. Son départ a laissé un vide pour le conseil exécutif.

- Si vide que vous pensez vous aussi abandonner la barque ?

- Il n'est pas interdit de mettre fin à un partenariat monsieur l'agent. Ou peut être que les lois ont changé ?

Pendant un bref instant j'ai imaginé que cela puisse être Curtis qui m'a fait le coup. Puis je me suis dit que non. Après tout, ses hommes nous avaient été d'une grande aide pour cette mission. Il coulera aussi avec moi.

- Roland ne pourra plus répondre à cette question et vous le savez parfaitement.

- Je ne me savais pas devin. Tu viens de me faire découvrir un don.

- Vous n'êtes pas devin. Vous êtes un assassin. C'est different. Vous l'avez tué. Sûrement pour ses parts de l'entreprise.

- D'après votre logique, je suis non seulement un assassin, mais je suis aussi un voleur, je ricane. N'est ce pas vous venez d'affirmer que j'étais en train de vendre ?

- Ceci ne vous disculpe pas.

- Ah oui ! Vous semblez si sur de vous... Vous savez quoi, si vous n'avez que ces inepties à raconter, veuillez quitter ma maison s'il vous plaît.

Je n'ai pas attendu qu'il dise quoique ce soit que j'étais déjà à l'intérieur de ma maison. Ici, ils savent qu'il n'est pas le bienvenu dans cette maison. Ils le foutront dehors comme l'indésirable qu'il est s'il persiste dans sa progression. Et lui comme il enquête de manière officieuse, cela va être difficile pour lui de présenter un mandat quand il viendra chez moi.

Dès que je rentre, je m'en vais m'enfermer dans mon bureau pour bosser. Je repense encore et encore à la situation à laquelle je me retrouve avec Lindsay. Souvent fois j'ai envie de me convaincre qu'elle n'a rien dit d'inquiétant. Si tel avait été le cas, cet agent ne serait pas à cet instant toujours en train de vaciller à la recherche d'une branche à tenir pour m'abattre.

- C'est quoi la vérité dans tout ça ? Je me passe une main au visage.

Je ferme les yeux en soupirant. Dire qu'elle ne me manque pas serait un mensonge. Mais je ne veux pas d'une traîtresse dans ma maison. Alors là non. L'amour n'a pas la première place dans ce genre de situation. Il ne l'aura jamais. De plus, la décision c'est elle qui l'a prise. Je m'y suis aligné. Il ne me reste qu'à trouver le bon moment pour ma fille.

Mon téléphone sonne. C'est un numéro inconnu. Je décroche tout de même.

- Ils m'ont accepté monsieur, m'informe Julie. Mais madame est méfiante.

- Bien. Les premières semaines, tu fais profile bas. Tu te contentes de faire ton boulot. C'est à dire, prendre soins de la fille.

- D'accord monsieur.

Lindsay Kimberley PETROVIĆ

Finalement, j'ai expliqué à mamie tout ce qui est en train de se passer avec Aleksandar. Elle n'était même pas surprise. Elle s'y attendait m'a t'elle dit.

- Tu te rend compte du danger dans lequel tu t'es mis ?

Face à elle, j'avais la tête baissée.

- Et toi tu l'as laissée faire, elle incrimine mon frère.

- Comme si tu ne connaissais pas ta petite fille mamie. A Lindsay on ne peut rien l'en empêcher du moment qu'elle s'est lancée.

- Et maintenant, c'est quoi la suite ? Ne l'oublie pas. Il y a un enfant au milieu. C'était avant ce mariage qu'il fallait tout stopper.

- ...

- Tu vas garder ta tête baissée longtemps ?

- Tu as entendu ce que j'ai dit mamie.

- Que ton mari tourne dans des choses louches et ton frère aussi. Oui j'ai entendu. Vous croyez peut être que je suis sénile ? Et bien non ma fille. Pour avoir vécu aussi proche de vos parents, j'ai gardé mon flair. Depuis là, je ne dis rien. Mais je ne suis pas aveugle pour autant. Je n'ai peut être pas tout capté. Mais j'ai compris.

- Hmmm !

- Mais soyons claires. Tu es ma petite fille. Jamais je ne te voudrais du mal. Néanmoins, je ne vais pas encourager ton geste comme le fait ton frère. Aleksandar, c'est ton époux. Et entre vous, il ne devrait pas exister de secret. Cela a été là ta première erreur. Déjà, que tu as laissé germer le doute dans ton foyer. Aleksandar quand à lui n'a pas agi en homme. Ce n'est pas ce que l'on attend d'un homme marié. Peu importe les situations, il devrait savoir canaliser sa rage et discuter calmement avec sa femme. Mais tel n'a pas été le cas. Il a laissé le pouvoir à son orgueil. Et ce dernier a combattu son amour pour toi. Votre relation est toxique. Tout ça parce que vous êtes incapable de communiquer.

- Aleksandar est un frustré de la vie.

- Ce que tu as aidé ton frère à faire c'est déloyale Lindsay. Tout est parti de là. Admet le, enfin. Oui la famille est sacrée. Est ce que ça signifie que tu dois trahir l'homme dont tu as juré tant de fois être amoureux ? Tu vas me dire que tu ne l'étais pas... pas encore quand tu aidais ton frère ? Vois tu, ce genre de chose ça laisse des séquelles. Alors, tu devrais savoir que cela allait être difficile qu'il te croit quand tu as attendu qu'il soit mise au courant par d'autres avant de lui informer que tu n'as rien fais de ce qu'on lui a rapporté. Mets toi un peu à sa place.

- J'ai crû que je pouvais gérer.

- Gérer quoi ? C'est bien ça le problème avec vous les jeunes. Tu as cru que tu pouvais gérer ? Laisse moi rire. Je te le dis toujours. Le mariage c'est deux personnes sur une même note de musique. Et non chacun pour soi. Et dans tout ça, c'est votre fille qui en pâtira.

Les paroles de mamie résonne dans ma tête comme un écho. Je n'ai jamais pris le temps de voir les choses de cette façon. Ceci dit, Alek doit savoir contenir sa colère lui aussi. Il n'a pas à me menacer à chaque fois comme si je n'avais pas de famille. Ce n'est pas le cas. Il a bien retenu le message je crois.

- Elle prend de plus en plus les traits de son père cette petite, ajoute mamie les yeux rivés sur Aleksa.

- Il est encore tôt pour parler de ressemblance mamie. Tout ça peut changer. Tout ce que moi j'espère, c'est que ma fille n'hérite aucunement de la cruauté de son père.

- C'est toi sa mère. C'est toi qui fera son éducation. Tu sauras faire la part des choses pour que cela n'arrive pas.

- Je ferai tout pour ça mamie. J'y met un point d'honneur là dessus.

Mes yeux ne quittèrent pas ma fille pendant que je parlais. Cette dernière essayait de tenir le mur pour marcher. Je sors mon téléphone et prend des photos et des vidéos d'elle. L'après midi, en rentrant, j'ai envoyé la photo a Kyra. On n'était pas en contact elle et moi. Juste que j'ai voulu la partager avec elle. Maintenant que je suis chez moi, il n'y a aucune raison que je ne reprenne pas contact avec elle. Je ne suis plus en fuite. Elle m'a rappelé la minute qui a suivi. On dirait qu'elle n'attendait que ça.

- Ma chérie ! Comment tu vas ? Enfin tu me fais signe. Tu m'as mis dans la même catégorie que mon frère sans m'accorder la moindre attention particulière. Tu ne t'es pas dit que je pouvais moi aussi être en désaccord avec lui pour son mauvais comportement ? Elle déballe.

- Pas du tout ma belle. Il me fallait tout simplement m'éloigner. J'avais peur pour ma vie. J'avais peur pour ma fille. Tu comprends. Ton frère c'est un fou. Et c'était la seule chose que j'avais en tête.

- Et je suis tellement désolée pour ça. Tu ne mérites pas un tel traitement. Mon frère n'était pas prêt pour certaines choses. Et vos quotidiens n'arrangent pas les choses non plus. Vous auriez dû discuter à cœur ouvert.

- Notre quotidien ! Mais c'est lui qui l'a rendu infernal avec son silence. Pourquoi ne pas communiquer avec moi ? J'ai essayé.

- Sur ce point tu n'es pas bien différent de lui non plus Linn. Alors ne dit pas que tu as essayé quand tu as toi même refusé de t'ouvrir à moi ce jour où je t'ai sorti de ce commissariat.

- Hmmmm !

- Ce jour tu ne m'as raconté qu'une partie de l'histoire. Pourtant tu aurais dû. Je suis ton avocate Lindsay. Je dois protéger tes intérêts. On aurait pu gérer ça. Cela se serait déroulé autrement.

- C'est déjà arrivé. Et maintenant mon frère veut que je divorce. Je commence moi aussi à voir les choses du même œil que lui.

- Et il n'y a pas de quoi parler de divorce déjà. Vous devez discuter tous les deux. Mettez vos cœurs sur la table. Il faut que vous vous fassiez confiance pour avancer. Sans confiance, aucun couple ne tient.

On est resté près de 2 heures à discuter elle et moi. Le boulot, les enfants, son mari... Je lui ai promis que je lui parlerai plus souvent maintenant que l'on a repris contact.

Les jours se sont écoulés. Ma fille grandit à vive allure. J'ai pu, avec l'aide de mon frère, entreprendre les démarches pour mon agence. Et on peut dire que ça avance bon train. Pourvu que ça m'aide à oublier le cauchemard dans lequel je vis.

            
            

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