Elle me dit alors :
- Ma fille, supporte. Même si son kiki est minuscule comme l'asticot, supporte. Tant que l'homme est riche, on supporte. C sont les pauvres qui ont besoin d'un long kiki tout gros pour retenir les femmes, car tout ce qu'ils ont à offrir, ce sont des orgasmes.
Je lui dis alors :
- Je dois supporter jusqu'à quand, maman ?
Elle pose ses deux mains sur les miennes et me dit :
- Est-ce qu'on peut être fatiguée de l'argent ? Non. Est-ce que tu es déjà aller à New-York ou aux Bahamas ? Non. Est-ce que tu as déjà construit une maison sur le terrain qu'Edgard Massala t'a offert à Angondjè ? Non. Donc, je te le répète, même si c'est petit comme le vers de terre, supporte.
Je souris. Je serre ses deux mains et lui dis :
- J'avais oublié que je pouvais compter sur toi pour me conseiller.
- Hum, ma fille ! Je te vois et je suis contente que tu sois guérie de ton attachement à Emery. Il ne te mérite pas. Regarde comment tu brilles avec tous les bijoux que tu portes sur toi.
Je feins d'être indignée et lui dis :
- Pardon, Angela ! Ne cite plus mon nom après ou avant celui d'Emery ! J'ai enlevé mon esprit là-bas.
- C'est bien ce que je dis. Tu es mille fois plus sapée et bijoutée sans lui. Accroche-toi à ton nouveau gars.
- Il est marié, maman.
- Et alors ? ça change quoi ? Accroche-toi, ma fille. Les hommes monogames, ça n'existe pas dans ce Gabon. Surtout s'ils sont riches ! Accroche-toi à lui. Il faut qu'il t'achète un appartement à Paris.
Je lui tape dans les mains et lui dis :
- Hum, la vieille ! Tu connais les vraies choses !
Nous finissons notre repas. Je lui dis :
- Je te ramène à la maison. Tu diras à ton mari que je passerai le voir dans trois jours, à mon retour de Douala. Je passerai la journée à libre ville avant de rentrer à Brazzaville.
- D'accord ! me fait-elle.
Nous remontons en voiture. Elle me donne quelques conseils pour pimenter mes ébats sexuels avec mon gars. Je note tout dans un coin de ma tête. Quand je la dépose chez elle, je lui remets trois cent mille francs en lui disant :
- C'est ton argent de poche. On se voit dans trois jours.
Je m'en vais tranquillement avec, dans la tête, l'image de Peter se battant avec celle d'Emery.
Je fais tranquillement la queue à la station-service de Petro, quand mon regard est attiré par un jeune homme qui me fais de grands signes. Il est devant mon pare-brise et semble vouloir le nettoyer. Je baisse alors la vitre, le toise et lui dis :
- Tu es maboule ou il te faut des lunettes pour voir que cette voiture est totalement propre ? C'est qu'elle façon d'arnaquer les gens, là ?
Il me regarde, sourit et me dit :
- Et toi, tu es stupide ou tu ne sais pas lire ? Tu es la seule à attendre à cette pompe. Tu n'as pas vu que c'est écrit : Hors service ?
Je regarde autour de moi et comprends combien de fois je me suis laissée perturber par le souvenir d'Emery. Effectivement, il n'y a personne dernière moi et la pompe est hors service. Le type qui m'a apostrophée, éclate de rire et me dit :
- Pardon, rester là. Je vais tirer le tuyau pour vous servir.
- Vu que tu t'es permis de m'insulter, je vais me plaindre à ton supérieur. On verra si tu auras encore envie de rire, lui dis-je.
Là, il me toise et ose me répondre :
- Mama, on se calme, oooh ! Il y a douze bouches à la maison, qui attendent que je ramène un sac de riz ce soir. Donc, tes caprices de gosse de riche là, fais ça avec quelqu'un d'autre.
Il me toise à nouveau et va tranquillement s'atteler à remplir mon réservoir. Quand il finit, il vient réclamer les vingt-cinq mille francs du plein. Je le regarde avec insistance car je viens de me rendre compte qu'il est potable, malgré son vieux pantalon et sa veste de travail délavée. Il me sourit et me demande :
- Tu veux ma photo ?
Je respire un coup puis lui dis :
- Tu n'as pas l'air bête. Ecoute, j'ai besoin de tes services.
Il me sourit et me dit :
- Qu'est-ce que tu veux ? Parle vite pace que mon patron est en train de me regarder.
Je regarde l'heure à l'horloge du véhicule puis lui dis :
- Tu finis à quelle heure ? Je t'invite au restaurant.
- Hum ! C'est quoi ce plan-là ? Pourquoi veux-tu m'inviter au restaurant ?
Je lui réponds :
- Je viens te chercher à 19h. Est-ce que tu as au moins des vêtements potables ?
Il regarde son jean et me dit :
- C'est la personne qui invite l'autre au restaurant qui doit lui acheter des vêtements potables.
Je le regarde et lui réponds :
- Je passe te chercher dans une heure. C'est juste pour aller au restaurant. Ensuite, je te ramène chez toi. Tu t'appelles comment ?
- Ange Gabriel
- Je suppose que c'est une blague ! Arrête de blaguer et donne-moi ton vrai nom, fais-e agacée.
Il hausse les épaules et me répond :
- Non seulement tu ne sais pas lire mais en plus, tu as les oreilles bouchées. Bon, je te laisse ! J'ai dû travail.
Il s'en va. Je l'observe longtemps et me dis que oui, il fera l'affaire. Si je dois faire croire à Emery que j'ai enfin trouvé un fiancé et qu'il vaut mieux que lui, cet Ange Gabriel fera l'affaire.
A peine ai-je pris la route avec l'intention de rentrer à l'hôtel pour me parfumer, mon téléphone sonne. Je décroche. Au bout du fil, la voix énervée de Peter me demande :
- Dis-moi, Diane, est-ce ma femme ressemble à une Rav4 ?
Je lui réponds tranquillement :
- Je ne sais pas à quoi elle ressemble. Pourquoi me poses-tu la question ?
Il s'énerve, hausse le ton et me dit :
- Diane, je suis passé à CFAO à 15h pour récupérer le véhicule 4x4 que je destinais à mon épouse pour la Saint Valentin. Et là, SURPRISE ! On me dit que mon épouse est déjà passé et a choisi un véhicule coutant 65 millions de CFA. Alors, vu que ma femme n'était pas au courant de la surprise que je lui réservais, j'ai demandé à voir le document de vente. Et là, deuxième surprise. Je découvre que c'est toi qui est passée là-bas. Alors, explique-moi à quel moment je t'ai demandé d'aller à CFAO ?
Là, je m'énerve et lui dis :
- Mais chéri, c'est toi-même qui m'a dit de me pointer chez CFAO à 10h ? Tu me l'as même répété.
- Seigneur ! Cette fille a une cervelle de moineau. De deux chose l'une. Soi tu me prends pour un imbécile soit tu as voulu jouer un sale tour à mon épouse. AMAIS E NE T'AI DEMANDE D'ALLER A CFAO ! crie-t-il ; Je t'ai demandé d'aller chez Gesparc. Je m'attendais à ce que tu trouves ton bonheur en choisissant une Rav4.
Là, je lui réponds bêtement :
- Est-ce que je ressemble à une RAV4 ? Hier tu as dit que je mérite une Ferrari. Comment peut-on changer d'avis comme ça en un claquement de doigt ?
Là, il me lance :
- Tu te fous de moi, n'est-e-pas ?
Je réponds :
- C'est toi qui te fous de moi, Peter. Tu m'as menti en me disant que je mérite une Ferrari. En fait, la Ferrari, si tu pouvais l'acheter, ce ne serait pas pour moi. J'ai compris. Je suis en voiture
; je viens livrer la voiture de 65 millions de francs à ta femme. Je suis chez toi dans moins d'une demi-heure.
Je raccroche. C'est un homme plus calme qui me rappelle moins de deux minutes plus tard en me disant :
- Ne te fâche pas, bébé. Je n'aurais pas dû m'emporter. Je suis désolé.
Je joue la femme forte en disant :
- Non, je n'aime pas qu'on me traite comme une voleuse. J'arrive chez toi livrer la voiture à ta femme.
Il me supplie alors :
- C'est bon, bébé ! Je suis désolé. Je n'aurais pas dû m'emporter. J'étais énervé car je sais que je ne peux pas offrir à Rav4 à mon épouse, alors qu'elle conduit actuellement une Porsche Cayenne, tu comprends. Ne t'inquiète pas. Je lui ai acheté un sac Louis-Vuitton. Ça lui plaira.
- D'accord. Mais sache que tu m'as vexée.
- Que puis-je pour me faire pardonner ?
Je réponds tranquillement :
- Un airtelmoney de deux-cent mille, ça ira
Il me répond :
- Tu auras trois-cent mille francs demain. Je passe à ton hôtel pour le petit-déjeuner.
- A demain ! fais-je en raccrochant.