Chapitre 5 Une sale ambiance

Ils étaient à table. Emma était extrêmement heureuse et ne parvenait pas à dissimuler sa joie. En effet, l'un de ses plus grands rêves venait de se réaliser. Cependant, elle ignorait encore ce qui allait émerger, car elle n'était pas consciente que cette joie qui se lisait sur son visage allait bientôt se transformer en larmes. Alors qu'ils se délectaient du repas, Amanda prit la parole en s'adressant à Clarisse, la sœur d'Emma.

Il semblait que cette dernière cherchait à mener ses propres enquêtes pour déterminer si elle rencontrerait des difficultés lors de sa visite. Il faut dire que Clarisse, la sœur d'Emma, n'était pas une personne facile à amadouer. Amanda décida donc d'en savoir un peu plus sur elle, car elle ne cessait de l'observer. Clarisse était convaincue qu'il y avait forcément une raison derrière la présence de cette femme dans la maison de son fils.

Clarisse : Non, maman, je ne reste pas ici. Je suis simplement venue passer le week-end avec ma sœur. Est-ce un problème ?

Après avoir posé cette question à Amanda, Emma commença à faire des clins d'œil à sa sœur. Elle savait que cette dernière ne supportait pas du tout sa belle-mère et qu'elle se posait déjà des questions sur son changement soudain. Pour éviter que l'ambiance ne se détériore, elle demanda discrètement à sa sœur de parler à Amanda en lui faisant des signes, afin que cette dernière ne se méprenne pas. Amanda était une personne très complexe, et il était impossible de savoir ce qui était bon ou mauvais aux yeux d'une telle personne.

Amanda : Je n'ai jamais dit que c'était un problème. Certaines sœurs sont si proches qu'elles n'aiment pas rester loin l'une de l'autre. Mais bon, passons.

Amanda ne dit plus rien et continua de savourer son repas. Cependant, à un moment donné, elle s'arrêta et s'adressa à Emma.

Amanda : Emma, j'ai vraiment apprécié le repas. Tu l'as bien préparé, je comprends maintenant pourquoi mon fils ne veut pas te quitter. Ta beauté envoûtante s'accompagne d'un talent culinaire.

Emma : Merci, maman, pour le compliment, mais si cela concerne le repas, je ne le mérite pas. C'est ma sœur qui l'a préparé, pas moi. C'est elle qui a tout fait.

Amanda : Oh, je vois. J'espère que ce n'est pas la raison pour laquelle elle est venue passer du temps avec toi, et j'espère aussi que tu sais cuisiner aussi bien qu'elle ?

Pascal, qui était resté silencieux jusque-là, releva la tête après avoir remarqué où sa mère voulait en venir avec ses questions. Il regarda sa mère puis baissa à nouveau les yeux.

Emma : Maman, tu auras l'occasion de déguster mes plats. Ce n'est pas pour cette raison que ma sœur est venue me voir. J'ai simplement décidé qu'elle et mon neveu viendraient passer le week-end avec moi, c'est tout.

Amanda : J'espère bien que ce n'est pas tous les week-ends qu'elle vient ici avec toi ? Après tout, elle a un mari, n'est-ce pas ? Car les week-ends sont...

Amanda n'eut pas le temps de terminer sa phrase avant que Pascal ne cesse de manger et prenne la parole. Il était déconcerté par les questions incessantes de sa mère qui n'aimait pas qu'on parle à table, et décida de mettre fin à ses interrogations.

Pascal : Maman, je ne comprends pas. Depuis quand te comportes-tu ainsi ? Ne sais-tu pas que nous sommes à table ? Je ne comprends plus rien. Toi qui n'aimais pas qu'on parle pendant le repas, tu ne cesses de poser des questions. Il semble que nous soyons dans un interrogatoire. Nous sommes à table, maman, et la bouche ne peut accomplir deux choses à la fois. Du moins, c'est ce que tu m'as appris, si je me souviens bien.

Amanda : Mais, mon fils, je te parle de cette manière pour mieux connaître ma belle-fille. Est-ce pour cela que tu me parles ainsi ?

Pascal : Excuse-moi, maman, si tu as mal interprété mes propos. Mais tu sais très bien que l'habitude est une seconde nature, et tu m'as enseigné que la bouche qui mange ne parle pas. Alors, s'il te plaît, tu obtiendras des réponses à toutes tes questions lorsque nous quitterons la salle à manger. Après tout, tu es chez toi ici et tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites. Cela signifie que tu as tout le temps pour connaître ta belle-fille. Je me demande même ce que tu veux encore savoir sur ma femme que tu ne sais pas déjà.

Pascal termina de parler et se remit à savourer son repas. Amanda ne dit plus rien, et un silence s'installa dans la salle à manger. Clarisse, la sœur d'Emma, esquissa un sourire, mais Emma sentait son cœur s'emballer. La peur commençait déjà à l'envahir, et elle ne voulait pas laisser quoi que ce soit gâcher ce moment tant attendu.

Amanda, déjà en proie à la colère parce qu'elle estimait que son fils lui manquait de respect en lui parlant ainsi, continuait de manger tout en se parlant intérieurement.

Amanda : "Je sais que c'est à cause de cette fille que tu me parles de cette manière. Oui, je n'existe plus dans ta vie et tu ne me donnes plus de valeur. Sinon, tu ne t'adresserais jamais à moi de cette façon, mon fils. Mais j'ai déjà des solutions à ton problème. Je sais que tu es tellement excité à l'idée qu'Emma tombe enceinte de toi, mais cela n'arrivera jamais. Je dis bien jamais. Elle ne sera jamais la femme de ta vie. Je me demande même ce que tu feras quand tu apprendras qu'elle ne peut pas concevoir. Ha ha ha !!! Tu ne connais pas la mère que tu as, oui, tu ne me connais pas. Je suis ta mère, et c'est ma volonté qui prévaudra. Je n'attendrai même pas jusqu'à demain pour passer à l'action."

Clarisse, la sœur d'Emma, gardait les yeux fixés sur Amanda. En voyant les yeux et les gestes de cette dernière, elle commença elle aussi à se parler intérieurement.

Clarisse : "Je sais très bien que tu es venue ici avec un objectif précis. Mais ce que tu oublies, c'est qu'il y a un Dieu au-dessus de tout, et s'il n'avait pas donné son accord, ton fils et ma sœur ne seraient pas ensemble. Tout ce que tu entreprendras sera sans effet. Je me demande même ce qui pousse certaines belles-mères à se comporter ainsi. Je sais que ma sœur n'est pas une mauvaise femme et qu'elle ne pourrait jamais faire de mal à ton fils. Tout ce que tu feras pour lui rendre la vie difficile sera vain. Car je ne cesserai jamais de prier pour ma sœur."

RÉSIDENCE DE STÉPHANE...

Gloria se trouvait toujours chez Stéphane, et ils avaient passé tout leur temps à faire l'amour. Alors qu'elle était en train de préparer le dîner, elle entendit quelqu'un sonner à la porte. Elle s'apprêtait à aller ouvrir lorsque Stéphane surgit de nulle part et lui demanda de ne pas se déranger.

Gloria : Attendais-tu quelqu'un ?

Stéphane : Oui, c'est un de mes amis. C'est la raison pour laquelle je t'ai demandé de préparer le repas. Cela ne t'a pas surpris quand je t'ai demandé cela ?

Gloria : Pourquoi cela devrait-il me surprendre ? Il est normal que je prépare un repas pour mon homme. De plus, tu sais très bien que nous n'avons pas bien mangé depuis mon arrivée hier.

Stéphane : Tu as raison sur ce point. Tu sais très bien que c'est toi qui me donne toujours faim. Bon, je vais voir si mon ami Théo est déjà là.

Gloria : D'accord, chéri.

Stéphane embrassa Gloria, puis il sortit voir qui se trouvait à la porte. Une fois dehors, il ouvrit le portail et n'en crut pas ses yeux.

Stéphane : Quoi ? Rose, que fais-tu ici ?

Rose : Je suis venue te voir, mon chéri.

Stéphane : Ton quoi ? Arrête avec ça.