Chapitre 4 Amanda chez son fils

Amanda sonna au portail et le gardien se dirigea pour ouvrir et vérifier l'identité de la visiteuse. Cependant, comme il ne l'avait jamais vue auparavant, il hésita à la laisser entrer et lui demanda d'attendre pendant qu'il informait son employeur. Depuis qu'il travaillait dans cette maison, il n'avait jamais vu la mère du propriétaire, et pour lui, c'était comme si ce dernier n'avait plus de parents.

Amanda : N'est-ce pas la demeure de Pascal ?

Gardien : Oui, c'est bien la maison de Monsieur Pascal, mais vous devrez attendre que je le contacte. Je ne peux pas permettre à un inconnu d'entrer dans la propriété.

Amanda : De qui parles-tu en tant qu'inconnu ? C'est toi l'inconnu ici. Je te dis que je suis la mère de Pascal. Ou bien as-tu des difficultés à comprendre le français ?

Gardien : Madame, c'est vous qui avez des difficultés de compréhension. J'ai été clair en vous demandant d'attendre pour que j'en informe mon employeur.

Amanda ne voulait pas attendre, elle voulait forcer le gardien à la laisser entrer. Mais comme ce dernier n'était pas disposé à céder, ils commencèrent à se disputer, attirant ainsi l'attention de Pascal qui était assis à l'extérieur. Il se leva pour aller voir ce qui se passait.

Il s'approcha du gardien et demanda ce qui se passait.

Pascal : Que se passe-t-il ici ?

Gardien : Monsieur, une vieille dame est venue et prétend être votre mère. Tout comme moi...

Le gardien n'eut pas le temps de terminer sa phrase avant qu'Amanda ne reprenne la parole.

Amanda : C'est ta propre mère qui est une vieille dame. Tu es vraiment malade et crois-moi, tu seras renvoyé. Les irrespectueux comme toi n'ont pas leur place ici.

Gardien : Mais...

Pascal reconnut la voix de sa mère et demanda au gardien de lui laisser le passage. Le gardien avait bloqué l'entrée à Amanda. Pascal s'approcha du portail et se rendit compte que c'était bien sa mère.

Pascal : Maman, c'est bien toi ?

Amanda : Non, c'est mon fantôme. Tu as demandé à ton gardien de ne pas me laisser entrer dans ta maison et je dois dire qu'il a bien fait son travail. Je me demande même pourquoi j'ai voulu régler les choses en venant ici. Je vais devoir rentrer chez moi.

Pascal : Mais maman, comment peux-tu parler ainsi ? Si le gardien ne t'a pas laissée entrer, c'est parce qu'il ne te connaît pas. C'est moi qui ai fait une erreur, j'allais lui dire que tu venais. Je suis vraiment désolé maman.

Le gardien perdit ses mots et Pascal demanda au gardien de faire entrer le reste des bagages de sa mère, tout en prenant le sac qu'elle tenait dans sa main. Ensuite, ils entrèrent. Une fois à l'intérieur de la maison, Amanda avait du mal à croire ce qu'elle voyait. Elle ne s'imaginait pas que son fils vivait dans une grande et magnifique maison de luxe. Elle avançait lentement pour admirer chaque partie de la demeure.

Ils entrèrent dans le salon et elle fut tout simplement éblouie. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder chaque détail de la maison. Pascal lui demanda de s'asseoir, ce qu'elle fit, puis il partit montrer sa chambre au gardien pour qu'il puisse y déposer les affaires.

Amanda était assise sur le canapé du salon et commença à s'exprimer intérieurement. Après tout, elle n'était pas venue pour réparer les choses, mais pour détruire tout ce que ces deux amoureux avaient mis des années à construire. Simplement parce qu'elle n'était pas encore prête à accepter que son fils soit avec Emmanuella.

Amanda : Mon Dieu, as-tu vu la maison dans laquelle mon fils vit avec cette femme ? Une demeure si grande et luxueuse. Cette femme ne mérite pas du tout cela. La seule femme qui mérite d'être dans cette maison, c'est Élodie, la fille de mon amie Charlotte. Emma ne bénéficiera jamais de tout cela. J'ai vu deux voitures dans la maison, ce qui signifie qu'elle en a même une. Alors que moi, je n'ai même pas de vélo. Elle a tout ce qu'elle veut, on dirait. À cause d'elle, mon fils ne me considère plus et c'est comme si je n'existais pas. Mais elle comprendra bientôt que lorsqu'une mère n'approuve pas la relation de son fils, elle finit par être mise de côté.

Amanda se leva et continua d'admirer tout ce qui se trouvait à l'intérieur de la maison lorsque Pascal descendit la rejoindre avec Ricardo, le fils de la sœur d'Emma, qui pleurait.

Amanda fut surprise de voir Pascal avec un enfant et commença immédiatement à se poser des questions. Mais sachant que l'enfant ne pouvait pas être son petit-fils puisqu'il n'était plus un bébé, elle ignora cette pensée.

Amanda : Où est Emma ?

Pascal : Ma femme ? Elle est à la cuisine. Elle ne sait pas encore que tu es déjà là, sinon elle serait déjà ici avec toi. J'y vais, je vais l'appeler.

Amanda : D'accord ! Mais qui est...

Amanda pointa du doigt l'enfant que Pascal tenait dans ses bras.

Pascal : C'est le neveu de ma femme, le fils de sa grande sœur.

Amanda : Oh, je vois. J'ai soif, si tu pouvais m'apporter un peu d'eau, ça me ferait plaisir.

Pascal : J'arrive tout de suite, maman.

Pascal alla voir sa femme dans la cuisine. Amanda restait perdue dans ses pensées. Après avoir vu la maison où son fils et sa femme résidaient, elle avait encore plus envie de tout détruire.

Amanda : Cette femme ne fera jamais partie de ma famille. Elle quittera mon fils dès que j'en aurai fini avec elle. Je vais la rendre stérile et nous verrons si Pascal aura d'autres choix.

Emma : Bon retour, maman.

Amanda revint à elle et vit qu'Emma était venue la saluer avec un plateau contenant de l'eau fraîche et du jus de fruit. Elle posa le plateau sur la table et s'agenouilla pour saluer sa belle-mère une nouvelle fois. Amanda la regardait fixement, comme si elle avait du mal à la reconnaître, car Emma avait beaucoup changé depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues.

Amanda : Waouh ! Je comprends maintenant pourquoi mon fils ne veut pas te quitter malgré tout ce que j'ai dit sous l'effet de la peur que quelqu'un lui fasse du mal. Tu es devenue encore plus belle.

Emma : Merci beaucoup, maman. Vous êtes aussi toujours en forme. Je suis contente de vous voir.

Amanda : C'est un plaisir pour moi aussi, ma fille. Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé entre nous ces derniers temps. Si je suis venue ici, c'est pour que nous puissions mettre de l'ordre dans tout cela, pour recommencer à zéro. Parce que j'ai finalement réalisé que tu n'es pas de ces filles qui contribuent à la destruction du bonheur des autres. J'aime mon fils et je ne veux pas qu'il souffre à cause de quelqu'un.

Emma : Je comprends, maman, mais je vous en prie, arrêtez de vous inquiéter. Je ne pourrais jamais faire de mal à l'homme de ma vie. J'aime Pascal plus que tout au monde et il est tout pour moi.

Amanda : Je le sais très bien. J'espère que vous envisagez déjà d'avoir des enfants. Tu peux voir que je vieillis de plus en plus, même si je suis encore en forme. Je veux voir mes petits-enfants.

Pascal : Ne t'inquiète pas pour ça, maman. Vous aurez bientôt des petits-enfants, car nous sommes prêts à devenir parents.

Pascal les rejoignit dans le salon et commença à discuter avec elles.

Amanda : N'oublie pas que tu es la seule personne qui peut perpétuer la lignée de ton père. Si ta sœur se marie maintenant, ses enfants ne porteront pas votre nom de famille, mais celui de son mari. Je veux que vous ayez des enfants, des garçons qui agrandiront notre famille. J'espère que tu m'as bien comprise, Emma ?

Emma : Très bien, maman.

Amanda : C'est parfait !

Emma : Asseyez-vous, s'il vous plaît.

Amanda s'assit et Emma lui apporta de l'eau fraîche, qu'elle prit.

Ils discutèrent jusqu'à ce que Clarisse vienne les informer que la table était prête. Après avoir salué Amanda, Clarisse se rendit compte qu'elle n'était pas venue pour faire la paix, car Amanda continuait de regarder Emma d'un air étrange, une expression qui ne reflétait pas la joie. Ils se levèrent et se dirigèrent vers la salle à manger.