- MAGHENA je suis sûre que tu es encore dans ton lit ! Changes un peu ! Tshouuuoh !
Je lève les yeux.
- Bonjour HAMAMATA.
- Madame, il est 9h30
Je me suis directement assise.
- QUOI ?!
[Rires]
- OOORRRHHH POURQUOI TU ES COMME ÇA MÊME ?!
- Au moins tu es réveillée hihihihihi
- Sorcière vampire ! Tchip !
- Bonjour ma bien-aimée.
Je regarde l'heure à mon réveil.
- HAMAMATA mais tu es une sorcière hein !
- Ton vol pour le paradis est prévu à 14h et comme je sais que tu vas encore passer par le café pour t'assurer que tout se passera bien derrière toi, j'ai pensé qu'il fallait te réveiller un peu plus tôt.
Je l'entends se marrer cette chippie.
- J'avais mis mon réveil pour 8h30 !
- Je sais.
- Et il est 7h !
- Je sais.
- Tchip !
- Je sais. Alors dis-moi, Cyr t'a appelé ?
Je me suis mise à bâiller.
- Non mais il m'a écrit. Il me retrouve là-bas directement, demain après-midi.
Et on se met toutes les deux à glousser comme des gamines.
- Mais il a quand-même tarder hein ? Depuis le temps que tu avais vu la bague dans ses affaires. Ça fait quoi, deux mois.
- Tu sais qu'il est trop occupé toi aussi. Toujours entre deux avions, où est le temps pour me faire sa demande ?
- ENFIN ! ON A TROP SOUFFRANCE !
- Je te dis. Un moment, j'ai même douté.
- Douté comment ? Toi aussi ! Qui ne sait pas que le cœur d'OBIANG ne bat que pour toi ?
On s'est encore mises à glousser.
Je me suis jetée sur mon lit et me suis pincée les lèvres.
- Je l'aime troooop Lawa.
- Normal, c'est un chic type.
- Un chic type qui m'a quand-même trompé.
- Orh pourquoi tu nous ramènes toujours dans les vieux dossiers ?! Tchrrrrr
- Lawa, ça m'a trop fait mal.
- Et c'est du passé. La vie, c'est devant.
Je me suis mise à battre mes jambes dans l'air.
- Eh oui, puisqu'il va me demander de l'épouser dans moins de 48h.
- Je suis trop heureuse pour toi. Tu le mérites.
- Tu crois ?
- Mais graveuuuuh
- Tu sais que je l'ai revue ?
- Qui ?
- La Lilas en question.
- Pourquoi tu es comme ça ? On est dans la joie et...
- Elle avait un de ces gros ventre. Ça remonte à 9 mois par là...
- Et c'est reparti !
- Lawa, tu es mon amie. Si je ne peux pas te confier mes craintes, à qui vais-je le faire ?
- Bon, qu'elles étaient tes craintes ?
- Je craignais qu'elle ne soit enceinte de lui.
- Mais tu m'as dit avoir fouillé son téléphone et qu'il n'y avait plus aucune trace d'elle non ?
- Oui oui.
Elle a soupiré puis...
- Princesse, c'est une belle journée. Des temps heureux sont entrain d'arriver. Ta vie va changer okay ?
J'ai souri.
- Tu as raison.
- Maintenant sors tes grosses fesses de ton pieu et vas régler tout ce qui doit être reglé et à 14h tu prends cet avion pour ton paradis sur terre. On ficelle ton dossier après on passe au mien.
- Abba ne veut toujours pas te répudier ?
- Aujourd'hui, c'est une journée de joie. Tu ne pourras pas m'enlever ce sourire que j'ai sur les lèvres. Ma meilleure amie, ma sœur d'une autre mère, va se fiancer. L'iblis dont tu cites le nom est vaincu.
Je me suis mise à rire.
- Oh oh je vais devoir raccrocher, mon nerveux de patron s'approche dangereusement de mon bureau.
- Qui ? Hot chocolate ?
- Tchrrrr. Clic.
Lorsqu'elle a coupé l'appel, j'ai posé le téléphone sur ma poitrine avant de mettre mes bras en croix en fermant les yeux.
Je suis restée là pendant une bonne quinzaine de minutes avant de quitter le lit. C'est vrai que j'avais encore des choses à vérifier au café avant de m'envoler pour Agadir.
Cyr m'a parlé de cette superbe station balnéaire sous le généreux soleil marocain. Des paysages splendides et variés, de l'ambiance qui y règne, des merveilleuses plages de sable fin, de.jet ski, de planche à voile, de balade en bateau, du souk, des musées. Il a réservé une suite dans un superbe hôtel. Il m'a montré des photos. Nous allons y passer une semaine et il m'a promis en me regardant droit dans les yeux que la vie ne sera plus la même à notre retour.
J'ai un petit sourire en coin. Bien sûr que rien ne sera plus pareil car nous reviendrons ici en tant que fiancés. J'exécute un pas de danse.
- Ha !
-
-
Je suis rapidement passée sous la douche. J'ai ensuite enfilé des sous-vêtements en coton après m'être essuyée. Je me suis assise devant ma coiffeuse pour me faire une jolie queue de cheval que j'ai admiré sous toutes les coutures avant de passer au make-up.
- Je vais faire simple.
Je me suis mise à fouiller dans mon immense coffret make up.
- Hum.
Une noisette de cc cream, du highlighter sur les zones stratégiques du visage, j'estompe. Du
baume à lèvres puis un rouge à lèvres nude, un trait d'eye liner, du mascara. Un passage rapide de mon spray fixateur et c'est bon.
Je regarde mon trolley bien rembourré placé près de la porte avec ma sacoche dessus. Et, ma tenue sur des cintres accrochés au portant à vêtements ainsi que mes sandales à hauts talons posés juste à côté. Dieu merci, j'avais déjà tout apprêté la veille.
Un moment je me mets à tourner dans la chambre. Je sais que j'ai oublié quelque chose.
- Hmmmm
J'essaie de m'en rappeler. Je vais dans la salle de bains et, regarde partout en tapotant l'index sur la commissure de mes lèvres.
- Oui, toi.
C'était ma protection solaire.
- Okay dans ma sacoche.
Puis je m'habille. J'ai opté pour un chemisier blanc ample et fluide, aux manches longues sur un legging bleu roi. Mes sandales aux pieds, mon sautoir au cou, mon bracelet gros maillons en argent autour du poignet gauche, ma bague over-sized en pierre de lune sur l'annulaire droit, ma grosse paire de lunettes de soleil sur l'arrête du nez, quelques pshh pshh de mon parfum pour les jours ensoleillés et je suis fin prête.
Je vérifie que tous mes papiers et ma gold sont bien dans ma sacoche. Je vais tirer la couette pour recouvrir mon lit défait. Pas le temps d'arranger. Martinia, ma dame de ménage qui passe trois fois par semaine, va ranger tout le foutoir que je laisse derrière moi.
Je me dépêche en soupirant. J'irai directement du café à l'aéroport. Mon ventre se met à gargouiller. Je me mettrais un truc sous la dent au café.
Je sors de la maison en tirant sur mon trolley. Dès que Habib (mon gardien) me voit, il se dépêche d'ouvrir le portail.
Je déverrouille les portières de ma volkswagen coccinelle cabriolet. Habib revient rapidement prendre mon bagage pour le mettre dans la malle arrière. À peine je glisse derrière le volant qu'il vient refermer ma portière. Je lui souris en mettant le contact.
Ce jeune homme est tellement serviable, je vous jure. Il travaille pour moi depuis 8 mois et je ne me plains pas. Il s'occupe de l'entretien de l'extérieur, m'accompagne quand je suis obligée de sortir tard de la maison. Je vis dans un des quartiers de Libreville où la fourniture en eau est très perturbée. Bon, on ne va pas se mentir, il n'y a pratiquement pas d'eau. Je le dis parce que l'eau ne vient au trop que deux fois par semaine et tard dans la nuit, vers les 3h du mat. Et comme mon surpresseur est H.S (il faut que je pense sérieusement à régler cette histoire) et que je n'arrivais pas à quitter mon lit à 3h pour puiser et faire des réserves en eau, je n'en avais pratiquement pas. Mais ça, c'était avant l'arrivée de super Habib 😁
Quand l'eau vient dans la nuit, je trouve ma terrasse arrière avec de tas de bibons remplis d'eau et ma voiture qui brille comme un sou neuf. Il lave tout, même les murs extérieurs de la maison jusqu'aux fleurs (rires).
En période de coupures, qui peuvent durer ici, des semaines entières, il parcourt des longues distances à vélo pour aller me chercher de l'eau de sorte que lorsque je rentre et trouve des bidons d'eau posés près de la veranda, je sais tout de suite qu'il y a encore coupure d'eau dans le quartier.
Je soupire en mettant le contact. Il faut vraiment que je répare ce surpresseur. J'irai vivre avec Cyr après le mariage. Je vais donc mettre cette maison en location et mes futurs locataires ne doivent pas souffrir de ce problème.
Je m'adresse à Habib.
- Comme je te l'ai déjà dit, je m'absente pendant 4 jours.
Eh oui, ne jamais donné la durée exacte de son absence pour que les employés soient toujours sur le qui-vive en pensant que tu vas rentrer incessamment. C'est la même chose que je leur ai servi au café.
Il s'est éloigné de la voiture. Et c'est avec cet accent dont j'ai du mal à déterminer l'origine...
- Bien Madame. Je prierai pour vous. Bon séjour et surtout revenez-nous en parfaite forme.
Je l'ai regardé pendant quelques secondes. Cette manière qu'il a de s'exprimer, sonne toujours étrangement à mes oreilles.
- Merci.
Je suis sortie de la concession et je l'ai vu par le rétroviseur, qui refermait le portail. Je suis arrivée au « TCB&Food ». C'est l'établissement dont je suis l'unique propriétaire. La fierté de ça (sourire). Il change de nature selon les heures de la journée. Le matin, c'est un salon de thé, à midi et en soirée, c'est un restaurant-fast food-glacier.
Sur place, je fais les comptes et un petit inventaire avec Vince, mon gérant. Je lui donne carte blanche avec les fournisseurs. Je remarque qu'il a de plus en plus du mal à cacher son sourire. Ce qu'il ne sait pas, c'est que j'ai demandé aux fournisseurs de livrer les mêmes quantités que d'habitude. Je lui fais croire le contraire pour vérifier un truc.
En regardant ma montre, je vois qu'il ne me reste plus que 45mn pour joindre l'aéroport dans les temps. Je n'ai même pas pu casser la croûte. Bon pas grave, je le ferai dans l'avion. Je dis aurevoir avant de m'en aller.
Sur le chemin, j'envoie un message whatsapp à Cyr pour lui signifier que je suis déjà sur la route de l'aéroport. Il est présentement à N'Djamena et compte me rejoindre directement de là-bas.
J'active le kit mains libres et, appelle Lawa mais ça sonne dans le vide. Elle va me rappeler. Je lance ensuite l'appel sur le numéro de tata Ava. J'avais promis à Cherish de l'appeler, hier. Monsieur voulait qu'on parle business 😁 d'un nouveau parfum de glaces qu'il souhaiterait commercialiser dans mon établissement et on fera kif-kif. La bonne blague 😁
Je fournis les matières 1ères, l'appareillage et assure la commercialisation mais je dois faire 50-50 avec lui. Un futur escroc qui arrive là.
Ça sonne...
Il doit m'en vouloir. Le téléphone ne sonne pas longtemps que l'on décroche.
- C'est maintenant que tu appelles, toi ? Me demande-t-il d'une voix pleine de reproches. Ça se sent qu'il est en colère.
- Cheri, je suis rentrée du boulot très très très tard dans la nuit d'hier et vraiment vraiment vraiment épuisée. Je me suis endormie et voilà quoi.
- ...
- Je suis désolée. Tu sais que tu es mon amour de cousin ?
- Beuh oui.
- Je t'aime gros comme ça. Je t'avais parlé de mon voyage non ?
- Oui.
- Tu es le seul à qui je l'ai dit. Tu vois comment tu comptes pour moi ?
- Toi aussi tu comptes pour moi.
- Là, je suis en chemin pour l'aéroport afin de prendre mon vol.
- Pour Agadir tu as dit.
- Eh bhein didon ! Tu as même retenu le nom de la ville ?
- J'ai fait mieux. Je l'ai cherché sur le planisphère rotatif de papa puis sur internet.
- Waouh ! Ce que tu m'aimes alors ?
- Beuh oui.
- Qu'est-ce que tu veux que je te ramène de ce voyage ?
- Tout ce qui te fera penser à moi.
On a fini de parler et j'ai raccroché. La maturité qu'a ce gamin me scie à chaque fois que nous échangeons.
Je me gare dans le parking de l'aéroport. Lawa a le double des clefs et viendra récupérer la voiture pour la laisser chez moi.
Je me dirige vers le comptoir de l'agence par laquelle je dois voyager. Je me mets dans la file avec mon bagage et de ma sacoche, je sors mon passeport et mon téléphone. Je vais dans ma boîte mail pour retrouver mon e-ticket.
Après l'enregistrement et la remise de ma carte d'embarquement, je me dirige vers la salle d'embarquement. Mon vol a pris un peu de retard mais il sera là, dans moins d'une heure, on m'a dit. Pour passer le temps, je vais terminer la lecture de « orgueil et préjugés » sur mon téléphone.
.
Il est 1h du matin lorsque nous atterrissons à Agadir. L'hôtel réservé par Cyr est juste fantastique et la suite...
- HOPEUTA 😳
Trop fatiguée pour faire quoi que ce soit, je m'en endors du sommeil du juste en rêvant de Cyr.
.
***Lawa HAMAMATA***
Ma mère n'a pas arrêté de m'appeler de toute l'après-midi. Quand elle m'a enfin eue, c'est en larmes qu'elle m'a demandé de passer à la maison. Je ne sais pas ce qui se passe mais je sens que mes oreilles vont encore chauffer si je m'y rends et pourtant je ne peux pas m'y soustraire.
Cette situation me met toujours dans un état de stress pas possible et chez moi qui dit stress dit DH, d'où les nombreux tours que je fais dans mes toilettes. Le désodorisant est même fini à force de le pulvériser partout et c'était même le dernier. Je ne sais pas pourquoi à chaque fois que je tire la chasse, une odeur d'égout se répand jusque dans mon bureau. Il faut que je vois ça demain avec le service maintenance.
- Hmmm
Je vais m'assoir et jette un rapide coup d'œil à l'horloge mural en face de moi. C'est l'heure pour moi de partir, donc pas besoin d'ouvrir la baie vitrée pour aérer. Je le ferai demain. J'expire longuement en rangeant mes effets.
[Coups donnés à la porte en vitre]
Je lève les yeux et c'est le visage de Mister
« Hot Chocolate » que je vois de l'autre côté de la porte.
- Eh Allah.
Je le dis dans mon cœur puis j'ajuste mon voile avant d'aller ouvrir la porte.
C'est mon patron, je suis son assistante personnelle et travailler avec ce type est une véritable torture. Voyez par vous-même. Je suis son assistante personnelle mais Monsieur préfère que je sois au rez-de-chaussée au lieu de me voir occuper le petit bureau contigu au sien au dernier étage de la boîte. Bureau qu'il a transformé en salle de sport.
Imaginez maintenant les nombreux tours que je suis obligée de me taper en une journée, pour satisfaire à ses exigences. Si ce n'était le très bon salaire que je perçois ici, j'aurais déjà déposé ma dem depuis parce qu'en plus, il a un caractère de cochon. Le fait qu'il soit un adonis le sauve quand-même parce que s'il était laid avec ce caractère, gosh.
Je me demande même pourquoi il n'a pas appelé sur le fixe. Je pose un sourire fake sur les lèvres en lui ouvrant la porte mais je me place dans l'entrebâillement pour l'empêcher de rentrer parce que l'odeur à l'intérieur, peut tuEr un buffle.
- Monsieur SIBI ?
Il me fixe droit dans les yeux.
- Mlle HAMAMATA, je peux ?
- Euh...
Je suis obligée de lui céder le passage puisque qu'il force presque l'entrée. La honte quand je le vois retrousser le nez de dégoût.
- Mais c'est quoi cette infection ! [Se tournant vers moi] À votre âge, vous ne connaissez pas l'existence des lavements traditionnels Mlle HAMAMATA ?
Si le cœur, n'était pas solide, je mourrAis de honte, là sur place.