Les Aventures de Doc Alex
img img Les Aventures de Doc Alex img Chapitre 3 No.3
3
Chapitre 6 No.6 img
Chapitre 7 No.7 img
Chapitre 8 No.8 img
Chapitre 9 No.9 img
Chapitre 10 No.10 img
Chapitre 11 No.11 img
Chapitre 12 No.12 img
Chapitre 13 No.13 img
Chapitre 14 No.14 img
Chapitre 15 No.15 img
Chapitre 16 No.16 img
Chapitre 17 No.17 img
Chapitre 18 Épilogue img
img
  /  1
img

Chapitre 3 No.3

Chapitre 2

Lundi 25 mars vers 10 heures

PC du plan BINAT

Coquelles

Je viens d'avoir le préfet Auguste le Brion, coordinateur national du renseignement, et il a été décidé avec l'accord du président Al-Mansûr de faire intervenir le Corps de réaction rapide France cantonné à la citadelle de Lille pour freiner et tenter d'arrêter le flux continu de migrants. Ils semblent arriver de plus en plus nombreux sur le site malgré la triple explosion qui aux dernières estimations a fait parmi eux, environ deux cent cinquante morts et plusieurs centaines de blessés qui restent très périlleux d'exfiltrer du site, malgré le vol ininterrompu des Hélicoptères du SAMU et de la sécurité civile venus en renfort de toute la région.

L'accès à l'entrée du tunnel est déjà habituellement assez difficile pour les véhicules de secours, mais il est rendu encore plus périlleux de la présence de cette foule qui a envahi, avec femmes et enfants le nœud ferroviaire qui précède le « Chunnel » pour les Anglais. Un poste de commandement des forces de secours est en cours d'installation sur la vaste zone herbeuse située au-delà de l'autoroute et d'où peuvent atterrir et décoller les nombreux hélicoptères qui emportent les blessés les plus gravement atteints, vers les hôpitaux de la région.

Plusieurs blocs chirurgicaux sont également en cours d'installation, et les premiers éléments du Corps de réaction rapide sont arrivés sur le site et en particulier le général Albert Karaabjier qui commande l'unité. Je peux passer le commandement des opérations à mon collègue et je décide avec son accord de descendre vers les tentes mises en place sur le champ entre les voies ferrées afin de donner la main aux soins des blessés.

Mes deux équipiers Margot et Hugues restent auprès du PC de commandement pour faire la liaison entre Paris et nous, Mathilde m'accompagne compte tenu de son expérience des soins.

J'ai pu avoir Martine, rue du Bac, pour la rassurer, elle me confirme que tous les journaux des chaînes de télévision en continu et autres essayent de glaner des informations, mais les équipes de journalistes sont tenues à l'écart du lieu de l'attentat. Au moins, la configuration des lieux permet d'isoler les opérations de sauvetage.

Mes collègues secouristes m'ont placé avec mon infirmière au « tri » des blessés. Notre poste de secours est submergé, et nous ne pouvons que dispatcher les blessés les plus graves vers la zone de préparation au transport aérien, quant aux autres ils sont orientés vers des tentes qui commencent à se monter depuis l'intervention du CRR. Les militaires arrivent de plus en plus nombreux, tant pour sécuriser la zone, mais surtout pour mettre en place très vite des ponts mobiles pour nous déplacer au-delà des rails qui rendent tout déplacement très difficiles et dangereux. Enfin, des véhicules de transports sont mis à notre disposition et permettent de transférer les blessés vers les tentes de soins, les hélicoptères et les zones d'accueil pour les personnes qui se décident à abandonner leur rêve de gagner la Grande-Bretagne.

Le flux de migrants s'est bien ralenti, les forces de l'ordre ont bloqué les bus et camions contenant des candidats à l'exil. Ces familles sont redirigées par des bus réquisitionnés vers des centres d'accueil, qu'elles ont pour un certain nombre d'entre elles quittés il y a à peine quelques heures.

Mathilde a revêtu une ample blouse verte de chirurgien m'en a passé une également, mais elles sont couvertes déjà de sang et de boue.

Mon portable glissé dans une poche sonne, je le perçois à peine, mais j'ai juste le temps de décrocher.

« Docteur Beaucousin, je vous passe Monsieur le coordinateur – Doc, arrêtez tout de suite de jouer au sauveteur, prenez votre équipe et trouvez-moi ces salopards de djihadistes qui sont encore autour de vous, nous sommes certains qu'ils projettent autre chose dans le tunnel, le président compte sur vous ».

Mon chef me conseille de m'armer plus efficacement auprès du général Karaabjier, et de trouver un véhicule pour remonter dans le tunnel de service jusqu'à notre rame bloquée dans le tunnel ascendant.

« Votre collègue britannique vous y rejoint, il est déjà dans le boyau central et va atteindre l'Eurostar arrêté ».

J'attrape Mathilde par le bras et l'entraîne vers un Serval qui arrive vers nous. Je tends le bras gauche pour arrêter le véhicule, un jeune capitaine de la CRR m'interpelle, mais je ne lui laisse pas le temps de m'interroger.

« Général Beaucousin du CNCT, vous m'emmenez au PC, je dois récupérer mes hommes, je vous réquisitionne, vous aller m'accompagner dans le tunnel. »

Nous sommes déjà hissés à l'intérieur du Véhicule blindé par deux des six soldats embarqués. Ils sont armés du HK16 à canon court, équipés de lance-grenade pour certains.

« Mon général, vous n'êtes même pas armé, je vous donne un pistolet et cinq chargeurs ainsi qu'au lieutenant qui vous accompagne ».

Je refuse car Margot et Hugues ont notre matériel habituel. Je me suis bien habitué au Sig pro 2022, et commence même à m'impressionner durant les séances d'entraînement.

Nous avons repris notre cheminement vers le PC atteint en quelques minutes.

Nos amis nous attendent à la porte en portant nos trois valises d'équipement. Ils grimpent à bord avant même l'arrêt du VBMR. Nous sommes maintenant dix dans le Serval qui prend la direction du tunnel.

« Mon général, d'après nos informations, plusieurs terroristes ont atteint la rame où vous voyagez, cinq selon les vidéos. Mais les contrôleurs pour l'instant ont réussi à les empêcher de grimper à bord ».

Notre VBMR arrive devant l'entrée du tunnel de service.

Nous nous engouffrons dans ce boyau qui rejoint rapidement l'espace entre les deux tunnels ferroviaires. Les phares très puissants de notre engin nous montrent un défilement assez vertigineux des parois percées tous les 375 mètres des portes donnant accès aux voies. Nous croisons deux véhicules électriques d'Eurotunnel qui se collent contre la paroi pour nous laisser le passage.

« Nous atteindrons dans quelques secondes le passage que vous avez emprunté tout à l'heure mon général, vous pouvez vous préparer à intervenir ».

Nous avons enfilé nos gilets pare-balles, Margot et Hugues sont armés du HK416 des forces armées françaises, moi et Mathilde nous contentons de nos PA.

Un colonel britannique nous rejoint à ce moment, mais je lui explique que nous avons pris la neutralisation en main et lui propose d'attendre notre retour près du serval.

Le jeune capitaine propose de passer en tête afin d'explorer le sas, avec l'aide de la transmission vidéo du PC, il voit l'intérieur du tunnel où est arrêté l'Eurostar.

« On y va, mon général, les terroristes ne semblent pas soupçonner notre arrivée, par contre on a prévenu le chef de train de notre intervention ».

En fait, il a été décidé qu'au moment de notre assaut, la rame reculerait de quelques dizaines de mètres vers Coquelles le plus vite possible, notre entrée dans le tunnel sera favorisée par le lancement de plusieurs grenades éblouissantes.

En moins de trois minutes, les cinq assaillants sont neutralisés, l'un est juste blessé, on va pouvoir l'évacuer, aucun n'est équipé d'explosifs. Ils avaient tenté de pénétrer dans la motrice en tirant sur les hublots qui ont résisté aux chocs des balles de kalachnikov. Ils étaient à notre arrivée, en train d'essayer de mettre en place plusieurs pains de plastic autour des charnières supposées de la porte de la tête du train. Ils n'avaient pas anticipé la résistance du blindage de la cabine et ont pu être neutralisés sans aucune perte de notre côté. Plusieurs migrants sont arrivés à quelques dizaines de mètres de nous et se sauvent en hurlant à leurs congénères de rebrousser chemin.

« Vous parlez français ? » interroge le capitaine, il n'a comme réponse qu'un crachat et un hurlement « Allah Akbar ». Je retiens le capitaine qui allait lui faire exploser le crâne de la crosse de son arme.

« Mon bonhomme tu vas nous dire qui tu es et quel est votre objectif, je te fracasse les articulations des jambes toutes les trente secondes à toi de voir » et joignant le geste à la parole je lui tire une balle à quelques centimètres de son bassin, nous l'avons assis contre la paroi du tunnel.

« Tue-moi mécréant, fils de pute, le paradis d'Allah m'attend comme mes frères ».

Je tire à nouveau une balle en pleine cuisse, qui ne le fait pas même frémir de douleur. J'abandonne il doit être sous stupéfiants. On n'a pas le temps de palabrer, les spécialistes s'en occuperont. Je fais signe à deux des soldats de l'empoigner et nous rejoignons notre blindé qui a fait demi-tour entre temps. J'espère qu'il n'y a pas d'autres abrutis de ce type dans le tunnel ou parmi la foule descendue sur les voies.

J'ai contact avec le patron de la CRR

« Albert, nous ramenons un prisonnier, deux des hommes surveillent les corps des quatre tués. Un colonel anglais est avec moi, il demande à nous accompagner. Les terroristes n'ont pas de papiers sur eux ».

Le Général Karaabjier me confirme l'envoi de groupes armés dans les trois tunnels pour ramener les migrants qui ont échappé à l'explosion, mais le train en reculant a écrasé plusieurs personnes, dont plusieurs enfants qui n'ont pas réussi à s'écarter. Les secours tentent de les évacuer.

Le bilan des explosions est catastrophique, plus de deux cent quatre-vingts morts et des milliers de blessés dont femmes et enfants. L'incendie du camion côté britannique est jugulé, il a été provoqué par une bombe qui ne semblait pas artisanale, probablement télécommandée. Le chauffeur semble hors de cause, il a été interpellé facilement. Le timing de cet attentat est quasi militaire. Je souhaite que notre prisonnier finisse par se mettre à table.

Pourquoi avoir assassiné froidement autant de personnes, hommes, femmes et enfants qui devaient en majorité être musulmans ?

Quel est le but de cette attaque monstrueuse contre le tunnel ? Pour l'instant, il n'y a pas de revendication.

Nous avons rejoint le PC de commandement de la CRR-France.

« Un Caracal arrive pour vous emmener à Londres, Alex, vous laissez tout votre matériel ici, mais gardez vos PA, c'est d'accord avec les Rosbifs », m'informe le leader de la CRR.

Le nettoyage de la zone va prendre du temps, notre prisonnier est déjà embarqué pour Lille, base du Corps.

Nous allons nous rendre quand même dans la capitale britannique, bien que notre mission se transforme plutôt en débriefing !

            
            

COPYRIGHT(©) 2022